Or donc, en ce soir de juin 2011, j'étais assis sur la banquette d'une rame de métro, à peu de stations de ma destination, et qui vois-je entrer à l'arrêt suivant, un casque sur les oreilles ? une vieille connaissance perdue de vue depuis des années, qui s'assied sur le strapontin opposé en me tournant le dos, sans m'avoir aperçu.
Je me lève aussitôt, contourne des genoux à angles variables, et lui tapote sur l'épaule pour qu'il retire son casque — ce qu'il fait en redressant la tête vers moi :
« Mathias ?
— Oui ? [l'air très interrogatif]
— Salut, je suis Untel : tu ne te souviens pas de moi ? On s'était rencontrés voici environ huit ans grâce à mon copain Arnaud, quand tu tenais ce restau avec ta sœur, Le Sabot, tu te rappelles ?
— Euh... non, je ne vois vraiment pas... [l'air complètement perdu, à présent — et les stations défilent, je dois descendre à la suivante]
— Mais si, rappelle-toi : vous aviez organisé une exposition de ses toiles. Et à cette époque tu jouais du sax dans ce groupe, Jim Murple Memorial — j'ignore si tu en fais encore partie...
[la rame arrive à ma destination, les portes s'ouvrent]
— Désolé, ce n'était pas moi : je m'appelle bien Mathias, mais je ne suis pas musicien et je n'ai jamais entendu parler de ce groupe. »
Nous sommes restés assez hagards à nous regarder quelques secondes (il était vraiment le sosie de l'autre Mathias, sinon lui-même déniant d'un coup tout), et puis l'alarme a retenti et je suis descendu.
Mais j'ai mis pas mal de temps à redescendre de ce bizarre moment.
On apprend un jour à Pop9 qu'il va prochainement travailler avec un certain Marcel Tartempion. Pop9 se dit qu'il le connaît, ils étaient ensemble en sixième. Sûr que ça date, mais ce sera rigolo. Marcel Tartempion arrive au taf, Pop9 l'accueille à bras ouverts et le complimente, il n'a pas trop changé, ils font un peu la bringue en parlant de plein de choses. On en vient finalement au passé, aux profs de sixième, aux trucs d'anciens combattants. L'occasion de se rendre compte qu'ils n'étaient pas dans le même bahut à l'époque et que Marcel Tartempion avait un homonyme du même âge dans la même ville de taille assez moyenne - ce qu'il avait toujours ignoré.
RépondreSupprimerÇa alors, m'sieu Pop, ça nous fait une coïncidence supplémentaire, car la chose ne doit pas être si fréquente !
RépondreSupprimerUne sorte de coïncidence intégrale, au sens mathématique, en somme…
Hé bien, nous voici prêts pour constituer une association…
Le plus drôle, c'est que les deux se ressemblent physiquement et qu'on s'est marré un bon moment avant de piger que quelque chose clochait.
RépondreSupprimerA vous relire, j'ai en revanche l'impression qu'il n'y a qu'un seul Mathias, devenu amnésique après être resté trop longtemps à côté de la grosse caisse.
C'est ce que j'en suis venu à penser assez vite, mais ensuite je me suis ravisé : s'il était devenu amnésique, il me l'aurait dit, non ?
RépondreSupprimerOu alors, schizophrénie dont je n'avais jamais pris conscience auparavant (on ne se connaissait pas tant que ça).
Mais j'en aurai bientôt le cœur net : dès que je reverrai les Jim Murple.
On note qu'il ne confirme ni n'infirme quoi que ce soit sur sa sœur. Hypothèse : il rejette tout et tous ceux qui lui rappelleraient sa sœur.
RépondreSupprimerArD
Il l'a mangée au resto avec son copain Arnaud
RépondreSupprimerVous êtes bon pour aller à l Java de Belleville ce soir, ou alors le décembre, si vous voulez résoudre ce mystère.
RépondreSupprimerArD
… ou alors le 15 décembre, vouliez-vous dire.
RépondreSupprimerMerci, chère ArD, mais je connais ce lieu et ce n'est pas le meilleur endroit (ni trop le moment) pour discuter…
De toutes façons, s'il s'agissait réellement dans cette rame de métro du Mathias que je connaissais, et qui fait partie de la formation, il aura beau jeu de nier m'y avoir croisé en juin. Et si ce n'était pas lui, itou, évidemment !
Oui, le 15... Mon pavé numérique passe en mode muet parfois.
RépondreSupprimerMais nous, nous aimerions avoir le fin mot de l'histoire. La sœur est un biais, je suis sûre ;-)
ArD
Le problème, c'est que je ne connais pas cette sœur-là : à peine l'ai-je croisée à quelques reprises et je n'ai d'ailleurs aucune image d'elle en mémoire.
RépondreSupprimerMais surtout, elle ne fait pas partie du groupe, donc pas de raison qu'elle assiste aux concerts. Et serait-ce le cas, je ne saurais la reconnaître pour l'entreprendre sur les éventuels troubles de son frère.
Je connais bien en revanche une autre sœur, celle de la chanteuse Nanou, mais je ne vois pas en quoi elle pourrait m'éclairer sur la question…
Plus que de la sœur, il s'agit des rapports de Mathias à sa sœur ; il faut vous renseigner auprès d'un membre du groupe.
RépondreSupprimerRemarquez, pendant 8 jours, il y a une vingtaine d'ans, on m'arrêtait bien dans la rue pour me demander si j'étais Catherine Mouchet. En réfutant, j'ai peut-être produit le même effet que celui que Mathias vous aura fait.
ArD
Peut-être.
RépondreSupprimerMais question Thérèse, je vous imagine plutôt chez Boyer d'Argens — sans vouloir paraître Cavalier.
De ce pas, je m'en vais philosopher dans ce cas.
RépondreSupprimerArD
Ecouté
RépondreSupprimerDréville, mise en scène Vassiliev
Vous devriez retrouver, France Culture, juillet 2008 , Avignon
Merci, Mme Desqueyroux.
RépondreSupprimerMais ce n'est apparemment pas disponible sur la liste ANPR, pour l'instant.
de nada
RépondreSupprimerEcoutez quand l'occasion se présentera
Dréville est une merveille
Entendu — même s'il faut que je raque, hein !
RépondreSupprimerAutre coïncidence, dont je ne m'aperçois qu'à présent en retombant sur ce billet : le fait que le fil des commentaires ait dérivé vers le prénom Thérèse (à cause de la ressemblance d'ArD avec Catherine Mouchet), car c'est précisément celui de la sœur de Nanou dont je causais un peu plus haut…
RépondreSupprimerJ'en profite pour réparer un oubli : on aperçois Mathias sur la photo, au deuxième plan au centre.
C'est le saxophoniste.