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dimanche 23 décembre 2018

♪♬♪ Dallas, ton univers impitoyâââble… ♪♫♪


Dans le « Livre 1 » de son œuvre-fleuve Le Dossier M. (Flammarion, 2017-2018), Grégoire Bouillier livre une intéressante analyse de la barbarisation généralisée de l'économie politique mondiale à partir de la fin des années 70, dont la série télévisée Dallas figure selon lui l'emblème (pp. 221-238) :

« C’est pendant les années Dallas que les États se sont convertis les uns après les autres au libéralisme économique échevelé, à la financiarisation brutale des marchés, à la mondialisation ensauvagée du capitalisme, à la fétichisation hystérique de l’entreprise, aux actionnaires rimant avec tortionnaires, à la transformation de tout, absolument tout, en marchandises et, pour faire passer la pilule autant que pour doper les ventes, à la communication tous azimuts, à la médiatisation incitant à vivre toujours plus par procuration, à la fusion du politique avec le divertissement, ouvrant ainsi gaiement la voie à un monde toujours plus impitoyable. » (p. 226)




Incidemment, on lit ceci p. 235, qui n'est pas sans nous rappeler une antienne de l'ami Jérôme Leroy :

« Je ne dis pas que c’était mieux avant : ce n’était pas mieux avant. Certainement pas ! Mais c’est pire aujourd’hui et comment est-ce possible si ce n’était pas mieux avant ?
Comment est-ce possible ?
Est-ce parce que nous ne pensons plus avoir d’avenir qui ne soit sombre et effrayant, tandis que notre passé nous apparaît pourri jusqu’à l’os ? »

(Et je recommande chaudement de lire en ligne l'intégrale d'un premier jet de ce passage ici)

Du coup, allez savoir pourquoi, j'ai repensé à cet extrait du film Fight Club de David Fincher (1999), lui-même adapté du roman de Chuck Palahniuk de 1996…


(Advertising has us chasing cars and clothes, working jobs we hate so we can buy shit we don’t need.)

… et par esprit d'escalier à ce passage de Volem rien foutre al païs, de Pierre Carles, sorti huit ans plus tard (et déjà diffusé ici-même) :


16 commentaires:

  1. Grégoire Bouillier est un piètre dialecticien car c'est bien plutôt l'économie politique qui a produit une série comme "Dallas" que le contraire. Il faudrait donc réécrire inversement le paragraphe que vous citez pour entrevoir la réalité.
    Quant à tous les vieux croûtons qui regrettent le "monde d'avant" comme ce pauvre Jérôme Leroy, qui, en fait, regrette le monde d'avant la chute du stalinisme, si bien représenté par son cher parti stalinien français (PCF), ils nous font rire. Et de toute façon nous dégoûtent.

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  2. Votre dégoût ne juge que vous, de même que votre incompréhension manifeste de la réalité de cette époque-là.
    Grégoire Bouillier ne se prétend nullement dialecticien, il désigne simplement cette série comme emblème de l'époque à venir, même si les causes de cette production télévisuelle relevaient évidemment d'un état du monde déjà en marche.

    Prétendre que c'est "l'économie politique qui a produit une série comme Dallas" témoigne d'un matérialisme historique du plus bas niveau dont la lecture attentive de Grégoire Bouillier ou de Jérôme Leroy pourrait vous aider à vous relever.

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  4. Si vous n'aimez pas Dallas, vous devriez voir comment c'est, à Daoulas...

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  5. Pour commenter ici, Prh, il est évidemment recommandé avant tout de savoir lire.
    Ainsi prendra-t-on soin de ne pas confondre "urbanité attique" et "gerbe de fiel".

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  6. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  7. Vous êtes chez vous, Georges. Faites comme bon vous semble. Je m'abstiendrai désormais de vous déranger. Restons-en là. Si votre préférence va aux stals et aux raclures chavistes, nous n'avons effectivement rien à nous dire.

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  8. Voyez-vous, Prh, la provocation ne me heurte pas, elle me semble même roborative dans cette époque si veule et affadie.
    Je me souviens du vernissage de l'exposition "N'oublions jamais !" de Willem, où Choron s'était pointé en grand uniforme d'officier nazi, j'avais bien rigolé.

    Allons plus loin : je me fous pas mal des délires antisémites de Céline, et que Jean Goudezki ait mal tourné, et que Léo Malet ait fini par soutenir le FN : ces gens ont produit des œuvres qui m'épatent et je trie le bon grain de l'ivraie, je ne jette pas le bébé avec l'eau du bain.
    Mais les insultes gratuites, le dégueulis rancunier, la critique ad hominem au ras des pâquerettes, désolé, non, pas ici — où j'aime en effet bien me sentir chez moi.

    Basta.

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  9. Si en plus vous considérez le sieur en question comme un bon écrivain... alors là...... Sinon on peut lire Céline et ne pas s'en foutre de ses délires antisémites. Question d'éthique. Et si je l'avais connu de son vivant le destouches, je ne me serais pas privé de l'insulter ou de lui en coller une, si j'en avais eu l'occasion, vu son passif. Car on peut être un grand écrivain (j'adore "Le voyage") ET une vieille raclure. Dialectiquement. Prh

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  10. Dans cette époque de confusionnisme intéressé, le cas de Jérôme Leroy est assez emblématique puisqu'il est (en 2019 !) toujours encarté au PCF… ce qui ne l'empêche pas de citer Guy Debord à longueur d'article chez son employeur Causeur. Ça fait quand même beaucoup (trop) pour un seul homme.

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  11. Je suis complètement d'accord avec vous Raymond. Et ajouter à cela son soutien indéfectible au régime chaviste - quand on sait dans quel niveau incroyable de merde se retrouve ce pays (à cause de leur politique clientéliste) et quand on sait le niveau de répression qui s'abat sur les opposants (anarchistes compris) - c'est purement et simplement dégueulasse (mais en bon stal, il rétorquera que tout cela c'est de la faute à l'impérialisme américain...). Misère...

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  12. Votre hargne enragée me rappelle, au hasard, celle du Comité National des Écrivains ou celle de la Présidente de Montreuil, en d'autres temps qui n'étaient peut-être pas meilleurs mais à coup sûr plus incertains…

    Dans l'espoir de vous rasséréner, Prh, je vous recommande à propos de Céline la lecture des mémoires de Pierre Genève (§ 401 sur cette page), où il raconte comment Youki Desnos, offusquée que l'on accusât Céline d'avoir fait déporter Robert, avait tenu à se rendre à Meudon — et incidemment, comment de ce périple est ressurgi le disque où Arletty et Michel Simon interprètent des passages de Céline et où celui-ci chante tout à trac a cappella ses deux seules chansons demeurées.

    Desnos avait critiqué Les beaux draps dans Aujourd'hui du 3 mars 1941, Céline en conçut aussitôt une rancœur délirante (voir ici) et quelque quatre ans après le poète le plus onirique du siècle mourait horriblement du typhus à Theresienstadt.
    Néanmoins si son épouse Youki se rendit à Meudon dix ans plus tard, ce n'était pas du tout pour "en coller une" à Bardamu ni pour le traiter "dialectiquement" de raclure, allez savoir pourquoi et pensez-y un peu…

    Quant à Jérôme Leroy, oui, je le tiens pour un excellent écrivain, tout comme Grégoire Bouillier, Jean Echenoz, Christopher Brookmyre, Philippe Jaenada et quelques dizaines d'autres, et je préfère de loin les barges aux pituiteux.

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  13. Donc la qualité d'écrivain exonère d'être un salaud? Céline fut un collabo, c'est-à-dire une raclure. C'est un fait. Indiscutable. Que des gens comme Simon ou Arletty l'aient fréquenté dans l'intimité, c'est leur problème, pas le mien. Quant à la visite de Youki Desnos, je n'en sais rien. Mais l'extrait que vous conseillez prête à rire ("L'Humanité, le Soir, les Lettres Françaises et les dizaines de revues et de gazettes aux ordres, vomirent des horreurs sur cet admirable écrivain"). On va le pleurer le pauvre malheureux Céline (cette posture de malheureuse victime qu'il s'est lui-même fabriqué après guerre)... Quelles horreurs? qu'il fut collabo? qu'il servit la soupe aux nazis? qu'il fut un antisémite délirant? C'est juste la vérité. Je répète : on peut lire Céline tout en sachant quel était le personnage dans la vie. Je ne vois pas où est le problème. J'aime beaucoup lire Brasillach, ou Junger, ou même Marcel Aymé. Reste qu'humainement, je préfèrerais toujours à ces messieurs un Jean Prévost, un Lusseyran, ou un Cavaillès à qui l'on a oublié les honneurs et les hommages, et qui sont pourtant morts en résistant. A côté d'eux, Céline n'est pas grand chose.

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  14. Comme disait un président US : « C'est peut-être un fils de pute, mais c'est "notre" fils de pute. »

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  15. Comandante Leroy Hasta Siempre4 février 2019 à 18:19

    Dernière minute : on apprend que Jérôme Leroy vient de prendre l'avion pour Caracas afin de lutter pour le maintien de Maduro au pouvoir, il aurait troquer son stylo pour un FM et utiliserait la revue Causeur comme gilet pare-balles.

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  16. Un conseil, Comandante anonyme : avant que de tenter de faire rire la galerie, troquez donc votre masque contre un Grevisse.

    Laure, votre commentaire est si lapidaire que je ne comprends pas bien sa pertinence au sein de ce fil, mais une chose est certaine : il faut être complètement abruti pour juger la qualité d'une œuvre au regard des turpitudes de la vie de l'écrivain.
    Quel lecteur de Rabelais ou de Sénèque y songerait seulement ?

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