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jeudi 31 janvier 2013

Les dix commandements

Mars 1995. Le duo Les poissons solubles, constitué de Sandrine et Henri, rescapés des Free Martin, commet un deuxième album, un an après Les sept péchés capitaux, toujours sur des textes de Guetch — de moins en moins sociétalement corrects, notamment dans le deuxième morceau…
Le sixième morceau, Mordu de rock et de F1, accueille en outre le chanteur d'un groupe encore antérieur, Berlin 38 : Michel Ancilotti.

Comme le précédent, cet album n'a alors circulé que sous forme de cassettes, à quelques exemplaires.

J'avais déjà proposé voici quelques semaines le cinquième morceau, L'âne pour avoir du son, suivi d'une laborieuse retranscription des paroles, mais on pourra lire ci-dessous la totalité des textes originaux.
Et il est judicieux de le faire au fil de l'écoute, vu la médiocre qualité sonore de la plupart des morceaux et surtout la malice avec laquelle Henri s'ingénie à essayer de masquer vocalement les obscénités les plus outrancières de l'ami Guetch — dans L'oiseleur ou dans Jeune homme à sa toilette, par exemple…

Parmi les nombreuses allusions et praillevètes djoques qui parsèment cet ensemble, je relève une adresse à Paris, dans Le génie : 57 rue de l'Aqueduc, où censément Mo habite. C'est tout simplement celle de l'immeuble où Henri et moi partagions alors un appartement…
Et très curieusement, bien des années plus tard, je me retrouve à converser chez des amis avec une jeune inconnue qui m'apprend après quelques instants qu'elle vient de déménager du quartier de Stalingrad. Il m'a suffi de quelques questions pour réaliser qu'elle habitait non seulement à cette adresse précise, mais l'appartement même où j'avais vécu et qui a servi d'écrin à l'éclosion du présent album.



1) LE GÉNIE
(Quatrième commandement : « Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement »)


2) LE VAUDOU
(Premier commandement : « Un seul Dieu tu aimeras et adoreras parfaitement »)



3) DIX ANS D'EXPÉRIENCE
(Septième commandement : « Le bien d'autrui tu ne prendras, ni retiendras injustement »)


4) L'OISELEUR
(Sixième commandement : « La pureté observeras, en tes actes soigneusement »)


5) L'ÂNE POUR AVOIR DU SON
(Huitième commandement : « La médisance banniras et le mensonge également »)


6) MORDU DE ROCK ET DE F1
(Deuxième commandement : « Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment »)


7) LE P'TIT CHIEN DU CUISTOT
(Cinquième commandement : « Meurtre et scandale éviteras, haine et colère également »)



8) PLAIGNEZ LE PAUVRE JEAN-LUC
(Dixième commandement : « Bien d'autrui ne convoiteras pour l'avoir malhonnêtement »)

9) DURA LEX SED LEX
(Troisième commandement : « Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement »)



10) JEUNE HOMME À SA TOILETTE
(Neuvième commandement : « En pensées, désirs veilleras à rester pur entièrement »)


samedi 19 janvier 2013

Lis, mais ris (ksss !)


Ce furieux doux génie de Guetch s'est récemment mis à fourbir des limericks (à foison, comme il se doit, selon sa façon très hugolienne), forme poétique d'origine anglo-saxonne qui se prête peu à notre langue — certains s'y sont déjà essayé, cependant.

Il vient d'en concocter un en l'honneur (?) de votre serviteur, le sieur Weaver :

C’est un grand lecteur de Willem,
Le gars nommé Georg-Wilhelm-
Ferdydurk’ Weaver ;
Ouriginal, très peu souiveur ;
Lexomaniaqu’ : les mots il aime !

Ç’culot d’prendr’ les prénoms d’Hegel
(Philosoph’ qu’pourtant t’il dégueul’) !
Et l’nom d’Spinoza
(Pour peu qu’l’on supposa
Qu’c’est ç’qu’veut dir’ « Weaver ») : ç’a d’la gueul’ !

Son pot’ ç’tait G-Deubeuliou Fbush.
« Z’ont les mêm’s z’initial’s ! ça m’bouch’
Un coin ! Coin-coin-coin ! »
S’écri’ l’Canard du coin
Enchaîné, d’au métro, un’ bouch’,

Pour protester contre les pets
(« Prépar’ la guerr’ s’tu veux la paix » !
(S’t’veux la paix, bel homm’,
Sors ton parabellum !))
Qui rend’nt l’air d’plus en plus épais.

Le Canard lui, s’appell’ Charlie
(Comm’ l’Hebdo qu’on suppos’ qu’Charb lit !
— Mais pas les laquais.)
Ce Canard est laqué
Par l’mair’ d’Canton. « Qui ça ? » — Ach ! Li !

Ç’ui qu’arrive à épier Yachine
Aux vestiair’s, grâce à un’ machine
(ç’t’un vrai feuilleton !),
Qu’est fait’ d’un œilleton
Pour fliquer l’gardien. C’est lâche, in-

Iqu’ d’espionner ainsi son goal,
Pour l’voir aux chiott’s, quand l’a la gaule,
Lev, et qu’y s'tripote
En pensant à son pote
Qui s’prend pour l’Général de Gaulle,

Sauveur d’l’équip’ de Limerick,
Et rentr’ plus dans son slim, l’Eric,
L’ « Sir » Cantona. » « Ah !
Ce s’rait-y qu'on a a-
Nobli l’Eric, déjà plein d’fric ?! »

Anobli l’Canto ?! C’est récent ?
En tout cas c’est intéressant !
Anoblir un foot-
Balleur ! Ouah ! P’tain ! Foutr’ !
En mêm’ temps ç’plutôt indécent.

Déjà anoblir les Beatolz
Et les balader dans un’ Rollz..
Pourquoi pas Ze Who ?
Et pas Papandréou ?
Jean-Pierr’ Pernaud ? Ou Gérard Holtz ?

Mais anoblir un footballeur ?
Il n’y a pas d’plus grand trou d’balle ! Heur-
Eus’ment qu’y vaut mieux
Voir ça qu’avoir pas d’yeux !
« Transvaluation d’tout’s les valeurs »,

Eût dit (en All’mand) l’gars Friedrich.
« Friedrich ? » « Connaissez pas Fred Nie’ch’ ?
C’est Pair d’Angleterre !
Et ça s’cach’ pas sous terre
D’avoir un Q.I. si peu rich’ ? »

……………………………………………

Comme dans l’feuill’ton d’Delfeil de Ton
R’v’nons à Li et son œilleton :
En Français « Judas »,
Du nom d’çui qu’encuda
Le Jésus-Christ, à ç’que dit-on.

C’est dire un peu comm’ c’est perfide
D’r’garder par un trou l’mec qui s’vide
Les burn’s, dans les gogues
D’vestiair’ (synagogue,
Bordel, ç’qu’on veut…) Comm’ dit Ovide :

« Non ! L’art d’aimer, non, c’est pas ça ! »
Aussi… ben… donc… ce qui s’passa,
C’est qu’l’grand Lev Yachine
En eut plus qu’marr’ d’la Chine
Et au Dynamo d’Kiev s’r’cassa…

« Judas », en Anglais, ç' « Peeping-Tom » :
C’était un sal’ p’tit voyeur ç’t’homme ;
Lady Godiva
Nue, à ch’val se trouva ;
Tous les gens s’calfeutrèr’nt at home ;

Tous, sauf ce Tom, qui la mata ;
Harry, l’mari d’rage éclata,
Croyant qu’la Lady
Eût un mec et n’l'ait dit ;
La voil’ d’sa raison démata ;

L’obligea à ch’vaucher à poil
Pour punir cette adultèr’, pouah ! L’
Horreur pour ç’t’gonzesse !
Mais ç’pas l’genr’ d’leur Princesse :
Port’s, f’nêtr’s, les gens fermèr’nt tou’ à l’

Heure où ell’ traversa la ville
Nue, à ch’val, tous, sauf Tom, le vil,
Qui mata tout : chatte,
Clito, touff’, moul’, chagatte ;
Du moins c’est ç’qu’racont’ Shakespear’ Will.

V’là pourquoi l’on nomm’ « Tom-l’-mateur »,
L’judas, normal ou à moteur,
Où ç’qu’on fait l’planton,
Et qu’au F.C. Canton,
Li, mit pour l’Kiev Dynamiteur.

……………………………………………………

Bon tout ça pour dir’ qu’Weaver
(A pas confondre avec « Beaver »
— Ça ç’tait le surnom
D’Simon’ d’Beauvoir, sûr, non ?)
De ce p’tit groupe est le driver :

C’est l’Lev Yachin’ d’ce Guignol’s Band ;
L’ « Araigné’ Noir’ » d’cett’ petit’ bande.
Araigné’car Nietzsche,
Ouais, le célèbr’ Friedrietzsche,
L’gars qui pour Lou Salomé bande,

A r’marqué que l’ « araigné’ » (« Spin »
En Deutsch) se retrouv’ dans « Spin-
Oza » (le farouch’
Juif portugais Baruch,
Qui jamais ne se servit d’s’pine ;

Un peu comm’ Kant Emmanuel :
Deux intellos peu manuels,
Ces Spino et Kant,
Les fameux Célacanthes
Qu’ont jamais vu Emmanuelle…)

Nietzsch’, qu’est un gars plutôt lucide,
Veut dir’ qu’le Spin’ est translucide ;
Qu’c’est des cucut’ries
L’more geometri-
Co
; qu’l’mec y triqu’ flacide.

Et G - Double V – F est noir
Car le Weaver est un anouar,
C’t’un anou-archiste :
(L’genr’ contr’ le gaz de schiste !..)
Y’a un grand « A » sur son peignoir..

Or l’araignée, aussi, ell’ tisse,
Sa substanc’ translucid’, qu’ell’ pisse ;
Or s’trouv’ qu’en Angliche
(Where « My taylor is rich »),
Ça s’dit « Weaver » le mec qui tisse :

Donc, moi, j’dis qu’un mec qui s’appelle
‘Vec des initial’s z’à la pelle,
Des G, Double V,
Des F, tout comm’ les vé-
Nérabl’s prénoms d’Hegel s’épèlent ;

Et si «Weaver», en plus, ç’gars-là,
S’fait nommer quand s’pointe aux galas,
C’est que ce gars ose
S’faire être’ « Hegel-Spinoze » !
(Remarqu’ qu’c’est mieux qu’ « Jacqu’s Séguéla » !)

Ah ! mais pardon, pour la bonne compréhension de l'irruption dans ce texte d'Éric Cantona, de Li (maire — hic !) et de Lev Yachine, il faut prendre connaissance d'un limerick antérieur du même auteur :

Li, queutard et mair’ de Canton,
Queuta tout’s les mèr’s du canton.
(Certain’s d’plus loin viennent :
La femm’ d’Brückner à Vienne
Dit : « Li ç’pas la mêm’ merd’ qu’Anton ! »)

Li arrive à pied par la Chine
Pour recruter l’grand Lev Yachine
Au F.C. Canton
Pour l’tournoi du canton
Qu’attir’ plein d’mond : Machin, Machine…

L’équip’ du Sporting d’Limerick
Compt’ dans ses rangs l’sublime Eric
Canto – « Oh ! » – na – « Ah ! »
Au casqu’ l’écoute A-Ah
Pour s’concentrer. Quel frim’ l’Eric !

Dans les tribun’s, Tom et Jerry, qu-
I sont v’nus exprès d’Amériqu’,
Arrivés tantôt,
Voir si c’est vrai qu’ Canto,
D’ ses pieds, fait des trucs féeriqu’s.

Canton, Barcelone élimine.
Mais ça n’empêch’ pas que Li s’mine…
En demi-final’
Lim’rick sort Arsenal
Grâce à Canto : Li fait gris’ mine ;

Tout tremblant dans son froc Li chie
Et s’remonte à l’alcool d’litchie.
Pourquoi l’a les boules ?
Canton bat Liverpool !
« Oh hypostase ! Entéléchie ! »

Canton-Lim’rick : Canto s’échine,
Mais rien à fair’ contr’ Lev Yachine,
Dit « L’araigné’ noir’ »…
Mi-temps ! A l’urinoir,
Pour pisser Canto lèv’ l’échine,

Secoue sa queu’, r’vient sur l’terrain.
Yachin’ lui dit : « Gaffe à tes reins ! »
Mais Canto s’efface.
L’autr’ l’couch’ dans la surface.
Y’a pénalty ! La loi d’airain !

Et l’arbitre expuls’ Lev Yachine.
Li, remplaçant, enlèv’ le jean ;
Il tremble, est sans voix :
Pour s’r’monter il s’envoie
Un grand verre, qu’il soulèv’, plein d’gin.

Pendant ç’temps Canto pos’ l’ballon..
Li s’approche et s’dit : « Bah ! Allons ».
Canto tire à droite.
Mais Li a les mains moites
Et pas autant qu’Lev n’a l’ bras long…

En plus, ce con, qu’a la pétoche,
Pour couronner l’tout, plonge à gauche…
On soulèv’ Canto
Qui chant’ le bel canto
R’çoit la coupe et la met à gauche

Car une envi’ le turlupine :
La coup’ d’un’ main, de l’autr’ la pine,
Il y coule un bronze !
Ce Cantona quel gonze !
Il arrive à chier par la pine !

samedi 12 janvier 2013

Les douze travaux d'Hercule

Après Les sept péchés capitaux, Les dix commandements et Les quatre saisons, les compères Guetch et Henri se sont attaqué au début de ce millénaire à la mythologie grecque.
Le fruit en est l'album Les douze travaux, en cours d'achèvement (il manque à ce jour les six derniers morceaux), pour lequel l'ahurissant binôme a naturellement choisi un nouveau nom de groupe : Hercule.
(Guetch avait déjà produit à l'époque des Dix commandements une tripotée de textes mettant en scène Pif et Hercule, métaphores transparentes d'Henri et de moi-même — l'un pas mal porté sur Huysmans, l'autre plus sur Spinoza —, mais ceux-ci n'ont jamais été mis en musique).



jeudi 10 janvier 2013

Une famille excessive…






(Merci à Patrick Ducome, qui avec sa guitare
sait faire rimer cette chanson avec jubilation)

samedi 5 janvier 2013

Le fromage pour tous !

(Je retire l'adresse de cette fromagerie car son propriétaire considère que "le texte […] associé n'est pas approprié")

Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l’amour de gamahucher.

L’odeur m’est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme la pomme
Dans la moiteur de saints ferments.

Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur des longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,

Puis pourléchant le périnée
Et les couilles d’un mode lent,
Au long du chibre contournée
S’arrête à la base du gland.

Elle y puise âprement en quête
Du nanan qu’elle mourrait pour,
Sive, la crème de quéquette
Caillée aux éclisses d’amour

Ensuite, après la politesse
Traditionnelle au méat
Rentre dans la bouche où s’empresse
De la suivre le vit béat,

Débordant de foutre qu’avale
Ce moi confit en onction
Parmi l’extase sans rivale
De cette bénédiction !

Paul Verlaine, « Un peu de merde et de fromage » (Hombres, VIII), 1891

Cette charmante fantaisie trouve son complément naturel dans une autre, que publie concomitamment notre ami Le Moine bleu