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dimanche 26 juillet 2009

Sale matinée

Se réveiller salé, avec la soif à la tête, tout décalé, tout oublié : te voilà transformé en fantôme imbibé de sommeil. Réveil carrelé, glacé, carré, froid comme un caveau : matin-tombeau. Tombeau-sapin, froid des forêts effrayées. Envie de déglutir, de s’engloutir… Se réveiller vieux, ivre encore de la veille, à sec ; ouvrir les yeux sur le gué d’une rivière à sec, stupide gué pas gai qui rend intolérable l’absence de torrent rugissant, le fracas du flux de flots d’eau, les flocons d’eau, la poussière d’eau, la brume humide des abeilles, l’essaim de l’eau.
Dans la rue j’observe minutieusement chaque femme croisée… Tiens, cette vieille se retourne brusquement car elle comprend qu’elle est ma mère, que je suis son fils abandonné… Non, elle ne m’a pas vu… Vite, boire de la poudre !
GRAND RÉVEIL net, réveillé comme on vous assomme, paf ! avec un sale goût au fond du bec, comme si j’avais bouffé de la merde toute la soirée. Au réveil, j’avais tout oublié et je tremblais. Je me suis réveillé mort, avec ce curieux décalage persistant qu’introduit le fait de la mort dans la perception des alentours meubles ou humains : une sorte de minéralité envahit ces événements minuscules du matin. Ivre, et nettoyé par une lucidité négative, comme dans l’horreur irréelle d’une fosse où l’on descend la tombe de celle qu’on aimait. À elle j’ai eu mal, c’est vrai, mais maintenant je perds la tête, je parle et tête ma langue, j’as peur.
Décalage insupportable que cet emmêlement décollant d’ivresse et de lucidité, comme l’effet de ces cachets qui permettent au dormeur de rêver froidement, de téléguider son rêve sans abandon possible : l’exact inverse du sentiment d’impuissance que confère l’ébriété quand il importe vraiment d’être attentif et lucide. L’acide.
Sale impression d’être coupé en deux, débité par le milieu dans le sens de la longueur, comme sur les starting-blocks quand on craint de partir avant le signal : sensation qu’une moitié du corps va démarrer trop tôt, laissant l’autre en rade. Soudain je m’aperçois que je n’ai plus de colonne vertébrale : elle est restée prise dans le matelas quand je me suis levé.
L’alcool détruit, et je ris, et voilà qu’imminemment je vais vomir de la merde.
5 mars 1992

11 commentaires:

  1. Ah ! voilà ce que c'est quand On va sous les tilleuls verts de la promenade.



    Sinon, c'est un chott? (sais pas s'il en faut un ou deux, de t.

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  2. "chott" ???
    La sève est du champagne et vous monte à la tête, dirait-on !

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  3. Oui, un seul t

    Mais, on l'entend ce t !

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  4. Sinon, c'est bien ça sur un chot
    Vous écrivez bien, G
    Un bon rendu

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  5. Ah, d'accord ! Mais apparemment, le t se redouble. La photo, c'est plutôt un désert de sel, trouvé sur Photobeuquette.
    Rendu peu consistant, genre bile amère, à la rigueur.

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  6. Un chot, c'est une dépression, oui, en dessous du niveau de la mer ; oui, sel, automatiquement.
    Sinon, la règle, type Benvéniste, serait trait d'union pour les noms et pas pour les adverbes ; mais, ce que j'en dis...

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  7. Viens de lire le wiki en lien. D(après moi, il doit y avoir d'autres définitions

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  8. C'est surtout que l'orthographe de mots importés de langues étrangères et peu attestés en français est assez fluctuante. Je ne ferai donc pas ma chochotte.

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  9. Oui, mais quels mots ne sont pas importés ?

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  10. Tous les mots sont importants.
    Mais certains sont issus de la lente histoire de la langue (elle-même fruit de la transformation de langues antérieures), d'autres directement plaqués tels quels. (Ceci est juste un constat).

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  11. Ils sont plaqués tels quels à un moment donné et subissent ou connaissent, eux aussi, cette évolution. Vous avez besoin, comme moi, d'un dictionnaire du français classique pour comprendre la langue du XVII°. C'est pas loin. J'avoue avoir du mal à comprendre les dialogues des films des années 50 ; il faut que je tende l'oreille

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