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dimanche 29 janvier 2012

D'une certaine manière, en cette matière...


Parce qu’il a passé trop d’années à biberonner un sabir infâme à l’Université, Frédéric Lordon écrit comme un pied et jargonne à tout-va, mais il touche pourtant souvent juste :

Il n'est que de voir l'habileté (élémentaire) du discours de défense de l'ordre établi à dissocier les figures du consommateur et du salarié pour induire les individus à s'identifier à la première exclusivement, et faire retomber la seconde dans l'ordre des considérations accessoires. Tout est fait pour prendre les agents « par les affects joyeux » de la consommation en justifiant toutes les transformations contemporaines — de l'allongement de la durée du travail (« qui permet aux magasins d'ouvrir le dimanche ») jusqu'aux déréglementations concurrentielles (« qui font baisser les prix ») — par adresse au seul consommateur en eux. La construction européenne a porté cette stratégie à son plus haut point de perfection en réalisant l'éviction quasi-complète du droit social par le droit de la concurrence, conçu et affirmé comme le plus grand service susceptible d'être rendu aux individus, en fait comme la seule façon de servir véritablement leur bien-être — mais sous leur identité sociale de consommateurs seulement. Il faudrait mettre ce point d'aboutissement en perspective historique et, là encore, le rapporter à la « réussite historique » du fordisme à qui décidément l'on doit la surrection de cette figure du consommateur, émergée de celle du salarié… pour finir par s'y substituer presque complètement, en tout cas dans le discours majoritaire, mais aussi d'une certaine manière dans les psychés individuelles qui pratiquent en cette matière des formes parfois stupéfiantes de compartimentage. Car les médiations qui mènent du travail salarié de chacun à ses objets de consommation sont si étirées et si complexes que tout favorise cette déconnexion, et nul ou presque ne fait le lien entre ce qu'il reçoit comme avantage en tant que consommateur et ce qu'il souffre de sujétions supplémentaires en tant que salarié — et ceci notamment du fait que les objets consommés ont été produits par d'autres, ignorés et trop éloignés pour que leurs sujétions salariales viennent à la conscience du consommateur et puissent* faire écho aux siennes propres.

Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude — Marx et Spinoza, La fabrique éditions, 2010, pp. 50-51

* NDGWFW : Je prends la liberté de rétablir ce pluriel absent du texte, qui dit « puisse ».

lundi 16 janvier 2012

Puisque, « pour tout dire, la condition humaine ne nous plaît pas »*, n'hésitons pas à jouir de la faculté d'oubli**


J'ai tout oublié, un documentaire-fiction de Christophe Deleu et François Teste diffusé sur France Culture dans le cadre de l'émission Sur les docks le 23 juin 2008 . Une étrange histoire où se croisent l'amour, la mort et l'oubli complet :



J'aime bien lorsque Dorothée demande à Éric : « Tu ne savais pas qu'on se connaissait ? », et aussi quand le journaliste Jean Bello dit : « Elle, morte, et lui, amnésique, ça a pas été simple ! »

La fiche de l'émission mentionne certains films, de qualité diverse, mais cette histoire m'a surtout rappelé cette poignante romance de Michel Gondry, Eternal Sunshine of the Spotless Mind :



ainsi bien sûr que l'indémodable Total Recall :


et, incidemment, cette pâlotte ritournelle de Romain Didier datant de 1980 :



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* Guy Debord, « Manifeste », Internationale Lettriste n°2, 1953.
** « Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans faculté d’oubli », écrivait Nietszche dans La généalogie de la morale.

mardi 10 janvier 2012

Chansons de saillies

On avait eu un aperçu de l'amusant exercice des fausses rimes voici un an avec la chanson de Montier et Prévost interprétée par Sandrey puis reprise quarante ans après par Les Charlots, Ouvr' la f'nêtre :



C'est un genre certes ultra-mineur de la chanson à textes, mais il en est tout de même d'autres exemples :

La jeune fille du métro (L. Hennevé / G. Gabaroche, 1933), ici reprise par Renaud en 1980 :



Folâtrerie (E. Valette / F. Heintz), interprétée par Fernandel en 1931 :



Chantée par le même, deux ans plus tard, Aventure galante (Jean Manse / Roger Dumas, 1932 — merci, Manoupaps !) :



Bien plus tard, une fantaisie de Pierre Vassiliu : Ma cousine / Mon cousin :



[Trois jours après…] Et enfin, grâce au rappel de l'inlassablement sagace Anonyme, Le choix dans la date (D. Roca / Santiago J. Roux), interprétée par Gérard Jugnot :