Un montage spectaculaire,
sans Alice ni malice
sans Alice ni malice
(cliquez pour obtenir les références des extraits)
On retrouvera ici les émissions d'où sont extraites les bribes de Jean-Michel Mension et de Ralph Rumney
Coïncidence : la précédente émission de cette série était consacrée à Witold Gombrowicz (rediffusion d'une émission que j'avais proposée ici) et la suivante l'est à Raymond Roussel — deux auteurs fortement appréciés dans ces parages-ci…
Oui, amusant, les "bribes" de Mension et Rumney… Ces deux-là ne méritent guère mieux, il est vrai.
RépondreSupprimerVoilà une émission assez typique de France Culture : une vie, une œuvre, 58 minutes, diffusée le samedi, jour de repos, à l’heure du goûter.
RépondreSupprimerLe sujet est assez difficile car il n’y a pas de spécialiste connu et reconnu à qui confier les clés de l’émission. Aussi, puisque Debord détournait, les concepteurs de l’émission vont-ils, eux, recycler :
– les témoins, ceux qui du vivant de Debord s’écrasaient dans leur coin, mais tout contents depuis 1994 qu’on s’intéresse enfin à eux : broutilles de Mension ou Rumney – Blanchard parle plus longuement, mais pour mieux se faire massacrer ;
– les commentateurs habitués, attendus, convenus, et même aggravés : Bourseiller, Donné, Jappe, Berréby ;
– un djeune de service aux commentaires aussi embrouillés que son époque, Augustin David (?) ;
– un récupérateur grossier, Michel Hazanavicius ;
– des extraits de films (le Viénet a bien mal vieilli) ;
– des bruits médiatiques passés et actuels…
Rien pour sauver cette émission sauf… Michèle Bernstein, voix usée par l’âge, qui ne mâche pas ses mots. On aurait aimé l’écouter un peu plus puisque c’est la première fois qu’elle s’exprime ainsi publiquement, et c’est elle qui conclut intelligemment l’émission, avec un bel optimisme statistique, non ?
Je ne sais plus qui (Boris Vian, peut-être ?) se disait surpris que les journaux annoncent la mort des "personnalités" mais jamais leur naissance…
RépondreSupprimerUn livre d'entretiens avec Michèle Bernstein doit paraître chez Allia dans le courant de l'année, après un autre avec Vaneigem.
Il est amusant d'entendre Rumney, en 1996, insister sur la nocivité de la glose…
Tout le monde ira donc se confesser auprès du RP G. Berréby ?
RépondreSupprimerOn vit une époque formidable !
Pour ma part, l'intervention de Michèle Bernstein dans l’émission "Une vie, une œuvre" sur France Culture ne m'a guère convaincu (mis à part sa précision sur Daniel Blanchard).
RépondreSupprimerEt je suis assez désagréablement surpris quand elle dit (vers 13’09) à propos du suicide de Debord, qui l'a surpris : « Je pensais qu’il se suiciderait, comme la plupart des gens, le jour de son anniversaire – alors, je pensais d’ailleurs qu’il se suiciderait le jour de ses 60 ans, il en avait beaucoup parlé, beaucoup dit, etc., et puis le gendre de Marx, enfin nous connaissons tout ça. Donc le jour de ses 60 ans, j’ai vraiment regardé les journaux pour voir si Guy s’était suicidé : non !, alors le jour de ses 61 j’ai regardé si Guy s’était suicidé : non ; et avant ses 63 ans, voilà qu’il se suicide un jour qui n’est pas son anniversaire ; mais on peut dire qu’il s’est euthanasié plutôt, parce que depuis j’ai appris qu’il souffrait abominablement de sa polynévrite, de sa goutte. »
On sait que l’euthanasie est une technique médicale de « mort douce, de laquelle la souffrance est absente, soit naturellement, soit par l'effet d'une thérapeutique dans un sommeil provoqué ».
La question se pose donc de savoir si un jour l'ex-journaliste de "Libération" Michèle Bernstein arrivera à s’euthanasier par arme à feu…
Histoire classique : une ex-journaliste de "Libération" guette chaque année, dans les journaux, à la date de son anniversaire, le suicide de son premier mari !
RépondreSupprimerJe dois dire que ce passage où Michèle Bernstein évoque son attente de l'annonce du suicide de Debord m'a également paru assez nauséabond.
RépondreSupprimerEt puis quel misérable paradoxe, pour une ancienne situ, de souhaiter apprendre des nouvelles de son ex-mari au travers de leur représentation spectaculaire !
Mais justement, l'ancienne situ, démissionnaire en 1967, après être passée par la publicité, était devenue en 1982 (et au moins jusqu'en 1996, soit au minimum quatorze ans) chroniqueuse littéraire au quotidien "Libération".
RépondreSupprimerCeci peut donc bien expliquer cela… les gens changent, mon cher George, et pas toujours en mieux !
Rarement en mieux, en effet, dans ce milieu-là comme dans les autres (qui tous "sont à fuir", rappelait Rimbaud).
RépondreSupprimerMais il est des exceptions, tout de même : Maurice Blanchot, Jérôme Martineau…
Hum, ça remonte à loin, il est vrai…
Autre chose d'extraordinaire dans cette même émission.
RépondreSupprimerBoris Donné dit (vers 5’47) : « Pour comprendre comment il a élaboré ses livres, ses films, il faut se dire que c’est quelqu’un qui, dans tout ce qu’il lit est en fait à la recherche de lui-même, c’est-à-dire que, il lit des ouvrages, classiques, des pièces de Shakespeare, les Essais de Montaigne, les Mémoires du cardinal de Retz ; il va au cinéma, il va voir de grands films comme Les Enfants du paradis, comme Orphée, comme Le Troisième homme, ou comme des films oubliés, des films de série B, et à chaque fois la question qui sous-tend la réception de ces œuvres c’est : mais en quoi est-ce que ça parle de moi ou en quoi est-ce que je peux amener ça à renvoyer une image de moi-même, de ma propre histoire, de ce que je suis, de ce que je pense ; alors il le fait souvent avec humour, et dans le processus du détournement il y a volontiers cet effet de décalage. J’ai en tête dans In girum imus nocte en 78 il y a un moment de transition dans lequel il annonce qu’il va parler de lui-même et on voit un extrait d’un vieux Zorro où Zorro est en mauvaise posture, quelqu’un s’apprête à lui arracher son masque en disant mais au fond Zorro qui êtes-vous vraiment et donc cette espèce d’humour, de second degré par rapport à ce qu’il détourne est souvent présent, mais malgré tout le phénomène d’identification reste quelque chose de très fort et on sent bien que quand il détourne de Marcel Herrand incarnant Lacenaire dans Les Enfants du paradis, il y a une identification, une sympathie, une affection qui ne sont pas marqués par une distance ironique ou un éloignement qui relèverait du second degré. »
Voilà une belle enfilade d’idioties ! Debord ne lirait aucun livre ou ne verrait aucun film s’en être « en fait à la recherche de lui-même » et « à chaque fois la question qui sous-tend la réception de ces œuvres c’est : mais en quoi est-ce que ça parle de moi ou en quoi est-ce que je peux amener ça à renvoyer une image de moi-même, de ma propre histoire, de ce que je suis, de ce que je pense », « malgré tout le phénomène d’identification reste quelque chose de très fort ».
Voici donc le pourfendeur du spectacle tranquillement décrit par cet universitaire comme un égocentrique cherchant partout une image de lui-même, vraie victime abrutie du spectacle !
En tout cas, ce qu'il faut se dire en écoutant Boris Donné c'est qu'on a beau être diplômé, on peut aussi être un fieffé imbécile !
L'hostilité de Boris Donné envers Debord est effectivement palpable dans ses interventions (je crois même qu'il parle à un moment de lui comme « quelqu’un qui aura eu l’ambition d’être entretenu »).
RépondreSupprimerCe qui est surprenant c'est de s'intéresser ainsi à quelqu'un qu'on n'aime pas sans l'avoir connu.
Quelle perte de temps, la vie est courte. Donné devrait s'intéresser à d'autres auteurs plus en affinités avec ses goûts.
Etonnant que Boris Donné, de formation littéraire puisqu'il est maître de conférences en littérature du XVIIe siècle à l'université d'Avignon, se lance dans des analyses psychologisantes si mal dominées.
RépondreSupprimerSubirait-il l’influence de son confrère Jean-Marie Apostolidès, puisque ce dernier a fait des études de psychologie ?
Je découvre cette émission de France Culture, aussi édifiante que consternante.
RépondreSupprimerQuand on entend Michèle Bernstein, si éblouissante face à Pierre Dumayet en 1960
http://www.youtube.com/watch?v=PlIc_1cjCdg
et ce qu’elle dit cinquante-trois ans plus tard, on est effaré.
Et que dire des autres ? ces divers bavards ne nous apprennent rien sur Debord mais en revanche beaucoup sur eux-mêmes, et on constate une fois de plus qu’ils ne savent ni parler ni se taire.
Pas d'accord avec Cédric ni "Anonyme" ni Marc, au sujet de Boris Donné.
RépondreSupprimerJe n'entends dans ses propos ni hostilité, ni "analyses psychologisantes", seulement un constat qui me semble objectif.
Sur le fait de se faire entretenir, il n'y a rien à redire puisque Michèle Bernstein vient elle-même confirmer que jusqu'au début des années 70 elle refilait un tiers de son revenu à Debord.
Hé oui, quand on se refuse à "travailler", au sens de notre pauvre époque, sans cependant verser dans l'illégalité, il faut bien savoir se débrouiller d'une manière ou d'une autre !
Et concernant sa "réception des œuvres", la formulation n'est peut-être pas très heureuse mais il me semble que Boris Donné dit tout simplement ceci : dès son adolescence, Debord se comportait en lecteur et cinéphile actif et notait dans les œuvres qu'il recevait les passages susceptibles d'être détournés, réutilisés pour la construction de son œuvre personnelle.
Outre les fiches de lecture, la chose est très claire dans sa correspondance avec Lebovici au sujet des passages de films existants qu'il souhaite distiller dans In girum… : il a parfaitement en tête des passages de séries B vues des décennies auparavant (je rappelle qu'il n'y avait à l'époque ni Internet, ni DVD, ni même de magnétoscope : revoir un film qui n'était pas rediffusé en salle était chose quasi impossible) et il conjure Lebovici de retrouver les bobines correspondantes, quitte à s'asseoir sur les droits.
Pourquoi se serait-il souvenu de ces sous "Robin des bois" ou de ces Zorro de quatrième zone, sinon parce que précisément certains passages lui en avaient semblé réutilisables lorsqu'il les avait vus dans les années 40 ou 50 ?
L'explication de Boris Donné n'est pas très bien formulée puisque vous restez bloqués sur le passage « en quoi est-ce que ça parle de moi ou en quoi est-ce que je peux amener ça à renvoyer une image de moi-même, de ma propre histoire, de ce que je suis, de ce que je pense ? », qui signifie bien plutôt : « qu'est-ce qui m'intéresse dans cette œuvre, qu'est-ce qui est susceptible d'être utilisé par moi-même ? »
Et ce travail de sélection, ne le pratiquons-nous pas nous-mêmes, lorsque nous annotons des œuvres ou que tel séquence filmique nous marque particulièrement ?
Le présent blogue fourmille de citations, d'extraits de livres ou de films, de séquences musicales et d'émissions de radio qui à moi me paraissent intéressants : cela ne signifie pas que j'ai lu, vu ou écouté ces œuvres de manière d'abord narcissique, en m'y cherchant moi-même. Non, mais certains passages m'ont intéressé et semblé susceptibles d'être diffusés ou détournés ici-même, voilà tout, et il me semble bien que nous procédons tous de la sorte : qu'est-ce qui nous plaît, qu'est-ce qui vient nourrir ou illustrer nos idées ?
On note, et plus tard on réutilise, on assemble, on construit autre chose à partir d'éléments préexistants soigneusement sélectionnés.
"… telle séquence filmique", désolé.
RépondreSupprimerMon cher George, vous reformulez les phrases de Boris Donné afin de les faire accepter… mais le problème réside justement dans leur formulation et non dans une interprétation secourable de ces propos.
RépondreSupprimerPar exemple, et sans vouloir m'étendre sur le reste, quand Donné présente Debord comme « quelqu’un qui aura eu L'AMBITION d’être entretenu » (c'est moi qui souligne en capitales), vous traduisez par : « Sur le fait de se faire entretenir, il n'y a rien à redire puisque Michèle Bernstein vient elle-même confirmer que jusqu'au début des années 70 elle refilait un tiers de son revenu à Debord. »
Désolé, mais pour ma part je vois une grande différence d'intention entre la phrase de Donné sur l'ambition de Debord d'être entretenu et ce que dit Bernstein de sa constante et louable aide financière.
une interprétation secourable de ces propos
RépondreSupprimerveuillez lire, SVP, une interprétation secourable de ses propos
Je ne puis me substituer à Boris Donné pour vous répondre mais je n'ergoterai pas sur cet emploi du terme "ambition", à ce sujet précis, puisque l'expression "avoir l'ambition d'être entretenu" ne présente en réalité guère de sens : voyez la définition que donne du mot le CNRTL.
RépondreSupprimerMais même "avoir l'ambition de se faire entretenir" relèverait d'une forme de mesquinerie minnable dont je ne crois pas du tout que Boris Donné soupçonne Debord.
Il y a des faits, il y a les conditions d'enregistrement d'un entretien radiophonique, et il y a surtout les textes publiés de Boris Donné à propos de Debord (Pour Mémoires, par exemple), où je ne lis pour ma part qu'une tentative d'explication de la richesse de l'œuvre — tentative assez dégagée de la fascination qui obère tant de commentaires debordolâtres.
Vous n'arrivez pas à expliquer cette phrase de Donné présentant Debord comme « quelqu’un qui aura eu l'ambition d’être entretenu » au motif que cette expression « ne présente en réalité guère de sens » ? sinon ce serait une mesquinerie minable dont vous ne croyez pas « du tout que Boris Donné soupçonne Debord » ?
RépondreSupprimerEt pourtant, cette phrase qui n'a guère de sens mais qui est parfaitement compréhensible, vous l'avez entendu comme moi de la bouche d'un maître de conférences universitaires, qui a donc l'habitude de parler en public, et que je ne crois pas embarrassé par les conditions d'enregistrement d'un entretien radiophonique (ce n'est pas la première fois qu'il se trouve face à un micro, son ton le montre assez).
Vous parlez de l'ouvrage de Donné paru il y a neuf ans comme gage de sa bienveillance envers Debord ; nous parlons de ce qu'il dit maintenant de celui-ci.
Manifestement de l'eau est passée sous les ponts…
Que vous dire sinon que lorsque je lis votre traduction personnelle de ce que dit Boris Donné, c’est ce que j’aurais aimé entendre de sa bouche !
RépondreSupprimerMais ce n’est pas ce qu’il a dit et vous ne pouvez rien y changer.
Vous admettez cependant que « la formulation n'est peut-être pas très heureuse » et vous expliquez ce que j’aurais dû entendre ; je n’ai pourtant reproduit et critiqué que ce qu’il a vraiment dit.
Vous lui prêtez toutes vos bonnes intentions ; et moi, sur la foi de ses propos, je lui en vois d’assez mauvaises.
Et j’ajoute que ne percevoir aucune distance ni ironie dans l’extrait des "Enfants du paradis" que Boris Donné décrit (Marcel Herrand en Lacenaire) est une colossale niaiserie.
Vous conviendrez j'espère avec moi que notre discussion s'égare dans des futilités dénuées de tout intérêt !
RépondreSupprimerUn peu plus tard dans l'émission, Michèle Bernstein parle d'ambition à bien plus juste raison, lorsqu'elle dit que le but de toute cette aventure n'était certes pas d'atterrir à la BNF en trésor national…
Si vous voulez considérer Boris Donné comme dorénavant un Judas, c'est votre problème, qui ne m'intéresse guère et me fait plutôt sourire tant un mot inopportun fait tourner la chose au procès d'intention.
Vous parlez d'une "bienveillance" (terme qui me semble tout aussi inopportun : c'est un langage de basse police, à mon sens) dont je me fiche éperdument !
Tout ce qui m'intéresse, ce sont les œuvres et les surgeons supplémentaires dont certains commentateurs avisés parviennent à les enrichir, à les étoffer — ce qu'a su faire par exemple ledit Donné.
Donc brisons là à ce sujet, voulez-vous ?
Je crois qu'on a mieux à faire.
(Et merci d'avoir rectifié ma faute de frappe sur "minable")
Désolé, Cédric, je rédigeais ma réponse à "Anonyme" pendant que vous postiez votre commentaire, et mon ordi est encore plus lent que mon cerveau.
RépondreSupprimerDétrompez-vous : je n'ai nullement de "bonnes intentions" à l'endroit de quiconque : j'essaie de comprendre, en fonction des données dont je dispose (comme disaient les crevards de naguère, qui emploient dorénavant un autre langage, que j'ignore — heureusement).
"Colossale niaiserie" me semble démesuré. Entre l'ironie ou le second degré et l'identification directe il y a certes des nuances, mais Boris Donné a raison sur le point suivant : dans In girum…, les scènes de Zorro ou de Robin des bois (version X) ne sont pas destinées à être perçues comme celles des Enfants du paradis ou de La charge…
Je vous passe les explications sur les différences entre les rushes et le montage final, lors d'une émission de radio, mais rappelez-vous que le locuteur n'est pas maître du résultat : voyez ceci, par exemple.
Vous vous énervez bien inutilement à mon propos, ma réponse ne pointait que votre défense d'un mot et vos explications emberlificotées pour l'amoindrir.
RépondreSupprimerVous le reconnaissez comme «inopportun», nous sommes d'accord.
J'attends qu'un jour Boris Donné fasse de même.
Je suis d'accord avec vous, dans une émission radio (ou télé) «le locuteur n'est pas maître du résultat», mais dans l'exemple donné (c'est le cas de le dire), il n'y a pas dans cette émission de montage qui voudrait lui faire dire le contraire de ce qu'il dit ou utiliser ses propos contre lui-même.
RépondreSupprimer«Entre l'ironie ou le second degré et l'identification directe il y a certes des nuances» que piétine négligemment Boris Donné.
Je sens que bientôt nous apprendrons que ce jour-là, il était fatigué ?
Pour l'adjectif colossale, je le retire bien volontiers, et nous en resterons, si vous le voulez bien, à niaiserie.
Cher "Anonyme" (signez au moins de n'importe quel pseudo, je vous prie, faute de quoi la conversation s'embrouille souvent), sachez que je ne m'énerve nullement, et je suis désolé de vous avoir fourni cette impression.
RépondreSupprimerJe ne m'énerve jamais, sauf quand on tente de me mettre un pain.
J'essaye juste de comprendre plein de choses, entre autres.
Et je souhaite que les interlocuteurs attentifs qui discutent ici-même fassent de même, sans trop d'œillères et avec la meilleure foi (Bon Dieu !) possible.
Ayant tenté tout à l'heure de m'exprimer limpidement, je ne comprends pas votre expression au sujet de mes "explications emberlificotées".
Mais bon, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
Où sont les tentavives de constructions de situations, dans toutes ces gloses ?!
Hem, désolé Cédric, encore un croisement indu.
RépondreSupprimerNous sommes tous fatigués, non seulement de l'organisation sociale qui nous asservit à la mesure même que nous avons échoué à l'anéantir, mais au-delà, de la condition humaine même (enfin, je parle là sans doute seulement pour moi).
Mais à l'occasion de relations directes dans la "vraie vie", je crois que je préférerais Boris Donné à Guy Debord, "toutes choses égales par ailleurs".
Allez savoir pourquoi.
Ne vous lamentez pas sur la condition humaine (bien mal partie, certes), vous aurez sans doute l'occasion d'établir dans la "vraie vie" des relations directes avec Boris Donné – avec Guy Debord (dont vous vous faites une idée fausse selon moi), cela semble devenu impossible à quiconque depuis dix-neuf ans. Allez savoir pourquoi.
RépondreSupprimerL'erreur de tous ces beaux et vains commentaires est de partir d'une inaudible émission de France-Culture, vous ne trouvez pas ?
RépondreSupprimerCher Lorrain, vous avez raison, cette émission relève du bruit socialement nocif.
RépondreSupprimerQuant aux commentaires, il s'agit sans doute de rendre la honte encore plus honteuse en la livrant à la publicité puisque certains n'hésitent pas à y participer : Bernstein, Berréby, Bourseiller, Donné, Jappe.
Une belle brochette !
G,
RépondreSupprimervotre amour immodéré de Debord vous perdra
et, je me demandais si on pouvait mourir de bruit comme dans un vieux James Bond
parce que
je me demandais aussi
ce que pouvait être "un bruit socialement nocif" ?
une bombe
un coktail molotov
une arme chimique usa fabriquée au Bengladesh
un père de famille violant en pétant son enfant de 15 mois ?
mon voisin, peut-être vêtu de rose et bleu qui a klaxonné du soir au matin contre le mariage pour tous
sinon,
j'espère que vous allez bien
Moi, bien sûr que je n'ai pas écouté l'émission
Et,
qu'est-ce que je viens faire là ?
du bruit
à défaut de spectacle
thé,
RépondreSupprimer"un bruit socialement nocif" a pour but de rendre idiot celui (ou celle) qui l'écoute, le propage ou en parle, même s'en l'avoir entendu par lui-même.
Vous vous apercevrez alors que beaucoup de nos contemporains travaillent comme bruiteurs professionnels, amateurs, bénévoles, occasionnels, intempestifs, etc., l'important étant toujours d'en faire plus et sur tous les sujets, jusqu'à saturation.
Ravi de votre réapparition, thé : cela faisait un bail.
RépondreSupprimerMais détrompez-vous : je n'éprouve nullement d'"amour immodéré" pour Debord, pas plus que d'"amour inconsidéré" envers Spinoza (comme je vous le disais voici trois ans) : j'estime son œuvre, certes, mais pas au point de l'idolâtrer au-delà de tout sens critique.
En ce qui concerne le "bruit socialement nocif", l'expression n'est pas de moi (et je la trouve exagérée pour qualifier cette émission) mais vous devriez jeter un œil sur les articles qu'a publiés Juliette Volcler sur Article XI.
Elle a également publié voici deux ans, à La Découverte, un livre sur le même sujet : Le son comme arme.
Désolé, Marc, je n'avais pas vu votre réponse à thé.
RépondreSupprimerIncidemment, France Culture a récemment diffusé un "Atelier de la création" traitant de la suppression des sons intempestifs : Débruitage…
… et coïncidence, ledit "Atelier de création" n'est pas entièrement dénué de rapport avec le présent billet puisque l'interprète principal en est Irvic d’Olivier, qui en 2004 avait "mixé" sur Arte Radio un fragment de la conférence de 1958, Le surréalisme est-il mort ou vivant ? que l'on peut désormais entendre intégralement dans les Enregistrements magnétiques publiés chez Gallimard (et dont une partie est audible sur Ubuweb)…
RépondreSupprimerJe suis allé écouter sur Ubuweb.
RépondreSupprimerRien qui ne soit connu en effet.
On y trouve même SITUATIONISTEN, DOUBLE-7" qui est manifestement une production récente sous-lettriste n'ayant rien à voir ni de près ni de loin avec les situs, comme son nom ne l'indique pas.
Les petits truqueurs truquent et le résultat est vieillot (encore du bruit socialement nocif).
Puisque vous vous intéressez à Debord, il y a eu une autre émission sur France Culture diffusée le 4 mai, cette fois-ci autour du cinéma de Debord.
RépondreSupprimerA l'écoute, on s'aperçoit que les "debordiens" invités rivalisent d'ego, chacun reprochant quelque chose à l'autre.
Art de la guerre picrocholine ?
http://www.franceculture.fr/emission-projection-privee-projection-privee-autour-de-guy-debord-2013-05-04
Merci pour ce rappel, Phil : j'avais oublié cette émission.
RépondreSupprimerQuel enfilade d'enfonçages de portes ouvertes !
Zagdanski est d'une insignifiance telle, ses propos d'un si complet inintérêt, que même ses interlocuteurs s'en aperçoivent…
Le très heidégerrien Zagdanski fait preuve de mauvaise foi quand il accuse l'un des commissaires de l'expo de la BNF de ne faire figurer les "Commentaires sur la société du spectacle" ni dans cette expo ni dans la bibliographie sélective de son catalogue – on y trouve pourtant le volume "Œuvres" chez Quarto Gallimard dans lequel se trouve justement ce texte…
RépondreSupprimerNon, ce qui le rend furieux, c'est que son livre ne figure pas dans cette bibliographie.
Pauvre petit heidégerrien qui aimerait tant exister dans l'orbe de Debord !
Ci-après, voici le texte de Zagdanski qu'on trouve sur le site de son compère Sollers.
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=1339
"Commentaires des Commentaires", de Stéphane Zagdanski
Comme Cécile Guilbert l’a souligné judicieusement sur France-Inter le 10 avril dernier, et comme certains visiteurs moins « brouteurs d’images » que d’autres ont pu le constater, les Commentaires sur la Société du Spectacle sont étrangement absents de l’exposition falsificatrice de la BNF. Très significativement, l’essai le plus actuel de Debord est placé derrière une vitrine, transformé par conséquent en simple image offerte à la passivité des spectateurs de cette vitrification spectaculaire du nom de Debord par la BNF...
Quant à la « bibliographie sélective » du catalogue, elle censure carrément les impérissables Commentaires au même titre que Debord ou la diffraction du temps.
Plutôt que de dépenser le prix d’un ticket pour visiter cette lamentable entreprise de récupération collectiviste de la radicalité debordienne (relire dans Pauvre de Gaulle ! la description de la BNF en Bunker Néo Fasciste), on fera un meilleur profit de son argent en imprimant le texte complet des Commentaires, disponible gratuitement en ligne ici, puis, tout ordinateur, tout téléphone portable, toute machine à images éteints , en le lisant crayon en main. Alors tout s’éclairera. Les censeurs falsificateurs de la BNF seront révélés pour ce qu’ils sont, que Debord avait si bien nommés dès 1966 : des « valets du spectacle culturel du pouvoir » :
« Les valets du spectacle culturel du pouvoir, qui veut employer vite et récupérer à son usage les termes les plus brûlants de la pensée critique moderne, ne voudront jamais admettre que les concepts les plus importants et les plus vrais de l’époque sont précisément mesurés par l’organisation sur eux de la plus grande confusion et des pires contresens : aliénation ou dialectique, ou communisme. Les concepts vitaux connaissent à la fois les emplois les plus vrais et les plus mensongers, avec une multitude de confusions intermédiaires, parce que la lutte de la réalité critique et du spectacle apologétique conduit à une lutte sur les mots, lutte d’autant plus âpre qu’ils sont plus centraux. Ce n’est pas la purge autoritaire c’est la cohérence de son emploi, dans la théorie et la vie pratique, qui révèle la vérité d’un concept." internationale situationniste N° 10, Mars 1966.
En attendant d’autres truculentes révélations sur cette drôlatique affaire BNF, voici, à l’attention de ceux qui ne broutent pas, les pages de Debord ou la diffraction du temps précisément consacrées aux Commentaires sur la Société du Spectacle.
Les commissaires d’expositions ne sauraient envisager qu’on ne censure pas si facilement ce à quoi ils sont eux-mêmes absents : la pensée.
Ou pour le dire comme Heidegger : « L’ombre est le témoignage aussi patent qu’impénétrable du radieux en son retrait. »
Affaire à suivre...
Oui, G
RépondreSupprimeril y a longtemps
Mais
je lis tout ce que vous écrivez
Avais cru vous reconnaître dans le bouquiniste...
Toutefois, reconnaître n'est peut-être pas le terme approprié.
Je me demande bien, par ailleurs, ce que je viens faire dans ce fil sur Debord
du bruit
parce que,
Marc,
je pense que Luc
a raison
et que rendre un peu plus ou un peu moins idiot
où est le problème ?
on est pas épicier, on va pas comptabiliser le degré d'idiotie des gens
et qui nous en donnerait le droit ? sur quels critères ?
Bien de mes
contemporains ne travaille nt pas ou plus et s'ils bruitent c'est parce qu'on les prend pour des idiots, ce qu'ils ne sont peut-être pas
Sinon,
G
je vous taquinais
je sais bien que vous n'avez pas cet amour immodéré pour Debord ou Spinoza
je crois qu'ils ne s'y prêtent pas
Dommage pour l'amour immodéré
et
mea culpa pour avoir pollué le fil
Vous êtes bien la dernière à polluer quoi que ce soit, thé ! donc votre mea culpa me semble superfétatoire (d'autant que, hem, quand le méat coule pas il ne peut se produire de pollutions nocturnes…)
RépondreSupprimerD'aucuns ont débilement taxé Breton (puisque vous en êtes à L'amour fou et Nadja) et Debord de "papes" de différents "ismes", et c'est incidemment justement leur Cité que j'ai traversée tout à l'heure.
Mais le train ne s'est pas arrêté et il fallait d'ailleurs que je regagne fissa mes pénates.
Une autre fois, peut-être…
surréaliste que le train ne se soit pas arrêté
RépondreSupprimermême le tgv ose pas
ce n'est pas un
isthme, seulement un delta
sinon,
on ne peut rien dire comme Heidegger, ni comme mon voisin ; c'est peut-être le dire qui fait la pensée
je n'aurais jamais cru, avant vous, G, m'immiscer dans un fil sur Debord
quant à moi, je broute, ai brouté et brouterai
oui, je reconnais, un peu facile
Louis broute ?
RépondreSupprimerDésolé, thé, à part une allusion tordue à Louise Brooks, je ne capte vraiment pas.
"Louis", c'est pour Aragon ?
Et vous avez raison, je me suis exprimé trop vite : le train s'est bel et bien arrêté quelques minutes, c'est moi qui ne suis pas descendu.
Mais peut-on dire qu'à l'embouchure du fleuve le delta coule pas ?
Sûr que Mimi sait…