Avertissement légal

Tous les textes apparaissant sur ce site sont automatiquement générés par notre nouveau logiciel Hétéronomix™ qui vous libère enfin de la pesante nécessité de réfléchir.
Ne perdez plus votre précieux temps de consommateurice à répondre à vos correspondants, les plus exigeants fussent-ils quant à la teneur conceptuelle ou la qualité des propos échangés : Hétéronomix™ se charge de tout ! Syntaxe et orthographe garanties parfaites et évolutives au fil des décrets.
Approuvé par la norme AFNOR ISO 9001.

mardi 28 décembre 2010

S'enrichir en administrant la surveillance mutuelle généralisée de ses concitoyens ?
Facile !


On a reçu ceci tout à l'heure (fautes et coquilles sont bien entendu du robot-expéditeur) :

Bonjour,
 
J'ai trouvé votre blog L'Ex, homme-âne-yack sur Blogger et j'aurais une proposition intéressante à vous faire.
Je travaille pour la fondation City Media (citymediafoundation.org) et nous contactons actuellement les meilleurs bloggeurs au quatre coins du monde pour leur permettre de devenir l'administrateur du site vidéo de leur ville; c'est pour cela que je vous contacte.
 
Nous avons créé le réseau [City].vi, rendant les vidéos des villes du monde facilement accessible grâce à ce modèle d'adresse: “nom de la ville” suivit de “.vi”
Par exemple: paris.vi, madrid.vi, chicago.vi, losangeles.vi, etc.
Ce modèle d'adresse marche pour les 68000 villes les plus importantes du monde. Pensez à une ville et essayez...
 
L'objectif du réseau [City].vi est de devenir la première ressource de vidéos d'information locale. Notre stratégie: travailler dans le monde entier avec les meilleurs administrateurs de site.
 
Nous souhaitons vous proposer de devenir l'administrateur de paris.vi et offrir aux internautes une selection des meilleures vidéos sur Paris.
En étant l'administrateur du site vidéo de votre ville, vous percevez l'intégralité des revenues provenant des publicités, des référencements professionnels et autres...
En clair, administrer paris.vi revient à faire connaître le site à vos concitoyens pour qu'ils postent et regardent les vidéos.
 
Venez sur le site, vous touverez le détail de notre proposition, les avantages à travailler avec nous et à prendre le contrôle du site vidéo de votre ville.
Video: http://www.youtube.com/watch?v=Kl500NppDCY
Facebook: http://www.facebook.com/city.vi
Twitter: http://www.twitter.com/city_vi
 
Merci de votre attention.
 
Vicki Karlin
City.vi Manager
City.vi, a tool by CityMedia Fdt
citymediafoundation.org

jeudi 23 décembre 2010

Toi aussi !


TOI AUSSI, PARTICIPE À LA GRANDE AVENTURE POST-MODERNE DU PURITANISME BIO !

DESSÈCHE-TOI, DESSÈCHE-NOUS, MOUILLE-TOI À FOND POUR QUE PERSONNE NE MOUILLE !

DES IMAGES AUSSI IMMONDES QUE CELLES-CI DOIVENT DISPARAÎTRE À TOUT JAMAIS DE L'IMAGINAIRE DE L'HUMANITÉ :


REJOINS LA COHORTE DES DÉLATEURS ANONYMES QUI VEULENT, VEULES,  ÉRADIQUER DES TEMPLES DU STUPRE TELS QUE FRENCH BOOK COVERS !

ET N'OUBLIE PAS DE RÉCITER CENT FOIS PAR JOUR LA SAINTE LITANIE DE GOUGUEULE :

Si vous découvrez un blog qui, selon vous, ne respecte pas notre règlement en matière de contenu, veuillez nous le signaler à l'aide du lien "Signaler le blog" situé en haut de chaque blog. (Remarque : Si le propriétaire du blog a masqué ce lien, vous pouvez toujours nous signaler le blog à l'aide de ce formulaire).
Notre équipe passe ses rapports en revue afin de s'assurer de la non-violation du règlement. Si le blog n'enfreint pas nos règles, nous ne prendrons aucune mesure contre le blog ni son propriétaire. Si nous découvrons que le blog ne respecte pas notre règlement relatif au contenu, nous suivrons l'une ou plusieurs des procédures ci-après selon la gravité de la violation :
  • Placer le blog derrière un interstitiel "contenu réservé aux adultes"
  • Placer le blog derrière un interstitiel où seul l'auteur du blog peut accéder à son contenu
  • Supprimer le blog
  • Désactiver l'accès de l'auteur à son compte Blogger
  • Désactiver l'accès de l'auteur à son compte Google
  • Dénoncer l'utilisateur aux autorités 
     

samedi 18 décembre 2010

Reformatage


« C'est en Espagne que ma génération a appris que l'on peut avoir raison et être vaincu, que la force peut détruire l'âme et que, parfois, le courage n'obtient pas de récompense. C'est, sans aucun doute, ce qui explique pourquoi tant d'hommes à travers le monde considèrent le drame espagnol comme étant une tragédie personnelle, la dernière grande cause. »


Lorsque l'on entreprend de rechercher sur le Ouèbe les références de cette citation, on tombe sur quantité de sites qui nous apprennent qu'elle est de Camus, mais sans jamais fournir de références bibliographiques précises, et sans accord non plus sur la date : par exemple ici, , , , , , , etc. (Gougueule annonce quelque 400 réponses). Sur cette page, un inconnu demandait en 2006 à un bibliothécaire de Lyon la provenance de cette citation, sans obtenir de réponse satisfaisante — à part un lien (mort) menant à un site qui la date du 1er avril 1939.
On retrouve ce passage dans certains livres consacrés à la guerre civile espagnole, tels celui-ci ou celui-là (qui n'hésite pas à préciser : « À son époque, Albert Camus avait écrit… »)

Il se trouve que j'ai eu récemment besoin de retrouver la référence exacte de ce passage. Rien sur Gougueule Bouxes. Ayant découvert sur le site de l'Université de Floride l'adresse mèle de l'un des responsables de la nouvelle édition des œuvres de Camus en Pléiade, Raymond Gay-Crosier, je lui ai adressé le message suivant :

Cher Monsieur,

Je me permets de solliciter votre érudition en matière d'études camusiennes car cela fait quelque temps que je recherche en vain l'origine exacte de la citation suivante :

« C'est en Espagne que ma génération a appris que l'on peut avoir raison et être vaincu, que la force peut détruire l'âme et que, parfois, le courage n'obtient pas de récompense. C'est, sans aucun doute, ce qui explique pourquoi tant d'hommes à travers le monde considèrent le drame espagnol comme étant une tragédie personnelle, la dernière grande cause. »

Je croyais que ce passage provenait des Chroniques algériennes 1939-1958 mais cela ne semble pas être le cas, et mes recherches sur la Toile ne donnent rien pour l'instant. Certains datent le texte d'où il est extrait du 1er avril 1939, d'autres de 1944, sans justification quelconque…

Si les références de cette citation vous sont familières, auriez-vous l'extrême obligeance de me les communiquer brièvement par retour de courriel ? Je vous en serais très reconnaissant.

Cordialement, etc.

Quelques heures plus tard, je recevais cette réponse :

Cher Monsieur,

En lisant la citation ci-dessous, je me suis dit qu’il devait être assez facile de trouver ce passage dans l’un des nombreux articles que Camus a consacrés à l’Espagne. Je les ai donc rapidement parcourus dans les quatre tomes de la nouvelle Pléiade jusqu’à “Ce que je dois à l’Espagne” (1958, t. IV, p. 591) sans rien y trouver. Puis j’ai fait de même en consultant les interviews et conférences, publiées de son vivant ou dans les écrits posthumes, susceptibles de se référer à l’Espagne : même résultat négatif. Faute de temps, je ne puis appliquer cette méthode aux trop nombreux éditoriaux de Combat. La prédilection que Camus avait pour l’Espagne, qui explique la familiarité que nous ressentons en lisant le passage que vous citez, rend les sources possibles si nombreuses qu’il m’est impossible de poursuivre toutes les pistes. Cependant, je puis vous assurer que ce passage ne se trouve ni dans les Carnets, ni dans les Actuelles  puisque j’en ai scanné l’ensemble des deux séries de textes sans succès. Comme je ne possède pas de saisie des articles parus dans Combat, je dois laisser à vos soins cette lecture diagonale qui livrera peut-être la source du passage en question. Il a en tout cas  l’air tout à fait authentique.  J’ai aussi revisité sans succès les interviews les plus connues. Mais il faudrait les revoir toutes, car il se peut que Camus fasse cette allusion générationnelle dans l’une d’entre elles même si elle ne porte pas essentiellement sur des questions politiques ou sur l’Espagne. Si je ne vous livre donc pas la réponse voulue, j’élimine au moins bon nombre de sources où vous n’avez plus à chercher.

Cordialement,

Raymond Gay-Crosier

J'étais assez confus de cette extrême obligeance, d'avoir ainsi donné du fil à retordre à cet éminent spécialiste, mais surtout très perplexe : comment se faisait-il que lui-même ne connaisse pas la source de cette citation qui fourmille sur le Net ?

Bizarre.

Du coup, j'ai relancé une recherche sur Gougueule Bouxes, mais seulement sur le segment « avoir raison et être vaincu ». Et là je suis tombé sur cette page, qui montre un extrait de l'incipit de la préface de Camus au recueil collectif L'Espagne libre (Calmann-Lévy, 1946, repris dans dans Actuelles I, Gallimard, Bibl. de la Pléiade, O. C. II : 1944-1948, 2006, p. 665) :
« Voici neuf ans que les hommes de ma génération ont l'Espagne sur le cœur. Neuf ans qu'ils la portent avec eux comme une mauvaise blessure. C'est par elle qu'ils ont connu pour la première fois le goût de la défaite, qu'ils ont découvert, avec une surprise dont ils sont à peine revenus, qu'on pouvait avoir raison et être vaincu, que la force pouvait se soumettre l'esprit et qu'il était des cas où le courage n'avait pas sa récompense.
C'est cela sans doute qui explique que tant d'hommes dans le monde aient ressenti le drame espagnol comme une tragédie personnelle. »
En comparant les deux versions, le doute n'était plus possible : celle-ci est d'un style nettement plus soutenu que celle qui grouille sur le Net. Mais pourquoi cette dernière ajoute-t-elle à la fin « la dernière grande cause » ?

Je suis retourné lire plus attentivement les différentes pages que j'ai indiquées en lien au début de ce billet, et notamment celle-ci, traduction française d'un compte rendu anglais de l'exposition The Spanish Civil War — Dreams + Nightmares, qui s'était tenue à Londres (Imperial War Museum) du 18 octobre 2001 au 21 (ou 28 ?) avril 2002, sous la houlette de l'historien Paul Preston. Celui-ci, dans le catalogue, cite le passage de Camus en exergue de son texte présentant les différentes pièces exposées au musée :
« It was in Spain that men learned that one can be right and still be beaten, that force can vanquish spirit, that there are times when courage is not its own reward. It is this, without doubt, which explains why so many men throughout the world regard the Spanish drama as a personal tragedy. »

Apparemment il ne s'est pas foulé, le traducteur français (québécois, en réalité, pour le n°1 de la revue Arsenal) du compte rendu de cette exposition par un certain S. K. dans le numéro de 2002 de la revue marxo-lénino-maoïste A World to Win : plutôt que d'aller rechercher le texte original de Camus (dont Preston ne fournit pas les références dans le catalogue en question), il semble avoir tout bonnement retraduit de l'anglais. Et juste après la retraduction, on lit cette phrase :
« Preston en rajoute et nous dit que la guerre civile espagnole fut, en dernière analyse, ce qu'il appelle "la dernière grande cause" ».

Cette « dernière grande cause » est donc du Preston, non du Camus, mais désormais c'est cette version trafiquée et implantée qui fait autorité, puisque majoritaire sur la Toile.
Et en réalité, la retraduction de ce passage n'est même pas le fait des Québécois d'Arsenal. Car elle figure déjà dans le premier livre que j'ai mentionné ci-dessus, La guerre civile espagnole : des photographes pour l'histoire (Marval, 2001), p. 154. C'est le catalogue d'une exposition qui s'est tenue à Paris (Hôtel Sully) du 22 juin au 23 septembre 2001 puis à Barcelone (Museu Nacional d'Art de Catalunya) du 10 octobre 2001 au 13 janvier 2002 :
Or son achevé d'imprimer date de mai 2001, plusieurs mois avant la parution du catalogue publié par l'Imperial War Museum. Cela laisse penser que cette retraduction anonyme circulait déjà sur le Net à l'époque, qu'elle a été reprise par les responsables de ce catalogue-là, puis par les Québécois d'Arsenal, d'autres ont ensuite intégré le commentaire de Paul Preston à la fin du passage retoqué, etc., etc.

J'ai fait part de ces conclusions à Raymond Gay-Crosier, qui m'a répondu ceci :

Cher Monsieur,

Merci des précisions que vous m’avez fournies. En fait, cette préface était le tout premier texte auquel je me suis référé et, en effet, le ton étant le même, les différences étaient trop grandes pour que je le choisisse comme base de votre citation erronée. Mais cela m’a valu une relecture rapide des textes se rapportant à l’Espagne. Je pense que vous avez raison et que la citation en question circule depuis trop de temps sur l’internet  pour être corrigée.

Bien à vous,

RGC

Ceci est-il du pain, du vin, une tomate, un œuf, une maison, une ville ? Certainement pas, puisqu’un enchaînement de transformations internes, à court terme économiquement utile à ceux qui détiennent les moyens de production, en a gardé le nom et une bonne part de l’apparence, mais en en retirant le goût et le contenu. On assure pourtant que les divers biens consommables répondent indiscutablement à ces appellations traditionnelles, et on en donne pour preuve le fait qu’il n’existe plus rien d’autre, et qu’il n’y a donc plus de comparaison possible. Comme on a fait en sorte que très peu de gens sachent où trouver les authentiques là où ils existent encore, le faux peut relever légalement le nom du vrai qui s’est éteint. Et le même principe qui régit la nourriture ou l’habitat du peuple s’étend partout, jusqu’aux livres ou aux dernières apparences de débat démocratique que l’on veut bien lui montrer.

Guy Debord, Préface à la quatrième édition italienne
de « La Société du Spectacle »,
janvier 1979

vendredi 10 décembre 2010

Y'a pas que Gombrowicz dans la vie :
y'a aussi Spinoza !


C'est grâce à l'indispensable et raffiné site Ultima, pétri de citations choisies avec discernement par le tenancier du blogue Les avant-dernières choses, que j'ai découvert (sur cette page) l'existence du dernier livre de Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude - Marx et Spinoza, qui s'efforce de contribuer à édifier une économie politique spinoziste.
Frédéric Lordon était l'invité de Sylvain Bourmeau pour l'émission La suite dans les idées du 2 octobre dernier :



Il a également donné sur le même thème, le 13 novembre, une très intéressante conférence-discussion que l'on peut écouter sur cette page. On y entend par exemple ceci : Le néo-libéralisme, comme régime particulier, a pour vocation de coloniser intégralement l'intériorité des travailleurs, c'est-à-dire de refaçonner intégralement leurs désirs et leurs affects.

Et ce matin sur France Culture, dans Les nouveaux chemins de la connaissance, Denis Moreau et Philippe Danino dissertaient sur le point central de désaccord entre Descartes et Spinoza : la question de l'union ou de l'identité du mental et du corporel — bref, le dualisme ou son refus :

jeudi 9 décembre 2010

La clé de trente portes

Quelques heures en compagnie de Witold Gombrowicz, pour la forme (et pour l'immaturité)



Pour commencer, voici une émission sur laquelle je dispose de fort peu d'informations, vu que tout ce qui nous est dit en préambule, c'est que sa première diffusion remonte à 1979 (sans doute pour célébrer le dixième anniversaire de la disparition de l'écrivain, survenue le 24 juillet 1969). J'ignore dans quel cadre elle s'inscrivait, et je ne connais même pas sa durée exacte puisqu'elle semble se poursuivre après les deux heures que j'avais enregistrées lors de la rediffusion nocturne du dimanche 15 février 1987.



Une autre émission à propos de laquelle je ne sais rien d'autre que ceci : j'avais enregistré sa rediffusion dans la nuit du 20 au 21 août 1990, de 04h15 à 05h45.
Il s'agit d'un Nuits magnétiques de mai 1984, consacré à l'écrivain à l'occasion de l'imminente production de Mariage sur la scène de Chaillot — foudroyante mise scène parfaite par la musique de Daniel Martin, la grâce même, inoubliable.



En juin 1967, Gilbert-Maurice Duprez rend visite, à Vence, à Gombrowicz, qui vient de recevoir le prix Formentor. Leur entretien n'a pas été diffusé sur le coup, mais seulement le 14 janvier 1970, après la mort de l'écrivain, et entrelardé de lectures de passages de l'œuvre — alors très confidentielle.



Un Mardis du théâtre du 7 novembre 1989,  « Gombrowicz, vingt ans après », produit par Lucien Attoun.
Il y a un souffle important parce que j'avais enregistré l'émission sur un radio-cassette de fortune, désolé. Enfin, au moins cette fois l'émission est complète :



L'adaptation radiophonique de Ferdydurke par Pierre Marcelle, diffusée du 10 au 21 janvier 2005 (il manque juste un tout petit bout à la fin du huitième épisode) :



Le cinéaste Jerzy Skolimowski a réalisé en 1991 une très correcte adaptation cinématographique de ce même récit — exercice pourtant acrobatique et périlleux au possible —, avec entre autres Judrette Godiche. Mais, catastrophe ! les producteurs anglais jugeant (avec raison, quoique à leur insu) fort peu compréhensible le titre original, Ferdydurke, en imposèrent un équivalent phonétique (en angliche) pourtant guère plus évocateur : Thirty Door Key !
Si le distributeur français n'avait pas eu l'intelligence minimale de rétablir le titre d'origine, ça aurait donné par chez nous un truc du genre La clé de trente portes (ou peut-être Faire dix dures queues, destiné au circuit X) qui n'aurait sans doute pas attiré même le plus forcené des amateurs de Witold…
Voici la scène du duel des gueules, entre Fizz et Mientus :


Terminons par cette lecture (à la Comédie Française, s'il vous plaît !) d'extraits du Journal par Andrzej Seweryn, diffusée sur France Culture le 16 mars 1997 :



Pour cette dernière émission dont j'ignorais tout jusqu'à voici peu, et pour la récupération du feuilleton Ferdydurke (en attendant de retrouver Cosmos, La pornographie et quelques adaptations de nouvelles de Bakakaï), j'exprime toute ma gratitude à la liste ANPR, évidemment : merci, Stéphane-René et Stéphane !

jeudi 2 décembre 2010

L'abjection de l'époque


Vous ressentez en permanence comme un vague malaise ? 
Vous êtes souvent triste, abattu, hébété, sans trop bien comprendre pourquoi ?
Vous pensez peut-être même que votre vie est complètement pourrie, ratée, que l'avenir est mort ?
Et vous croyez que pour changer cela il faudrait tomber amoureux, vivre des aventures palpitantes, voire rien de moins que  transformer de fond en comble l'organisation socio-économique qui nous oppresse ?

Vous vous trompez. 
Il suffit de changer de liquide vaisselle.


C'est du moins ce que nous serine cette campagne publicitaire bucolique qui s'étale depuis quelques jours sur les murs du métro parisien.

Autre immondice qui flétrit ces jours-ci notre regard : la campagne de l'INPES, « Bouger 30 minutes par jour », heureusement quasi-incompréhensible au premier coup d'œil, déclinée en six visuels différents.


Comme si tout était accessible et à portée de quelques minutes de marche, dans nos riantes villes et banlieues modernes… Comme si l'augmentation vertigineuse du coût des loyers depuis quelques décennies ne nous contraignait pas, le plus souvent, à nous exiler de plus en plus loin de notre lieu de boulot ou d'études… Surtout que dans le métro, ces énormes placards narguent les malheureux qui se cognent chaque jour des heures de transport en commun pour gratter un salaire de misère !

Mais il suffit d'un bon marqueur et d'un peu d'imagination pour rectifier un tantinet, grâce à quelques ajouts.
Car dans la survie réelle, le quotidien ressemble plutôt à ceci :


Grand merci à M'sieu Pop, qui s'est échiné à me dégotter
les affiches de cette campagne gouvernementale !

jeudi 25 novembre 2010

« À la saveur délicate de l'ananas, joindre le plaisir glacé du mal des ardents »



Les éditions Allia ont complètement reconstruit leur site et proposent désormais de télécharger sur cette page, au format PDF, différents documents d'archives relatifs à l'Internationale Lettriste et à la fondation de l'IS.
Par exemple cette métagraphie de Debord, Fragiles tissus, réalisée en hommage à Jacqueline Harispe en mars 1954 :



J'en profite pour signaler (merci à Alexis) deux publications récentes relatives au même sujet, sans compter le volume zéro de la Correspondance de Debord chez Fayard : les Enregistrements magnétiques (1952-1961) patiemment retrouvés et restaurés par l'infatigable Gérard Berréby des éditions Allia, mais dont la veuve abusive a préféré confier le patronage à Jean-Louis Rançon chez Gallimard (ce volume s'ouvre sur un texte splendide intitulé Les environs de Fresnes) ; et puis ce Visages de l'avant-garde, publié chez Jean-Paul Rocher par les soins du même Rançon, dont l'éditeur nous dit que « chronologiquement, il prend place après le numéro 2 de la revue Internationale lettriste (février 1953) et aurait dû être ensuite enregistré à trois voix, rythmé par des poèmes et chœurs lettristes. »



vendredi 19 novembre 2010

Un lieu de rêves
(Où GWFW s'aligne sur l'obscénité anamnéso-narcissique ordinaire du blogueur lambda)



C''était vers la fin des années 1980, mon entrée dans le salariat (un sale aria, en effet) : j'avais calculé, très concrètement, que pour survivre dans le Paris de ces années-là, point n'était besoin de plus de 3000 F. mensuels (soit 457 € d'aujourd'hui) :
— 1000 F. pour une piaule (une chambre de bonne de 12 m²);
— 1000 F. pour bouffer (sans même chaparder);
— et 1000 F. d'argent de poche, pour bouquins, cinés et cafés et divers.
Bref, ça suffisait, à l'époque, si on ne buvait pas trop. Alors qu'aujourd'hui, qui peut se payer quoi, avec pareille misère ? Cinq ou six grammes de coke, tout au plus !

Je bossais donc dans ce tout petit cinéma périphérique du Quartier Latin (pour quand même pas mal plus que ça, alors ça baignait question pépètes) mais j'habitais très loin, les séances ne s'achevaient jamais avant 0h30, et un jour, juste avant les grandes vacances scolaires, une copine transitive (une amie d'amie), appelons-la Flo, qui se faisait exploiter depuis un an dans la rue d'à côté à babissiter quatre heures par jour pour rien d'autre que la jouissance d'une chambre de bonne riquiqui, me file les clés de sa piaule puisqu'elle partait pour deux mois.
Hourrah, bonheur, tout devient simple, Rimbaud ressurgit comme toujours.
Et là, j'ai découvert les lucarnes, leur facilité d'accès : tout n'était pas alors cadenassé (pas encore de digicodes non plus), il suffisait d'oser pousser un peu les vitres, les fenêtres, les portes. Durant tout cet été très chaud, j'ai dormi bien des nuits sur j'ignore quels toits, tout est différent vu de là-haut, c'est comme une machine à voyager dans le temps : la ville se magnifie tant, plonge dans le mystère, gouffres et rochers troués de rares lumières. Au réveil, il était toujours midi, même à six heures du matin, quand la rosée urbaine vous picote et qu'il faut s'ébrouer.
Et puis septembre est revenu, et cette Flo aussi, voilà qu'il fallait rendre les clés (pas de place pour deux) de ce micro-paradis sis juste à côté de ma machine à faire rêver, retraverser la ville midi et soir….
Hé ! non, en fait ! Flo n'était pas la seule à bosser pour rien pour ces bourgeois… Ils exploitaient une autre fille, pour des tâches ménagères peut-être, qui occupait la chambre en face de la sienne, dont elle lui avait filé les clés avant de partir elle aussi en vacances — avant de ne jamais revenir.
Du coup, je suis resté là-bas, dans la chambre d'en face, d'abord un peu ému de m'immiscer dans l'illégalité aussi facilement que dans ce lit bien chaud, et puis y prenant goût, et puis on s'habitue si vite, jusqu'à saluer régulièrement l'ignorante proprio dans l'escalier...
Et puis voilà qu'un jour celle-ci déboule à sept heures du matin avec je ne sais plus qui en hurlant dans la chambre : « Mais vous n'avez pas honte ? qui êtes-vous et que faites-vous ici, etc. », alors il ne reste plus qu'à s'habiller et vite partir, son livre sous le bras, en mettant toute sa morgue à lui rétorquer qu'il n'y avait même pas de lavabo, juste un robinet dans les chiottes à la turque sur le palier.
C'est à partir de là que je me suis mis à dormir dans le cinéma, au balcon, emmitouflé dans un sac de couchage.

Et un matin, j'ai été réveillé en sursaut, à poil dans mon duvet, par trente gamins ébahis et rigolards : je n'avais pas été prévenu de cette projection scolaire.

lundi 8 novembre 2010

Ce mec est furieusement dingue et c'est pour ça qu'on l'aime


Comme antidote au MLF, à la même époque : JFI
Chez le sûr Natsu (poeterock), naturellement !

Où les manifestations de la révolte sont passées à la moulinette de la psychiatrie


En fin de compte, il semblerait qu'il n'y ait pas eu censure, la semaine dernière, au sujet du report de la diffusion de Révoltes FM dans l'Atelier de création radiophonique sur France Culture : les producteurs Frank Smith et Philippe Langlois estimaient que la pièce n'était pas suffisamment achevée en l'état, voilà tout.
La version finale — qui dure une heure, soit le double de la précédente — a été diffusée hier soir, et à l'écouter on se dit qu'ils ont eu raison : elle est mieux construite, mieux charpentée, plus riche.
Et elle comporte un passage supplémentaire pour le moins équivoque : l'entretien avec Jean-François Chermann, le neurologue qui intervenait dimanche dernier à l'espace Khiasma, qui semble considérer avec le plus grand sérieux que la révolte est surtout une pathologie d'ordre psychiatrique. J'ai beau être crédule, je me suis quand même mis à soupçonner une mystification, alors j'ai vérifié… Mais oui, ce spécialiste existe vraiment, ainsi — apparemment — que le laboratoire d’investigation des comportements à risque qu'il dirige. Et puis j'ai poussé un peu les recherches, et je suis tombé sur cette page puis sur celle-ci

vendredi 5 novembre 2010

France, terre d'écueils

Je suis tombé sur cet excellent texte de Léon de Mattis, daté du 27 octobre :

Ce qui est en jeu, ce ne sont plus seulement les retraites.

Ce qui est en jeu, c'est ce que tout le monde comprend : que nous sommes dans un monde où il faut travailler plus et plus longtemps, et en échange se contenter de vivre avec ce qu'on nous donne. Et ce qu’on nous donne, et combien on nous en donne, détermine aussi la manière dont nous sommes supposés vivre.

Nous travaillons et en échange nous recevons une part de la richesse commune sous forme de salaire et de revenus, et aussi, depuis quelques dizaines d’années, sous la forme de prestations sociales, éducatives, de santé, et de retraite.

Les dépenses sociales, que ce soit pour l’éducation, la santé, ou les retraites baissent toutes globalement, et cela signifie que globalement nous valons moins cher. Et si nous valons moins cher, c’est parce que dans le système capitaliste la valeur de notre travail ne dépend ni de la qualité, ni de l’utilité de celui-ci, mais seulement de sa capacité à créer de la valeur nouvelle.

Quand la création de cette valeur se déplace massivement vers les pays émergents, notre travail vaut moins, et notre vie vaut moins aussi.

Mais cela n’est pas vrai pour tout le monde. Ceux qui, détenant ou gérant les capitaux, ont un accès aux produits de ceux-ci continuent à recevoir la part majeure de la richesse crée puisque justement l’investissement dans les pays où la main d’œuvre est moins chère a pour objet de maintenir les profits capitalistes. Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il n’y a rien d’obligatoire à ce que le choses se passent ainsi. Il faut bien produire pour vivre, nous dit-on. Oui, mais est-il vraiment nécessaire de produire ceci pour vivre ainsi ?

Car ce que nous produisons en travaillant, ce ne sont pas que des richesses. Ce que nous produisons en travaillant, ce sont avant tout les conditions de notre propre domination. S’il faut produire et accumuler toujours plus, c’est parce que cette machine complexe profite à certains. Les riches ne sont pas seulement plus riches, ils sont aussi plus puissants que les autres. Tels les seigneurs d’autrefois, les capitalistes d’aujourd’hui exercent sur la société leur pouvoir collectif. Aux privilèges de la naissance, on en un substitué un autre, plus mathématique : le privilège du compte en banque.

La force de ce système, c’est de laisser croire que cette domination n’en est pas une ; qu’elle n’est qu’une forme nécessaire de toute organisation sociale ; que nul être humain d’aujourd’hui ne saurait vivre autrement.

La faiblesse de ce système, c’est qu’il repose sur une production et une dépense toujours plus étendue de cette valeur nouvelle qui fait tourner le capital. Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, dit le proverbe boursier, et vient toujours un moment où quelque chose lui manque. Alors c’est la crise. Alors il faut retirer aux gens ce qu’on leur a donné, les faire travailler plus, les payer moins, tout ça pour que ceux qui dominent puissent continuer à dominer.

Pour que cette domination cesse, ce n’est pas d’une réforme dont nous avons besoin, pas plus que du retrait d’une réforme. Peu importe la redistribution des richesses, car le problème ne vient pas de ce que dans le capitalisme les richesses une fois produites sont réparties inégalement, mais bien de ce qu’elles ne peuvent être produites autrement que de manière inégalitaire. Ce dont nous avons besoin, c’est que les grèves et les blocages se poursuivent: car c’est dans le mouvement de la contestation que la critique de tout ce qui existe peut se transformer en proposition pour qu’il existe quelque chose d’autre.

Il faut bloquer la production capitaliste et partager ce qui est déjà produit, puis partager la manière dont on pourra continuer à faire vivre ce partage.

Le même jour, mais dans un autre genre, le Parti Imaginaire a livré son avis sur les réjouissances actuelles :



Et pour parfaire notre intelligence du monde, on va s'abonner à Article XI, dont la version papier sort en kiosques le 13 novembre.

mardi 2 novembre 2010

Nos amies les miettes

Au milieu des années 90, l'émission hebdomadaire d'AC! sur Fréquence Paris Plurielle, Modes d'emploi, était animée une fois par mois par CARGO (le Collectif d'Agitation pour un Revenu Garanti Optimal). Voici quelques rémanences en vrac de leurs joyeuses interventions sonores de l'époque :

lundi 1 novembre 2010

Atelier de création radiophonique :
la face X


L'Atelier de création radiophonique de France Culture devait diffuser hier soir une "pièce radiotopique" de Bruno Guiganti, REVOLTE FM. Mais au final, les pontes de la station l'ont jugée trop ironique et ont préféré, en lieu et place, diffuser ceci.
Ce n'est pas que la pièce de Bruno Guiganti casse plus de briques que la dialectique (c'est comme si on était au milieu d'une manif, sans le plaisir des rencontres possibles ni des émois libérateurs — juste avec ces saloperies de mégaphones qui vous défoncent les tympans), mais comme j'ai réussi à la récupérer grâce aux soins diligents et attentionnés de la liste ANPR, la voici :



Sinon, on a reçu ceci (cliquer sur l'image pour lire le texte) :

samedi 30 octobre 2010

C'est la rue qui fait la loi !

Nous pourrions essayer de superposer de multiples cartes du territoire pour figurer la profusion des strates de l’activité en cours. La conjoncture chantonne en sourdine une fameuse ritournelle, bribes d’hétérogène, consistance nouvelle. Pour qui veut bien l’entendre, cela se voit ici : voilà bien ce qu’il fallait pour faire la guerre au palais, sache que ta meilleure amie, prolétaire, c’est la chimie.



Des cartes, il en faudrait 10, 50, 1000, des facs aux défilés, des piquets aux blocages, des dîners de famille aux bars, des conversations à distance ou des échanges de mèles comme des rencontres imprévues, des sourires, des connivences, des rages décisionnaires et des associations libres, des cartes où puissent se lire ce qui trame aujourd’hui. Cela nous vengerait du silence public sur ce qui a lieu et nous meut. Cela nous soignerait préventivement de la tristesse et des mensonges intéressés sur le "retour à la normale". Cela confirmerait l’émergence de temporalités décidément rétives à la capture capitaliste de la vie que représente à son tour la "réforme" des retraites, qui — une fois encore — veut arrimer nos biographies à une mesure qui fait du temps d’emploi, et donc de l’exploitation, le sésame de l’existence même.

La retraite figurait l’horizon d’un temps libre. Un mur remplace ce dernier. Avec son précipice amorti, le minimum vieillesse… à 65 ans. Le temps libre, lorsqu’il n’est pas celui des nantis, doit devenir infernal.

Le chômage n’est pas l’envers — heureux ou indigne — du travail, mais l’un de ses moments. C’est ce contrôle du temps de vie que la grève des chômeurs entend combattre, en fabriquant des jonctions pratiques. La grève, tournante, rampante, par blocage, est une libération, une libération de l’activité, enfin orientée vers des fins qui lui soient propres. Un refus de ce monde.

À ce bonheur, chacun peut et doit prendre part pratiquement. On connaît le dicton : « Tu cherches, tu trouves ». Allons chacun à la rencontre de ce qui est là, maintenant, dans le lynannaj qui se construit.

« C’est l’amour qui apprend à l’homme à croire vraiment au monde des objets extérieurs à lui » (K. Marx, La sainte famille). Que la fatigue d’être soi, un dividu concurrentiel et misérable arc-bouté sur tel ou tel fragment d’identité, s’évanouisse à nouveau dans la puissance du nous !
 
Nous ne devons, rien bloquons tout !
cip-idf, le 25 octobre 2010  

mercredi 27 octobre 2010

Toujours, partout !


Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie.

Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche.

Ta tête se détourne : le nouvel amour ! Ta tête se retourne, — le nouvel amour !

« Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par le temps », te chantent ces enfants. « Élève n'importe où la substance de nos fortunes et de nos vœux » on t'en prie.

Arrivée de toujours, qui t'en iras partout.


Rimbaud, « À une raison », Les Illuminations

vendredi 22 octobre 2010

Dick ? D'acc' !


Puisqu'il ne se passe actuellement rien en France et que de surcroît la cour d'appel de Paris vient d'annuler, pour vice de procédure, toute l'enquête antiterroriste qui vise le "groupe de Tarnac", profitons-en pour écouter la concert que donna à Manosque Dick Annegarn le 24 septembre 2009 et qui fut retransmis le 7 novembre suivant dans l'émission Perspectives contemporaines :



Et puisqu'il est question de Dick et de musique, embrayons sur l'influence de celle-ci sur l'écriture de Philip K. Dick, grâce à un Surpris par la nuit du 9 avril 2004, « Coulez mes larmes, dit le musicien» — puis sur le Une vie, une œuvre du 3 octobre 1991, consacré à cet écrivain :






Merci, la liste ANPR !

mercredi 20 octobre 2010

Re-traite dès la naissance…
jusqu'à mort aux vaches !


Perfides, vous criez qu’il faut éviter la guerre civile, qu’il ne faut point jeter parmi le peuple les brandons de la discorde. Et quelle guerre civile est plus révoltante que celle qui fait voir tous les assassins d’une part et toutes les victimes sans défense de l’autre !
Pouvez-vous faire un crime à celui qui veut armer les victimes contre les assassins ?
Que le combat s’engage sur le fameux chapitre de l’égalité et de la propriété !
Que le peuple renverse toutes les anciennes institutions barbares ! Que la guerre atroce du riche contre le pauvre cesse d’avoir ce caractère de toute audace d’un côté et de toute lâcheté de l’autre. Oui, je le répète, tous les maux sont à leur comble, ils ne peuvent plus empirer. Ils ne peuvent se réparer que par un bouleversement total.
Voyons le but de la société,voyons le bonheur commun, et venons après mille ans changer ces lois grossières.
Gracchus Babeuf 

Je le dis dans la sincérité de mon cœur : puisque notre seul espoir est dans la guerre civile, je fais des vœux pour qu'elle éclate au plus tôt.
Marat


(cliquer sur Fullscreen pour lire le texte)

mardi 19 octobre 2010

C'est arrivé demain

L'Atelier de création radiophonique du 21 mars dernier, récupéré grâce à l'amabilité de Stéphane Descornes, co-fondateur de la liste ANPR. Un exercice radiophonique un peu potache mais assez proche du Chaos de Noël que j'avais mis à disposition ici-même voici dix-huit mois.

samedi 16 octobre 2010

De la Stasi à Anastasie

Le blogue de Christophe Borhen, Les lettres libres, a été supprimé sans sommation par le ouèbemasteur de Zeblog, à la demande d'un élu alsacien particulièrement chatouilleux sur le chapitre de la susceptibilité.

mercredi 13 octobre 2010

Mordicus, au poste !
Deuxième émission

Mercredi 13 mars 1991 : l'émission est réalisée presque entièrement en direct, ponctuée de lectures choisies du courrier reçu après la parution du n°1 et à quoi répondent les participants présents dans le studio.
La guerre du Golfe s'achève, mais on ne le sait pas encore. Jean-Louis Costes, très peu connu à l'époque, avait envoyé au journal sa dernière cassette, assez salée, dont des extraits furent alors diffusés. On parle aussi de féminisme, d'antisémitisme (ce qui donne lieu à une très malencontreuse évocation d'un « complot juif » de la part d'un camarade dont le fils, bien des années plus tard, deviendra rabbin), de la situation des paysans et du Japon…