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lundi 22 avril 2019

Une mise en abyme langagière vertigineuse
Le faux est un moment du vrai
Traduttore, traditore


Un hommage en flèche de l'impétrant Dreyfus
à celle de Notre-Dame – bien malgré lui

En 2006, Steve Martin reprend magnifiquement le flambeau du défunt Peter Sellers pour incarner l'inspecteur Clouseau dans cette immonde stupiderie qu'est la saga de La panthère rose— aussi débile, s'il est possible, que la série du Gendarme de Saint-Tropez.

Qui saura jamais pourquoi Blake Edwards et Peter Sellers ont concocté vingt ans durant cette lamentable galère qui ne sentait pas franchement la rose (puisque l'argent n'a pas d'odeur), alors que ces deux joyeux compères fulgurèrent par exemple dans l'intervalle un chef-d'œuvre comme The Party (1968) ?
(Et Le jour du vin et des roses, ça vous dit quelque chose ? )

Mais bon, peu importe, youpi, MIRACLE ! le film de 2006 de Shawn Levy est une éberluante succession de gags évidemment très inégaux (on navigue entre le génie propre à Steve Martin et celui des Monty Python ou des frères Zucker) mais help, AIUTO ! certaines séquences obligent à appuyer sur la touche "pause" pour foncer pisser de rire aux toilettes.

Et surtout, il y a cette scène.
Cette scène-là.

Car, comment dire ?
Comment faire semblant d'apprendre à parler une langue soit-disant étrangère qui est en fait sa propre langue maternelle, sa langue la sienne ?
Et comment on fait pour se démerder en sus après ça, pour le doublage en français ?
Comment fait-on, pour anéantir la langue et le langage, quand on ne sait pas taire ce dont on il ne faut que parler (et merci Ludwig Wittgenstein, et merci Grégoire Bouillier, et merci aux dames-burgers) !??

Car dans ce film, c'est un acteur américain (Steve Martin) qui interprète cette caricature de flic français qu'est Jacques Clouseau, avec l'accent caractéristique indispensable, genre béret-baguette :


Bande-annonce du film

Mais quand il attire notre attention sur une question d'accent, vu que cet Amerloque cause en franzözich comme l'inverse de Truffaut avec Hitchcock, y'a de quoi s'interroger un peu, non ?

Genre : pourquoi un Américain qui s'efforce de prendre l'accent des Français qui s'efforcent eux-mêmes de causer angliche, pourquoi donc s'offusquerait-il du mauvais accent d'un soi-disant Russe ?
(D'accord, il s'avérera finalement que ce spécialiste du lobe occipital devait tout autant l'être des herbes chinoises — si tant est qu'elles en fussent.)
La scène est capitale au sein de cette intrigue insignifiante, mais elle ouvre surtout un gouffre qui ne fera que s'accentuer :



Là où l'histoire se complique fichtrement, c'est quand l'acteur américain qui s'est doté d'un accent français caricatural fait mine de prendre des cours d'amerloque parce qu'il doit se rendre à Nouillorque.

Dans la VOSTF, on arrive encore à suivre (heu…, hem !) ce bigarrement :



Mais dans la version doublée en français, ça devient un sacré bazar, et comment donc pourrait-on y retrouver ses petits ?

Un Américain pur jus joue un Français qui est censé s'efforcer d'apprendre les rudiments de l'amerloque, et les malheureux artisans du doublage (qui ne sont pas rétribués à un tarif métaphysique, que je sache) devraient parvenir à traduire exactement ses fausses tentatives en « vrai français » ?

Gaspature de pommedeterration !
(euh… comment on traduirait ça, nom d'un Charlie Schlingo !??)

Je voudrais acheter un en-bourgeois!

2 commentaires: