Souvent les filles dans le Borinage
À quinze ans ont perdu leur pucelage
Moralité :
Le concerto en sol mineur
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mardi 7 avril 2009
Fable-express
J'ai complètement oublié qui est l'auteur de ce trait de génie :
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Scutenaire, je pense.
RépondreSupprimerça me rappelle le borinage
RépondreSupprimeron est borégne
ou on est rien
ça vient de famille
on y peut rien
on sera borégne
tant qu'on vivra
Merci, bira : pour nous, c'est l'pu biau des langages.
RépondreSupprimerJérôme, il me semble que ce n'est pas le genre de Scutenaire : le Borinage n'est là qu'en tant que sol mineur. Plutôt un hydropathe ou un "fumiste" de l'époque Allais (mais pas lui, il me semble avoir vérifié), de la bande au Chat Noir. Ou alors, plus tard, lors du regain des fables-express (avant qu'elles n'atterrissent dans les illustrés de notre enfance, Le journal de Mickey ou Le Trombone illustré — pas Pif, je sais) au moment de la fondation du Collège de Pataphysique, genre Boris Vian (mais pas lui non plus), qui écrivit celle-ci, jolie mais quand même moins géniale (enfin, le détournement y procède en quelque sorte d'un mouvement inverse, donc moins savoureux) :
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. »
Moralité :
Concentrique.
C'est vrai que je me suis fixé sur le Borinage plus que sur la morale. Et pourtant Scut, c'est aussi: "Rigoureuse ment" ou "J'ai plus de souvenirs que si j'avais Turin."
RépondreSupprimerô comme vous allez bien rire
RépondreSupprimeravec George Weaver
de nuit comme de jour
jusqu'à la fin des temps
ô comme il rit
RépondreSupprimerGeorge Weaver sans femme
sa toile lui sert
non comme il le faudrait
à capturer ses ennemis
mais à...
Il est vrai que le mot anglais weaver se traduit par tisserand ou araignée fileuse. Ce n'est cependant pas contre ses ennemis, que l'araignée tisse sa toile, mais pour attraper de la nourriture.
RépondreSupprimer"J'ai complètement oublié qui est l'auteur"… Mais les auteurs de semblables traits d'esprit, cher George, restent d'ordinaire anonymes (comme moi). En revanche, je suis tombé ce matin sur l'endroit où vous l'avez très vraisemblablement découvert.
RépondreSupprimer"Je me souviens de:
— Pourquoi les filles du Nord sont-elles précoces?
— Parce que le concerto en sol mineur."
Georges Perec, Je me souviens, n°307.
Et moi je me souviens (je crois me souvenir?) que dans un commentaire des défuntes Moissonneuses, vous aviez éloquemment pris la défense de La Vie mode d'emploi contre un jugement expéditif de l'(ex-)colonel réduisant ce maître-livre à "de la branlette intellectuelle", ou quelque chose comme ça. C'était en un temps où je ne laissais pas de commentaires sur les blogs; je vous adresse donc avec retard mes remerciements pour cette intervention disparue (si vous en avez bien été bien l'auteur).
Oui, c'est moi qui m'étais opposé au colonel, à propos de Perec mais aussi, plus généralement, de l'Oulipo et de l'attention à la forme. Personne n'avait réparti à propos du chapitre manquant de La vie mode d'emploi, ni sur cette mienne opinion, que le fil principal de ce roman le hisse à des hauteurs quasi-métaphysiques.
RépondreSupprimerMais pour l'origine de la fable-express, pardonnez-moi, vous faites erreur : n'ayant jamais été au bout de Je me souviens, j'ignorais que Perec la rapportait sous cette forme affaiblie. Non, je suis certain qu'elle est signée. J'ai récemment passé quelque temps à éplucher cette mine qu'est le Gagnière, Pour tout l'or des mots (Bouquins-Laffont), où j'étais sûr de l'avoir lue, mais en vain. L'ouvrage consacre bien un chapitre aux fables-express, mais celle-ci n'y figure pas, curieusement. J'en retrouverai l'auteur lorsque j'aurai enfin accès à la section "rires fin de siècle" de ma bibliothèque, qui pour l'instant est en cartons et en banlieue. Mais d'abord, il faut trouver le temps de construire des étagères.
J'en ai trouvé une autre version, effectivement anonyme, au bas de cette page. Elle présente cet avantage que les trois vers ont même rime, sauf que la première est féminine. Mais, sans tourner autour du pot, vu la teneur du propos, on ne va pas pinailler.
RépondreSupprimerQue disiez-vous à propos du chapitre manquant? Si je me souviens bien, Perec en attribue la disparition à la petite fille dans l'escalier qui croque le coin de son petit LU, puisque ce chapitre devait correspondre à une case angulaire de l'échiquier 10x10.
RépondreSupprimerSavez-vous qu'un proche ami de Perec, Marcel Bénabou, lui a rendu hommage en composant une nouvelle décrivant cette pièce manquante - à partir du cahier des charges de l'œuvre, semble-t-il, et en y condensant de nombreuses références aux autres romans de Perec. C'est paru il y a quelques années aux éditions Berg: L'appentis revisité.
Quant aux filles du Borinage précocément dépucelées, j'ai trouvé en cherchant via gougueule un complément à la fable-express: c'est à la Marc Dutroux qu'on les reconnaît!
La citation de cette fable-express par Perec constitue quand même une piste. Il existe en effet un ouvrage de Roland Brasseur, Je me souviens de Je me souviens. Notes pour Je me souviens de Georges Perec a l'usage des générations oublieuses, qui glose de façon exhaustive chacun des micro-souvenirs perecquiens. C'est paru au Castor astral il y a déjà quelques années; je serais bien étonné qu'au n°307, vous ne trouviez pas la référence que vous cherchez.
RépondreSupprimerMerci, précieux (pas au sens XVIIe) Anonyme, pour ces renvois à des œuvres inconnues de votre serviteur : Bénabou l'immarcescible (ne serait-ce que pour ce titre réhaussant Roussel et fou, Pourquoi je n'ai pas écrit certains de mes livres et Roland Brasseur, tout dévoué à Perec et dont je ne connaissais que l'excellent Le cinquante-quatrième jour, un "Pierre de Gondol" où il démontre avec force preuves que le père spirituel (et donc seul père, vu l'histoire familiale) que s'était choisi Perec n'était autre que… Pierre Benoît ! (contrainte des prénoms des héroïnes commençant tous par la lettre a, etc.)
RépondreSupprimerPour ce que je savais, le seul livre se rapportant à Je me souviens était l'antérieur de cet Américain dont j'ai oublié le nom, sur le même thème. Et le seul dont je connaissais l'existence (sans avoir jamais eu l'heur ne serait-ce que de le manipuler) en rapport avec le roman-fleuve de Perec était son cahier des charges, publié sous le titre La vie mode d'emploi, mode d'emploi (éditions Zulma, si je ne me trompe, mais je crois que si).
Bon, un peu de sérieux : dans mon souvenir du livre (lecture vieille de quelque dix ans, je crois), j'avais été frappé par la lecture attentive des annexes : le trajet du cavalier sur l'échiquier (effectivement respecté dans le livre), mais surtout le fameux carré magique d'ordre dix (en suivant la façade de l'immeuble), qui pour le coup, laissait deviner au lecteur sagace le manque d'un chapitre — que pour ma part je n'ai pas réussi à reconstituer, encore moins à réécrire, mais qui en devient dès lors de plus en plus intrigant. Dans mon souvenir du commentaire au colonel, je mentionnais juste ce tour de force, que je développe maintenant : avoir l'humilité borgésienne (mais à laquelle Borgès, même dans Pierre Ménard — à qui je ne sais plus quel écrivain vient de consacrer une biographie, le saviez-vous ? — ne s'est jamais "abaissé") de laisser le lecteur reconstituer un ultime chapitre, et jouir de se transformer ainsi en auteur, mieux, de se faire plus que le complice de l'auteur, mais l'auteur lui-même, quoi de plus communiste ?
Je n'ai aucun souvenir (sans chercher à se mélanger les pinceaux) de ce grignotage de biscuit LU dans le roman, mais je me souviens en revanche fort bien de mon sentiment de frustration, de non-dit, après le dernier chapitre, la mort de Serge : la boucle n'était pas bouclée, alors que selon la trame générale tout cela aurait dû s'achever sur soi-même, et le néant — après avoir crû en être — retourner au néant. Pas une coquetterie de la part de l'auteur, je pense : plutôt une crainte de tout dévoiler.
Une crainte, et une jouissance éternelle.
Une crainte de tout dévoiler… A commencer par ceci, que peu de commentateurs du roman (du moins à ma connaissance) ont cherché à éclaircir: Perec annonce explicitement, dès les premiers chapitres, que le roman va mettre en scène la vengeance de Gaspard Winckler. Mais quelle raison Winckler a-t-il eue de machiner contre Bartlebooth cette diabolique vengeance post-mortem? Où chercher, dans le bric-à-brac du roman, les indices qui permettraient de reconstituer l'origine de cette haine? Si vous feuilletez le cahier des charges (coédité par Zulma, en effet, et par le CNRS), vous trouverez une liste préparatoire de "99 choses à apprendre sur Bartlebooth", dont on peut imaginer qu'elles ont été distribuées sur l'ensemble des chapitres. "99 choses", il en manque une pour faire le compte, comme il manque un chapitre; et cette chose qui reste secrète, c'est peut-être l'offense dont Bartlebooth s'est rendu coupable à l'égard de Winckler.
RépondreSupprimerAïe aïe aïe, va-t-il falloir que je me replonge dans ce chef-d'œuvre ? Winckler, c'est bien le menuisier qui taille les puzzles, non ? Bartlebooth ne lui aurait-il pas tout simplement gâché l'existence entière, en le faisant collaborer durant tant d'années à son projet ?
RépondreSupprimerSur la pièce manquante, j'ai trouvé des éléments sur cette page, mais je vais essayer de me procurer le Bénabou — dont il existait apparemment une première version dans le n°7 de la revue Littératures (printemps 1983).
Je ne relève que maintenant votre très correct (et sociétalement très incorrect) calembour final d'hier à 20h33 — presque vertigineux, dirais-je même.
Cher George, ça n'a absolument aucun rapport mais je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cette contrepèterie minimaliste que je viens de découvrir:
RépondreSupprimerLes tentacules.
Elle a tout pour être un classique, mais une rapide recherche via gougueule semble indiquer que ce n'est pas le cas: la connaissiez-vous?
Jamais entendue auparavant. Elle est courte, mais elle en dit long. Ou du moins, on doit lui reconnaître de la profondeur.
RépondreSupprimerFaudrait vérifier chez Luc Etienne et Joël Martin, mais même si elle a déjà été énoncée, cela ne retire rien au bonheur de cette découverte. Les tentacules, à sec, avec du sable, cela évoque tout de suite le bord de la mer et la canicule, non ?
Désolé, j'ai oublié de vous remercier pour le partage de ce plaisir. Du coup, me revient à l'esprit la désopilante Aubade à Lydie en do de l'ami Boby, où l'on entend le terme, mais sans contrepet.
RépondreSupprimerMerci George, mais je connais aussi par cœur cette chanson (pour qui prenez-vous les visiteurs de ce blogue)?
RépondreSupprimerPour la contrepèterie, je pense qu'il faudrait la formuler sous forme de devinette: "Pourquoi compare-t-on l'Etat à une pieuvre? Parce que… les tentacules!".
Rien à voir encore: le site des éditions la fabrique indique la parution, ces jours-ci, d'un petit volume émanant de Tiqqun (énième reprise d'un article issu des deux numéros de 1999 et 2001, ou texte original?). "Tiqqun croit que ce qui est vrai n'a pas besoin de se signer d'un nom, et pratique l'anonymat comme d'autres le terrorisme", indique-t-on sur cette page. Je n'ai pas, quant à moi, la prétention de dire le vrai, et mon anonymat ne se veut nullement terroriste.
Voilà : sous cette forme, cela devient beaucoup plus intéressant. Non pas une œuvre pie, bien entendu. Dommage : à un poil près, le titre du célèbre recueil d'Émile Verhaeren formait aussi une contrepèterie involontaire.
RépondreSupprimerQuant au volume de Tiqqun, un ami éditeur proche de Hazan m'en avait parlé : il s'agit effectivement de la réédition d'un (ou plusieurs) texte déjà paru, sous un nouveau titre.
En feuilletant ce matin L'art du contrepet, de Luc Étienne, je n'ai rien trouvé de semblable.
RépondreSupprimerJ'ai également feuilleté le volume publié par La fabrique : il s'agit effectivement de la reprise de trois textes du n°2, dont « Introduction à la guerre civile ».
Tiens ! le mot "tentaculaire" apparait dans le premier paragraphe de la tribune publiée hier par Me Terrel dans Le Monde…
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