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Note du 31 janvier, plus tard : Olivia Gesbert recevait aujourd'hui à l'heure du déjeuner le sociologue Cédric Moreau de Bellaing, à propos du même thème :
Au milieu des années quatre-vingt, Hara-Kiri faisait eau de toutes parts, et du coup Choron feu de tout bois.
Il usa de tous les moyens possibles pour prolonger jusqu'à la lie l'aventure moribonde de sa jeunesse : enregistrer des 45 tours, mettre en place une ligne téléphonique payante où l'on pouvait laisser des messages, mais surtout, surtout ! utiliser la VHS tout nouvellement apparue pour asperger l'univers de furieux délires avec tous ses complices d'alors, d'où ces deux cassettes rarissimes que je viens de dégotter sur internouille :
Cette émission n'est certes pas ma préférée de France Culture, c'est le moins qu'on puisse dire : la plupart du temps, dès le générique de Matière à penser, je tourne le bouton.
Cette pauvrissime daube a pris la place — fort avantageusement en termes financiers pour la chaîne (un entretien coûte quasi que dalle, au regard d'un reportage) mais hélas bien moins pour les oreilles curieuses des auditeurs — des Passagers de la nuit, miracle de Thomas Baumgartner qui lui-même remplaça réjouissamment, à notre surprise ébaubie, l'inoubliable Alain Veinstein qui nous avait enivré durant des décennies avec ses Nuits magnétiques puis Surpris par la nuit.
Mais ce soir, l'ennuyé René Frydman nous a régalés comme rarement en invitant Gilbert Guiraud, auteur de André Breton, médecin malgré lui — un examen médical du fondateur d'une des aventures les plus exaltantes du siècle passé.
Leur première rencontre sur ces mêmes ondes, dans l'émission À plus d'un titre voici plus de dix ans, s'était fort mal passée, les questions de Tewfik étaient tellement insipides que cette grande gueule timide de Brigitte s'était mise à le traiter de tous les noms, mais le novice d'alors a beaucoup appris depuis, désormais il excelle et ils sont comme cul et chemise !
Tout n'est plus que bars (barils ?), et l'on remarquera d'ailleurs que sur ce comptoir trône au premier plan un cendrier vantant la marque Martini, qui n'est pas sans rappeler l'italianité du Duce.
« Dans la progression des lumières croissantes,
nous paraîtrons nous-mêmes des barbares à nos
arrières-neveux »,
s'échevelait déjà à tricoter Chateaubriand sans parvenir à poursuivre le fil de son alexandrin initial, même si
« (z')arrières-neveux » eut pu figurer un bel hémistiche (mais de quels barbares anneaux s'agirait-il donc alors ?! en plus ça rime même pas, c'est à croire que même au dix-neuvième on se contrefoutait vraiment du monde, foutredieu de bordel de merde !)
Bon, disons que Chateaubriand avait foi en les Lumières du siècle précédent, disons que ce magnifique illuminé aurait tout comme Hegel célébré Napoléon Ier comme l'incarnation de l'Esprit absolu, disons qu'il aurait ensuite suivi les travées fordiennes plutôt que les traces de Marx, qui pourtant publia avec son pote Engels le Manifeste du Parti Communiste un gros trimestre avant que notre François-René ne casse sa pipe en juillet 1848, disons que ce gros naïf de FRdC ait même pu concevoir dans son cerveau démesuré que la progression tout aussi démesurée des Lumières (technique et science, guère de conscience) allait rapidement aboutir à l'anthropocène (sans parler du fait qu'en vrai, la superstition n'a guère décru depuis le XVIIIème siècle), hé ben jamais il n'aurait pu imaginer que son nom n'évoquerait bientôt plus qu'un morceau de bidoche !
Il eut donc été mieux inspiré d'écrire pour la postérité, anti-végétarien jusqu'à abominer toute céréale, même les plus joyeuses :
« Dans la progression des lumières croissantes,
nous paraîtrons nous-mêmes des barbaques à l'os.
(Ah, riz heureux ne veux !) »
Mais si à Dieu plût que j'administrasse ce site inepte (et que j'eusse eu le loisir de corriger les Mémoires d'outre-tombe avant leur publication), bien mieux serait venu ceci, en rimes bellement croisées, tel un jeu de jambes en l'air (vous noterez l'enjambement, n'est-ce pas) et anticipant la vilenie d'un Fatty Arbuckle ou d'un Harvey Weinstein, prompts à happer leur proies :
Dans la progression des lumières croissantes,
Nous paraîtrons nous-mêmes des barbares à nos[tridécasyllabe qui n'en demeure pas moins un un alexandrin]
Fragiles arrière-nièces angoissantes.[idem]
Donc baissons l'éclairage : basta, la parano ![idem]
Alain Cuny eût-il encore été parmi nous (MAIS C'EST QUOI, CES SUBJONCTIFS D'OUTRE-TOMBE ET CES CONCORDANCES DE TEMPS DE MES NOUILLES À LA MORDS-MOI LE NŒUD ?), hou-hou…, sans doute eût-il (TA GUEULE, PÉDANT !) des dés, Dédé… euh, déclaclamé un truc d'urgent, du Jean, du genre :
Certainement mieux que ça d'ailleurs, comme peut-être dans le prologue du Lolita de Kubrick, lorsque Quilty s'affaire à improviser n'importe quoi au piano dans sa tentative désespérée d'échapper aux balles maladroitement mortelles de Humbert Humbert (« Écoutez, je m'y connais en matière de mélodrames : j'ai écrit 52 pièces à succès, et en plus, mon papa, il est policier ! »)
*****
Mais, hem ! pardon, je m'égare décidément — certes moins qu'Euclide ou Stilpon cependant, on fait c' qu'on peut avec c' qu'on a.
L'image reproduite tout en haut ci-dessus est issue de la première demi-heure du film de John Huston de 1953, Beat the Devil(Plus fort que le diable — jolie traduction, soit dit en passant).
Perso, vous, je sais pas, mais moi je trouve ça tout de même ahurissant que le gars coincé à droite dans le cadre, profil même pas de trois quarts arrière, plutôt un quart, on reconnaît illico Bogey !
Sinon, bien sûr que c'était tous des barbares, John Huston, Truman Capote, Jennifer Jones, Humphrey Bogart, Gina Lollobrigida, Peter Lorre & C° !
N'est-ce pas, Donald Trump ?
Jacques Dutronc : La ballade du bon et des méchants
Jean-Roger Caussimon et Renée Jan : Barbarie, Barbara
Qui pourrait aujourd'hui trouver à redire à ce laïus d'il y a plus de vingt ans ?
Matrix ne fut décidément pas que le bloquebeusteure le plus jeune-marxiste de toute l'histoire du cinoche !
(Désolé, je ne parviens pas à conserver les sous-titres sur l'enregistrement ci-dessus, donc voici la version doublée — fort mal, évidemment — des deux séquences, pour les ceusses qui captent mal l'angliche.)
Je ne saurais trop vous inciter à lancer les isolectures de concert, à une microseconde d'écart : on dirait que Vincent Grass a été embauché par France Culture (disons, chez Olivia Gesbert ou chez Marie Richeux) pour se faire l'interprète de son cadet Hugo Weaving !
D'aucuns surnommèrent ensuite outre-Manche ce cancre-là : « Oscar, abbé » mais ce cafard de John n'avait rien d'un enfant de chœur, même si les copains qui le croisaient dans la rue ne manquaient jamais une occasion de le railler et de brailler : « John, les nonnes ! »
À preuve, il composa plus tard un morceau fort peu catholique :
John Lennon : Working Class Hero
Aucun rapport, mais d'autres commémoreront aujourd'hui les disparitions respectives de Louis XVI et de Vladimir Ilitch Oulianov, de bords politiques certes fort opposés mais tout de même, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.
Ouais, on en reparlera à l'âge-pivot, n'est-ce pas ?
C'était donc mardi dernier, le 14 janvier, à la gallimardienne Librairie de Paris place de Clichy, pot de sortie de la réédition considérablement augmentée de l'obus mahousse de Grégoire Bouillier (le Livre 1 en trois tomes format poche, pour l'instant), mais infoutu que je fus d'abord de trouver l'endroit et d'appuyer sur les bons boutons j'ai raté le début.
Pierre Baux et Laurent Poitrenaux ont délectamment excellé, tout le monde se régalait, on en oubliait presque le buffet si prometteur (mais on s'est amplement rattrapé ensuite.)
Cerise sur le gâteau, une sonnerie de téléphone portable a retenti dans l'assistance environ treize minutes après le début de l'enregistrement, au moment précis où Laurent Poitrenaux lisait le passage où Grégoire enfourne un portable vibreur dans l'entrecuisse de F.
D'où les esclaffements du public.
C'était pas du tout prévu, ça a déstabilisé Laurent un instant, mais franchement, on aurait voulu minuter pile-poil, on n'aurait pas fait mieux (sauf que, las ! cette sonnerie-là n'était pas la musique du tube d'Alain Souchon)
Alain Souchon : Foule sentimentale
Sinon, l'émission sur Wagner, il semble que c'était celle-ci :
Émission qu'Amaury Chardeau ouvrit par ce morceau fondant — monumental tube de l'époque, malgré que seulement quatre stations pouvaient le diffuser, vu le monopole d'État de l'époque sur la Radio-Télédiffusion Française (oui Madame, ça s'appelait encore comme ça !) :
Téléphone : Flipper
Revenons donc quarante ans en arrière, en ces temps préhistoriques où n'existaient ni Internouille ni les portables, quand les ordinateurs étaient encore en bois.
Durant les années soixante-dix, les téléphones domestiques comportaient un cadran alphanumérique et ressemblaient à ceci :
Hormis le « 1 », chaque numéro du cadran correspondait à trois lettres de l'alphabet (sauf le « 6 » et le « 0 », deux lettres seulement pour eux, dans un certain désordre alphabétique il est vrai – même si tout bambin se réjouissait de lire au sud du cadran, sous l'espèce d'anus que figurait le dernier chiffre, « au cul » !)
Pourquoi cette carambistouille de chiffres et de lettres, sans compter le « CRRRRR » à chaque retour du cadran ?
Ma foi, c'était fort simple.
La téléphonie (inventée par Graham Bell, rappelons-le à tout hasard sans pour autant verser dans les allusions clitoridiennes que jacasse cette pauvre oie d'Anita Ward dans Ring my Bell), la téléphonie, donc, essaima dès le début du vingtième siècle en France, chez les moins chiches – les plus riches – de ses enfants.
Et, qui l'eût cru ? à ce moment précis (1912, grosso modo), des génies du capitalisme de par chez nous sortirent de leur cuisse jupitérienne une entière corporation fort peu mâle, dont on désigna tout au long du siècle les prolétaires sous le romantique nom de « demoiselles du téléphone ».
Bon, je vais pas déblatérer sur les appels départementaux, sur le 16 ou l'intercontinental, les standardistes ou l'automatisation inéluctable, ni sur les femmes qui se bousillaient toute la journée les doigts à planter des fiches dans des machins, on a vu ça dans plein de films (notamment Mise à sac, d'Alain Cavalier, adaptation de Stark/Westlake que je ne saurais trop chaudement recommander).
Tentons d'expliquer la chose par un exemple simple, disons parisien (pour les communications en province fallait passer par le 16, ce serait plus compliqué).
Chaque secteur téléphonique de Paris était alors désigné par les trois premières lettres du nom choisi pour ce quartier par les bureaucrates des Postes, Télégraphes et Télécommunications (PTT, ensuite P&T, après quoi les appellations de l'entreprise archirevendue sont parties grave en couilles, genre agent orange, mais c'est une autre histoire, pour sûr), tel BAL pour Balzac, TRO pour Trocadéro, LAM pour Lamballe, etc.
(Les malades comme moi que la chose intrigue peuvent se renseigner plus avant ici.)
Vous croisez quelqu'un(e) dans un bar un soir, la séduction s'amorce, la soirée s'allonge de plus en plus tendrement, hé, hé… mais finalement, non, vous rentrez seul(e) chez vous, tant pis !
Pourtant, voici que le lendemain, youpi ! vous retrouvez dans votre poche de la veille une carte de visite et surtout, surtout, un numéro de téléphone, ce numéro : « TRO 80 30 ».
Bingo !
Votre tentative foirée de conquête de la veille habite donc dans le quartier du Trocadéro, en fait c'est juste à côté, en plus vous avez son numéro (puisque « TRO » c'est « 870 » au cadran), , allez, au trot ! il suffit d'introduire son doigt dans les trous du cadran et de le tournicoter jusqu'à ce qu'il ronronne…
Le temps a passé.
Les sept signes du numéro de téléphone (trois lettres suivies de quatre chiffres) n'autorisaient alors au plus qu'un million d'abonnés, mais la démographie francilienne crût fissa, les P&T numérisèrent définitivement les lettres initiales et ajoutèrent dans la foulée devant le chiffre « 4 » (je sais, c'est difficile à suivre, mais disons que cela donnerait dans notre exemple : « 48 70 80 30 », sauf qu'hélas pour nos héros, leur aventure agonisait déjà).
Déchirée entre diverses cohabitations politiques, l'administration finiséculaire (pas celle de Marcel Schwob ni de Léon Bloy, manque de bol !) jugea qu'il valait sans doute mieux décupler encore les éventualités d'abonnements franciliens jusqu'au milliard, et allons-y de rajouter devant tout ça un 01, d'où par exemple 01 48 70 80 30 si l'on suit bien – contrairement à nos ex-amants rencornés, esseulés et vieillis, qui – las ! – ont depuis trop longtemps perdu le fil (du téléphone, il va sans dire, et qui les en blâmerait tant le réseau est menacé ?)
Tout ça pour rappeler que quand on était pété de thune au début des années quatre-vingt (merci, Bokassa !), on pouvait se payer une ligne téléphonique personnalisée, genre un numéro aussi subtil que VGE 81 88, pour un aristoloche de Chamalières qui souhaitait faire rebelote de 1981 à 1988 (à l'époque, la présidentielle était septennale).
Ce n'est que maintenant que j'ouïs que Damien Saez est le fils vocal putatif de Bertrand Cantat*.
Mouaif.
Voire.
Noir Désir : Des armes
(notons tout de même que le successeur de Lucien Jeunesse, Nicolas Stoufflet, est né à Chamalières, fief de VGE – cette vieille tête de nœud !)
* (Addendum du vendredi 30 septembre 2022) : Notons à ce propos que trop de science peut s'avérer mortifère : ainsi la pauvre Marie Trintignant succomba-t-elle à la physique des Cantat. Hem.
Quand on est autant accro que moi à France Cul, on écoute jusqu'à la lie la boucle musicale que la station diffuse depuis un mois et demi, vu que son budget en prend grave plein la tronche.
Encore une trouvaille issue de cette boucle, qui n'est pas toujours d'or :
Fauve : De ceux
Si nombre de producteurs et de techniciens de France Culture sont en grève depuis des semaines et des semaines, ce n'est pas par caprice aristocratique pour maintenir des prérogatives, un statut, un niveau de salaires, un cheptel minimal ou que sais-je encore.
Non.
Foutrebleu, bien sûr que non !
C'est essentiellement pour s'opposer à la faillite culturelle de la chaîne, à la logique managériale qu'elle a commencé à développer voici vingt ans au détriment du coûteux terreau culturel dont elle nous gratifiait – bienheureux que nous étions ! – depuis 1963.
On n'a pas à payer les invités, qui se prêtent volontiers à un entretien en studio pour leur propre publicité : ça coûte que dalle par rapport à un reportage.
D'où par exemple le remplacement en septembre 2019 de La fabrique de l'histoire d'Emanuel Laurentin par Le cours de l'histoire de Xavier Mauduit.
C'est franchement dégueulasse, que cette chaîne porteuse de tant de richesses et de talents (de virtuosité, de génies genre Yann Paranthoën !) ait aujourd'hui quasi éradiqué sa raison d'être – la création radiophonique – pour lui substituer des émissions sur l'actualité culturelle ou pire encore, sur l'actualité tout court, qui auraient bien plus leur place sur France Inter ou BFM.
Culture monde, Christine Ockrent, Du grain à moudre, L'esprit public, Grand reportage, Le temps du débat, etc., toutes ces émissions qui soit-disant expliquent aux auditeurs ce qui se passe dans le monde, qu'est-ce que j'en ai à carrer, bordel de gigolo ???
Pour les efforts poussifs d'analyse de la conjoncture, merci, y'a le choix : France Intox et quantité d'autres fréquences FM pareillement débilitantes.
Certes, des personnes aussi talentueuses que Marie Richeux, Sonia Kronlund ou Olivia Gesbert nous fulgurent encore de pétillements d'intelligence, mais force est de constater que la chandelle faseye.
Exit, L'Atelier de Création Radiophonique (deux heures tous les dimanches soirs, à l'initiative d'Alain Trutat en 1972), exit, les merveilles d'une heure trente chaque soir en semaine concoctées par Alain Veinstein depuis 1978 (Les Nuits Magnétiques, devenues Surpris par la nuit quand le numérique a détrôné les Nagra), exit, Les passagers de la nuit qui en ont fabuleusement pris le relais en 2009, exit, Le bon plaisir de… (une après-midi d'intimité avec un artiste et son cercle d'amis, trois heures tranquilles le samedi ensuite réduites à deux), exit, Les histoires du Pince-Oreilles, exit, Les Décraqués, exit, Les Papous dans la tête, exit, Terre à terre, exit, exit, etc.
Cela dit, bien entendu, la station nous martèle aujourd'hui à tire-larigo qu'elle foisonne de création radiophonique, en y emmêlant toute forme de documentaire : Les pieds sur terre, L'expérience, Une vie une œuvre, LSD (diffusée à deux reprises dans la journée, tellement ils grattent sur le budget sans imaginer que quelques auditeurs fidèles écoutent la station non-stop et qu'on aimerait entendre autre chose à 23 h que ce qu'on a déjà entendu six heures plus tôt !).
Ah ouais, ça foisonne ?
Dix fois moins que voici vingt ans, mais ça plastronne à mesure inverse.
Moins il y a de matière (à réflexion), plus on nous en fait la réclame.
Comme la drastique réduction du langage que les thuriféraires de l'AngSoc présentaient comme munificence dans la fiction d'Orwell.
« En voici bien moins, mais puisque nous vous martelons que c'est bien plus, vous nous croirez sans peine (d'ailleurs, vous n'avez pas le choix !) »
Comme si l'obsolescence programmée de notre pauvre planète justifiait qu'on balançât le bébé avec l'eau du bain.
Peu importe : nous sommes de ceux qu'on ne remarque pas.
France Culture rediffusait dans la nuit d'hier un reportage du 26 mars 2002 sur un sujet aussi peu radiophonique que la peinture : les mots croisés.
Votre serviteur s'est amusé naguère à jouer lui aussi les verbicrucistes sur un blogue ami, notamment en s'ingéniant à améliorer avec sa complice Nana Marton les définitions quelque peu déficientes de Georges Perec :
Si je ne m'abuse, on entrevoit une amusante allusion à ce célébrissime tableau de Manet dans le récent film de Greta Gerwig, Les filles du docteur March, qui tournicote la cervelle à force d'aller-retours entre les temps de narration au point que la réalisatrice semble s'être elle-même emmêlé les pinceaux (impressionnistes, il va de soie).
Cette scène, par exemple : comment Meg peut-elle descendre au jardin affirmer à son mari, John, qu'en fin de compte elle se contrefiche du coûteux tissu dont elle envisageait de tirer une robe (cf. le tout début du film), tandis que sa sœur Beth se meurt de la scarlatine à une époque où Meg n'a même pas encore rencontré John (qui conservera amoureusement le gant qu'elle oublia lors de sa première visite chez Laurie) ???
Histoire de rester raccord avec le billet précédent, rappelons que l'immense James Mason a joué non seulement dans le Lolita de Kubrick en 1962 mais également, sept ans plus tard et cette fois en compagnie de la débutante Helen Mirren, dans le film du non moins immense Michael Powell, Age of Consent, hélas méconnu au point qu'il ne semble même pas avoir été distribué en salles par chez nous.
"Age of Consent" (1969) - Trailer
Et à propos de films oubliés, Gregory La Cava (qui s'en souvient ?) avait tourné en 1932 un film portant déjà ce titre, sous l'égide de David O. Selznick, avec Dorothy Wilson, Arline Judge et Richard Cromwell :
The Age of Consent (1932) - Trailer
À l'occasion de la publication de son livre « Le Consentement », Vanessa Springora s'exprimait vendredi matin sur les ondes de France Culture au sujet de sa relation sous emprise avec Gabriel Matzneff :