Quasiment oublié aujourd'hui, comme presque tout ce qui relève de l'intelligence, Sylvain Zac fut un patient et pertinent commentateur de Maïmonide, avant de consacrer à Spinoza sa thèse à présent introuvable, L'idée de vie dans la philosophie de Spinoza, qui fut la première pierre, peu avant la rafale Gueroult-Deleuze-Matheron, du renouveau des études spinozistes, officialisé dix ans plus tard par les colloques organisés à l'occasion du 350ème anniversaire de la naissance du polisseur de verres de lunettes.
D'une cité, où les sujets, empêchés par la crainte, ne prennent pas les armes, on doit dire seulement qu'elle n'est pas en guerre, mais non qu'elle est en paix*. […] Du reste une cité dont la paix dépend de l'inertie des sujets et qu'on conduit, par conséquent, comme un troupeau, afin de les dresser à l'esclavage, on peut l'appeler avec plus de raison « solitude » plutôt que « cité ».
* Zac explique en note contre quoi Spinoza prend soin d'écrire ce passage : « Hobbes définit, au contraire, la paix par l'absence de la guerre ». Et de renvoyer à De cive, I, XII (« Bellum enim quid est præter tempus illud, in quo voluntas certandi per vim, verbis factisve satis declaratur ; tempus reliquum Pax vocatur. »). De même, toujours pédagogue, il mentionne que la dernière phrase fait allusion au discours de Calgacus dans Tacite, Vie d'Agricola, 30.
Yessssss, ça c'est la méga-classe et ça me plait comme tradal...
RépondreSupprimer(Et chuis content que le monsieur Zac ait aussi relevé l'allusion Tacitienne, ouh ouh....)