J'avais trente ans et l'heure était venue de proclamer ma présence sur Terre et, non, elle n'était ni vaine ni insipide et au moment où les circonstances m'étaient le moins propices c'était justement l'instant de les retourner en ma faveur, me disais-je, personne ne s'y attendrait et comme un diable surgissant de leur boîte j'allais saisir l'occasion qu'ils m'offraient de leur montrer qu'ils avaient tellement baissé les bras qu'ils marchaient désormais sur les mains.
Grégoire Bouillier, L'Invité mystère, Éditions Allia, 2004, pp. 30-31
Pour retrouver quelques bribes d'un monde où c'était encore la voûte étoilée que l'on apercevait la nuit en levant les yeux, on pourra écouter cette évocation de Pierre Mac Orlan que diffusait hier soir Mathieu Bénézet sur France-Culture :
Au bout de cinq lectures très attentives, je n'ai pas encore compris qui sont les "ils", ni le "leur" devant boîte !
RépondreSupprimerJe m'en refais une sixième, allez !
Oups, Moons, je n'avais pas pensé, en sélectionnant cet extrait, que l'on pût lire dans "ils" autre chose que les contemporains du narrateur, de manière générale. Mais vous avez raison, on peut croire qu'il s'agit d'êtres particuliers. Mes excuses, donc, pour cette ambiguïté. Dans la phrase précédant cet extrait, on lit ceci :
RépondreSupprimer« … et à mon tour j'allais arracher le masque de mon époque et de ses représentants les plus en vue, oui, je voulais moi aussi bondir hors du rang des assassins et de leurs complices en divertissements… »
Voilà une lanterne qui éclaire mon chemin parcouru, merci !
RépondreSupprimerCher George, mille mercis pour la debordienne évocation dans votre titre. Voilà, n'est-ce pas, ce qui s'appelle "tenir (à) sa ligne".
RépondreSupprimerAbsolument renversant !
RépondreSupprimerMe faites pas ma fête,G, c'est pas aujourd'hui.