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mercredi 4 décembre 2019

Balance ton corps !



Bon Entendeur vs Isabelle Pierre : Le temps est bon (2017)


Isabelle Pierre : Le temps est bon (du film de Gilles Carle, Les mâles, 1971)

Merci à la grève de Radio-France, qui m'a donné l'occasion d'entendre cet ambigu joyau dans la boucle musicale que déroule France Culture depuis une semaine.

Et mort aux traîtres ! (qu'on ne peut certes guère plus se permettre de qualifier de « jaunes »)

Mais pour faire bonne mesure, dans la veine (bleutée du poignet) de Jules et Jim :


Ann Sorel : L'amour à plusieurs (1972)

Aujourd’hui, dans le milieu activiste, la problématique de « l’identité sexuelle » occupe une place de plus en plus importante. L’intitulé du mouvement LGBT se voit ainsi constamment rallongé pour que chacun ait sa case bien à lui. Pour commencer, à Lesbienne Gay Bisexuel Trans, on a rajouté Queer, puis le signe plus pour Intersexuels et pansexuels. Aux États-Unis, cela paraît se démultiplier à l’infini : le T pour trans se dédouble en Transgender et Transexual, le I pour Intersex est suivi d’un A pour Asexual, puis d’un deuxième A pour Allies (alliés hétéros de la cause) et enfin un P pour Pansexual, quand on ne rajoute pas en prime un O pour Other, au cas où.

Dans le milieu « militant », à l’identité de genre et d’orientation vient à présent s’ajouter l’identité de « race », les trois prenant le pas sur l’identité de classe.

Être un homme cisgenre, c’est-à-dire un hétérosexuel dont l’identité de genre correspond au sexe de naissance, vous classe tout en bas de l’échelle et, même si vous êtes maçon, vous serez considéré comme moins estimable que n’importe quelle femme, fût-elle cadre chez Google, ou que le patron de votre boîte s’il est noir ou porte un nom arabe ; s’il est homo en plus, vous pouvez vous cacher sous la table.
J’en resterai là parce que la probabilité qu’un patron ou une patronne soit trans est encore infinitésimale, mais j’espère bien que cela ne saurait durer.

Heureusement que tout cela se passe dans un microcosme largement sous influence universitaire parce que sinon, ce serait à pleurer.

Quant au « communautarisme » gay, pour aussi peu révolutionnaire qu’il puisse être en lui-même, on ne peut néanmoins oublier qu’il s’est construit en réaction tant à la répression qu’aux conséquences de l’épidémie du sida, et ce n’est pas la fréquence des agressions homophobes et des meurtres de transgenres un peu partout dans le monde qui va conduire à le remettre en cause, c’est le moins qu’on puisse dire.

Les luttes de défense sont donc plus que jamais nécessaires mais les luttes pour les droits ne devraient, selon moi, représenter qu’une étape, ou plutôt une partie de la lutte contre toutes les oppressions.


Lola Miesseroff, Fille à pédés, Libertalia, 2019, pp. 137-138

7 commentaires:

  1. Pareil pour la chanson du "Bon entendeur". et merci pour les images, racontant — heureusement avec la légèreté d'un vol de spaghetti — une histoire beaucoup plus... réaliste que le si joli Laï laï.

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  2. Qu’entends-tu par « pareil » ?
    J’aime bien quand cette pythonisse épluche la carotte, et puis sa voilette de veuve quand elle enterre le blondinet, et l’allusion au Lolira de Kubrick lors du plan fugace où le brun lui vernit les ongles de pieds…

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  3. "Pareil" à l'oreille, puisque je n'avais pas vu les images.
    Pour ce qui est de l'analyse esthétique, j'envoie un signalement au Cran de Louis-Georges Tin parce que le film est blondophobe et un autre au Comité de grève du quai zéro de la gare de l'Est (désormais couvert de bitume) parce que vue l'heure où tu écris ce message tu n'étais pas à la manif. T'es ferré avec ton blog.

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  4. Pas à la manif ?

    Ta mère, j'étais en plein réparage de plomberie qui pissait à donf dans la cave de Firk avec deux beaux gars chauffagistes industriels.

    La grève et les manifs, c'est bon pour les branleurs, mais faudrait tout de même pas oublier que pendant ce temps il y en a qui s'échinent, merci patron !

    Je suis certes ferré mais cependant moins que Léo, qui en tant que musicien savait faire "ré".

    Sinon, je demeure tout ouïe.

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  5. Oh, tu sais, t'es pas obligé. Je n'y vais pas toujours moi non plus. Même sans problèmes de plomberie. Et puis une andouillette mensuelle ne se refuse pas. Je disais ça "juste" pour balancer, conformément au titre du billet, en commentateur bon élève du blog Weaver.

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