Anne Cheng, titulaire de la chaire d'Histoire intellectuelle de la Chine au Collège de France, dispense depuis l'an passé un cours intitulé « Confucius ressuscité ? Quelques hypothèses » qui est actuellement diffusé sur France Culture en début de nuit, dans le cadre de L'éloge du savoir.
Les brèves hésitations dont fourmille son exposé (« Heu… euh… ») lui confèrent un charme que je trouve particulièrement savoureux, indépendamment du contenu — qui est loin d'être dépourvu d'intérêt.
Ces légères respirations, hésitations, voire pointes de confusion, atténuent, me semble-t-il, la sécheresse de l'exposé, lui ajoutent comme un brin de poésie, même si on en vient rapidement à imaginer un jeu de société où il s'agirait de deviner l'arrivée du prochain « heu…» (ou « euh… »)
La nuit dernière, le contraste était frappant avec l'émission de 1965 rediffusée deux heures plus tard, où l'interlocuteur de Georges Charbonnier, le physicien Pierre Aigrain, déroulait ses réponses avec une énonciation impeccable, implacable.
Soit dit en passant, la phrase rituelle par laquelle Christine Goémé introduit chaque soir son émission m'a toujours ahuri :
« Et voici venu le moment d'approfondir nos connaissances, l'occasion de nourrir nos idées, le temps du plaisir d'apprendre… »
Comme si le reste du temps France Culture se réduisait à diffuser du bouillon de poulet pour le cerveau !
Quoique, mmmh… souvent c'est pas si faux, au final…
En jargon de la radio, mon cher, cela s'appelle "des omelettes"...
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