Première mondiale : une pièce de Witold Gombrowicz, Yvonne, princesse de Bourgogne, est transformée en opéra. Voici quelques années déjà, Jorge Lavelli, au théâtre de la Colline, avait fortement souligné la dimension musicale d'Opérette, et en 1984 on avait pu assister, à Chaillot, à excellente une mise en scène du Mariage comportant également une orchestration musicale (composée par Daniel Martin, ce me semble), mais là, c'est carrément un véritable opéra, présenté dans ce Palais Garnier que fréquenta Gombro dans sa jeunesse. Le livret de Luc Bondy et Marie-Louise Bischofberger concentre fidèlement le texte original (heureusement que le spectacle est surtitré, car on a souvent du mal à comprendre ce qui est chanté), que la mise en musique du compositeur Philippe Boesmans sert sans afféteries. Décors, costumes, mise en scène, acteurs, tout est impeccable, avec une mention spéciale pour Dörte Lyssewski, qui interprète la mollichonne. Si on s'étrangle à ce spectacle, ce n'est pas avec des arêtes de perche, mais de plaisir, tout bonnement.
Rappelons l'argument de la pièce, rédigé par Gombrowicz lui-même :Acte I
Le prince Philippe se fiance avec la peu attirante Yvonne parce que l’apparence calamiteuse de la demoiselle est un affront à sa dignité. Comme il se veut, en outre, un esprit libre, il refuse de céder au dégoût naturel que lui inspire cette désagréable personne. Le roi Ignace et la reine Marguerite consentent à cette union, par crainte du scandale dont les menace Philippe.
Acte II
Il se trouve qu’Yvonne tombe amoureuse du prince. Surpris par cet amour, celui-ci se sent tenu d’y réagir en tant qu’être humain et en tant qu’homme. Il espère pouvoir arriver lui aussi à l’aimer.
Acte III
La présence d’Yvonne à la cour crée d’étranges troubles. Les fiançailles du prince sont une cause de moqueries et de ragots. Le mutisme d’Yvonne, sa sauvagerie, sa passivité mettent la famille royale dans une situation difficile. Les défauts naturels d’Yvonne provoquent de dangereuses associations d’idées, car chacun y trouve en quelque sorte le reflet de ses propres imperfections et de celles des autres. Une épidémie de rire malsain balaie la cour. Le roi se rappelle ses anciens péchés. La reine, qui écrit en secret comme une possédée, ne peut plus s’en cacher et doit reconnaître qu’elle est effarée par ses poèmes, dont elle découvre qu’ils ressemblent à Yvonne. Des soupçons absurdes se font jour. La bêtise et la déraison se donnent libre cours. Chacun le ressent, même le prince, mais celui-ci ne sait que faire. Lui-même se sent absurde vis-à-vis d’Yvonne. Comment pourrait-il encore se défendre ? Il songe à contre-attaquer efficacement : il enlace publiquement une dame de la cour et se fiance avec elle, après avoir rompu avec Yvonne. Mais il ne peut y avoir de véritable rupture, car il sait qu’Yvonne pensera toujours à lui et se représentera à sa manière le bonheur du jeune couple. Yvonne le tient en son pouvoir. Il décide de la tuer.
Acte IV
Le roi, le valet de chambre, la reine, le prince tentent chacun pour soi d’assassiner Yvonne. Mais la tuer directement est au-dessus de leurs forces : l’acte paraît trop stupide, trop absurde, il n’est justifié par aucune raison formelle et les conventions s’y opposent. Bestialité, sauvagerie, sottise et déraison se propagent de façon incontrôlable. Sur le conseil du valet de chambre, ils décident d’organiser la mort d’Yvonne tout en préservant l’apparence de la majesté, de l’élégance, de la supériorité. L’entreprise réussit. La famille royale retrouve sa sérénité perdue.
Le prince Philippe se fiance avec la peu attirante Yvonne parce que l’apparence calamiteuse de la demoiselle est un affront à sa dignité. Comme il se veut, en outre, un esprit libre, il refuse de céder au dégoût naturel que lui inspire cette désagréable personne. Le roi Ignace et la reine Marguerite consentent à cette union, par crainte du scandale dont les menace Philippe.
Acte II
Il se trouve qu’Yvonne tombe amoureuse du prince. Surpris par cet amour, celui-ci se sent tenu d’y réagir en tant qu’être humain et en tant qu’homme. Il espère pouvoir arriver lui aussi à l’aimer.
Acte III
La présence d’Yvonne à la cour crée d’étranges troubles. Les fiançailles du prince sont une cause de moqueries et de ragots. Le mutisme d’Yvonne, sa sauvagerie, sa passivité mettent la famille royale dans une situation difficile. Les défauts naturels d’Yvonne provoquent de dangereuses associations d’idées, car chacun y trouve en quelque sorte le reflet de ses propres imperfections et de celles des autres. Une épidémie de rire malsain balaie la cour. Le roi se rappelle ses anciens péchés. La reine, qui écrit en secret comme une possédée, ne peut plus s’en cacher et doit reconnaître qu’elle est effarée par ses poèmes, dont elle découvre qu’ils ressemblent à Yvonne. Des soupçons absurdes se font jour. La bêtise et la déraison se donnent libre cours. Chacun le ressent, même le prince, mais celui-ci ne sait que faire. Lui-même se sent absurde vis-à-vis d’Yvonne. Comment pourrait-il encore se défendre ? Il songe à contre-attaquer efficacement : il enlace publiquement une dame de la cour et se fiance avec elle, après avoir rompu avec Yvonne. Mais il ne peut y avoir de véritable rupture, car il sait qu’Yvonne pensera toujours à lui et se représentera à sa manière le bonheur du jeune couple. Yvonne le tient en son pouvoir. Il décide de la tuer.
Acte IV
Le roi, le valet de chambre, la reine, le prince tentent chacun pour soi d’assassiner Yvonne. Mais la tuer directement est au-dessus de leurs forces : l’acte paraît trop stupide, trop absurde, il n’est justifié par aucune raison formelle et les conventions s’y opposent. Bestialité, sauvagerie, sottise et déraison se propagent de façon incontrôlable. Sur le conseil du valet de chambre, ils décident d’organiser la mort d’Yvonne tout en préservant l’apparence de la majesté, de l’élégance, de la supériorité. L’entreprise réussit. La famille royale retrouve sa sérénité perdue.
Les représentations ont lieu jusqu'au 8 février.
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