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vendredi 9 décembre 2011

Denis de justice

 Non, non ; il faut que, tôt ou tard la justice soit faite. S'il en arrivait autrement, je m'adresserais à la populace. Je lui dirais : Peuples, dont les rugissements ont fait trembler tant de fois vos maîtres, qu'attendez-vous ? pour quel moment réservez-vous vos flambeaux et les pierres qui pavent vos rues ? Arrachez-les…

Diderot, in Histoire philosophique et politique du commerce et des établissements des Européens dans les deux Indes [ouvrage connu sous le titre abrégé Histoire des Deux Indes, signé par l'abbé Guillaume Thomas François Raynal], 3ème éd. (1781), t. I, livre III, p. 398

(cité par Yves Benot dans Diderot, de l'athéisme à l'anticolonialisme, Maspero, 1970, p. 184)

jeudi 1 décembre 2011

Quand le pis rendait l'eau...

Or donc, en ce soir de juin 2011, j'étais assis sur la banquette d'une rame de métro, à peu de stations de ma destination, et qui vois-je entrer à l'arrêt suivant, un casque sur les oreilles ? une vieille connaissance perdue de vue depuis des années, qui s'assied sur le strapontin opposé en me tournant le dos, sans m'avoir aperçu.
Je me lève aussitôt, contourne des genoux à angles variables, et lui tapote sur l'épaule pour qu'il retire son casque — ce qu'il fait en redressant la tête vers moi :
« Mathias ?
— Oui ? [l'air très interrogatif]
— Salut, je suis Untel : tu ne te souviens pas de moi ? On s'était rencontrés voici environ huit ans grâce à mon copain Arnaud, quand tu tenais ce restau avec ta sœur, Le Sabot, tu te rappelles ?
— Euh... non, je ne vois vraiment pas... [l'air complètement perdu, à présent — et les stations défilent, je dois descendre à la suivante]
— Mais si, rappelle-toi : vous aviez organisé une exposition de ses toiles. Et à cette époque tu jouais du sax dans ce groupe, Jim Murple Memorial — j'ignore si tu en fais encore partie...
[la rame arrive à ma destination, les portes s'ouvrent]
— Désolé, ce n'était pas moi : je m'appelle bien Mathias, mais je ne suis pas musicien et je n'ai jamais entendu parler de ce groupe. »

Nous sommes restés assez hagards à nous regarder quelques secondes (il était vraiment le sosie de l'autre Mathias, sinon lui-même déniant d'un coup tout), et puis l'alarme a retenti et je suis descendu.
Mais j'ai mis pas mal de temps à redescendre de ce bizarre moment.

samedi 26 novembre 2011

Un certain train t'y niant ( « sans parler du mérite »)…

 


L'intéressante émission « Drôles De Drames » de samedi dernier : Trois poètes libertaires par Jean-Louis Trintignant — une sorte d'absolu du meilleur cinéma européen des cinq dernières décennies, de Dino Risi et Alain Cavalier à André Téchiné en passant par Zurlini :



Merci à Seb, de la liste ANPR et du groupe Fiction-Radio !

vendredi 25 novembre 2011

Révélation !

En tombant un peu au pif sur cette chanson qui servait de B. O. à un feuilleton ayant pas mal marqué mes jeunes années, je m'aperçois, non sans un certain vertige, que c'est en grande partie à elle que je dois ma propension spontanée aux homophonies approximatives et à entendre souvent de traviole les propos tenus par mes interlocuteurs.

En effet, en raison de l'accent déroutant de Demis Roussos, je ne comprenais quasiment rien aux paroles de cette chanson, que je me souviens avoir désespérément essayé de transcrire.
Là où Cécile Aubry avait écrit : « Elle chante la vie » ou « Tu as le soleil sur ton épaule », j'entendais respectivement : « Elle, sortir d'la ville » et « Tu as le soleil sur ton Popaul » [j'ignorais à l'époque que ce dernier terme pût avoir un sens…], et le reste à l'avenant.



Quelque temps plus tard, Robert Fabre tentait de rapprocher Mitterrand et Marchais pour édifier l'Union de la Gauche.
Et bien des années après, je devins élève d'une prof. de sciences sociales qui était un peu le sosie de Véronique Jannot. Les « colles » en tête-à-tête me faisaient sacrément transpirer.

vendredi 18 novembre 2011

Les amis de mes amies...

N'est-il pas naturel de présenter ses nouvelles amours à nos plus proches amis ?



Mais pourquoi faut-il toujours qu'en fin de compte elles vous les préfèrent ?

Photo : Tal Zana

Le petit cercle se restreint, à force...
Et le communisme, au fait, il est où, dans tout ça ?

jeudi 17 novembre 2011

Ouatchahooouuu !

Encore un site de la mort qui tue, comme disent les djeunzes (ou peut-être plus, d'ailleurs : je ne suis plus guère), un machinternet qui permet de télécharger des milliers d'albums complètement improbables : Mutant souds, que ça s'appelle.

Au hasard, ce truc indispensable, souvent insupportable mais absolument introuvable (quoique si, au final…) du fils de Boris Vian, Patrick, qui avait monté le groupe Red Noise « durant les événements de mai 68 » (Ouiquipédia dixit) : Sarcelles-Lochères (1970)


sur quoi on peut entendre ce Galactic Sewer Song :



Ou encore le Petit précis d'instruction civique :



À télécharger ici
(et l'album suivant, Bruits et temps analogues, de 1976, est également disponible sur ce site fichtrement prolifique)

mercredi 16 novembre 2011

La beauté n'a pas d'âge, sauf moyen…

René Zosso : Dessus la mer il y a un pré



… et moins d'un jour plus tard on est en mesure de proposer ceci, grâce à certain Anonyme plus mutin que mutique — quoi qu'il en dise :



Addendum du 18 novembre : enfin, voici la version a capella du même Grand vent de Laïs, signalée en commentaire par ledit Anonyme et qu'il a eu l'obligeance de nous transmettre. Elle est en effet  nettement supérieure :

mardi 15 novembre 2011

Ceci est un message enregistré



Un film de Jean-Thomas Bédard (1973) piqué sans vergogne chez nos excellents amis québécois Les tontons flingueurs.

Honneur aux Barbus




Les Quatre Barbus : La Commune de Paris, 33 T. SERP [curieusement, la boîte de propagande Hitlerjugend de Le Pen avant qu'il ne crée le FN]  MC 7009 (1970) :





Les Quatre Barbus : Chansons Anarchistes, 33 T., toujours SERP - HF 20 (1970) :



Merci une nouvelle fois à Mélocoton, du forum Muzika.fr !

On peut entendre un entretien avec Pierre Jamet, présent dans le quatuor depuis ses premières heures, ici, en quatre parties riquiqui.

lundi 7 novembre 2011

Plutôt Jacques que Georges…

Jacques Marchais, On a chanté les voyous (1971), disque Vogue CLVLX 329 (merci à Mélocoton, du forum Muzika.fr ! Mais, aïe, apparemment on ne peut plus les écouter ici en juin 2014, faut aller chez DivChère en attendant que je recharge tout ça) :



Addendum du 8 novembre :

L'ami Jack, fin connaisseur des chants de révolte, nous a fourni ce matin en commentaire de précieuses indications que nous reproduisons de suite :

Précisions sur les quelques chansons authentiques de ce disque (les autres étant écrites par des professionnels comme Aristide Bruant pour le "Chant d’Apaches").
1 : "Bifton aux potes" fut écrite en 1897 par le détenu Blaise, incarcéré à la Santé, comme le dit la chanson.
3 : "La Chanson de Jean Fagot" (ou la chanson du transporté) fut écrite par le bagnard Miet vers 1912.
5 : "A la Santoche" date de 1907 et fut écrite par un détenu anonyme – la prison de la Santé remplaçant celle de Mazas, démolie en 1900.
6 : "La Chanson des pègres" fut écrite à la Grande Roquette par le prisonnier Abadie, dit le Troubadour, aux alentours de 1850 ; ici, elle est reprise par le détenu Clément qui en a détourné quelques vers afin de raconter sa propre histoire en 1879.
7 : "Sur le ruban" fut écrite par Leca et publiée dans les Mémoires d’Amélie Hélie, la fameuse Casque d’Or, en 1902.
9 : "Raccourci" aurait été écrite en 1900 à la prison de Fresnes par un détenu resté anonyme.

Et l'ensemble de l'album est téléchargeable ici, toujours grâce à Mélocoton.

lundi 31 octobre 2011

La belle

Le bel album La belle qui accompagne le recueil Au pied du mur édité à L'insomniaque (Note de février 2019 : le lecteur audio ci-dessous a rendu l'âme voici longtemps mais on peut encore écouter les morceaux sur cette page de l'éditeur) :

jeudi 27 octobre 2011

Frédo


À l'intention de l'Anonyme historique du blogue, ce morceau qu'il recherchait depuis longtemps, issu du rarissime album Mouloudji chante Bernard Dimey (Poèmes voyous) :

On peut récupérer l'intégralité de l'album à cette adresse (merci à Mélocoton, du forum Muzika.fr).
Très curieusement, la version orchestrée de ce texte de Bernard Dimey, créée par les Frères Jacques, élimine le dernier couplet, qui pourtant lui donne tout son sens :
A côté des r'quins d'la finance et des crabes du gouvernement,
de ces tarés qui règnent en France à grands coups de gueules d'enterr'ment ;
à côté d'toutes ces riches natures qui nous égorgent à coups d'grands mots,
à côté d'toute cette pourriture il était pas méchant, Frédo.

vendredi 2 septembre 2011

Abasourdissante vie moderne (2)*

Ce mois d'août, j'ai passé mes vacances à quelque 500 m de chez moi, dans un vaste et charmant pavillon assez foutraque déserté par ses occupants habituels — des amis qui demandaient que l'on y manifestât une certaine présence.

 En voici quelques photos : côté rue…


… côté jardin (vers l'arrière du pavillon)…



(depuis l'arrière du pavillon)…




… (jardin au centre duquel les habitants du lieu, furieux récupéro-bricoleurs qu'ils sont, ont érigé une sorte de tour Eiffel en bois du sommet de laquelle on peut jouer à (ou frémir de) se jeter dans un filet, et depuis quoi une passerelle en corde mène à une cabane incrustée dans un arbre voisin)…


… côté cour…



… et l'intérieur de la salle commune, vu des deux côtés de sa longueur :



Nous nous sommes ainsi retrouvés à quatre hurluberlus : Jérôme, Bernix, Didier et moi-même, qui y passions du temps à tour de rôle ou ensemble. J'avais croisé Didier à quelques reprises auparavant, mais hormis cela nous étions jusqu'alors les uns pour les autres de parfaits inconnus.

*******
Mardi 30 août, un commentaire de Jack dans le pénultième billet m'a appris l'existence d'un rare disque sur la Commune chanté par une certaine Simone Bartel, artiste dont j'ignorais tout jusqu'alors.


Comme le signalait Jack, ce disque n'était disponible qu'en striminegue. Je me suis donc aussitôt mis à télécharger les morceaux afin de les convertir en mp3, tout en les écoutant avec pas mal de ravissement (désolé, petit problème de téléchargement chez DiveChère depuis deux jours, les onze derniers morceaux viendront plus tard) :



Rentré au pavillon le soir, je tombe sur Bernix, attablé devant une bouteille de vin portugais. Le sachant féru de chansons françaises — entre autres formes musicales —, je m'empresse de lui faire part de ma belle et fortuite découverte du jour, tout en buvant quelques canons.
Et là, je le sens très vite très intéressé, dès que je lui parle de cette interprète de chansons sur la Commune inconnue de tous : il me regarde d'un air entendu, comme si j'énonçais une évidence.
Lorsque je lui demande enfin s'il a jamais entendu parler de cette mystérieuse Simone Bartel, il me répond, droit dans les yeux, l'air le plus sérieux du monde : « C'est ma mère ».
Bon d'accord, nous étions assis, mais j'en suis tout de même resté sur le cul ; alors comme il me sentait pour le moins incrédule, il m'a fissa démontré qu'il s'était lui-même chargé de construire le site en question, en m'affichant cette page secrète, qui permet de télécharger en mp3 tous les morceaux de tous les albums.

Ce n'est qu'un peu plus tard que je me suis souvenu que j'avais remarqué avec un certain étonnement, dans l'après-midi, que sur l'album Simone Bartel chante la Commune, la chanson Le Grisou était interprétée par « le petit Bernix », surnom pas si courant que je n'avais jamais ouï jusqu'à cet été…

* Le précédent épisode de cette passionnante série de coïncidences est disponible ici.
La semaine prochaine, je vous parlerai de mes surprenantes retrouvailles avec Mathias, qui ne se souvenait pas de moi — et pour cause : il n'était pas lui-même.

vendredi 26 août 2011

Et vive la Commune !



Trois chansons extraites du cédé qui accompagne l'édition intégrale du Cri du peuple de Tardi et Vautrin, parue en 2005 chez Casterman, dans des arrangements que je trouve assez heureux (mais bien sûr je ne connais rien à la musique ni au bonheur) :

Le capitaine au mur, trop méconnue et remise en selle grâce à cet enregistrement :



La semaine sanglante, chantée dans son intégralité — chose assez rare (bien qu'il faille toujours remplacer le vers final par : « Jusques à quand la République de la Justice et du Travail ? » :



Et L'insurgé, enfin :



(Désolé, n'ayant pas le disque en question sous la main, je ne suis pas en mesure de préciser les références : interprètes, arrangeurs, etc.)

mardi 16 août 2011

Ah, mais… tt…tu vas causer, dis ?!?


Rattroupée à ma mémoire par l'ami Serge, cette « Fiction / Drôles de drames » du 6 février 2010 : Interrogatoires de Dashiell Hammett, adaptée de l'étonnant ouvrage publié voici quelques années par les éditions Allia :

samedi 13 août 2011

Là-même où errait l'amer…







Trois petites pépites pour inciter à écouter cet excellent « documentaire-fiction » de Christophe Deleu et François Teste, J’ai tout oublié, diffusé le 23 juin 2008 et heureusement rediffusé mardi dernier, dans le cadre de Sur les docks :



Bon, et histoire de coller au sujet, n'oublions pas ceci…

vendredi 12 août 2011

Un chien rend jaloux

Un Nouveaux Chemins de la Connaissance consacré au Conte d'hiver de Shakespeare, diffusé le 6 octobre 2010 :





Le film complet est visible ici

Peu après Shakespeare, bien avant Buñuel, Spinoza énonçait ceci dans l'Éthique (trad. Bernard Pautrat) :

Troisième partie, Proposition XXXV
Si quelqu'un imagine que la chose aimée joint à elle-même un autre, du même lien d'Amitié ou bien d'un plus étroit que celui qui faisait qu'il était seul à la posséder, il sera affecté de Haine à l'égard de la chose aimée, et il enviera cet autre.

Démonstration
Plus quelqu'un imagine qu'est grand l'amour dont la chose aimée est affectée à son égard, plus il se glorifiera (par la Prop. précéd.), c'est-à-dire (par le Scol. Prop. 30 de cette p.) sera joyeux ; et par suite (par la Prop. 28 de cette p.) il s'efforcera, autant qu'il peut, d'imaginer la chose aimée liée à lui le plus étroitement possible, effort ou appétit qui est encore alimenté s'il imagine qu'un autre désire pour soi la même chose (par la Prop. 31 de cette p.). Or, cet effort ou appétit, on le suppose contrarié par l'image de la chose aimée elle-même qu'accompagne l'image de celui que la chose aimée joint à elle ; donc (par le Scol. Prop. 11 de cette p.) par là même il sera affecté de Tristesse, accompagnée de l'idée de la chose aimée comme cause, et en même temps de l'image de l'autre, c'est-à-dire (par le Scol. Prop. 13 de cette p.), il sera affecté de haine envers la chose aimée, et en même temps envers cet autre (par le Coroll. Prop. 15 de cette p.), et, comme cet autre prend plaisir à la chose aimée (par la Prop. 23 de cette p.), il l'enviera. C.Q.F.D.

Scolie
Cette Haine envers la chose aimée jointe à l'Envie s'appelle Jalousie, laquelle n'est partant rien d'autre qu'un flottement de l'âme né à la fois de l'Amour et de la Haine, qu'accompagne l'idée d'un autre, qu'on envie. En outre, cette Haine à l'égard de la chose aimée sera plus grande à proportion de la Joie dont le Jaloux était d'ordinaire affecté par suite de l'Amour réciproque de la chose aimée, et aussi à proportion aussi de l'affect dont il était affecté à l'égard de celui dont il imagine que la chose aimée le joint à elle. Car, s'il le haïssait, par la même (par la Prop. 24 de cette p.), il aura la chose aimée en haine, parce qu'il l'imagine qu'elle affecte de Joie ce qu'il a lui-même en haine ; et également (par le Coroll. Prop. 15 de cette p.) du fait qu'il est forcé de joindre l'image de la chose aimée à l'image de celui qu'il hait, laquelle raison, en général, a lieu dans l'Amour pour la femme ; qui, en effet, imagine une femme qu'il aime se prostituant à un autre, non seulement sera triste de ce que son propre appétit se trouve contrarié ; mais aussi, parce qu'il est contraint de joindre l'image de la chose aimée aux parties honteuses et aux excrétions de l'autre, il l'a en aversion ; à quoi s'ajoute, enfin, que le Jaloux n'est pas accueilli du même visage que la chose aimée lui offrait d'ordinaire, ce qui attriste aussi l'amant, comme je vais le montrer.



Cinquième Partie, Scolie de la proposition XX
[…] La puissance de l'Esprit se définit par la seule connaissance, et son impuissance ou passion, par la seule privation de connaissance, c'est-à-dire qu'elle s'estime à cela qui fait qu'on dit les idées inadéquates ; d'où il suit que pâtit le plus l'Esprit dont les idées inadéquates constituent la plus grande part, en sorte qu'on le reconnaît plus par ce qu'il pâtit que par ce qu'il agit ; et, au contraire, qu'agit le plus celui dont des idées adéquates constituent la plus grande part, en sorte que, tout en ayant en lui autant d'idées inadéquates que l'autre, on le reconnaît pourtant plus à celles-là, qu'on attribue à la vertu humaine, qu'à celles-ci, qui plaident en faveur de l'impuissance humaine. Ensuite, il faut remarquer que les chagrins de l'âme, et ses infortunes, tirent principalement leur origine de trop Amour pour une chose soumise à beaucoup de variations, et dont nous ne pouvons jamais être maîtres. Car ce n'est jamais que d'une chose qu'on aime qu'on s'inquiète ou s'angoisse, et offenses, soupçons, inimitiés, etc., ne naissent que de l'Amour pour les choses dont nul ne peut être véritablement maître. D'où nous concevons donc aisément ce que la connaissance claire et distincte, et principalement ce troisième genre de connaissance (voir à son sujet le Scol. Prop. 47, p. 2) dont le fondement est la connaissance même de Dieu, peut sur les affects, à savoir, que, en tant que ce sont des passions, s'il ne les supprime pas absolument (voir la Prop. 3 avec le Scol. Prop. 4 de cette p.), il fait du moins qu'ils constituent la moindre part de l'Esprit (voir la Prop. 14 de cette p.). Ensuite, il engendre l'Amour envers une chose immuable et éternelle (voir la Prop. 15 de cette p.), et dont nous sommes véritablement maîtres (voir la Prop. 45 p. 2), Amour qui donc ne peut être souillé d'aucun des vices qui se trouvent dans l'Amour ordinaire, mais qui peut être de plus en plus grand (par la Prop. 15 de cette p.), et occuper la plus grande part de l'Esprit (par la Prop. 16 de cette p.), et l'affecter largement.





vendredi 22 juillet 2011

Prendre de la bouteille



Une calamiteuse tentative de réduction à deux voix de la chanson L'Alcool, jadis créée par Les Quatre Barbus (paroles de Francis Blanche sur l'air de la Fantaisie n°2 de Franz Liszt).

jeudi 21 juillet 2011

Tout nouveau, tout beau, tout chaud !

Le numéro 5 d'Article XI sort demain dans les kiosques.
À mon sens le meilleur pour l'instant, avec en outre une grille de mots croisés ultra-facile !

En raison de l’indifférence générale
Demain est annulé


8 h du Mat’ au métro Belleville, la gueule enfarinée de rigueur avant une journée de merde au turbin, on lève à peine les yeux, ils sont là, ils tentent d’être discrets et silencieux mais la banale horreur de leur sale travail crève yeux et tympans. Ils sont en train de rafler des sans-papiers en pleine rue, de les amener dans leur camionnette banalisée un peu plus loin, parfois la destination se résume à une taule, le centre de rétention, parfois la destination finale est un pays lointain auquel ils sont censés appartenir, mais selon quels critères ?

11h, place de la République, elle arrive au resto et enfile son tablier. Sa mère est fière d’elle, elle a enfin trouvé un travail, elle sert des bouts de viande aux riches et ramène un peu de sous, qui de toute façon ne toucheront jamais ses mains abîmées par la javel, ils iront du compte en banque du patron à celui du propriétaire. Les clients sont là, ils attendent tous quelque chose d’elle, en temps et en heure, ils sont intraitables, lui collent des pourboires sur les fesses, l’ignorent quand ils n’ont pas besoin d’un peu de sel. Ils puent le fric, elle pue la graisse de frite. Elle ne rêve que de leur loger une assiette entre les deux yeux.

17h sur le boulevard de la Villette, il cuve sa bouteille de mauvais vin, comme pour oublier la galère qu’est devenue sa vie depuis qu’il est à la rue, pris entre le froid et ceux qui ne font que leur travail. Quatre gaillards se ramènent, arborant un brassard vert, ils ne sont pas de la police, ils y tiennent, ce sont des éducateurs de quartier, des correspondants de nuit. Ils prennent son nom, son prénom, toutes les informations possibles et les transmettent à la mairie. On ne sait jamais, ça pourra toujours servir, se disent-ils.

20h, rue de Tourtille, ils font le mur, tuent l’ennui, attendant impatiemment que le temps passe, se racontent des histoires, les dernières blagues, le match de la veille, un petit joint. Mais c’est les pneus qui crissent, les portières qui s’ouvrent et se referment brutalement, le cœur qui bat. La fouille, les insultes, les menottes, le chien qui te renifle la bave aux lèvres et les crocs baladeurs et puis tiens, pourquoi pas, quelques taloches dans la gueule. Celui-ci finira la nuit au fond d’un poste puant dans une cellule qui pue la merde, ça sera que la vingtième fois, il a l’habitude. Celui là se fera piquer ses fonds de poche par un fonctionnaire scrupuleux.

23h sur le boulevard de Belleville, elle aimerait bien être au chaud, vivre autre chose que la survie permanente, mais elle est là, — 4°, sur le trottoir entourée de ses collègues. Frappé par une autre forme de misère, il est là, il rôde, il voulait baiser ce soir, il a sorti son porte-monnaie, après tout lorsqu’il a faim, il achète un sandwich, alors pourquoi pas une femme. Il la veut pour lui tout seul, mais elle ne veut pas, refuse. Il s’énerve, la bouscule, elle tombe, tout le monde s’en fout. Elle se dit que la prostitution est un travail comme les autres, que le travail est une prostitution comme les autres.

Nous ne faisons que jouer nos rôles, nous ne faisons que nos métiers, nous ne faisons qu’appliquer les normes et les lois en vigueur, nous ne faisons qu’obéir aux ordres, nous y sommes réduits, la plupart du temps, et c’est bien ça le problème.

Ils, Moi, Nous, Toi, Eux.

Lassons-nous d’attendre un jour lointain où une étincelle mettra le feu aux poudres, où l’insurrection des dominés réduira ce monde en cendres et en ruines, libres de se jeter dans l’inconnu, de créer de nouveaux horizons, laisser libre cours à l’imagination et mettre en pratique le désir de liberté que nous avons nous-mêmes toujours participé à censurer.


Rasons ce monde et vivons enfin !

Le cœur est humain dans la mesure où il se révolte.

Des anarchistes.

[Tract trouvé au métro Belleville, mars 2011]

Ce texte ouvre le troisième numéro du bulletin anarchiste du nord-est de Paris, Lucioles, disponible en infokiosque et sur leur site, où l'on peut également le télécharger.

mardi 19 juillet 2011

Quérulence*



Dans la nuit de dimanche à lundi, mettons le 18 juillet vers deux heures du matin, comme je n'avais évidemment que cela à faire depuis la disparition du Cinéma de Minuit de Patrick Brion** (et d'autant que je n'ai plus de télé depuis des lustres), je jette un coup d'oeil sur le mouchard-pisteur de ce blogue, histoire de voir qui s'est baladé dans le coin récemment.
Et là, bizarre, j'aperçois une référence complètement inconnue, postée depuis un obscur et tout neuf forum ayant d'après son intitulé plus ou moins trait à France Culture, sur lequel je m'inscris aussitôt puisque je n'avais que cela, répétons-le, à fiche (et non pas à ficher, comme le voudrait le Grevisse mais c'est là un des mystères de la bienséance, pour ne pas balancer un infinitif un tant soit peu plus vulgaire).
Mal m'en a pris, comme on pourra en juger ici, sur le forum en question.
J'étais tout simplement tombé dans une querelle quasi pluriséculaire entre différentes factions d'auditeurs de France Culture, bien malgré moi. Tous s'accusent mutuellement des mêmes crimes de trollages et de plein d'autres trucs auxquels je ne comprends quetchi mais qui semblent leur importer énormément.
Une chose est sûre (tentons de garder la barre droite dans ce maëlstrom d'incertitudes entre gaillards qui auraient pourtant a priori tout pour s'entendre) : l'ami Nessie, qui a construit le forum Regards sur France Culture, outre la finesse de son humour inénarrable (allez-y voir par vous-même) et sa délectation pour Charlie Schlingo, est un forçat qui passe son temps à enregistrer en continu les émissions, à les sauvegarder, à les archiver, à en parler de la manière la plus intelligente possible et à s'efforcer de les partager.
Les autres, je ne sais pas ce qu'ils fichent, à part déblatérer sur son manque de légalité (!).
(les gars, l'E.T., ça relève de la science-fiction à la sauce hollywoodienne !)
Mais peut-être des trucs au moins aussi chouettes, après tout je n'en sais rien.

Bon, renseignements pris, il semblerait que non, en fin de compte.

————————
* Un mot récemment découvert
** Rendez-vous dominical qui existe toujours, naturellement, bon sang de bois !

mardi 12 juillet 2011

Ainsi et non aultre…

L'inlassable Alassane Fingerweig, qui a publié au Serpent à plumes et aux éditions Sao Maï, nous a transmis le billet que voici :

Félicien Rops, Le Droit au Travail, suivi de Le Droit au Repos.

Je sais très bien que je ferais mieux de vivre d'une façon normale, de ne pas marcher dans les plates-bandes, de ne pas être — à 30 ans — futile comme Cherubino di amore de Beaumarchais, de faire tous les mois des dessins moraux pour faire pleurer les femmes enceintes dans le Magasin Pittoresque ; d'écrire de temps à autre dans cette excellente Revue Trimestrielle un article de 150 kgs sur la manutention chez les Assyriens ou sur l'état de la ville de Ninive en 1240 ; que je ferais mieux de me faire nommer représentant et d'user de mon crédit ; je sais que je ne respecte pas assez les notaires, que je suis étourdi comme un hanneton et insouciant comme un moineau, je sais que je ne suis pas utile au bien de l'État mais ce dont tu ne te doutes pas et qui ferait tomber en syncope tous les gens sérieux jusqu'à la cinquième génération mâle, c'est que je suis heureux et presque fier d'être ainsi et non aultre… Ceci, je l'espère passe les bornes d'une honnête insanité.

Félicien Rops à Emile Leclercq (littérateur belge)

dimanche 10 juillet 2011

Drogue douce aux oreilles

Claude Moine, dit Schmoll, dans une de ses plus belles reprises…



… de Joe Dassin…



… à qui on peut cependant reconnaître le mérite — outre d"avoir chanté La bande à Bonnot, Les Dalton et Moi, j"ai dit non, entre autres — d'avoir adapté assez fidèlement en français (avec une émérite inversion sexuelle) l'Ode à Billy Joe qui fut un archi-tube de voici très longtemps, dû à Bobbie Gentry :

vendredi 8 juillet 2011

Ah, si Stan a des ronds, qu'il les balance !

Pour une fois que Sonia Kronlund a les pieds sur terre…

Le grand bazar


Il semblerait que la plate-forme Blogger se soit mise à débloquer à donf tous azimuts : toutes les vidéos sont sens dessus-dessous, un mic-mac entre différents billets, dont du coup le sens se perd complètement.
J'attends un peu, voir si ça s'arrange, sinon je tenterai de remédier à ce bordel avec mes petits doigts.

Intermède
(ou plutôt Une terre m'aide, pour jacter un chouïa plus recta)



On peut écouter cette entêtante ritournelle en VF ici, chantée par les Marlys, improbable mais néanmoins sûr surgeon des Poppys.

mercredi 6 juillet 2011

Correspondances

Gaston Gallimard, portrait d’un éditeur par cinq de ses auteurs, un montage de correspondances croisées diffusé sur France Culture le 25 juin dernier :



Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.



Photo : Tal



Pour rappel : un film, disponible en VOD ici, et ce billet.