Les viticulteurs de Chablis ne se soucient guère de produire du vinaigre blanc pour éloigner de leurs vignes les pyrales car…
À Chardonnay on ne regarde pas les chenilles
« The road of excess leads to the palace of wisdom »
« L'essentiel est toujours menacé par l'insignifiant »
René Char
William Blake
Alexandre Marius Jacob
Arcane 17, une myriade de documents surréalistes
archyves.net
Atelier de création libertaire
Barthélémy Schwartz
Basse Intensité, des nouvelles de l'anti-monde
Bibliothèque libertaire
Le blog d'un odieux connard
Chéri-Bibi
Claude Guillon
CLS Typo-Fornax
Dominique Autié
Donald Westlake
Fornax
Glen Baxter
groupe id0
In girum imus nocte…
Jacques Rigaut, l'Excentré magnifique
Journal d'un traducteur
Julie Graf
La pompe à phynance (Frédéric Lordon)
La vie manifeste
Le copain de Doisneau
Les excentriques
Le silence qui parle
Les inventeurs d'incroyances (liste de liens)
Les ruines circulaires
Lewis Trondheim
Métafictions
Noir bazar
Orthotypographie (mais on préférera la version proposée sur La Part de l'ange)
Robert Denoël : histoire d'un éditeur)
Roland Brasseur
Serge Gainsbourg en détail
SILO, le blogue de Lucien Suel
Tal Zana (et talino.org)
The International Dada Archive
Ubuweb
Witold Gombrowicz
Zones subversives - Chroniques critiques
Les viticulteurs de Chablis ne se soucient guère de produire du vinaigre blanc pour éloigner de leurs vignes les pyrales car…
À Chardonnay on ne regarde pas les chenilles
Le vin est tiré et voici qu'Henri va être incinéré, lui qui désirait pourtant qu'on grave sur sa stèle :
Pourquoi certains nostalgiques des accords de Camp David tolèrent-ils mieux en Israël l'immigrée éthiopienne que son mec ?
En ce ouiquènde d’alliance de l’État ladre et du goupillon, où l’on célèbre de nouveau une messe à la cathédrale Notre-Dame de Paris après que Napoléon le micron a tenté hier de s’y refaire une petite vertu, il n’est pas inepte de rappeler que le seul événement mémorable dont on puisse honorer cet édifice advint le 9 avril 1950, lorsqu’un jeune homme déguisé en dominicain monta en chaire pour haranguer ainsi les mille fidèles qui assistaient à l'office :
« Aujourd’hui, jour de Pâques en l’Année sainte,Couverte par d’assourdissants accords d’orgue, la partie entre crochets n’a hélas pas pu être délivrée aux ouailles, celles-ci ayant d’ailleurs entrepris, passé un moment de stupeur, de tenter de lyncher celui qui s’ingéniait à les dessiller, qui ne dut paradoxalement son salut — comme ses complices qui balançaient des pétards à tire-larigot — qu’à l’intervention de la flicaille.
Ce scandale, qui fit les choux gras des journaux du monde entier les jours suivants, avait été orchestré par Michel Mourre (le faux dominicain), Serge Berna (l’auteur du texte) et d’autres jeunes gens du « Club des Ratés », dont Jean-Louis Brau, Ghislain de Marbaix et Jean Rullier (que balafra au visage un coup de hallebarde d’un Garde Suisse).
Berna et Brau compteront deux ans plus tard parmi les fondateurs de l’Internationale Lettriste.
On trouvera une documentation complète sur cet événement dans le très bel ouvrage publié ce printemps par Jean-Louis Rançon aux éditions du Sandre, Serge Berna - Écrits et documents, qui rassemble la totalité des écrits connus de ce poète sauvage aussi rétif à la soumission qu’Arthur Cravan.
On nous en cite auparavant l'extrait suivant :
Il y a deux manières d’abattre un régime : soit par la violence, le feu, le sang ; soit par l’étalage de sa pourriture au grand jour. Voilà ce que j’appelle « la révolution intelligente » : l’action de masse par l’intérieur.
* Merci a posteriori au Moine bleu pour ce rapprochement cinéphilique !
Le deuxième acte (Quentin Dupieux, 2024)
… où la mise en abyme s'abîme-bam-boum !
« La réalité, c'est la réalité, point-barre. »
On a échappé au bar des las… et voici le bar niais !
À quand donc l'apéro de « la vie d'après » ?
Le pantin de la finance mondiale qui nous tient lieu de Président, qui en 2017 se piquait de philosophie et se targuait de Paul Ricœur (on rit de bon cœur !), n'a pas eu ce jour l'heur de se remémorer la pensée tacite de Socrate lorsqu'il but la ciguë pour sauver sa cité sans cécité :
Extrait de Cuisine et dépendances (Philippe Muyl, 1993)
« Est-ce que je peux te poser une question ? »
À bien y réfléchir, la requête s'auto-annule puisque cette phrase est déjà une question : la seule réponse logique est donc : « Tu viens de le faire ».
La formulation du demandeur devrait être quelque chose du genre :
« Est-ce que je peux te poser imminemment une deuxième question ? »
J'ignore s'il existe un nom de figure de style pour caractériser cette sorte de suicide linguistique : ça me fait penser à une forme de double-contrainte, comme ces panneaux autoroutiers sur lesquels est inscrit « Ne tenez pas compte de ce panneau », et puis aux théories de la communication de Paul Watzlawick et à la sémantique générale d'Alfred Korzybski (enfin, pour ce que j'en sais…), mais j'ai l'impression de tourner autour du pot sans atteindre la cible.
Quelqu'un pourrait-il répondre à cette question ?
C'est l'ultime entretien avec Annie Le Brun, mené un mois avant sa disparition le 29 juillet : Marie Richeux était venue chez elle la titiller sur sa bibliothèque en juin 2024 pour une émission prévue à la rentrée.
Elle a été diffusée vendredi 30 août, juste avant l'ouverture de l'expo pour le centenaire du surréalisme à Beaubourg : la voix tenacement frêle d'une superbe intransigeante.
« Y'a des livres qui ouvrent […] effectivement : c'est à vie, hein !
Pour moi, la rencontre avec un certain texte, certains livres, c'est aussi important [que] la rencontre avec certains êtres : ça change tout.
C'est comme des amis, tout d'un coup : y'a une sorte d'amitié formidable qui est là : on vous reçoit […] dans un monde, et vous êtes libre d'y aller. »
Dalida le dénonçait déjà à mots couverts en 1956, mais pour prendre la mesure de l'étendue de la putain de déchetterie que fut cette ordure nazi de Walt Disney on peut se reporter à cette Grande Traversée diffusée sur France Khû en août 2019 :
Le changement qui a le plus d’importance, dans tout ce qui s’est passé depuis vingt ans, réside dans la continuité même du spectacle. Cette importance ne tient pas au perfectionnement de son instrumentation médiatique, qui avait déjà auparavant atteint un stade de développement très avancé : c’est tout simplement que la domination spectaculaire ait pu élever une génération pliée à ses lois. Les conditions extraordinairement neuves dans lesquelles cette génération, dans l’ensemble, a effectivement vécu, constituent un résumé exact et suffisant de tout ce que désormais le spectacle empêche ; et aussi de tout ce qu’il permet.
[…]
Le seul fait d’être désormais sans réplique a donné au faux une qualité toute nouvelle. C’est du même coup le vrai qui a cessé d’exister presque partout, ou dans le meilleur cas s’est vu réduit à l’état d’une hypothèse qui ne peut jamais être démontrée. Le faux sans réplique a achevé de faire disparaître l’opinion publique, qui d’abord s’était trouvée incapable de se faire entendre; puis, très vite par la suite, de seulement se former.
Jacques Dutronc, générique de Le bon et les méchants (Claude Lelouch, 1976)
Bienvenue dans la France de la rue Lauriston !
Là sombre et s’engloutit, dans des flots de désastres,
L’hydre Univers tordant son corps écaillé d’astres ;
Là, tout flotte et s’en va dans un naufrage obscur ;
Dans ce gouffre sans bord, sans soupirail, sans mur,
De tout ce qui vécut pleut sans cesse la cendre ;
Et l’on voit tout au fond, quand l’œil ose y descendre,
Au delà de la vie, et du souffle et du bruit,
Un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit !
Victor Hugo, « Ce que dit la bouche d'ombre »
(Les Contemplations, 1855)
Scène quasi-finale de La formule (John G. Avildsen, 1980)
« They can't wait to find some nut who they think is just wonderful, to tell them what to do ! »
(traduit dans la VF par :
« En fait, ce qu'il leur faut c'est un vulgaire abruti, qu'ils trouveront génial pourvu qu'il les mène par le bout du nez ! »)
Allez savoir pourquoi, j'ai récemment repensé au grivoiseries celées des comptines enfantines guillemettablement vêtues de probité candide et de lin blanc, et bingo ! m'est revenu en tête en boomerang ce truc débile mais assez rigolo :
Un tantinet de réflexion suffit pour piger que cette « serpette » n'est rien de moins innocent qu'une métaphore de la la virginité — et quant à ce membre qu'est « le manche », loisir est à chacun(e) de s'en pénétrer.
Après quoi on fume une clope et on boit un coup.
Perso, je préfère la version avec l'exténuation jusqu'aux diphtongues (vachte plus mahousse !) mais j'ai pas trouvé sur Internouille.
« Bonvonzonkon, Bouvouzoukou, Bouivouizouikoui, Boavoazoakoa, Buivuizikui, Bouévouézouékoué… »
et c'est tes rats.
On s'endort un soir après avoir regardé pour la énième fois le Matrix des Wachowski.
À bien y réfléchir après coup et toutes choses égales par ailleurs bien pesées, ce patronyme ne semble pas avoir été choisi selon la pure blancheur candide du lin de l'innocence : « Watch of sky » (« Gaffe au ciel… »)
Là, on se souvient d'une ancienne antienne (car y'en a qui croivent au Ciel…), écrite par ce génie-crevard d'Aragon et mise en musique par La Tordue, et puis les yeux font flip-flop et on sombre dans le sommeil.
Bref, on se réveille le matin, café-clope malgré le crabe qui galope et puis la douche, on se pomponne devant le miroir et alors là, gaspos ! on remarque un truc super-bizarre qui est apparu au niveau de la clavicule droite :
Glups, aiuto ! qu'est-ce que c'est ce bordel ? On part en vrille illico en repensant à l'implantation du cafard-mouchard dans Matrix…
On tente de se rasséréner, on songe à cette vieille blague où un gars à l'air inquiet explique au toubib qui lui demande ce qui l'amène :
« Docteur, je suis à peu près certain que mon épouse glisse dans mon assiette une substance qui rend paranoïaque… »
Et puis je remarque la petite cicatrice au-dessus de la nodosité et alors là, BLAM ! l'évidence cartésienne s'impose, inéluctable : ON m'a trafiqué le corps en douce dans les bras de Morphée !
Qui, et dans quel but ?