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jeudi 30 avril 2009

Siegfried, « incarnation bakouninienne »*





À propos de cet extrait du Siegfried de Wagner, notre honorable correspondant aux éditions Sao Maï, Laurent Zaïche, nous a fait parvenir le commentaire suivant :

Devant l'incapacité de son père adoptif, un gnome sarkozien (ou : "Niblung" dans le lexique wagnérien) nommé Mime, à reforger une épée dont il ne subsiste que des morceaux épars, Siegfried se met lui-même au boulot, et apprend la métallurgie en quelques instants pour disposer bientôt, après quelques coups de marteau vigoureux donné sur une enclume qu'il fait carrément exploser à la fin du passage, d'un glaive ("Schwert") invincible nommé NOTHUNG ("détresse") symbole phallique évident et tranchant, qui lui permettra ensuite d'éventrer Fafner, un dragon personnifiant l'Argent, dormant sur le tas d'or qu'il protège ...
Wagner avait spécifié lui-même l'emploi des instruments voulus, pour cette scène, allant jusqu'à indiquer par des didascalies le rythme des (authentiques) coups de marteau que le ténor interprétant le rôle devait donner dans cette forge reconstituée, donnant à l'ensemble une tonalité marxiste-léniniste ce me semble très prononcée.

L'intérêt de la scène vient aussi du fait que pendant que Siegfried forge, le gnome Mime qui ronge son frein, stupéfait par la soudaine maîtrise technique du novice, finit par conspirer, rêvant de dérober ce fameux anneau — dont plus tard rêvera aussi Tolkien — qui lui donnerait le Monde, une fois Siegfried et le frère de Mime (Alberich) mis hors d'état de lui nuire.
Au plan symbolique, enfin, cette autonomie du héros forgeant lui-même ses références, maîtrisant son destin, assumant ses choix radicaux de création sans dépendre de qui que ce soit, est ce qui permit à Shaw ce jugement sur Siegfried comme incarnation des concepts de Bakounine. L'ambiguïté sur le teutonisme, "l'identité" raciale est malheureusement incontestable, quoique problématique, la complexité et la désinvolture traditionnelle de Wagner à ce sujet ne pouvant être simplement ramenées au stupide positivisme racialiste du fascisme allemand, qu'il annonce, certes, mais comme symptôme décadent, ni plus ni moins, par exemple, que certains délires nietzschéens…

* George Bernard Shaw, auteur de cette phrase mémorable : « À quoi sert l'argent s'il faut travailler pour en avoir ? »

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