Cette complainte, écrite au printemps 1991, restitue fidèlement un fait-divers survenu peu de temps auparavant. Après son incarcération, le prisonnier a rapidement commencé à gravir les échelons de la hiérarchie régissant la population carcérale.
À la Défense
par Alfred, sur l’air de À la Villette, d’Aristide Bruant
par Alfred, sur l’air de À la Villette, d’Aristide Bruant
C’était c’qu’on appelle un battant
Le meilleur des représentants
Il travaillait avec vaillance
À la Défense
Son chef était un manager
Et tout le mond’ bossait en chœur
Avec les primes c’était Byzance
À la Défense
La nuit il comptait dans son lit
Pendant qu’sa femm’ crevait d’ennui
Faut dir’ qu’ l’amour on s’en balance
À la Défense
Mais un sal’ jour tout dérapa
Le bonhomm’ fit plus ses quotas
On sentait v’nir la déchéance
À la Défense
Alors son chef le convoqua
Et gentiment le licencia
On n’aime pas les défaillances
À la Défense
C’est en décembre qu’il finit
Par fair’ un tour à l’armur’rie
On allait voir qui mèn’ la danse
À la Défense
Son chef fut un p’tit peu surpris
Quand sur sa gorge un beau fusil
Lui fit entendre le silence
À la Défense
Bientôt la rousse déboula
Pendant des heures il négocia
Avant d’ descendre sans méfiance
À la Défense
La suit’ toujours s’en souviendra
Quand les lardus tirèr’nt dans l’tas
Son chef se fit trouer la panse
A la Défense
Au tribunal on l’condamna
Dans un’ cellul’ il s’retrouva
Ell’ ressemblait quand on y pense
A la Défense.
Bien balancé.
RépondreSupprimerOui, ça balance pas mal à Paris : la France disait cela jadis, moins galeuse qu'aujourd'hui pourtant.
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