La veille, il était arrivé une heure en retard au rendez-vous. J’étais devant la station d’essence de la porte d’Orléans à guetter les 4 L en espérant qu’il vienne. Il a fini par apparaître. J’avais envie de faire la tête mais la gaieté de le voir annulait tout. Ce n’était pas le moment de faire une remarque : déjà qu’il ne m’aimait pas beaucoup. J’ai juste relevé son manque de ponctualité sur le ton de la plaisanterie.
Valérie Mréjen, L'Agrume, Allia, 2001, p. [7]
J'ignore pourquoi, je n'arrive pas à mépriser complètement cette Mréjen, qui écrit mal mais réalise des films parfois inattendus. Pourtant, elle cultive l'autofiction et joue à la performeuse, toutes choses immédiatement haïssables. Allez savoir. J'aime bien le point qui clôt la phrase « … déjà qu'il ne m'aimait pas beaucoup », par exemple.
"J'ignore pourquoi, je n'arrive pas à mépriser complètement cette Mréjen…" C'est très juste, j'éprouve exactement la même impression. Mais aurions-nous seulement jeté les yeux sur L'Agrume s'il n'avait été publié dans la petite collection d'Allia sous une irrésistible couverture acidulée?
RépondreSupprimerSans doute que non : cela éveillait pas mal la curiosité, que Berréby (dont la sûreté de choix était notoirement indubitable) se mette ainsi à publier de la fiction contemporaine : Mréjen, puis Bouillier. Bon, on a vu depuis que la sûreté peut faillir, parfois.
RépondreSupprimerPlutôt pas mal, d'ailleurs en général, le choix des premiers romans chez Allia. Le rapport sur moi de Bouiller mais aussi, tout récemment l'excellent Fake de Giulio Minghini sur le chagrin d'amour et les messageries de rencontres
RépondreSupprimerEffectivement, cela a l'air pas mal.
RépondreSupprimer« Spectateur impuissant de sa propre perdition, il sera embarqué dans une vertigineuse fuite en avant aux confins du virtuel et du réel », ça me parle beaucoup.