Avertissement légal

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vendredi 22 juillet 2011

Prendre de la bouteille



Une calamiteuse tentative de réduction à deux voix de la chanson L'Alcool, jadis créée par Les Quatre Barbus (paroles de Francis Blanche sur l'air de la Fantaisie n°2 de Franz Liszt).

jeudi 21 juillet 2011

Tout nouveau, tout beau, tout chaud !

Le numéro 5 d'Article XI sort demain dans les kiosques.
À mon sens le meilleur pour l'instant, avec en outre une grille de mots croisés ultra-facile !

En raison de l’indifférence générale
Demain est annulé


8 h du Mat’ au métro Belleville, la gueule enfarinée de rigueur avant une journée de merde au turbin, on lève à peine les yeux, ils sont là, ils tentent d’être discrets et silencieux mais la banale horreur de leur sale travail crève yeux et tympans. Ils sont en train de rafler des sans-papiers en pleine rue, de les amener dans leur camionnette banalisée un peu plus loin, parfois la destination se résume à une taule, le centre de rétention, parfois la destination finale est un pays lointain auquel ils sont censés appartenir, mais selon quels critères ?

11h, place de la République, elle arrive au resto et enfile son tablier. Sa mère est fière d’elle, elle a enfin trouvé un travail, elle sert des bouts de viande aux riches et ramène un peu de sous, qui de toute façon ne toucheront jamais ses mains abîmées par la javel, ils iront du compte en banque du patron à celui du propriétaire. Les clients sont là, ils attendent tous quelque chose d’elle, en temps et en heure, ils sont intraitables, lui collent des pourboires sur les fesses, l’ignorent quand ils n’ont pas besoin d’un peu de sel. Ils puent le fric, elle pue la graisse de frite. Elle ne rêve que de leur loger une assiette entre les deux yeux.

17h sur le boulevard de la Villette, il cuve sa bouteille de mauvais vin, comme pour oublier la galère qu’est devenue sa vie depuis qu’il est à la rue, pris entre le froid et ceux qui ne font que leur travail. Quatre gaillards se ramènent, arborant un brassard vert, ils ne sont pas de la police, ils y tiennent, ce sont des éducateurs de quartier, des correspondants de nuit. Ils prennent son nom, son prénom, toutes les informations possibles et les transmettent à la mairie. On ne sait jamais, ça pourra toujours servir, se disent-ils.

20h, rue de Tourtille, ils font le mur, tuent l’ennui, attendant impatiemment que le temps passe, se racontent des histoires, les dernières blagues, le match de la veille, un petit joint. Mais c’est les pneus qui crissent, les portières qui s’ouvrent et se referment brutalement, le cœur qui bat. La fouille, les insultes, les menottes, le chien qui te renifle la bave aux lèvres et les crocs baladeurs et puis tiens, pourquoi pas, quelques taloches dans la gueule. Celui-ci finira la nuit au fond d’un poste puant dans une cellule qui pue la merde, ça sera que la vingtième fois, il a l’habitude. Celui là se fera piquer ses fonds de poche par un fonctionnaire scrupuleux.

23h sur le boulevard de Belleville, elle aimerait bien être au chaud, vivre autre chose que la survie permanente, mais elle est là, — 4°, sur le trottoir entourée de ses collègues. Frappé par une autre forme de misère, il est là, il rôde, il voulait baiser ce soir, il a sorti son porte-monnaie, après tout lorsqu’il a faim, il achète un sandwich, alors pourquoi pas une femme. Il la veut pour lui tout seul, mais elle ne veut pas, refuse. Il s’énerve, la bouscule, elle tombe, tout le monde s’en fout. Elle se dit que la prostitution est un travail comme les autres, que le travail est une prostitution comme les autres.

Nous ne faisons que jouer nos rôles, nous ne faisons que nos métiers, nous ne faisons qu’appliquer les normes et les lois en vigueur, nous ne faisons qu’obéir aux ordres, nous y sommes réduits, la plupart du temps, et c’est bien ça le problème.

Ils, Moi, Nous, Toi, Eux.

Lassons-nous d’attendre un jour lointain où une étincelle mettra le feu aux poudres, où l’insurrection des dominés réduira ce monde en cendres et en ruines, libres de se jeter dans l’inconnu, de créer de nouveaux horizons, laisser libre cours à l’imagination et mettre en pratique le désir de liberté que nous avons nous-mêmes toujours participé à censurer.


Rasons ce monde et vivons enfin !

Le cœur est humain dans la mesure où il se révolte.

Des anarchistes.

[Tract trouvé au métro Belleville, mars 2011]

Ce texte ouvre le troisième numéro du bulletin anarchiste du nord-est de Paris, Lucioles, disponible en infokiosque et sur leur site, où l'on peut également le télécharger.

mardi 19 juillet 2011

Quérulence*



Dans la nuit de dimanche à lundi, mettons le 18 juillet vers deux heures du matin, comme je n'avais évidemment que cela à faire depuis la disparition du Cinéma de Minuit de Patrick Brion** (et d'autant que je n'ai plus de télé depuis des lustres), je jette un coup d'oeil sur le mouchard-pisteur de ce blogue, histoire de voir qui s'est baladé dans le coin récemment.
Et là, bizarre, j'aperçois une référence complètement inconnue, postée depuis un obscur et tout neuf forum ayant d'après son intitulé plus ou moins trait à France Culture, sur lequel je m'inscris aussitôt puisque je n'avais que cela, répétons-le, à fiche (et non pas à ficher, comme le voudrait le Grevisse mais c'est là un des mystères de la bienséance, pour ne pas balancer un infinitif un tant soit peu plus vulgaire).
Mal m'en a pris, comme on pourra en juger ici, sur le forum en question.
J'étais tout simplement tombé dans une querelle quasi pluriséculaire entre différentes factions d'auditeurs de France Culture, bien malgré moi. Tous s'accusent mutuellement des mêmes crimes de trollages et de plein d'autres trucs auxquels je ne comprends quetchi mais qui semblent leur importer énormément.
Une chose est sûre (tentons de garder la barre droite dans ce maëlstrom d'incertitudes entre gaillards qui auraient pourtant a priori tout pour s'entendre) : l'ami Nessie, qui a construit le forum Regards sur France Culture, outre la finesse de son humour inénarrable (allez-y voir par vous-même) et sa délectation pour Charlie Schlingo, est un forçat qui passe son temps à enregistrer en continu les émissions, à les sauvegarder, à les archiver, à en parler de la manière la plus intelligente possible et à s'efforcer de les partager.
Les autres, je ne sais pas ce qu'ils fichent, à part déblatérer sur son manque de légalité (!).
(les gars, l'E.T., ça relève de la science-fiction à la sauce hollywoodienne !)
Mais peut-être des trucs au moins aussi chouettes, après tout je n'en sais rien.

Bon, renseignements pris, il semblerait que non, en fin de compte.

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* Un mot récemment découvert
** Rendez-vous dominical qui existe toujours, naturellement, bon sang de bois !

mardi 12 juillet 2011

Ainsi et non aultre…

L'inlassable Alassane Fingerweig, qui a publié au Serpent à plumes et aux éditions Sao Maï, nous a transmis le billet que voici :

Félicien Rops, Le Droit au Travail, suivi de Le Droit au Repos.

Je sais très bien que je ferais mieux de vivre d'une façon normale, de ne pas marcher dans les plates-bandes, de ne pas être — à 30 ans — futile comme Cherubino di amore de Beaumarchais, de faire tous les mois des dessins moraux pour faire pleurer les femmes enceintes dans le Magasin Pittoresque ; d'écrire de temps à autre dans cette excellente Revue Trimestrielle un article de 150 kgs sur la manutention chez les Assyriens ou sur l'état de la ville de Ninive en 1240 ; que je ferais mieux de me faire nommer représentant et d'user de mon crédit ; je sais que je ne respecte pas assez les notaires, que je suis étourdi comme un hanneton et insouciant comme un moineau, je sais que je ne suis pas utile au bien de l'État mais ce dont tu ne te doutes pas et qui ferait tomber en syncope tous les gens sérieux jusqu'à la cinquième génération mâle, c'est que je suis heureux et presque fier d'être ainsi et non aultre… Ceci, je l'espère passe les bornes d'une honnête insanité.

Félicien Rops à Emile Leclercq (littérateur belge)

dimanche 10 juillet 2011

Drogue douce aux oreilles

Claude Moine, dit Schmoll, dans une de ses plus belles reprises…



… de Joe Dassin…



… à qui on peut cependant reconnaître le mérite — outre d"avoir chanté La bande à Bonnot, Les Dalton et Moi, j"ai dit non, entre autres — d'avoir adapté assez fidèlement en français (avec une émérite inversion sexuelle) l'Ode à Billy Joe qui fut un archi-tube de voici très longtemps, dû à Bobbie Gentry :

vendredi 8 juillet 2011

Ah, si Stan a des ronds, qu'il les balance !

Pour une fois que Sonia Kronlund a les pieds sur terre…

Le grand bazar


Il semblerait que la plate-forme Blogger se soit mise à débloquer à donf tous azimuts : toutes les vidéos sont sens dessus-dessous, un mic-mac entre différents billets, dont du coup le sens se perd complètement.
J'attends un peu, voir si ça s'arrange, sinon je tenterai de remédier à ce bordel avec mes petits doigts.

Intermède
(ou plutôt Une terre m'aide, pour jacter un chouïa plus recta)



On peut écouter cette entêtante ritournelle en VF ici, chantée par les Marlys, improbable mais néanmoins sûr surgeon des Poppys.

mercredi 6 juillet 2011

Correspondances

Gaston Gallimard, portrait d’un éditeur par cinq de ses auteurs, un montage de correspondances croisées diffusé sur France Culture le 25 juin dernier :



Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.



Photo : Tal



Pour rappel : un film, disponible en VOD ici, et ce billet.