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jeudi 8 septembre 2016

Quand George Weaver chroniquait des Série Noire pour L'Année de la fiction (1)


Un ponte de l'armée zaïroise, le major Tsham, est assassiné dans l'enceinte du QG, écrasé par un camion.
Prévenu par télégramme, son frère Kizito, expatrié en France depuis quinze ans, revient à Kinshasa pour les obsèques. Dans l'avion, il fait la connaissance d'un Anglais, Peter Thombs, patron d'une société de surveillance, qui lui explique que le Zaïre est devenu une sorte de chefferie privée.
Effectivement, à peine débarqué à l'aéroport, Kizito se fait dépouiller de sa valise et d'une partie de ses économies. Sa belle-sœur Maïsha s'étonne de son arrivée : elle n'a jamais envoyé le télégramme.
Lors de la veillée funèbre, à laquelle s'est présenté un seul militaire, le capitaine Bambi, le clan familial subit l'attaque d'un gang qui rafle la cagnotte des cotisations.
Le lendemain, après les obsèques, un gamin des rues, Big Losh, entraîne Kizito dans un bar, le club Sakazuma, où l'attend Bambi qui a reçu une lettre de menaces anonyme lui enjoignant de se tenir à l'écart de la famille de Tsham.
Kizito décide de recourir au services de Peter Thombs, qui dépêche sur l'affaire son détective SOGA-13, puis il retourne au club Sakazuma, espérant y trouver Bambi, mais c'est sur la splendide maîtresse de celui-ci, Malesso, qu'il tombe : il se retrouve aussitôt dans son lit mais doit déguerpir dare-dare au bruit du retour du capitaine, sans avoir conclu.
Pendant ce temps, SOGA-13, qui vient d'apprendre que Tsham avait une maîtresse lui ayant donné trois enfants, manque de se faire tuer par des miliciens acoquinés avec un type qu'on lui décrit comme l'ex-capitaine Bambi.
La nuit suivante, Maïsha tente en vain de séduire Kizito, puis lui explique que Tsham, incité par un compère, s'adonnait à la sorcellerie, et que les enfants de sa maîtresse sont sans doute destinés au sacrifice.
Au même moment, SOGA-13, qui a filé l'ex-capitaine depuis sa tanière (l'appartement de Malesso), le voit pratiquer un rite de sorcellerie dans un cimetière.
Il se présente à l'aube à Kizito, qui comprend alors que c'est à lui que Bambi — en qui Maïsha reconnaît ledit compère de feu son mari — vient de jeter un sort, au moyen d'éléments recueillis par Malesso, notamment son slip.
Le lendemain arrive de France Voka, l'épouse de Kizito, avec ses enfants, soi-disant à l'appel de son mari, qui tombe des nues.
Au QG de l'armée, SOGA-13 comprend au vu du registre d'entrée que c'est par le chef de la milice, complice de l'ex-cap, que Tsham s'est fait écraser; après quoi il rencontre le vrai capitaine Bambi, collègue de Tsham qui se démène pour que la maîtresse de celui-ci récupère une part de l'héritage.

Kizito déboule au Sakazuma pour affronter Malesso, mais elle l'entortille au point qu'il se retrouve à nouveau dans son lit, après quoi elle lui déballe ses explications : Tsham étant responsable du massacre de son village natal alors qu'elle étudiait en Belgique, c'est à sa vengeance depuis longtemps ruminée que l'on assiste maintenant : elle s'emploie à décimer par la sorcellerie la famille du bourreau.
De retour au pays, elle a séduit Tsham et lui a fait rencontrer l'ex-cap qui l'a envoûté, mais trouvant les sorts trop lents, elle a précipité les choses en le faisant écrabouiller. C'est donc Malesso qui a envoyé les télégrammes, qui a commandité le dépouillage à l'aéroport et le racket lors de la veillée funèbre, et elle n'a couché avec Kizito que pour recueillir son sperme en vue du sort final.
Kizito la tue.
SOGA-13 file l'ex-cap, qui se rend à la résidence de la maîtresse de Tsham pour y rencontrer l'autre Bambi, qui y a succédé à Tsham et espère récupérer la totalité de l'héritage de feu son collègue.
Ivre, Kizito couche avec Maïsha, puis il va rendre visite à la maîtresse de son frère, à qui Big Losh sert de boy. Grâce à ce dernier, il échappe à un empoisonnement ordonné par le capitaine Bambi.
Alerté par Peter Thombs d'un meurtre maquillé en accident, SOGA-13 découvre dans un ravin la voiture de l'ex-cap, avec à l'intérieur le cadavre du chef de la milice : les deux Bambi l'ont liquidé pour éviter qu'on ne remonte jusqu'à eux.

L'affaire éclate dans la presse, et l'armée donne l'assaut à la résidence : la maîtresse de Tsham et le capitaine Bambi sont tués, et l'on apprend que ce dernier a descendu peu avant son homonyme.
Big Losh ramène les enfants de Tsham à Kizito, qui se voit attribuer par le clan Maïsha comme deuxième épouse.
Soupçonné par les autorités du meurtre de Malesso, Kizito fuit à Brazzaville en compagnie de cette nouvelle famille.


*****

Si l'on subodore des relents de sorcellerie à propos de ce volume, c'est surtout dans le fait que Gallimard ait pu accepter d'accueillir dans sa prestigieuse collection Série Noire pareil ramassis d'inepties.
Pas de point de vue, pas de logique interne, aucune construction, nulle idée directrice dans cet ouvrage manifestement improvisé au fil de la plume, où des personnages sans consistance disparaissent comme ils ont surgi, sans crier gare (SOGA-13, Big Losh, Voka…), et dont on n'est avisé de la fin que parce que la pagination s'arrête.

L'inutile homonymie des deux « Bambi » vient parachever ce pénible embrouillaminis.
L'ensemble manifeste un complet mépris du lecteur, et tombe littéralement des mains : on ne comprend strictement rien, non seulement au suivi (?) du récit (« Hypercompliqué », soupire Kizito p. 218, et nous de soupirer avec lui), mais même à chaque phrase, l'auteur ayant choisi de truffer au maximum sa prose d'un mélange hétéroclite d'argot français classique, d'idiotismes locaux et de vocabulaire branchouillard façon Libé.
Résultat : incohérence totale de ce qui se voudrait du style.

Ainsi, quand l'Anglais Peter Thombs s'exprime, c'est le plus souvent à la Jane Birkin (« Où est the problem ? », p. 179), mais parfois dans un français tout à fait châtié (par ex. p. 62).

Pour comble, louchant vers Simonin, Ngoye nous gratifie en fin de volume d'un petit glossaire certes amusant mais auquel on se lasse vite de se reporter en vain.
Passons sur les coquilles (« menstruations » pour « mensurations » p. 132, « la méprise » pour « le mépris » p. 151…), unique plaisir du lecteur dans un tel pensum.

C'est consternant.


Achille F. Ngoye, Sorcellerie à bout portant, Gallimard, Série Noire n°2486, 1998

10 commentaires:

  1. On partage, ô combien l'avis du critique George.
    Le seul souvenir qui reste est qu'on s'est bien emmerdé à la lecture dudit volume de la plus déjà "si prestigieuse" Série Noire qui a toujours compris une bonne dose de n'importe quoi en son sein.
    Allez, on attend la prochaine recension.

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  2. La construction bordélique de l'ouvrage ne tient-elle pas au sabrage dans le texte pour le faire rentrer dans le calibre de la pagination, mon cher George ? Enfin quand j'évoque le sabrage, il semble que ce soit plutôt au coupe-coupe dans le cas présent...
    Mais ce que je n'arrive surtout pas à entraver, c'est Who killed Bambi ?

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  3. Aucun rapport avec de quelconques pistolets sexuels, hélas, cher Tenancier !
    Et en ces fins d'années 90, le calibrage de la SN n'avait plus cours : Les racines du mal, de feu Dantec, était déjà paru…

    Jules, comment as-tu pu tomber sur (et te cogner) ce truc ?!

    Promis, les prochaines recensions seront plus alléchantes…

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  4. Pour tester ce genre de livre, je suis un chaud partisan des bibliothèques municipales. Elles sont d'ailleurs fort bien fournies par chez nous avec tout de même un regret de poids : un réapprovisionnement monstrueux qui envoie bon nombre de bouquins au pilon pour libérer de la place.
    Du coup, bonne chance pour dégotter un bouquin de plus de cinq ans !

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  5. Un "pistolet sexuel" responsable de la mort de Bambi ? Ne me dites pas que c'est Panpan qui a fait le coup, j'ai suffisamment pleuré quand j'ai vu le dessin animé (j'déconne les gars, je crois même que je l'ai pas vu, de toute façon je déteste Disney).

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  6. C'est juste une grande escroquerie, Wrob.

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  7. Quelle vulgarité, ce George !
    (Et ne tentez pas une explication selon laquelle le contexte veut la répartie, nous le savons aussi bien que vous. Nous songeons seulement que l'abstinence vous aurait grandi.)

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  8. La parole est dard, Jean, mais l'abstinence aide Laure.

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