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samedi 8 novembre 2014

Tubes à retardement


L'Anonyme historique de ce blogue nous a transmis ce qui suit, voici quelque temps déjà.



Il y a quelque temps, j'ai découvert que la chanson Mon Vieux était bien antérieure à la version de Daniel Guichard : les paroles ont été écrites en 1962 par une certaine Michelle Senlis, Jean Ferrat a composé la musique, et la chanson a été créée l'année suivante par un jeune interprète, Jean-Louis Stain : aucun succès. Un autre jeune chanteur, Jacques Boyer, l'enregistre également en 1963, sans plus de succès.

C'est dix ans plus tard que Daniel Guichard reprend cette chanson passée à peu près inaperçue (la connaissait-il, ou bien est-ce son producteur, Eddie Barclay, qui a eu cette bonne idée ?). Il en retouche légèrement le texte, pour le faire coller à sa propre histoire ; il transpose la tonalité, ce qui modifie notablement le climat de la musique ; et surtout il incarne les paroles d'une façon toute différente, par sa voix et par son interprétation subtile. Le pouvoir d'émotion de la chanson se révèle alors, dix ans après sa création. Pour mesurer la métamorphose qui s'est opérée, il faut naturellement comparer avec la version originale :



[Une version de meilleure qualité ici :]




Je trouve presque plus admirable d'arriver à faire une œuvre forte en partant d'une œuvre préexistante quelconque que de créer ex nihilo quelque chose de fort. Sentir qu'il y avait dans cette chanson une force restée latente, et parvenir à la libérer par quelques interventions judicieuses : chapeau bas !

Cet exemple donne à penser : combien de chansons apparemment insignifiantes n'ont en réalité pas trouvé l'interprète capable de les transcender ? Quand nous coupons la radio lorsque passe un morceau qui nous semble médiocre, qui nous dit qu'il ne recèle pas des qualités que nous sommes incapables de soupçonner ?
J'ai en tête un autre exemple du même type. On se souvient peut-être du succès que fut, en 1987, Il mio rifugio, la chanson de Richard Cocciante pour le film Tandem de Patrice Leconte. Leconte, je ne sais plus où (dans les commentaires du DVD ?), rend hommage à la belle "musique originale" que François Bernheim a composée pour lui ; ignore-t-il qu'en fait Bernheim s'était contenté de recycler une chanson qu'il avait écrite pour lui-même dans les années 70 ? On mesure aisément l'écart entre son interprétation, complètement tombée dans l'oubli (elle est repiquée d'un 45 tours qui gratte, cette fois), et ce que Cocciante a fait du titre :