France Culture rediffusait la nuit dernière la conférence de presse donnée à Cannes en 1984 à l'occasion de la projection hors-compétition d'une version tronquée du dernier film de Sergio Leone, Il était une fois en Amérique — pas son meilleur à mon avis mais peu importe.
À entendre les maigres applaudissements, il n'y a pas plus de quinze personnes dans la salle, malgré un parterre des plus prestigieux.
Peu importe derechef : ce qui est complètement fascinant, c'est la circulation labyrinthique entre les langues, vu que la conversation se déroule tantôt en italien, tantôt en anglais et tantôt en français, toutes langues avec lesquelles Sergio Leone semblait parfaitement à l'aise, même s'il dit ceci à 21'51" :
C'est plus difficile pour moi en français parce que je trouve pas quelquefois les mots, vous savez.
Je préfère de m'exprimer en italien, s'il vous plaît.
Euh… maintenant, il faut traduire la demande en français. [Il se reprend aussitôt :] En anglais.
Et par là-dessus vient s'emberlificoter l'art des interprètes, l'une en direct et l'autre après coup, le résultat est archi-ahurissant, une véritable splendeur radiophonique, la fascination du cinéma se redouble ici de celle du langage.
Hourrah : quel bordel !
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