Certes je n'ai pas « vécu » 68, je n'ai pas eu la chance d'alors baiser avec l'éternité — comme l'écrit si bien Gérard Lambert dans Après déception des espoirs matinaux —mais je n'ai pas eu par contrecoup la malchance de subir les effets de ce qui s'est ensuivi après 1973 parmi les camarades : désamours, embrouilles, incarcérations, overdoses, suicides, et j'en passe.
J'ai pas eu cette chance, mais en fin de compte j'ai eu pas mal de bol.
Car en 1977 je venais de m'abonner à Spirou (enfin, c'est mes parents qui raquaient, évidemment).
Et le 17 mars de cette année-là, une bombe a éclaté.
Agrafé au cœur de cet innocent hebdomadaire illustré pour bambins pas encore pré-ados (mais on parlait pas comme ça alors, cette expression n'existait même pas), il y avait un joyau concocté par Yvan Delporte et André Franquin (et une ribambelle de collaborateurs) : Le Trombone Illustré, du pur fluide glacial.
C'est là que j'ai découvert la joie folle de la déconnade à tout-va — et Fredric Brown, incidemment.
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