Il reste à faire de la liberté des abus divers, et précieux.
L’homme qui vit, dit-on, en société connaît son ennemi mais inexplicablement le ménage.
Ce n’est pas l’anarchie qui parle par ma voix. Ceci est le contraire d’une précaution oratoire. Discréditer profondément ce qui orne cette vie dont je ne me rendrai aucunement complice est une tâche qu’on ne peut s’assigner sans encourir le risque de méprises, qu’il ne tient qu’à moi de ne plus trouver dramatiques.
Je ne crois pas que ce soit rêverie que d’imaginer le temps où presque toutes les routes intellectuelles seront machinées par l’initiative de quelques uns, de telle sorte que tous ceux qui voudront les emprunter seront détournés de l’inavouable but lointain qu’ils se proposaient, et malgré leurs efforts égoïstes, amenés à un carrefour d’impossibilités où il ne leur restera qu’à se soumettre à l’évidence de leur destinée.
Cette phrase n’est pas si obscure qu’elle est longue.
Personne n’est obligé de se croire menacé.
Personne n’est obligé de rire de ce qui précède.
Personne n’est obligé d’y prêter la moindre attention.
Louis Aragon, mai 1930
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Parvenu à l’âge de
1000 km onze ans, j’avais épuisé (lu, relu, re-relu encore et encore) tous les « Bibliothèque Verte » de la maison : les Paul-Jacques Bonzon, les « Trois Jeunes Détectives » sous label Hitchcock avec leurs titres titillants, les Bennett, les Langelot du mystérieux « Lieutenant X » qui n’était autre que Vladimir Volkoff (mais ça je ne l’apprendrais que des décennies plus tard), bref, plus rien à me mettre sous la dent, j’en venais à me replonger dans de vieux « Bibliothèque Rose », retombant déjà en enfance alors que j’en émergeais à peine.
Alors je me suis mis à explorer la bibliothèque parentale, assez maigre au demeurant.
Le premier truc que j’ai chopé fut
L’attrape-cœurs, de Salinger, en Livre de Poche dans la traduction pourrave de Sébastien Japrisot (j’appris, ô
my god, bien des ficelles émoustillantes…)
Hé, hé, ça avait l’air pas mal, les bouquins des adultes : foutrement plus bath que les mômeries cartonnées qu’ont m’avait fourguées jusqu’alors !
Voyons, voyons, qu’y a-t-il d’autre que je pourrais m’enfiler à l’aise ?
Tiens, bizarre, pourquoi ce bouquin-là, sur la plus haute étagère, ne montre-t-il que sa tranche et non le dos, contrairement à tous les autres volumes ?
Allez hop, je vais chercher l’escabeau, j’extirpe la chose du rayonnage (comme jadis le pot de confiture tout en haut du placard), qu’est-ce donc ?
Bigre.
Onze ans.
Hé ouais : Apollinaire, c’est pas par
Le pont Mirabeau que je l’ai découvert, nan, c’est par la tragique et risible histoire du prince Mony Vibescu, hospodar moldovalaque.
Alexine, Culculine, Cornabœux, l’épisode du train, hem.
Ça m’a appris, entre autres, que les mots ont un sens.
Le verbe « déconner », par exemple.
Après quoi tout s’est mis à franchement déconner.
* Ce magnifique étendard en coup de fouet est de l'ami Jimmy Gladiator, mort aux vaches et au champ d'honneur, popularisé par l'ami Jimmy Gladiator, a jailli de la plume fertile de Pierre Peuchmaurd, comme nous l'apprend en ce samedi 15 avril 2023 certain Anonyme (cf. ci-dessous, en commentaire : merci à ellui).
Peuchmeurd, rendons à ses arts ce qui est assez zarb !
On peut lire l'intégrale du n°22 d'Incendie de forêt en ligne, ici.