Ils étaient arrivés devant l’ascenseur. Tandis que la cabine les emportait à toute allure dans les profondeurs du bâtiment, Anderton reprit : « L’inconvénient fondamental, du point de vue juridique, inhérent à la méthodologie de Précrime ne vous a probablement pas échappé non plus. Nous arrêtons des individus qui n’ont nullement enfreint la loi.
— Mais s’y apprêtent, affirma Witwer avec conviction.
— Justement, non, par bonheur… puisque nous les arrêtons avant qu’ils puissent commettre un quelconque acte de violence. Donc, l’acte criminel proprement dit ne relève strictement que de la métaphysique. C’est nous qui proclamons ces gens coupables. Eux se prétendent éternellement innocents. Et en un sens, ils sont innocents. »
Quittant l’ascenseur, ils empruntèrent à nouveau un couloir éclairé par une lumière jaune.
« Notre société ne connaît plus le crime grave, poursuivit Anderton, mais nous avons tout de même un camp de détention peuplé de criminels potentiels. »
— Mais s’y apprêtent, affirma Witwer avec conviction.
— Justement, non, par bonheur… puisque nous les arrêtons avant qu’ils puissent commettre un quelconque acte de violence. Donc, l’acte criminel proprement dit ne relève strictement que de la métaphysique. C’est nous qui proclamons ces gens coupables. Eux se prétendent éternellement innocents. Et en un sens, ils sont innocents. »
Quittant l’ascenseur, ils empruntèrent à nouveau un couloir éclairé par une lumière jaune.
« Notre société ne connaît plus le crime grave, poursuivit Anderton, mais nous avons tout de même un camp de détention peuplé de criminels potentiels. »
Philip K. Dick, Rapport minoritaire [The Minority Report, 1956],
Gallimard, folio SF n°109, 2002, pp. 17-18.
Gallimard, folio SF n°109, 2002, pp. 17-18.
C'était le retour de l'Antifrance. La rhétorique ne change guère...
RépondreSupprimerNous étions un certain nombre, "criminels potentiels", à tâter de la police préventive à Copenhague, comme à Barbès il y a un an...
RépondreSupprimerj'ai moi-même rendu hommage au Marin Marais du quai de l'Horloge qu'on peut, si l'on veut, consulter ici :
http://icarie.blogspot.com/2009/06/tiens-vla-un-marin-sacre-nom-dun-chien.html
C'est-à-dire ici.
RépondreSupprimerDites, Isoard, auriez-vous l'amabilité de m'envoyer une invitation, pour accéder à votre blogue ? Mon mèle est dans la colonne de droite.
RépondreSupprimerJ'aurais notamment aimé développer plus avant ma critique de vos captures d'écran, dans le film de Pierre Carles.
Puisque Wrobleski a eu l'amabilité, plus de six ans après, de renvoyer lundi dernier à cet article, je précise qu'il est désormais notoire que ce soi-disant Isoard était un flic des RG obsédé par l'ultra-gauche et notamment par le groupe de Tarnac.
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