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lundi 29 août 2022

Naccache : beaux mots (pas macache bono !)


Hasard de la programmation de France Culture, il se trouve que ce neurologue dont la parole est d'or, Lionel Naccache, a causé longuement dans le poste à deux reprises en moins de douze heures ce ouiquènde.
D'abord samedi de 18h15 à 19h dans la belle émission estivale d'Amélie Charron, Leçons de rêves :

Et puis au début de la nuit, de 01h45 à 02h30, parce que la station rediffusait un Hors-champs du 1er novembre 2010 (et j'avoue avoir éprouvé derechef brièvement l'envie de gifler Laure Adler, tant elle l'interrompt à tout propos comme pour l'empêcher de développer tranquillement sa pensée) :


Ça m'a rappelé que je l'avais déjà entendu fin 2020 au micro d'Étienne Klein, le Lionel pas aliénant, et j'avais été tout aussi captivé mais après ça m'était sorti de la tête, rapport au deuxième confinement sans doute :

Vraiment le genre d'émissions où on se sent plus intelligent après l'écoute, et qui force à remettre en question bon nombre de préjugés enfouis en nous…

dimanche 28 août 2022

Fontaine, je boirai toujours de ton eau !

Réentendue hier en milieu de journée à la fin de je sais plus quelle émission sur France Cul, j'ai voulu la réécouter tout à loisir et je suis tombé sur ce scopitone dont j'ignore hélas qui l'a réalisé mais c'est tout bonnement parfait, neuf et frais, encore 56 ans plus tard !


Brigitte Fontaine : On n'est pas des chiens (1966)

samedi 27 août 2022

Discordance des temps : entre 10 et 11 le samedi matin, c'est l'heure des blagues en esprit d'escalier que j'ânonnais genre à Noël


Je me souviens que feu Georges Courtois — paradoxalement mort bêtement dans l'incendie de son logis, lui qui tant de fois a manqué succomber d'un bastos de Manhurin — m'avait raconté celle-là avec sa voix de Gaulois Bleu, lors d'une fête aux premiers Condos (sans doute en son honneur et pour marquer l'achèvement du chouette film de Fred Goldbronn) peu après la mort tragique de Lady Di.
Ce n'était pas de lui, avait-t-il tenu a préciser, ça avait aussitôt fusé dans les taules de notre belle république humanitaire des Drouot de l'âme :

— Hé ben maintenant, on sait enfin ce que à signifie, « Alma » !
— […]
— Ben ouais ! A.L.M.A. : Attention, La Mercedes Arrive !
 


 

Et un peu plus tard dans la saison, mais toujours au tournant du millénaire même si celle-là n'expliquait pas de façon très limpide comment Chirac en avril 2002 avait massivement enjoint les troupes du RPR de voter Le Pen au premier tour, en sorte que Jospin sera éliminé et que lui, Chichi, se verrait réélu les doigts dans le cul nez et échapperait ainsi définitivement (Hourrah ! vive l'immunité présidentielle et la prescription !) aux fourches caudines de la justice socialiste tatillonne qui lui cherchait des méchants poux rapport à ses magouilles mahousses depuis 1976 à la mairie de Paris et lui promettait de croupir à vie dans les geôles moisies de l'État Français (ah bah tiens, la boucle est bouclée ! et c'est ici que les Athéniens s'atteignirent) tel l'homme de Kiev ou un vulgaire Balkany (et au fait, pour bien cadenasser l'entourloupe, si on envoyait quelques barbouzes pasquaïens nostalgiques du SAC malmener un tantinet un malheureux bien franchouillard genre Papy Voise, histoire de faire vibrer toutes les chaînes de dégueulis xénophobe juste avant le premier tour ? oui, dis, chiche, Chichi ? si on le faisait ? d'ailleurs, le Valois paierait ! [hem, OK, j'arrête — comme Keith mais c'est pas la même musique]), celle-là, donc, c'est (nom d'une pipe !) :

Et quand Monique elle lève un ski, il a ri, Clinton ?

« On couche toujours avec des morts »




À vrai dire j'ai jamais vraiment compris ce qu'il entendait par là, le père Ferré, j'étais féru mais pas ferré, d'ailleurs il m'a fallu longtemps pour piger — depuis la première fois où j'ai entendu cette merveille sur l'auto-radio-cassette de mon tonton préféré qui me ramenait de chais plus quelle station de sport d'hivers à Paris, alors que je croyais du haut de mes neuf ans que le gars dans le poste il causait de son grand-père, son pépé (et vu les paroles ça me faisait aussi bizarre qu'au Petit Nicolas) — pour piger donc que le père Ferré il causait d'un singe, de son chimpanzé, et encore plus longtemps après que c'était parce que sa femme Madeleine l'avait zigouillée, la bestiole, tout ça parce que que Ferré était sans cesse en tournée hors du foyer alors qu'il lui avait juré un amour éternel et permanent à condition qu'elle-même, la belle Madeleine, abandonnât sur le champ toute ambition de chanteuse malgré sa voix d'or et ses seins attrayants (la vache !), même qu'un vinyle en témoigne et qu'il m'a été donné de le contempler mais bon, c'est pas la question, franchement on s'éloigne : le truc, c'est que France Cul balançait la nuit dernière le quatrième volet du Profils de Léo Ferré (janvier 1971), qui débutait par une franchement chouette évocation-définition de l'amitié :

mardi 16 août 2022

La vraie raison profonde du décès subit subi par Olivier Nioutonne de Jaune !

Dans l'océan de mornes non-événements que nous vivons en ces jours desséchés, le monde entier s'est trouvé voici peu saisi de stupeur à l'annonce ébahie, hé bah oui, du décès louche de celle qu'il a fallu ramasser à la petite cuiller, qui montrait son petit cul hier (ie : en 1978), pas trop à cheval entre deux chaises.
Mais à vrai dire, on nous servait la soupe, oui madame !

Car l'explication de cette étrange DS — selon le rigolo dyslexique général de Gaulle qui ne fut pas le dernier aux néons à bander pour elle… — bref, disons plutôt, de cet étrange décès, figurez-vous que notre éminent confrère Hara-Kiri l'étalait en une (défait, vrillé ? non !:) dès février 1978 !
Nul complot derrière cette histoire aussi banale à pleurer que chez Piaf : si elle a calanché, c'est tout nûment des suites du chagrin extrême — que dis-je ! — du ressentiment inextinguible (et finalement fatal) que suscitait en son for intérieur à elle (qui jusqu'au bout s'en trouva fort dépourvue, même quand la bite fut venue) l'extraordinaire virilité multiple de son partemaire d'alors — et je te dis pas comment c'est parti tout bénèf à fond les ballons ovales pour la théorie du genre, à tel point que de rien l'air j't'eus dit : But !
La preuve :
 


Olivia Simton-John & Patrick Travoltopaloff

dimanche 7 août 2022

Comment je suis devenu communiste libertaire

Cette année, le feuilleton-fleuve de France Culture qui court sur juillet-août, c'est Vie et destin, titre pléonastique s'il en est de Vassili Grossman.
Autant j'avais été happé par Le comte de Monte-Cristo voici quatre ans, autant là ça me disait vraiment rien, non merci, pas envie.
Mais allez savoir pourquoi, aujourd'hui je me suis demandé pourquoi ça me débectait ainsi a priori.
J'ai un peu réfléchi… et puis j'ai compris — enfin plutôt, je me suis souvenu : je confondais avec L'homme de Kiev, de Malamud.

L’homme de Kiev, que ce farceur de Deleuze cite en épigraphe de son Spinoza. Philosophie pratique. L’homme de Kiev est ce pauvre juif qui a acheté pour 1 kopek une traduction de L'Éthique de Spinoza chez un brocanteur tout en regrettant de gaspiller un argent durement gagné, et qui confesse à ses juges :

« Plus tard j’en ai lu quelques pages, et puis j’ai continué comme si une rafale de vent me poussait dans le dos. Je n’ai pas tout compris, comme je vous l’ai dit, mais dès que l’on touche à des idées pareilles, c’est comme si on enfourchait un balai de sorcière. Je n’étais plus le même homme. »

Prologue de la rediff le 19-01-2021 de « Avez-vous lu Baruch ou Portrait présumé de Spinoza » (Les samedis de FC, 3 avril 1978)

Ah oui.
Ah oui, c'est vrai, j'avais complètement zappé !
Le film, je veux dire (car franchement, qui a lu Malamud ?) : le film de Frankenheimer de 1968, The Fixer (John Frankenheimer, oui, le tâcheron pas si tache qui a brièvement brillé avec French Connection 2).
Enfin, plutôt… la première diffusion de ce film sur l'antenne de l'ORTF.
Mais, euh, en fait non, même pas la diffusion : la semi-diffusion.

Chaque fois qu'on en cause, on oublie une chose : c'était les vacances, les vacances “de Pâques” comme on disait alors — pas encore “de printemps” contrairement au Bon Marché ou à aujourd'hui avec toute la galerie qui fayote.

Hé oui : les vacances de Pâques, deux grosses semaines en Normandie chez Daddy et Mamic, youpi !

Neuf ans et toutes mes dents, traire les vaches du fermier d'à côté M. Héry assis sur mon seau à m'en foutre plein les pognes de lait mousseux bien chaud, toutes les joies de la campagne normande éclatante sous les feux de ces trente glorieuses ignorant leur crépuscule galopant (enfin, les menaces de “mise à l'air” — comprenez se faire déculotter par les fils des voisins et frotter bite et cul d'orties — c'était pas vraiment la joie, plutôt grave flippant à vrai dire, mais heureusement c'était pour rire).

Mais la joie suprême, avouons-le en petit citadin que j'étais alors, c'était pas au grand air, c'était pas veaux vaches cochons même si des pensées impures m'égaraient déjà vers Perrette et son pote olé : non, l'extase c'était ce machin magique où je voyais des rêves inimaginables, ce gros globe bulbeux en noir et blanc souvent brouillé, c'était… LA TÉLÉ !
Des images qui bougeaient pour raconter des histoires, une avancée technologique fondamentale qui me faisait frétiller comme un daguet (attention ! j'ai pas dit “bander comme un cerf”) mais que mes parents dédaignaient horriblement, inconscients qu'ils étaient des efforts herculéens que je devais déployer à la récré pour faire mine d'avoir vu la veille Winchester 73 comme tous les copains aux yeux illuminés (« Et tu t'souviens, quand y dégaine avant que l'aut' ait eu l'temps d'dire ouf ? — Ah ouais, sensass ! ») : fallait en affabuler, des trésors d'ingéniosité pour raconter les bribes de tous ces films dont j'ignorais tout, pour faire croire que moi aussi j'avais vu, et surtout que mes parents “avaient la télé”…

Mes grands-parents ne connaissaient rien à ce truc (la télé) dont ils venaient de meubler leur salon, ni d'ailleurs à l'histoire du cinéma, tout au plus Mamic se souciait-elle de l'avis de l'OCFC ou d'un éventuel carré blanc : le vrai péril, c'était l'heure-guillotine du dodo : ils éteignaient sans pitié le poste cinq minutes avant la fin d'un suspense insoutenable.

Mais ce soir-là, ça semblait peinard et assuré : les Dossiers de l'écran passaient en première partie L'homme de Kiev pendant que mes grands-parents avaient disparu je ne sais où, j'étais sûr de voir le film jusqu'au bout.


 
Et c'est là que tout a basculé.
Je sortais à peine de table, bien mangé bien bu, le ventre bien tendu tout repu de la délicieuse soupe de ma Mamic, et voilà qu'un infâme geôlier chargé d'apporter une écuelle de soupe à notre malheureux héros injustement emprisonné, voilà-t-y pas que beuârk ! il crache sous ses yeux un gros mollard dedans avant de la lui passer !!!
C'est franchement dégueulasse, je savais pas qu'on montrait des choses aussi peu chrétiennes à la TÉLÉ, mais en plus voilà que ça se met à déconner à plein tubes sur l'écran, y'a un texte qui défile en bas du film qui continue, ça dit en gros que le président est mort et que le film va s'arrêter, y va y avoir un flash spécial.

Moi je pige que dalle mais une chose est bien claire : le salopard a craché exprès dans l'assiette de soupe du pauvre juif spinoziste innocent à la Kafka, et le président Pompidou il a tellement pas supporté pareille saloperie qu'il a calanché direct et du coup on m'a sucré la fin du film, pour une fois que j'allais enfin tout savoir !
J'en ai conçu une telle haine pour Pompidou* et le capitalisme dont il s'était fait le trente-glorieux héraut, j'ai tellement ressenti cette double injustice dont se trouvaient frappés tant le pauvre homme de Kiev que moi-même, qu'après mûre réflexion, ni une ni deux, hop ! j'ai hopté pour le communisme libertaire.

Et voilà toute l'histoire, et que s'il vous plaît nul althussérien ne vienne me causer à ce propos de surdétermination, merci, j'en ai bien assez pour mon compte quoi que cela puisse bien vouloir dire !

* Pompidou, ce saligaud glaireux prétendument poète, plutôt prouteux tout court, cette baudruche enflée qui bien loin des glamoureux pou pou pidou de Marylin se faisait nuitamment héliporter depuis l'Élysée vers des ruisseaux bien plus frais pour tenter d'y pêcher l'écrevisse à grands renforts de têtes de porcs (c'est du moins ce qu'affirme fortement Raoul Rabut** dans Un tas d'œufs frits dans un chapeau et je ne puis que souscrire sans réserve à cette puissante conviction en opinant du chef de haute trahison).



** Le plus sympathique des trois frères Tellenne, qui jadis fondèrent le rigolo groupe Jalons avant de plus ou moins vite se muer comme des serpents en sinistres conseillers de Pasqua, animateurs téloche niveau Zéro ou de manif pour tou(te ?)s du genre Frijide Barjot. Leur acmé date du 13 janvier 1985, quand ils organisèrent une manif de protestation contre le froid au métro Glacière (après avoir pétitionné pour une candidature de Pompidou à la présidentielle de 1981, mais c'est une autre histoire…)

mercredi 3 août 2022

Chansons de saillies (et Lycée de Versailles)



Bonne surprise, France Cul. rediffusait cette nuit une émission du 13 juin 1984 dont j'ignorais complètement l'existence : orchestré par Noël Simsolo, un splendide florilège de chansons et interventions de Boris Vian à l'occasion des vingt-cinq ans de sa disparition brutale, rien que du bonheur !

Rappelons que si l'ami Boris n'a hélas enregistré qu'un seul alboume, il a tout de même modestement écrit pas moins de 484 chansons au cours de sa trop brève existence. Elles ont toutes été réunies dans ce recueil, encore disponible en poche.

Allez, en bonus, un bijou qui n'a pas été diffusé en 1984 — et pour cause : c'est l'unique enregistrement connu, effectué le 17 août 1999 lors du spectacle Et Vian ! En avant la zique !