Quel est donc le film dans lequel on aperçoit fugacement cette couverture d'un « Petite Bibliothèque Maspero » déparée par une coquille et une imposition négligente ?
(Les tricheurs qui biaiseraient via le nom de l'auteur s'affligeront d'eux-mêmes)
On nous en cite auparavant l'extrait suivant :
Il y a deux manières d’abattre un régime : soit par la violence, le feu, le sang ; soit par l’étalage de sa pourriture au grand jour. Voilà ce que j’appelle « la révolution intelligente » : l’action de masse par l’intérieur.
" Il faut sauver le camarade Rayan" ?
RépondreSupprimerBien vu, cher Moine, je n'y avais pas songé !
SupprimerOu "les deux mâchoires du même piège à cons" de Jean-Pierre deukysmokty ?
RépondreSupprimerBingo, vous brûlez, cher Moine !
SupprimerMais le titre est plus simple que ça, et on ne saura sans doute jamais si Mocky l'avait choisi à cause de Manchette…
Ou : "le socialisme des imbéciles", avec Bebel dans le rôle principal ?
RépondreSupprimerNope (j'aimerais bien le voir, celui-là…), pas plus d'ailleurs que le Film Socialisme du Suisse pro-Chinois.
SupprimerPas bien aiguisée la révolution sans accent aigu, et pas très dominant le Capital avec sa petite capitale à Michel. Problème de casse tout de même.
RépondreSupprimerAllez, je joue Nada ?
Bien tenté, schizo, mais ni Chabrol ni Manchette n'auraient laissé passer un détail aussi foutraquement ficelé en gros plan.
RépondreSupprimerPar contre, c'est bien de Nada qu'est extraite la phrase que notre ami le Moine confond avec un titre de film qui n'existe pas, dans la déclaration de Buenaventura Diaz…
Bon, allez. Tuons le game. "Le piège à con", de Mocky.
SupprimerYesse !
SupprimerEn 1979, quatre ans après la sortie de Jaws…
Désolé, cher Moine, j'étais trop dans le pâté ce matin pour saisir la finesse de votre deuxième commentaire, où vous aiguilliez les autres impétrants sans vendre la mèche.
Le film est vraiment pas mal du tout : c'est comme un coda à la trilogie jouissivement rageuse du début de la décennie, Solo, L'Albatros, Un linceul…
A propos de l’adaptation de "Nada", il me semble qu’il y a une différence notable avec le livre ; dans mon souvenir on entend la lecture en voix off (ou est-ce un autoradio, je ne sais plus) du manifeste du groupe. Et c’était plutôt pas mal, genre « à chacun son architecte, à chacun son artiste », etc. (référence au célèbre graffiti de 68 : « à chacun son flic »). Cela dit-il quelque chose à quelqu’un ?
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RépondreSupprimerIncroyable comment la mémoire peut reconstruire à l'insu de chacun la réalité des narrations, Blezel !
Supprimer(Mais vous n'en êtes nullement la seule victime, loin de là !)
Lors de cette déclaration, Diaz est assis à la table de la maison de campagne dans laquelle il s'est introduit, il parle face caméra en très gros plan et le texte est exactement celui du roman — sans nulle référence à appel au meurtre d'architecte ou autre : voyez ici.
(désolé, erreur de balise HTML ci-dessus)
La voix off, c'est celle qu'on entend lors de la déclaration collective initiale, durant quoi les images montrent l'installation sommaire de l'ambassadeur dans la ferme : voyez là.
Merci encore une fois, cher George WF Weaver, et quelle célérité ! mais non, je ne confondais pas avec la déclaration de Diaz, dont je me souviens (en revanche j’avais oublié la déclaration du deuxième extrait) ; je crois que c’est dans une séquence nocturne, pendant qu' Épaulard et Cash distribuent le manifeste dans des boîtes aux lettres, je suis à peu près certain qu’un extrait du texte est lu en voix off (et c’est peut-être un journaliste, dans l’autoradio d’Épaulard et Cash). Il n’y a que quelques phrases, mais c’est joliment écrit, dans le style provocateur post-situ où Manchette était assez à l’aise. Et c’est absent du livre.
RépondreSupprimerExact, Blezel, au temps pour moi.
SupprimerC'est dans la suite du communiqué initial, de 41'05" à 42'15", mais la voix off est neutre et égale, sans crachotements d'autoradio, pendant qu'Épaulard et Cash roulent vers la ville pour bourrer les boîtes à lettres du manifeste qu'ils adressent aux journalistes.
Et l'on entend effectivement : "Allez-y aussi ! Allez-y prudemment, mais allez-y ! À chacun son homme d'État, son flic, son prêtre, son enseignant, son artiste !"
Ajout de Manchette en tant que dialoguiste, donc, tandis que le reste suit très fidèlement les dialogues du roman.
Merci pour cette précision : ma mémoire est plus labile que la vôtre !
Ah, je me disais aussi… ! Mais pourquoi ai-je ajouté « architecte » ? Une histoire belge sans doute… Merci en tout cas pour vos précisions. J’aime bien ce film, même si on comprend facilement la déception de Manchette (l’acteur qui joue Diaz n’est pas terrible, il y a l’escamotage de « l’Humanité » par Chabrol et un autre truc que j’ai oublié mais dont Manchette parle dans sa correspondance). Mocky (qui ne devait pas être plus con politiquement que Chabrol) n’est pas arrivé à ce niveau dans « Solo » ou « Le Piège à cons », qui ne sont pourtant pas mal… il est vrai qu’il n’avait pas un Manchette avec lui au scénario. Ce qui aurait été difficile, vu ce que Manchette pensait de Mocky. Bon, je vais me replonger dans la réédition de Gédicus, c’est du bon aussi, de l’historique…
RépondreSupprimerPerso, je trouve que Nada n'a pas pris une ride, ni sa force de percussion du mou, malgré les anecdotes (devenues aujourd'hui des vétilles) qui l'ont fait désavouer par Manchette..
RépondreSupprimerLes "camarades" d'AD auraient bien fait de se le repasser en boucle.
D'autant que tous les acteurs et actrices sont impeccables, au premier rang desquels Maurice Garrel et Michel Aumont, et franchement je ne vois pas ce que vous reprochez à Fabio Testi, que je trouve parfait dans le rôle.
Si Mocky reste nettement an-deçà dans la trilogie Solo et Le piège à cons (qui est quasiment un remake de Solo), c'est qu'il demeure dans une posture romantique qui exalte le héros sauveur désabusé, à l'américaine, perspective totalement absente chez Manchette, qui conserve un point de vue strictement behavioriste où nul sauveur suprême n'émerge.
Je trouve Fabio Testi trop "beau gosse ombrageux", trop "leader de groupe" (pour des anars...), il me semble moins à l'aise dans son rôle que les autres, qui sont parfaits. Je crois que Manchette, dans son Journal, le trouve mauvais, ce qui pour le coup est un peu sévère.
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