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vendredi 27 février 2009

F. I. N.

Le Professeur Jones potassait la théorie du temps depuis plusieurs années déjà.
— J'ai trouvé l'équation-clé, dit-il un jour à sa fille. Le temps est un champ. Cette machine que j'ai construite peut agir sur ce champ, et même en inverser le sens.
Et, tout en appuyant sur un bouton, il dit : « Ceci devrait faire repartir le temps à rebours à temps le repartir faire devrait ceci, dit-il bouton un sur appuyant en tout, et.
— Sens le inverser en même et, champ ce sur agir peut construite j'ai que machine cette. Champ un est temps le. Fille sa à jour un dit-il, l'équation-clé trouvé j'ai.
Déjà années plusieurs depuis temps du théorie la potassait Jones Professeur le.

N. I. F.

Fredric Brown, in Fantômes et farfafouilles [Nightmares and Geezenstacks], 1963, in fine.

On remarquera juste que dans le cas précis de ce texte, le guillemet ouvrant ne pourra jamais trouver l'apaisement de son ordinairement indéfectible comparse. L'exactitude typographique est d'ailleurs impossible à mettre en miroir, mais cette œuvrette ouvre d'infinies questions quant à son hors-champ, tant en aval qu'en inéluctable amont.
Bref, sur la totalité de l'histoire du monde.
Il est peu probable que Brown ait jamais connu le sens du mot palindrome (et cela eût-il été le cas, il serait plutôt allé s'enfiler quelques verres de bourbon) mais il l'a, sans doute à son insu, hissé au rang de récit quasi-philosophique. Enfin, à son insu, c'est pour le palindrome. Parce que question philosophie, Fred Brown en connaissait un bout; au point d'écrire une nouvelle de SF sur l'ontologie (certains êtres humains sont réels, d'autres non : seulement là pour parer le spectacle dont les étants jouissent…)

25 commentaires:

  1. Hello George, feu JSA ressuscite pour saluer votre entreprise mémorielle concernant notre cher Derf Nworb. Continuez, vous serez récompensé... Sur quoi je retourne, as usual, dans mes limbes bellevilloises.
    Amitiés.

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  2. On pleure les lèvres absentes
    De toutes ces belles passantes
    Que l'on n'a pas su retenir

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  3. Ne reste plus qu'à écrire À une passante rousse, et la boucle sera bouclée.

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  4. Pour moi, poète chétif,
    Ton jeune corps maladif
    Plein de taches de rousseur
    A sa douceur

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  5. Baudelaire, Antoine Pol, Gaston Couté : filiation perceptible. Doit y en avoir d'autres.

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  6. Mais La Tordue n'a-t-elle pas, d'ailleurs, chanté "À une mendiante rousse"?…

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  7. Pour la "Mendiante rousse", en tout cas, Baudelaire a un "plagiaire par anticipation": Tristan l'Hermite et son sonnet "La belle gueuse", 1648:

    Ô que d'appas en ce visage
    Plein de jeunesse et de beauté,
    Qui semble trahir son langage
    Et démentir sa pauvreté!

    Ce rare honneur des orphelines,
    Couvert de ces mauvais habits,
    Nous découvre des perles fines
    Dans une boîte de rubis.

    Ses yeux sont des saphirs qui brillent,
    Et ses cheveux qui s'éparpillent
    Font montre d'une riche trésor.

    À quoi bon sa triste requête,
    Si pour faire pleuvoir de l'or,
    Elle n'a qu'à baisser la tête!

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  8. Magnifique. On en apprend tous les jours.
    Pour La Tordue, oui, bien sûr, on en avait causé ailleurs cet hiver, "passantes et mendiantes"… D'où mon commentaire de 18:19.
    Tonnerre, il faut que je me replonge dans les poètes du XVIIe !

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  9. J'ai découvert la Tordue pour mon plus grand plaisir il y a peu, et la voir associer au merveilleux Derf. Avez-vous lu son splendide The Office (Encrage), belle autobiographie, modeste et mélancolique, d'un aspirant écrivain, employé de bureau à Cincinnati ?

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  10. ... la voir associée au merveilleux Derf me ravit. Je suis à la masse, trop de boulot, trop de réécriture, trop de moisson.
    Amitiés again

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  11. Hélas non : l'un des rares que je n'ai pas lus (avec quelques Ed et Am Hunter), mais surtout que je n'ai pas, tout court, pas plus que la bio de Bourgoin : les livres d'Encrage sont trop chers, et on les voit jamais passer en occasion. Mais l'impatience n'est pas mon fort.
    Courage à vous.

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  12. Ma fin est mon commencement
    Et mon commencement ma fin

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  13. Impossible de remettre la main sur The Office, paumé au fond d'un carton sans doute, enfin j'espère, ou bien paumé tout court, et merde. La bio, je l'ai, cadeau de mon pote Toma que je vis découvrir Derf Nworb il y a 18 ans (arf), c'est-à-dire deux ou trois ans après moi (arf derechef).
    Bon, bref, tout ça pour dire que The Office est un Nworb à part, un peu comme la FDNP dans un genre totalement différent. J'en parlais l'autre jour avec mon camarade JPG (pas le créateur, le traducteur, je ne suis pas pote avec le créateur), on disait qu'il y a dans ce bouquin, comme dans les interviews de types comme Bloch ou Matheson, une modestie d'artisan hautement sympathique, qui nous change des écrivains qui se la pètent grave (pardonnez les ruptures de style, c'est la rewriteuse qui écrit, là), et qui transparaît dans leurs livres.
    J'aurais bien aimé le connaître, l'ami Derf.

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  14. Décidément, les anonymes qui viennent traîner leurs guêtres dans ces contrées témoignent d'une rare et délicate finesse, bien plus que jadis et ailleurs…
    Passante, moi aussi j'aurais bien aimé, mais je ne regrette rien, tant j'ai passé une bonne partie de mes soirées à siroter de tranquilles whiskies en sa compagnie, sous ces constellations d'astres qui l'incitaient à la blague ou à l'indolente rêverie…
    Les ruptures de style sont hautement sympathiques.
    Bloch, Matheson, et… Westlake, s'il vous plaît.
    Les livres sont certes mieux faits pour se dissoudre dans l'imaginaire ou la pensée des lecteurs, où ils prennent corps, que se perdre au fond de ces cartons qu'on n'a jamais à portée de main — destin qui leur est pourtant le plus courant, mais n'interdit pas le précédent, par bonheur.

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  15. "bien plus que jadis et ailleurs"? Vous vous méprenez, George: je n'ai guère "traîné mes guêtres" ailleurs qu'ici; c'est même pour glisser quelques remarques sur ce blogue que je suis sorti du néant électronique (car j'aime l'urbanité et l'atticisme).
    Il est vrai que d'autres ont pu, dans le passé, usurper mon identité d'Anonyme, si tant est d'ailleurs que le mot "identité" ait ici un sens: Anonyme, autant dire "mon nom est légion".

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  16. ... et Westlake, of course, George. Avez-vous remarqué que tous ces braves gens sont morts ? Je vais à Quais du polar, sinon, avec un auteur également sympathique (celui dont je vous ai, je crois, vanté le petit livre disjoncté sur le tango). Et vous ça va ?

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  17. "Bonjour, et bienvenue sur Comment gagner.org ! Sur ce site, je vos dévoile…"
    Tonnerre et mille abords ! ne faut-il pas s'apercevoir que tous ces gens sont morts, pour comprendre que soi-même letton ! Mais cela dit juste en passant, comptabilité marathonienne oblige…
    "Mon nom est légion" : titre d'une BD lisible, politiquement correcte (philosémito-goebbelsiennne, pour faire court, série débutée voici pas tant d'années). Cher âne-honni-meuh, vous êtes tous et un seul, totalement unique. Les légions, elles, osent.

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  18. Je ne lis plus guère de bédés depuis la mort d'Yves Chaland, et j'ignore tout de celle dont vous parlez. "Mon nom est légion" était une référence, plus classique, à l'épisode du possédé de Gérasa dans l'évangile de Marc. Sommé de dire son nom, le démon qui a investi le corps du possédé répond par sa bouche: "Mon nom est légion, car nous sommes plusieurs". Il en va de même de la signature Anonyme: elle est potentiellement vouée à être le support (plus exactement le suppôt) d'une pluralité d'"esprits impurs", comme on dit dans les Évangiles.

    Je dis "potentiellement", parce que nous sommes pour l'instant un assez petit nombre à fréquenter ce blogue, et que je semble bien être le seul à investir cette non-identité anonyme; mais qu'en sera-t-il dans quelques mois, quand vous fêterez votre millionième visiteur (et que vous toucherez des fortunes du PMU, d'Intermarché, de la Fnac, de Priceminister, de Comment.gagner.org, et autres annonceurs)?

    P.S. Épargnez-moi/nous toute variation bobbylapointesque sur suppôt, please, George.

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  19. D'accord : c'est une autre hsitoire. Cher Anonyme, j'ai énormément de choses à vous répondre, tant pour ce message-ci qu'à propos du TP, mais ne puis hélas pour l'instant y consacrer le temps qu'il faudrait, pas plus que je n'ai celui de lire en détail les commentaires. A bientôt, j'espère.

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  20. George
    Vous n'êtes pas très catholique

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  21. Au sens courant, je le prends comme un compliment.
    Au sens ancien, dérivé de l'étymologie grecque, je me garde bien de prétendre à l'universel, quoi que ma charade pût laisser penser. Désolé de répondre de manière si singulière (car telle est la critique que je sens poindre dans votre remarque), mais le temps qui s'écoule minute par minute ne cesse de m'entraîner dans l'avalanche de sa chute.

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  22. Cher Anonyme, concernant vos propos antérieurs, je vous remercie pour la citation de Guillaume de Machaut et la référence à Marc, que j'ignorais (ou avais oublié : comment savoir, lorsque la mémoire est labile au point de ne même plus savoir si l'on a jadis lu tel ouvrage dont tel passage n'éveille présentement rien ?). Non, décidément, "que j'ignorais", car l'expression citée m'aurait évoqué quelque chose, lorsque je la vis sur la couverture de cette BD : pas le genre à s'évanouir de la mémoire, qu'elle marquerait plutôt au fer rouge de sa force. L'un et le Multiple. Un se divise en deux… La singularité noyée dans la similitude patronymique ou nominale… Vous résumez très bien tout cela, qui me rappelle le temps où dans les villages on distinguait sans problème tous ceux qui portaient le même nom. Profondeur et vertige, dans votre phrase : « d'autres ont pu, dans le passé, usurper mon identité d'Anonyme, si tant est d'ailleurs que le mot "identité" ait ici un sens ».
    A propos de BD, Chaland était certes unique en son genre, mais pas le seul géant de son domaine. Cervantès, Shakespeare, Flaubert, Proust, Joyce et tant d'autres génies sont morts, cela n'empêche pas de continuer à lire, me semble-t-il. Je vous recommande Lewis Trondheim, par exemple : celui des Carottes de Patagonie ou d'Imbroglio

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  23. Votre charade était faussée car vous renvoyiez à une explosion d'étoile, George.
    Comment quelqu'un de sensé aurait pu penser qu'une étoile était l'univers ? ça, c'était pour ma mauvaise humeur ; enfin, pas seulement.
    Mais je crois que même Spinoza, pourtant c'était pas un génie des maths, en voyant une étoile ou une explosion d'étoile, une seule, il aurait pas pensé à l'univers ; c'était même à son époque, trop limité une seule étoile pour illustrer l'univers...
    Une autre charade, George ? Mais non faussée...

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  24. Je vous donne entièrement raison, sauf que ce n'était pas la charade elle-même, qui était faussée, mais la piste sur laquelle on s'engageait en s'attachant au titre de l'image, ce à quoi je n'ai pas incité/insociété/innation.
    Désolé, je n'ai inventé que celle-là.
    Mais je vous en extrairai une à tiroirs de Luc Étienne, quand j'aurai remis la main dessus.

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