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samedi 31 décembre 2022

Faudra-t-il enfoncer le clou jusqu'à la fin de l'année et que morts s'ensuivent ?



(Moi j'en ai rien à battre, d'être un malade : mon chat ronronne sur mes genoux ou au pis sur mon lit, et pis je dispose d'Internouille à ma guise — n'est pas duc qui pue ((duc)) !)

vendredi 30 décembre 2022

Dreams that money try to buy

Mercredi 21 décembre, Marie Sorbier a eu l'heureuse idée, dans sa chronique Affaire en cours, d'inviter Luca Paltrinieri — prof. à l'université de Rennes 1 — à présenter une synthèse de l'ouvrage posthume de David Graeber qui vient d'être traduit aux éditions Les liens qui libèrent à propos de la théorie de la valeur — sujet délicat s'il en est, sur lequel nombre de penseurs se sont jusqu'ici cassé le nez (mais va leur expliquer…)




Hans Richter, Dreams That Money Can Buy (1947)

jeudi 29 décembre 2022

La vérité sur le néo-féminisme




Merci au Moine Bleu de m'avoir fait découvrir le douteux Xavier-Louis de Izarra, facho avéré mais parfois amusant lorsqu'il s'écarte de ses obsessions racistes et antisémites (pour l'explication de cette troublante ambiguïté, on se reportera aux intéressants échanges développés dans ce billet).

lundi 26 décembre 2022

C'était vraiment très intéressant

Avec cet épisode, on atteint quasiment aux confins de la métaphysique bureaucratique…

On peut en voir d'autres ici.

Affaire Bastien Vivès : Sainte-Beuve rit ?


Ce serait certes à pisser de rire, n'y eût-il tant de larmes amères — de pétards qu'ornent fentes ? — à ravaler.

La vieille antienne de la chasse à l'homme se calque désormais sur les exigences nazies d'autodafé de l'art dégénéré.

Polanski a réalisé nombre de chefs d'œuvre cinématographiques (Cul-de-sac, Le couteau dans l'eau, Répulsion, Le locataire, Le bal des vampires, Chinatown, etc.) mais il s'est conduit en immonde salopard après l'assassinat se son épouse, Sharon Tate, par Charles Manson : il a violé une gamine de treize ans — Samantha Gailey —  qu'il avait droguée dans ce but.
Après avoir dédommagé la famille de sa victime pour échapper aux poursuites judiciaires, il est retourné tranquillou poursuivre son œuvre de cinéaste, réalisant notamment un bijou intitulé Tess.
Au début du XXIe siècle, peu après l'incrimination de Harvey Weinstein et le déploiement de la salubre vague #MeToo, le boomerang de son viol lui est revenu en pleine tronche et le gars s'est retrouvé cramé, mort à jamais, on lui crache dessus de partout dans les festivals du monde entier.

Mais nul.le n'a cependant jeté pour autant ses films aux orties (même s'il a commis pas mal de bouses à partir de Pirates !) : c'est l'homme qui est jugé infâme, pas son œuvre.

Louis-Ferdinand Céline, génie incontestable de la littérature du XXe siècle, a chafouinement dénoncé dans une lettre à Je suis partout Robert Desnos comme Juif et exigé sa déportation, et Desnos est ensuite mort de cette déportation mais cela n'a pas empêché Céline d'écrire, lors des tracas que lui ont valu à la Libération ses pamphlets antisémites : « Il n’y a jamais eu de persécutions juives en France. Ils ont toujours été parfaitement libres de leurs personnes et de leurs biens en zone de Vichy. – En zone Nord ils ont reçu pendant quelques mois une petite étoile (quelle gloire !) Et l’on n'a confisqué que quelques biens juifs (avec mille chichis !) Que l’on leur a rendus depuis lors et comment ! dix fois la mise ! »

L'affaire est entendue : Céline est une infecte raclure antisémite mais son œuvre littéraire (hormis les pamphlets, ça va de soi) relève du Panthéon.

Polanski, Céline (j'ai choisi au pif, embrassez qui vous voudrez) : tous deux d'abjects salopards mais (hélas ?) d'immenses génies créateurs.

Chacun choisit son camp comme il se sent (et souvent ça pue grave de miasmes délétères).

Pour ma part, je l'avoue sans fard, j'en ai rien à carrer des crimes de l'auteur,  c'est pas lui qui m'intéresse, c'est ce que sa créativité m'a offert.
Genre Pierre-François Lacenaire, criminel mais poète et mémorialiste talentueux.

Laissez-moi me marrer : on réédite depuis des siècles Platon, pédophile notoire et enculeur de garçonnets, et que sait-on des turpitudes qu'ont pu infliger, au pif, Villon, Rabelais, Théophile de Viau, La Fontaine, Montaigne ?

Proust écrivait dans Contre Sainte-Beuve :

« L’œuvre de Sainte-Beuve n’est pas une œuvre profonde. [Sa] fameuse méthode […], qui consiste à ne pas séparer l’homme et l’œuvre, à considérer qu’il n’est pas indifférent pour juger l’auteur d’un livre […] d’avoir d’abord répondu aux questions qui paraissaient les plus étrangères à son œuvre (comment se comportait-il, etc.) […] Cette méthode méconnaît ce qu’une fréquentation un peu profonde avec nous-mêmes nous apprend : qu’un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. »

Mais voilà qu'avec l'affaire Bastien Vivès la question ne se pose plus  : on ne fustige plus seulement l'homme, ou l'œuvre, mais tout uniment les deux, mon capitaine.

D'abord des ligues de vertu (de sinistre mémoire) s'insurgent contre la programmation en janvier 2023, par le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, d'une exposition consacrée à Bastien Vivès, auteur pas seulement de délicats récits des premiers émois amoureux : il a commis d'affreuses pédopornographeries avec un gamin doté d'un membre monstrueux (publiées en toute légalité, soit dit en passant, sans que ne se hausse le sourcil d'un quelconque fonctionnaire).

L'œuvre est donc dénigrée, vouée aux gémonies, qu'importe la virtuosité de l'artiste.

Puis les ragots sociaux font remonter des bas-fonds d'Internet de vieux relents du forum Catsuka de voici vingt ans, quand Bastien Vivès était âgé de guère plus, où il évoquait des fantasmes de pédophilie et d'inceste.
Des fantasmes assumés au point de les formuler, de vagues désirs, pas des souhaits impérieux.
Tous les cinéphiles se voileraient-ils pudiquement la face à la simple mention de Lolita ou de Baby Doll ?

En outre, il se trouve que bien plus tard, en 2017, Vivès a commenté de façon très peu amène sur sa page Fesse-Bouc d'alors un strip de sa collègue Emma, La charge mentale (que je trouve pour ma part fort bien troussé).
Alertée par des copain.es interloqué.es, Emma n'en eut rien à branler.
À raison, me semble-t-il : en aucune façon le fesse-bouqueux Bastien ne la menaçait directement, il ragotait et bravachait face à ses potes.

Mais cinq ans plus tard, le 12 décembre dernier, elle a instagrammé ceci, où finalement, tout bien réfléchi, elle a fini par se rendre compte du potentiel dangereux du soi-disant artiste :

Si je vous raconte tout ça, c'est parce qu'en dehors de la sphère féministe, tout le monde se tait.
Réseautage oblige, les artistes influent.es du festival ne se prononcent pas, ou alors bien discrètement.
Chers et chères collègues, il est temps de vous prononcer clairement, publiquement et visiblement sur ce personnage et ses productions illégales.
Et à @bdangouleme : franchement, LA HONTE. Déprogrammez.
En bio, le lien d'une pétition pour le retrait de cette exposition, car (j'espère) PERSONNE n'a envie d'être dans les yeux de Bastien Vivès.

(Emma n'en était d'ailleurs pas à son coup d'essai en matière de censure, puisqu'en 2018 elle a rameuté les foules internautes — « réseautage oblige » — pour faire disparaître de la circulation le livre illustré par Anne Guillard, On a chopé la puberté. La pétition lancée alors, et qui a majestueusement abouti, avait recueilli à peu près autant de signatures que celle contre l'expo de Vivès)

Qu'importe désormais la beauté de l'œuvre, fut-elle infâme, une fois l'homme avéré vil ?

Donc là, fait nouveau, c'est plus seulement l'artiste qui est attaqué en tant que pédopornographe, c'est de surcroît le prétendu génie qui s'avère être un immonde salopard : non seulement l'œuvre est à gerber, mais en plus son auteur est une pourriture dégueulasse !

La boucle étant bouclée, dès le surlendemain le FIBD a déprogrammé l'expo prévue.

On cause plus, on flingue : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ! »

(Il est vrai que quinze ans ont passé depuis 2007, année où ce même FIBD couronnait le magnifique album d'Olivier Ka et Alfred, Pourquoi j'ai tué Pierre, réflexion autrement plus judicieuse sur la pédophilie : force est de constater que l'intelligence ne s'est pas accrue avec les années).

samedi 24 décembre 2022

Mêm' quand on aim' déconnai
Parfois il faut assurai…


… Surtout quand on s'est r'trouvai
Au milieu d'une forêt
Coinçai en pleine nuitai
La caiss' veut plus démarrai
Pleine de bois à craquai
Alors là faut raisonnai

Je descend en marche arriè-
Re dans l'noir de la fûtaie
Je manœuvre à l'aveugle ai
Badabam ! sans faire exprès
J'ai heurtai un gros cyprès
Impossibl' de m'dégageai
L'arrière était enfonçai

Fallait vit' trouvai de l'ai-
De, courir chez les fermiais
Les plus proch' mais ils étaient
Partis au bled d'à côtai
Fair' la teuf et s'arsouillai

Là, vrai, du noir j'ai broyai
Je suis retournai à piai
À la bagnole accablai
Mais là je m'ai rappelai
Que j'avais un pack de biè-
Res. J'ai bu j'ai appelai
Un copain qu'est v'nu mayday
Et tout s'est bien terminai.


Qui n'a pas vécu ça
ni qu'a assez vu Pâques
cul niqué, ça va pas !


Georges Brassens ?
Un pédopornographe !




Brassens et Bastien Vivès, « sexe-æquo » ?


L'infamie de Brassens est méphitique au point que ses disciples versent désormais dans la pédozoophilie :

  

Jusqu'à quand, grands dieux, tolérera-t-on ces abominations ?

On lui en sait gré, gloire à Bouillier !


Après Le dossier M, l'affaire semblait pliée : Grégoire Bouillier s'était déplié jusqu'à l'os, que fouailler ensuite, d'où faire surgir encore un récit ?
Pour tenter de le comprendre, il n'est que de se repaître du spectacle donné samedi 26 novembre à la Maison de la Poésie, un peu plus durable qu'un clip :



Une précédente présentation du Cœur ne cède pas avait eu lieu le 13 septembre à la Librairie de Paris, mais comme je suis arrivé comme d'hab' en retard, n'en voici qu'un bout — et désolé pour le son archi-pourrave, c'est juste une trace (mais j'aime bien cette phrase : « J'ai un rapport un peu crispé à la vérité ») :

Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas - Librairie de Paris, mardi 13 sept. 2022




Tu vois pas qu'on cède pas ?
 

Y'avait que Kozett qu'osait être


Kozett est morte d'un arrêt cardiaque au début du printemps, à même pas cinquante ans.

Libre comme personne, squatteuse de toujours et toujours en galère, c'était un cœur de joie et une fée de générosité.
Dès qu'elle arrivait aux Condos elle illuminait les lieux de sa patate et de sa jovialité.

Les sacs chargés de brassées de bonne bouffe savamment chourée (c'était la plus « économiquement faible » d'entre nous), sitôt débarquée elle investissait la cuisine pour préparer de savoureux repas et enfin réunir autour de la table tous les ceusses qui vivaient là et ne partageaient d'ordinaire rien que leurs ressentiments mutuels.

Après quoi chacun de nous, abondamment repu, rejoignait tranquillou son lit douillet en la laissant se coucher comme un chien sur un bout du canapé de la glaciale salle de réunion pour tenter de roupiller un tantinet.

C'est vrai qu'elle buvait, qu'elle fumait, qu'elle s'enfilait dans son corps malingre toutes les saloperies possibles.
Pour la drague, je sais pas.
Mais pour sûr…
Elle CAUSAIT !

D'où ce surnom de « Kozett » dont on l'avait affublée, Sandrine, dès son plus jeune âge.

Un vrai moulin à paroles, impossible de l'arrêter : « bla-bla-bla, bla-bla-bla, bla-bla-bla, et patin-couffin, patati et patata… », du matin au soir et du soir au matin.
Mais le pire, même quand elle ressassait ses rancunes (elle avait de quoi) ou qu'elle partait en délires ahurissants, c'est que c'était toujours passionnant et captivant : impossible de l'ignorer, de pas faire attention.

Je ne compte pas les nuits qu'on a passées à discuter ensemble jusqu'au petit matin dans la cuisine des Condos, après que tous les autres avaient regagné leur plumard, alors qu'elle avait souvent un rencard hyper-important tôt le lendemain avec son assistante sociale ou la dentiste.

J'ai retrouvé cet enregistrement d'il y a trois ans, je sais plus du tout pourquoi on s'était mis à évoquer Zorro passé deux heures du mat' :

Kozett aux Condos, 19 décembre 2019 (feat. GWFW)

vendredi 23 décembre 2022

Paty Paul ?

 

L'explication fournie mercredi de la semaine dernière par le FIBD pour justifier la brutale déprogrammation de l'exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » est parfaitement compréhensible à quiconque se souvient de l'épouvantable abomination infligée à Samuel Paty et du massacre de Nice le 14 juillet 2016 : dès lors que des menaces physiques sont proférées, le principe de précaution s'impose.
« D'autres précédents nous le démontrent. »

Aucun rapport avec une quelconque forme de censure — qu'allez-vous donc penser ! — : nulle institution ne pliera jamais sous la menace de quelconques ligues de vertu néo-moralistes ni de prétendus cartels d'action sociale et morale, foi de démocrates républicains !

Et pis d'abord, comme chacun sait, il n'y a pas de censure en France, point-barre.


Pour se consoler de cette inquiétante et fascisante pruderie post-moderne, si tant est que faire se puisse, on peut s'amuser de constater que le talentueux dessinateur voué aux gémonies manifeste, à la fin de ses excuses publiques présentées depuis le pilori, une certaine méconnaissance des usages de la langue (non, je parle pas de fellation ni de feuille de rose ni de cunnilingus, enfin merde quoi !)

Il écrit tout ingénuement :

« J'aurai désormais la plus grande attention lorsque je m'exprimerai en public ou dans les médias. »
 
Certes il aura désormais toute l'attention du public et des médias (les ventes de ses BD « osées » explosent, hé, grâce à la polémique : victoire ?), mais fera-t-il plus attention pour autant ?

samedi 17 décembre 2022

Alceste de Zitrone


Un classique de Jean-Baptiste Pokemon



Alain Souchon, On s'aime pas (1980)



Serge & Charlotte Gainsbourg, Inceste de citron (1984)

Le péché de (rouquine ?) chair…


Isabelle Adjani (1974)



Jane Birkin (1978 ?)

Amour pervers
Me susurre Henry Miller
Dans son Tropique du Cancer
Du Cancer
Baudelaire
Me donne ce soir la chair
De poulette littéraire
Dans mon rocking-chair

Apollinaire
En a aussi des sévères
Et des pas mûres dans ses vers
Dans ses vers
Onze mille vers…
Je me sens à bout de nerfs
Agitée comme un shaker
Dans mon rocking-chair

Est-ce en Mystère
Vingt ou en hélicoptère
Que viendra Humbert Humbert
Humbert Humbert
Je m'f'rai légère
Comme du polyester
Basculée les jambes en l'air
Dans mon rocking-chair

Qui aurait jamais cru qu'on puisse en venir un jour à se prendre de nostalgie pour ces minables et abominables années soixante-dix, celles de l'évidence galopante de la défaite de nos tentatives de changer la vie et transformer le monde ?

Las, l'affaire Bastien Vivès (merci, Charles Tatum Jr !) nous assène en pleine tronche, comme un boomerang, (hé, ho, attention : j'ai pas dit backroom ni gangbang !) le retour de l'ordre moral et des ligues de vertu, cet éternel serpent de mer, ce canard en plastique qui toujours rejaillit, ranimé par ses grouillantes grenouilles de bénitier.


« Prête pour toi à me damner… »

Comme le constatent lucidement tant Jérôme Leroy que Grégoire Bouillier,

c'était certes pas mieux avant,
mais sûr que c'est pire maintenant.


Eddy Mitchell, Pas de boogie-woogie (1976)

« Sur certains visages de l'assistance se reflétait surtout l'indignation
Quant aux autres, visiblement obtus… »

lundi 12 décembre 2022

« L'âme est ta mort, Faust ! »



Je pige pas bien ce que ça signifie mais c'est en tout cas ce que proféraient mes fils, tôt faits lestes (il arriva très vite qu'ils fassent Kafka dans leur culotte, même si parfois seulement goutte à Goethe).

Hem, bref ! rien à voir, mais on a pu entendre naguère sur France Khü une adaptation de La métamorphose enregistrée à Avignon l'an dernier, diffusée dans Samedi fiction le 25 septembre 2021 :

La métamorphose (France Culture, 25 sept. 2021)

Cinquante-deux ans auparavant, le 27 novembre 1969, France Khü en proposait une précédente adaptation :

La métamorphose (France Culture, 27 nov. 1969)

Entretemps, Adèle van Reeth à consacré une heure de réflexion à cette nouvelle voici sept ans :

samedi 10 décembre 2022

Boris, Boby, Bernard — et les autres…


Au fil de recherches qui n'eurent au fur et à mesure plus rien à voir avec ma quête initiale, j'ai retrouvé, complètement par hasard, une très chouette émission de France Inter d'il y a trente ans, avec des archives sonores ébaubissantes et des témoignages d'Alain Vian, de Frédéric Rossif, de Jacques Canetti (qui nous apprend entre autres la tendance Boby à la picole), etc.

Boris, Boby, Dimey et les autres… (France Inter, 31 août 1992)


La caverne d'Attilio, par Félix Marten (Francis Lai - Bernard Dimey)

C'est dans les vieux chaudrons qu'on fait les meilleures soupes



(Hem, désolé mais on vient de remettre ça en tête)

Tout fout le camp !

Grâce au film furieusement déjanté de Sébastien Betbeder, j'ai découvert hier soir Usé — né Nicolas Belvalette — qui n'est à proprement parler pas un triste sire.

Usé avait présenté en 2014 aux élections municipales d'Amiens une liste dénommée « le parti sans cible » dont voici le programme :


La liste a recueilli 2,20 % des suffrages amiénois.

jeudi 8 décembre 2022

Le vent souffle chaque jour…




… Alors…

On se lève et on se casse ?
Et ce cave qu'on se laisse :
Est-ce qu'on veut ? On se lasse ?

(Perso je kiffe pas mal Kompromat, Sexy Sushi et Rebeka Warrior — et vrai, même Adèle Haenel et Virginie Despentes, même si j'irais pas faire mon Onan en y pensant : las de donner le « la », donnant « do » ? Nan.)

Mais je tiens aussi Polanski pour un vrai cinéaste — un « auteur », comme on disait jadis.
Enfin, jusqu'à Pirates, après quoi il s'est mis à déconner sévère.

Se prostituer ainsi dans les médias, robe délicatement échancrée dans le dos, ce serait-y pas du viol de cerveau des (t'es laid !) spectateurs/voyeurs ?

mercredi 7 décembre 2022

Perec ébaubi babille du Boby


C'était le dimanche 28 septembre 1980, au cours d'une des émissions ancêtre des « Papous dans la tête ».
« … Ma non troppo », que ça s'appelait : ça passait de 18h30 à 19h, après qu'en milieu de journée avait été diffusé « Allegro… », des mêmes zigotos, de 12h à 12h30. Pas bête.

Ce jour-là, Bertrand Jérôme a demandé tout à trac à un invité de passage — Georges Perec — de lire un texte inédit de Boby Lapointe tout juste déniché par Jacques Vidal…

Georges Perec lit un inédit de Boby, « Grimace ratatinée en rime à grasse matinée »

 Une version (légèrement modifiée, fort astucieusement selon moi) chantée par Hervé Tirefort :


Et le texte, au cas où ça pourrait servir :

GRIMACE RATATINÉE EN RIME À GRASSE MATINÉE


T'en souvient-il, tordu, la grasse matinée
Que tu vécus un jour de mars en Gâtinais ?
Dans ce buffet de gare / estaminet
De désir une vieille garce t'animait
T'offrant son trou en disant : « Gratte ça, minet »
Ton pied que tu enfouis jusqu'au tarse, gaminet
Fouillait jusqu'à son épigastre, marinait,
Mais chez ces vieux boudins l'organe tard s'y met
A réagir, et vrai l'orgasme tard y naît
C'est pourquoi ces foutues pétasses graminées
Recherchent des méchants aux âmes gratinées*
Mais youpi ! tout soudain ta braguette s'animait
Et, jaillissant, ton gros cigare se mâtinait
De violet, étalant sa masse gratinée
Pour gicler d'un jus clair trois grammes satinés,
Puis, pof, s'affaler, fugace martinet
Qui fit dire au vieux tas : « Ma grâce t'a miné. »

Ouais, elle est gratinée, ta grasse matinée !

* [NDGWFW] :

Tous les sites où l'on peut lire des transcriptions de ce texte donnent comme leçon : « … aux xames gratinés ».
Le mot « xame » n'existe pas en français, et l'on sait combien l'ami Boby était soucieux de tenir sa langue

Selon Wiktionary, « xame » est le datif singulier du terme « xam », qui en persan signifie « cru, non-cuit », et semble dans certaines acceptions désigner le sein féminin.

Boby Lapointe, mort en 1972 bien avant l'avènement d'Internouille et n'ayant aucune notion du persan, n'aurait jamais songé à employer pareil vocable volapük.

Il me semble donc tout simplement que Georges Perec a hoqueté en lisant ce passage, et je rétablis le texte qui me paraît le plus probable sous la plume de Boby. C'est d'ailleurs ainsi que l'a compris Hervé Tirefort, à écouter son interprétation.

Allez, on peut se régaler d'écouter toute l'émission d'il y a quarante-deux ans :

France Culture, « … Ma non troppo » du 28 septembre 1980

Une page de L'alphabet fou (1978) d'Agnès Rosenstiehl
(on peut consulter le début de cet ouvrage ici)

Une autre fin du monde est possible

Juste un exemple du talent protéiforme d'Anne Archet, joyeuse Québécoise lucide qui vient de publier Le vide : mode d'emploi - Aphorismes de la vie dans les ruines chez Lux éditeur.

mardi 6 décembre 2022

Encore ce fou — Larry — slamme : hic !




On pouvait ouïr tout à l'heure sur France Khû une énième ronronnante émission sur (♫♯♪ Laye laye laye laye ! ♪♫🎶) la laïcité.


C'était certes fort intéressant, mais y'a tout de même un truc qui m'asticote, qui me chiffonne, qui me turlupine.

Pourquoi des gensses censément sensées — témoins Avicenne, Averroës, Atatürk (ah non, hem, zut, pardon !), etc. — qui récusent à bon droit le halouf veulent-elles tant se coiffer d'un fou lard ?

lundi 5 décembre 2022

Quand le Ferry s'apprête à faire la Manche, faut pas baisser les armes !



« J'encule Drago ! »


C'est ce qu'a sans doute proféré à moult reprises Harry face à la cheminée de la salle commune de Gryffondor dans la fabuleuse saga de J.K. Rowling, mais ça n'a rien à voir avec le présent sujet.

Ou, enfin… ma [le] foy si, mais seulement par association phonétique.

Car si la Belgique est le royaume du neuvième art, fort peu de Suisses qui s'y risquent parviennent à y percer.

Surtout quand on se nomme Jean-Luc Godard, aspirant bédéaste fou d'Astérix et du journal Pilote mais dont le nom même était une insupportable insulte à l'éditeur d'icelui.
Jean-Luc voulait par-dessus tout caser ses petits miquets, force lui a été d'admettre que c'était râpé d'avance — d'où le recul (hem, « Le désir s'accroît quand l'effet se recule », dixit Corneille).

« Astérix, il est temps de pleurex ! », qu'y s'est dit, notre JLG d'avant JLG.

JLG cherchant à imiter Peter Sellers dans le Lolita de Kubrick

Malheureux, définitivement dépité, démuni de ses pépites — son projet initial étant à bout de souffle — le petit Jean-Luc s'est rabattu sur un art moindre — le septième —, et chacun pourra ci-dessous décider quoi penser du « plus con des Suisses pro-chinois », décédé voici peu et à qui Albane Penaranda vient de consacrer une gentille rétrospective sur France Khü.


dimanche 4 décembre 2022

Pour manier tôt le magnéto
(une enquête des Trois — pas si —Jeunes Détectives) : épisode 1



Nous étions trois, comme dans la série en Bibliothèque verte que je dévorais dans mon enfance, avec ses titres tout en calembours qui n'ont pas peu contribué à me (dé ?)construire.
Moi, Tristan, André.



(J'en profite pour rappeler que le dernier album de Stupeflip, Stupeflip forever, est dans les bacs depuis le 16 septembre, qu'on se le dise !
Mais je m'égare, comme on dit à Montparnasse ou à Saint-Lazare.)

Bref, trois affamés de Fred Deux, donc, mais sans doute plus proches de Boby Lapointe que de la Bibliothèque verte : un poète (Tristan), un esthète (André) et un « philosophe » (bibi).

Moi qui suis envoûté par le talent de conteur de Fred depuis que j'ai ententententendu des bribes de sa jactance sur France Khü à la fin des années 80, moi à qui une généreuse amante magique a offert un diamant en 2000 — les 24 cédés d'À vif publiés par André Dimanche en 1998 à l'occasion de sa réédition de La Gana —, moi qui sitôt que j'ai découvert Internouille (10 ans après, en 2008, hem !) ai pigé ce qu'était un blogue, qu'on pouvait s'en servir pour transmettre quasi toute la mémoire de l'humanité — du moins tout ce que peuvent produire et saisir certes seulement deux de nos cinq sens (la vue et l'ouïe, pas le tact ni l'odorat ni le goût), mais ça permet de balancer déjà pas mal : textes, images, sons, musiques, vidéos, films

Moi qui, après m'être échiné à piger comment construire un foutu blogue, ai fissa envoyé direct en février 2009 comme une bouteille à la mer ces fameux 24 cédés, ça m'a un an plus tard fort réjoui de voir surgir dans un des rares commentaires pertinents un certain Tristan, devenu depuis tout aussi timbré de Fred que moi, au point de s'affairer voici deux ans à édifier un site dédié à la reconstitution généalogique et géographico-topologique de l'univers de Fred Deux, et qui est devenu un franc ami

Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur, moi qui grâce à ce même Tristan avais appris que la BNF détenait les cédés de la totalité des K7 désormais numérisées de Fred (pas loin de deux cents heures !), moi qui scrutais régulièrement le pan sonore du site internouille au doux nom si indigène de cette même BNF, Gallica, voilà-t-y pas que j'aperçois en avril 2011 que ces gentils fonctionnaires se mettent enfin à déverser la manne dans les tuyaux…

Mais moi qui faisais jusqu'alors toute confiance à des institutions si vénérables, force me fut alors de constater (légèrement éberlué) que les chiards qu'on a stagiés au rabais pour balancer ce bouzin, ils ont déconné à tout-va : des plages de 3 mn suivies d'autres de 10 sec. ou de 20 mn, complètement au pif sans du tout respecter l'ordre des K7 et de leurs faces propres, et vas-y que je te fais portnawak, on s'en branle total nous les gueuzedés !
Aucun enchaînement d'une plage à l'autre, évidemment, fallait cliquer chaque fois sur la suivante.
Mais bon, faut pas désespérer Billancourt, pas mettre bille en tête, spa ?

Moi qui n'aimais pas trop que l'on traitât ainsi à la légère le Graal de ma quéquette, j’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques
J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs

Alors ni une mais Deux, j'ai  tout rapatrié dans mon doux disque dur, tout raccordé en semblants de cassettes audibles, face après face, de manière à reconstituer un corpus correct, facile à écouter, au fur et à mesure que Gallica consentait à nous livrer l'or de ce corps-puce, deux mois durant.
Ça a débuté comme ça.

Et puis quatre ans après, le 1er mars 2015, voilà qu'André déboule sur mon blogue, lui aussi est saisi.
Il ouvre toutes les écoutilles de Fred à Emmanuel Guibert, qui s'en réjouit vite et s'en fera bientôt l'ambassadeur.

Fred meurt en septembre 2015.

J'écris un pauvre mot à Cécile, elle me répond que la seule fois où elle a vu Fred pleurer ce fut lorsqu'elle lui a montré que depuis le présent site foutraque toutes les bandes étaient audibles n'importe où sur la planète.

Moi je trouve ça assez normal de partager, je pense pas trop à l'économie de marché, je savais pas que les hébergeurs gratuits-gentils c'était juste pour mieux t'enculer plus tard et te faire cracher ou même que des fois ils sont tellement tarés qu'ils s'hara-kirisent ! — moi gentil Bisounours qui découvre la Toile en 2008, tout noué tout ténu, né tout nu ça nous tue.

Bref, j'avais grave galéré deux mois durant (avril-mai 2011) pour reconstituer correctement tous les fichiers foutraques de Gallica, mais j'ai hélas vite pigé qu'au bout d'un temps assez petit les hébergeurs niquaient l'accès.

Moi qui n'aime pas trop les contraintes, les embûches, les entraves, ça me gave grave.

Alors, tandis que Tristan turbinait, crac ! tout à trac dans sa tête de braque, nous on a goupillé un genre de tric-trac avec André — okay, quoique un peu foutraque…