C'est un des lieux qui m'est cher, une boutique comme il n'y en aura très bientôt plus nulle part, un foutu capharnaüm où ça sent bon le vieux papier, le café chaud et le tabac (hé oui ! les fumeurs y sont bienvenus…), un endroit vivant où l'on peut faire diverses rencontres, souvent fructueuses, discuter à loisir, boire des coups plus que de raison et, parfois, trouver son bonheur — presque toujours inattendu, mais comme disait l'autre avant de se rétracter, « le plaisir s'accroît quand l'effet se recule »…
Un bazar de millions de pages dont la désorganisation apparente reflète à l'évidence l'état mental foutraque du tenancier du lieu…
Bientôt cela deviendra une boutique de fringues branchées ou de trucs téléphoniques, d'ongles américains, que sais-je… en tout cas de néo-machins-choses.
Deux cents ans que le métier de libraire d'ancien n'avait pas trop subi les avanies de ce qu'ils appellent « le progrès », et paf ! en moins d'une décennie tout disparaît.
Ah, pardon ! voilà que je vais passer pour un conservateur, voire un réactionnaire, presque un fassiste…
Hé bien foutre ! je m'en tape et je préfère vivre ivre de livres.
Librairie d'occasion par efilms
Addendum du 27 mars :
Un ami m'a raconté aujourd'hui que dans la vraie vie, toutes choses égales par ailleurs, ça se passe souvent comme ceci à la librairie Entropie :
« You could try me… »
Autrefois les fascistes étaient ceux qui brulaient les livres. Aujourd'hui, ils seraient ceux qui les défendent ? allons donc...
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=PtZCcwScGBE
ou une boutique de cigarettes électroniques où l'on peut lire ces tweets sur son smartphone...
RépondreSupprimerAh, grotte alors !
RépondreSupprimerDorothy... #soupir#
RépondreSupprimerOui, bon, j'ai souvent mis les pieds dans une librairie et je n'ai jamais rencontré une poupée comme cette vendeuse. C'est sans doute cela que l'on appelle la magie d'Hollywood?
RépondreSupprimerLa question reste posée : qu'ont-ils fait pendant l'ellipse temporelle?
En effet, Julius, on se le demande…
RépondreSupprimerMais vous n'avez pas eu de chance lors de vos tribulations chez les libraires : allez donc jeter un œil sur les aventures de la bibliothécaire…
Hé oui, M'sieu Pop, #soupir#…
L'un des commentaires sur Ioutioube raconte que'elle était complètement tétanisée (genre pastis) de se trouver aussi proche de Boggy…
Au fait, vous avez lu le dernier Dortmunder ? C'est un régal !
Cher Moine, ce n'est pas une grotte mais un antre (au pis)…
Bienvenue, Christophe, et bien vu ! Je suis décidément trop en retard sur mon époque — mais j'avoue que ça ne déplaît pas, bien au contraire.
Carole, merci pour le lien : les propos de Pasolini n'ont pas pris une ride, hélas…
Désolé, j'ai lu ce qui n'était pas écrit pour moi... Alors, que vois-je , un nouveau Dortmunder ?
RépondreSupprimerJe cours, je vole, chez la bibliothécaire!
Mais oui, Julius, et de la plus belle eau, comme il se doit, même s'il ne surpasse pas ces chefs d'œuvre que sont Dégâts des eaux (justement) ou Bonne conduite…
RépondreSupprimerEt, tonnerre ! je m'aperçois à l'instant, en consultant le catalogue de Rivages, qu'ils ont réédité deux Mitch Tobin en traduction révisée…
Et au fait, courez plutôt chez le libraire que chez la bibliothécaire, dont les appas risquent de vous distraire de votre lecture…
RépondreSupprimerOui, c'est vrai, vous avez raison, Dégâts des eaux est un vrai chef-d'oeuvre. La construction est parfaite et les personnages puissants.
RépondreSupprimerPour les Tobin, je possède les originaux, ainsi que le numéro 1 de Parker. Il faut aussi faire attention à ces romans qui ressortent sous d'autres titres. Il n'y a pas grand chose de plus jouissif dans la vie que de s'allonger avec un Westlake.
J'ai moi aussi les quatre romans signés Tucker Coe en Série Noire (héros : Mitch Tobin) mais il est toujours plaisant de les relire en version intégrale.
RépondreSupprimerJe me souviens avoir lu voici quelques années La joyeuse magouille en SN et aussitôt après Personne n'est parfait chez Rivages-Noir (qui venait de paraître) : hé bien, cette "relecture" immédiate ne m'a nullement ennuyé, bien au contraire !
Le problème avec Westlake, c'est que ses intrigues sont si parfaitement ficelées et haletantes (entre autres) qu'on a tendance à dévorer le bouquin (enfin, je parle pour moi, naturellement) : du coup, la relecture s'avère tout aussi savoureuse, sinon plus : toutes les finesses inaperçues à la première lecture s'épanouissent tranquillement en corolles…
Je ne vois qu'un contre-exemple possible à votre dernière phrase : Westlake lui-même préférait sans doute s'allonger avec Abigail…