Dans ce qui est actuellement appelé « le procès Tarnac », la journée d'hier — lundi 26 mars 2018 — fut essentiellement consacrée à l'étude des scellés issus des perquisitions effectuées le mardi 11 novembre 2008 lors de la fameuse (mais guère fructueuse) « Opération Taïga ».
Ce jour-là la « bibliothèque partisane » de Tarnac fut délestée de nombre de livres n'ayant de rapport avec l'émeute, le chaos ou la subversion que par leur titre — tel Le principe d'anarchie. Heidegger et la question de l'agir, de Reiner Schürmann, ouvrage assez introuvable à l'époque et que les enquêteurs ont à la réflexion sans doute préféré revendre sur Amazon plutôt que de le verser dans la procédure.
Et ce même jour, à 500 km plus au nord, d'autres policiers sagaces tout aussi avisés de l'objet de leurs investigations ont saisi dans une maison de Rouen un DVD gravé intitulé Le grand détournement, qui ne traite en rien de sabotage* ni de ralentissement des flux ou de déviations inopinées mais qui quant à lui reste conservé dans les scellés (et demeure un judicieux film de montage).
Puisque la notion même de « détournement » semble à ce point suspecte aux yeux de la SDAT, de la police, de la justice, comment ne pas s'étonner de cet étendard publicitaire apposé aujourd'hui même sur la façade du palais de justice de Paris ?
* À propos de sabotage, on a appris ce matin que le spécialiste en caténaires de la SNCF, venu témoigner ce matin, demeurait à Clichy-sous-bois allée des Sabotiers.