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Approuvé par la norme AFNOR ISO 9001.
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lundi 29 octobre 2012
samedi 27 octobre 2012
14 : et de quinze !
Contrairement à l'objectif initial de l'émission Hors-Champs (« hors-champs, c'est-à-dire hors promotion culturelle… »), l'ex-fossoyeuse de France Culture, Laure Adler, recevait voici quelques semaines Jean Echenoz à l'occasion de la publication de son quinzième récit, laconiquement intitulé 14, le temps de cinq émissions.
Réjouissons-nous, cependant : à l'instar de Gracq, Echenoz est fort discret et répugne aux déballages médiatiques. On saute donc sur l'occasion de pouvoir s'imprégner à loisir de ses propos et de son ton feutré :
Et on en profitera pour relire l'incroyable premier chapitre de son premier roman, Le Méridien de Greenwich, paru en 1979 :
Monomanies :
Jean Echenoz,
radiotage
vendredi 26 octobre 2012
Prière d'insérer (11)
C'est comme dans la vie : la géopolitique est l'affaire d'un tueur boulimique, les états d'âme sont réservés à l'ex-super-gendarme qui joue aux Indiens, le conseiller présidentiel a des mœurs, le flic travaille pour un député, le banquier est parti avec l'argent, on ne quitte une drogue que pour une autre pire encore, celle qu'on aime joue un double jeu, mais lequel ? Il y a plusieurs mafias et des terroristes moyennement orientaux, des peepshows et des chansons d'amour idiotes, la pinède est en flammes et la lettre volée.
Comme dans la vie ça finira mal.
Mais c'est quand, la vie ?
[Exceptionnellement, ce n'est pas une "Série Noire", et en plus — grmmbll ! — je n'ai pas le livre sous la main pour vérifier l'exactitude de cette retranscription chopée sur la Toile]
Comme dans la vie ça finira mal.
Mais c'est quand, la vie ?
Prière d'insérer (10)
Un 29 Juillet, vous êtes dans une Bentley conduite par une dame dont le mari mécontent est assis derrière vous ; un camion vous rentre dedans et vous vous retrouvez à l'hôpital.
Vous vous réveillez et on vous annonce que vous avez été admis le 6 septembre et non le 29 juillet. On vous annonce que vous étiez accompagné d'une femme seule et non d'un ménage ; on vous annonce que la voiture dont vous avez défoncé le pare-brise d'un coup de tête était une Buick et non pas une Bentley. C'est agaçant.
Vous vous réveillez et on vous annonce que vous avez été admis le 6 septembre et non le 29 juillet. On vous annonce que vous étiez accompagné d'une femme seule et non d'un ménage ; on vous annonce que la voiture dont vous avez défoncé le pare-brise d'un coup de tête était une Buick et non pas une Bentley. C'est agaçant.
Monomanies :
PDI
mercredi 24 octobre 2012
« De deux choses l'une :
ne pas parler, ne pas se taire »
On pouvait entendre sur France Culture samedi 6 octobre, dans le cadre de l'émission Drôles de drames, un "documentaire en public" consacré à Jacques Rigaut : Portrait au revolver :
Cette interprétation en direct avait été précédée d'une version studio, diffusée sur cette même chaîne dans l'Atelier de la création du mardi 24 avril dernier :
Concernant Jacques Rigaut, on n'oubliera pas de visiter en tous sens le blogue de son biographe, Jean-Luc Bitton (non, ce n'est pas une contrepéterie), qui intervient d'ailleurs largement dans l'émission.
Ainsi que cette page, par exemple.
Mais le mieux est de se précipiter fissa sur les Écrits du dandy dada.
Monomanies :
Jacques Rigaut,
radiotage
vendredi 12 octobre 2012
Jazz sur toile
L'ami Stéphane Cattaneo expose actuellement sous le titre Love Supreme une partie de ses œuvres à Paris, à la galerie Dufay-Bonnet (63 rue Daguerre - 75014), et ce jusqu'au 23 octobre.
On peut également avoir un aperçu de sa foisonnante production ici.
L'artiste s'est fendu d'un texte introductif qu'il me semble judicieux de reproduire ici-même.
Il m’a longtemps paru malaisé de déterminer les raisons qui me poussaient à peindre ; non que des motivations clairement établies eussent pu justifier à mes yeux ou à ceux du monde extérieur, et ce en quelque mesure que ce soit, le choix d’une vie consacrée à la création : j’étais simplement trop occupé à travailler et il était inopportun de procéder à cet effort de réflexion. Or, le moment semble désormais venu de formuler un discours susceptible d’aider l’univers et les habitants de sa proche banlieue à y voir clair dans la jungle mystérieuse de mes émotions, cette matrice émouvante et mouvante d’où jaillissent les fulgurances colorées d’un monde invisible que je m’applique à révéler.
Les textes sur l’art m’apparaissant depuis toujours tout autant ennuyeux que douloureusement abscons, j’enfoncerai illico une porte ouverte (ce qui nous permettra de gagner du temps) en énonçant cette vérité : la création artistique, avant tout effort d’intellectualisation, conceptualisation ou classification, est essentiellement (primitivement, devrais-je dire) une affaire d’émotions. Ainsi, être connecté à mon intimité sensorielle est la condition première me permettant de savoir quoi exprimer. Je ne doute pas que la représentation d’une rue de New York (et ses taxis jaunes) ou d’un sinagot dans le golfe du Morbihan (à marée basse) contienne une charge émotionnelle formidable (même si je peine à distinguer laquelle) ; néanmoins, passer mon temps à reproduire (en moins bien) ce que d’autres ont réalisé avant moi m’intéresse peu : je suis beaucoup plus excité par le fait de créer dans mon atelier les conditions d’un événement (l’acte de peindre) qui favorisent l’émergence d’affects échappant à l’analyse et précédant la pensée, conduisant à la transmission d’une sensation brute, immédiate, inconsciente.
Il y a quelques années, je discutais de peinture avec une connaissance qui, peignant elle-même, m’expliquait que bien qu’elle s’efforçât d’obtenir une œuvre figurative par son travail sur les formes et les couleurs (portraits, paysages…), elle ne savait à quel moment interrompre son processus créatif, si bien qu’il en résultait systématiquement quelque chose d’abstrait, et ce à son grand désarroi. Je pris garde de ne pas la décourager, en lui dissimulant le fait que je vivais exactement le phénomène inverse : je ne tenais pas à m’aliéner cette personne d’autant plus sympathique qu’elle était journaliste dans un grand quotidien français, ce qui pourrait toujours se révéler utile un jour ou l’autre me disais-je, car à cette époque je n’étais pas dénué d’un certain cynisme.
Ce « quelque chose d’abstrait », il me semble pour ma part aujourd’hui encore tout à fait souhaitable de le mettre en œuvre, même si j’estime préférable de l’utiliser comme un moyen d’agir et non un résultat esthétique à obtenir. De fait, je ne cherche aucunement à « faire abstrait », il s’agirait plutôt du contraire, mais l’abstraction en tant que moyen d’action me permet, précisément, de m’abstraire des codes imprimés profondément dans mon système de références par ce que Jean Dubuffet nommait l’Asphyxiante Culture.
Ainsi, lorsque j’entreprends de peindre mon geste se libère, mon sens de la vision s’exacerbe, j’improvise spontanément… J’incorpore sans atermoiement les accidents comme les taches ou salissures, qui m’intéressent d’ailleurs à un point tel que je n’hésite pas à les provoquer délibérément, car elles permettent de révéler, par leur incidence sur la composition générale, une dynamique, un rythme favorisant en partie l’émergence du sujet, c'est-à-dire définissant un espace sur le support, un périmètre dans, autour ou à côté duquel l’image, en tant que composition, va s’organiser.
J’en vois deux qui suivent.
Tout cela pour dire que d’une certaine dose de hasard naît un joli chaos dont on peut distinguer les grandes lignes de force : affrontements, contradictions, harmonies convulsives… des formes organiques sont apparues : animaux stupéfiants, paysages fantastiques, contrées mentales où règnent l’entropie… mon rôle d’artiste consiste à les offrir en partage. Il s’agit de visions, dans un sens hypnotique, hallucinatoire, transcendant en somme.
Pour être un ambassadeur plus ou moins compréhensible de cet univers subtil auprès du reste du monde, il me faut convoquer une énergie venue des profondeurs tout en posant les bornes au champ d’expression de l’anarchie, de manière plier cette dernière aux contraintes du dicible, sans quoi je courrais le risque de rester dans l’informe, de détacher un fragment sans objet de mon continuum créatif, sans autre signification que d’être issu de celui-ci : intéressant sans doute, mais j’aurais toutes les peines à appeler cela de l’art.
Le noir m’aide beaucoup. Il est la couleur impériale qui absorbe, recouvre, contient toutes les autres, sans laquelle rien n’aurait de sens ; il est le sujet de mes peintures, la plupart du temps.
En bref, je serais tenté de définir mes images comme autant de fenêtres ouvrant sur un autre monde, hélas cette métaphore était déjà un cliché il y a plusieurs siècles.
Aussi me contenté-je d’espérer qu’elles plaisent. Qu’elles suscitent des émotions (good vibrations). Voire une révélation. Non tant sur la supposée qualité de mon travail que sur la capacité du regardant à élargir son champ de conscience par le biais d’une expérience esthétique saisissante, par le fait d’être confronté à mes œuvres. En réalité, je crois pouvoir affirmer que le but de tout cela (outre le fait de devenir riche et célèbre) est de nous offrir — à nous tous — une consolation à la douleur d’exister, quelque chose de beau (profond et raffiné) à quoi nous raccrocher. Construire l’unicité du monde (si possible sans trop me fatiguer), en liant entre eux des éléments disparates : taches, traits, masses…, voilà la tâche que je me suis assignée.
J’aime me considérer comme un passeur entre le public et ce qui sans moi resterait informulé, un intermédiaire actif entre les limbes et l’incarnation d’un monde désiré, pétillant, enchanteur.
En vérité, je vous le dis : c’est un acte d’amour.
Les textes sur l’art m’apparaissant depuis toujours tout autant ennuyeux que douloureusement abscons, j’enfoncerai illico une porte ouverte (ce qui nous permettra de gagner du temps) en énonçant cette vérité : la création artistique, avant tout effort d’intellectualisation, conceptualisation ou classification, est essentiellement (primitivement, devrais-je dire) une affaire d’émotions. Ainsi, être connecté à mon intimité sensorielle est la condition première me permettant de savoir quoi exprimer. Je ne doute pas que la représentation d’une rue de New York (et ses taxis jaunes) ou d’un sinagot dans le golfe du Morbihan (à marée basse) contienne une charge émotionnelle formidable (même si je peine à distinguer laquelle) ; néanmoins, passer mon temps à reproduire (en moins bien) ce que d’autres ont réalisé avant moi m’intéresse peu : je suis beaucoup plus excité par le fait de créer dans mon atelier les conditions d’un événement (l’acte de peindre) qui favorisent l’émergence d’affects échappant à l’analyse et précédant la pensée, conduisant à la transmission d’une sensation brute, immédiate, inconsciente.
Il y a quelques années, je discutais de peinture avec une connaissance qui, peignant elle-même, m’expliquait que bien qu’elle s’efforçât d’obtenir une œuvre figurative par son travail sur les formes et les couleurs (portraits, paysages…), elle ne savait à quel moment interrompre son processus créatif, si bien qu’il en résultait systématiquement quelque chose d’abstrait, et ce à son grand désarroi. Je pris garde de ne pas la décourager, en lui dissimulant le fait que je vivais exactement le phénomène inverse : je ne tenais pas à m’aliéner cette personne d’autant plus sympathique qu’elle était journaliste dans un grand quotidien français, ce qui pourrait toujours se révéler utile un jour ou l’autre me disais-je, car à cette époque je n’étais pas dénué d’un certain cynisme.
Ce « quelque chose d’abstrait », il me semble pour ma part aujourd’hui encore tout à fait souhaitable de le mettre en œuvre, même si j’estime préférable de l’utiliser comme un moyen d’agir et non un résultat esthétique à obtenir. De fait, je ne cherche aucunement à « faire abstrait », il s’agirait plutôt du contraire, mais l’abstraction en tant que moyen d’action me permet, précisément, de m’abstraire des codes imprimés profondément dans mon système de références par ce que Jean Dubuffet nommait l’Asphyxiante Culture.
Ainsi, lorsque j’entreprends de peindre mon geste se libère, mon sens de la vision s’exacerbe, j’improvise spontanément… J’incorpore sans atermoiement les accidents comme les taches ou salissures, qui m’intéressent d’ailleurs à un point tel que je n’hésite pas à les provoquer délibérément, car elles permettent de révéler, par leur incidence sur la composition générale, une dynamique, un rythme favorisant en partie l’émergence du sujet, c'est-à-dire définissant un espace sur le support, un périmètre dans, autour ou à côté duquel l’image, en tant que composition, va s’organiser.
J’en vois deux qui suivent.
Tout cela pour dire que d’une certaine dose de hasard naît un joli chaos dont on peut distinguer les grandes lignes de force : affrontements, contradictions, harmonies convulsives… des formes organiques sont apparues : animaux stupéfiants, paysages fantastiques, contrées mentales où règnent l’entropie… mon rôle d’artiste consiste à les offrir en partage. Il s’agit de visions, dans un sens hypnotique, hallucinatoire, transcendant en somme.
Pour être un ambassadeur plus ou moins compréhensible de cet univers subtil auprès du reste du monde, il me faut convoquer une énergie venue des profondeurs tout en posant les bornes au champ d’expression de l’anarchie, de manière plier cette dernière aux contraintes du dicible, sans quoi je courrais le risque de rester dans l’informe, de détacher un fragment sans objet de mon continuum créatif, sans autre signification que d’être issu de celui-ci : intéressant sans doute, mais j’aurais toutes les peines à appeler cela de l’art.
Le noir m’aide beaucoup. Il est la couleur impériale qui absorbe, recouvre, contient toutes les autres, sans laquelle rien n’aurait de sens ; il est le sujet de mes peintures, la plupart du temps.
En bref, je serais tenté de définir mes images comme autant de fenêtres ouvrant sur un autre monde, hélas cette métaphore était déjà un cliché il y a plusieurs siècles.
Aussi me contenté-je d’espérer qu’elles plaisent. Qu’elles suscitent des émotions (good vibrations). Voire une révélation. Non tant sur la supposée qualité de mon travail que sur la capacité du regardant à élargir son champ de conscience par le biais d’une expérience esthétique saisissante, par le fait d’être confronté à mes œuvres. En réalité, je crois pouvoir affirmer que le but de tout cela (outre le fait de devenir riche et célèbre) est de nous offrir — à nous tous — une consolation à la douleur d’exister, quelque chose de beau (profond et raffiné) à quoi nous raccrocher. Construire l’unicité du monde (si possible sans trop me fatiguer), en liant entre eux des éléments disparates : taches, traits, masses…, voilà la tâche que je me suis assignée.
J’aime me considérer comme un passeur entre le public et ce qui sans moi resterait informulé, un intermédiaire actif entre les limbes et l’incarnation d’un monde désiré, pétillant, enchanteur.
En vérité, je vous le dis : c’est un acte d’amour.
Stéphane Cattaneo
Une performance picturo-musicale réalisée samedi 20 octobre, dont on peut lire un sympathique compte rendu sur le blogue du label nato :
Monomanies :
art du jazz et jazz de l'art,
entropie,
publicité,
Stéphane Cattaneo
jeudi 11 octobre 2012
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