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vendredi 14 novembre 2014

14



Un choix d'extraits lus par Dominique Pinon à la Maison de la Poésie de Paris le 16 mai dernier, diffusé sur France Culture mardi soir.
Dans ce récit très resserré, Echenoz réussit le tour de force d'embrasser la totalité des principaux aspects de cet enfer qui dura quatre interminables années : le départ fleur au fusil, le quotidien du soldat, avec le poids de son harnachement et les boîtes de singe, l'enlisement crasseux dans les tranchées, la vermine, les distributions de pinard euphorisant, la stupidité de la stratégie des autorités militaires, la conscience grandissante du casse-pipe, l'horreur des combats, l'avantage paradoxal des mutilations, les mutineries et les désertions suivies de cour martiale et d'exécutions, les planqués de l'arrière, etc.
Un tableau panoptique en 120 pages, impeccable comme à l'accoutumée.

Ce n'est qu'après cette lecture que j'ai pris conscience du goût prononcé et toujours jubilatoire d'Echenoz pour la figure du trio, ici comme dans Cherokee, Nous trois ou L'équipée malaise (dont le premier chapitre relate également la disparition d'un fiancé putatif par écrasement d'avion, ce qui permet de réduire le quatuor de départ à l'un des deux trios qui animent la suite du récit).

mercredi 12 novembre 2014

samedi 8 novembre 2014

Tubes à retardement


L'Anonyme historique de ce blogue nous a transmis ce qui suit, voici quelque temps déjà.



Il y a quelque temps, j'ai découvert que la chanson Mon Vieux était bien antérieure à la version de Daniel Guichard : les paroles ont été écrites en 1962 par une certaine Michelle Senlis, Jean Ferrat a composé la musique, et la chanson a été créée l'année suivante par un jeune interprète, Jean-Louis Stain : aucun succès. Un autre jeune chanteur, Jacques Boyer, l'enregistre également en 1963, sans plus de succès.

C'est dix ans plus tard que Daniel Guichard reprend cette chanson passée à peu près inaperçue (la connaissait-il, ou bien est-ce son producteur, Eddie Barclay, qui a eu cette bonne idée ?). Il en retouche légèrement le texte, pour le faire coller à sa propre histoire ; il transpose la tonalité, ce qui modifie notablement le climat de la musique ; et surtout il incarne les paroles d'une façon toute différente, par sa voix et par son interprétation subtile. Le pouvoir d'émotion de la chanson se révèle alors, dix ans après sa création. Pour mesurer la métamorphose qui s'est opérée, il faut naturellement comparer avec la version originale :



[Une version de meilleure qualité ici :]




Je trouve presque plus admirable d'arriver à faire une œuvre forte en partant d'une œuvre préexistante quelconque que de créer ex nihilo quelque chose de fort. Sentir qu'il y avait dans cette chanson une force restée latente, et parvenir à la libérer par quelques interventions judicieuses : chapeau bas !

Cet exemple donne à penser : combien de chansons apparemment insignifiantes n'ont en réalité pas trouvé l'interprète capable de les transcender ? Quand nous coupons la radio lorsque passe un morceau qui nous semble médiocre, qui nous dit qu'il ne recèle pas des qualités que nous sommes incapables de soupçonner ?
J'ai en tête un autre exemple du même type. On se souvient peut-être du succès que fut, en 1987, Il mio rifugio, la chanson de Richard Cocciante pour le film Tandem de Patrice Leconte. Leconte, je ne sais plus où (dans les commentaires du DVD ?), rend hommage à la belle "musique originale" que François Bernheim a composée pour lui ; ignore-t-il qu'en fait Bernheim s'était contenté de recycler une chanson qu'il avait écrite pour lui-même dans les années 70 ? On mesure aisément l'écart entre son interprétation, complètement tombée dans l'oubli (elle est repiquée d'un 45 tours qui gratte, cette fois), et ce que Cocciante a fait du titre :



vendredi 7 novembre 2014

jeudi 6 novembre 2014

Le Bars s'est barré



Encore un sale coup : l'avisé Matthieu Conquet, dans sa chronique matinale d'hier matin*, nous apprenait la disparition du compositeur Hugues Le Bars, hélas moins connu que Manitas de Plata, à l'âge de 64 ans.



« La chanson Te », de l'alboume Zinzin (1995) :



NB : La page de l'émission permet de réécouter Les Passagers de la Nuit du 11 mars 2011, dont l'invité était Hugues Le Bars.

lundi 3 novembre 2014

Mensonges du spectacle, la preuve par l'image


Photo et texte publiés hier sur le site internet du Parisien Libéré :


Place Stalingrad (Paris), ce dimanche. Une manifestation sauvage en «hommage» à Rémi Fraisse dégénère. Plus de 70 interpellations ont déjà eu lieu.


17h55. La manif se disperse à Paris - Stalingrad. Les forces de l'ordre ont eu du mal à contenir la foule. Certains, très calme [sic], avaient rapidement quitté cette manifestation sauvage en marge du sit-in autorisé au Champ de Mars. D'autres, plus violents, ont parfois provoqué les CRS, les menaçant avec plusieurs sortes d'armes. Selon plusieurs journalistes sur place, la place Stalingrad est en train de se vider. Bilan : 66 interpellations et a priori, aucun blessé.

18h15. Fin de la manif sauvage : 78 interpellations, 16 gardes à vue. La place Stalingrad est désormais dégagée sans qu'aucun blessé ne soit a priori à déplorer. Dans ce quartier populaire du nord-est de la capitale, ils étaient près de 300 à dénoncer les violences policières et 78 ont été interpellés par les forces de l'ordre. Seize des interpellés ont été placés en garde à vue, trois pour port d'arme prohibé [sic] et treize pour participation à un attroupement en vue de commettre des violences, précise la préfecture de police de Paris.

19h45. Jean-Claude Mailly (FO) : «Pas acceptable». «Les actes de violences ne sont pas acceptables», a réagit [sic] le numéro de Force ouvrière Jean-Claude Mailly dimanche sur Europe 1, estimant que la «police républicaine fait son travail». «Ces casseurs - il faut les appeler comme cela, il n'y a pas d'autres mots - ce qui les mobilisait, ce n'était pas la question du barrage. Ils étaient là pour en découdre avec une agressivité vis-à-vis des forces de l'ordre», a ajouté Jean-Claude Mailly.


À propos d'« en découdre avec une agressivité » (!), justement, nous accordons pour notre part — nous qui n'avions rien contre un tantinet de riposte intelligente lorsqu'elle s'avère possible — un peu plus de crédit à l'excellent site Paris-Luttes.info, qui retrace le suivi de la manif sur cette page :

Et voilà une vidéo du moment ou les dangereux manifestants ont tenté de charger les pauvres policiers désarmés […]




Sur cette autre page, le même site publie ce Communiqué de l’Assemblée en lutte suite à la mort de Rémi Fraisse :

On peut dire que ce dimanche à Paris la répression policière a passé une étape...
Jeudi 30, l’assemblée suite à la mort de Rémi Fraisse ainsi que certaines organisations décident d’appeler à une manifestation le dimanche 2 novembre. Non seulement, la préfecture interdit cette manifestation mais elle descend au petit matin chez les deux personnes ayant déclaré la manifestation pour les impressionner, leur faire peur, les dissuader de continuer à organiser cette mobilisation. Sous la pression policière, les organisations se rétractent.
Le dimanche matin, une centaine de policiers quadrille la ville de Montreuil. Elle contrôle les métros et encercle un lieu d’activités sociales et d’organisation politique. Elle veut empêcher que les tracts et les banderoles arrivent à la manif. A 14h, une vingtaine de personnes sortent du lieu pour se rendre au départ de la manif. Ils sont contraints de cacher les tracts dans leurs pantalons. Ils sont tous arrêtés préventivement. Ils passeront cinq heures au commissariat.
Pendant ce temps-là, le 19e, le 20e et le 10e arrondissements sont quadrillés par des milliers de policiers qui contrôlent et fouillent à tours de bras. Malgré cela, plusieurs centaines de personnes bravent l’interdiction et parviennent à former un rassemblement. Quelques tentatives de départ en manifestation échoueront devant l’ampleur du dispositif policier. 140 arrestations ont lieu pour tout et n’importe quoi : distribution de tracts, port d’un casque de vélo… Ce soir à notre connaissance, au moins 18 personnes sont en garde à vue pour entre autre « attroupement non armé en vue de commettre des dégradations ».
On est arrêté et inculpé sur la base de supposition d’intention alors qu’eux viennent de tuer l’un des nôtres ?
Mais la répression ne s’arrête pas là. Le niveau de désinformation et de mensonge produit par le gouvernement et véhiculé par les médias vient couronner le tout. Alors qu’il n’a rien pu se passer à Paris, qu’il était très difficile de se réunir, que la police avait instauré un climat de peur, les articles de journaux parlent de débordements, reprenant tels quels les communiqués de la préfecture sans aucune autre source. En focalisant le débat sur la violence des manifestants, le gouvernement divise le mouvement et occulte la violence initiale, celle qui a tué Rémi, celle de la police qui tue et mutile quotidiennement. Vendredi à Blois, un jeune homme a perdu un œil suite à un tir de flashball. Samedi à Nantes, deux personnes ont été grièvement blessées au nez et à l’œil par des tirs de flashball.
Pour que la mobilisation continue, il nous faut sortir de la nasse militaire et médiatique dans laquelle on veut enfermer notre colère.

Soyons nombreux et nombreuses à venir largement à l’assemblée générale qui se tiendra ce mardi 4 novembre à la Parole Errante à 19h, 9 rue François Debergue, 93100 Montreuil

samedi 1 novembre 2014

Œuvres libres en musique

Un vinyle de luxe quasiment introuvable (PIM 1006), proposé sous le manteau à des amateurs coquins et fortunés, pressé en 1959 à 475 exemplaires — soi-disant à Boston ! — agrémenté d'un livret rose reproduisant des extraits du Cortège priapique d'Apollinaire et illustré de dessins proches du style de Cocteau.
Pas de plus de mentions que ça, et notamment aucune information sur les interprètes des textes : on risquait gros, à l'époque, pour ce genre de bagatelle


La pochette, sobre au possible :




Les extraits musicaux sont de Vivaldi, Couperin et Rameau sur la face A (textes d'Appollinaire [sic] et de Satyremont, pseudonyme de Benjamin Péret) et de Mozart, Bach et Haydn sur la face B (textes de Verlaine et de Pierre Louÿs).

J'adore le sens moral de Pierre Louÿs…