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mardi 19 février 2019

Le vandalisme est un jeu d'enfant





A l'occasion de la parution numérique du Livre de Troels Jorn (à télécharger en suivant ce lien jusqu'à demain, après quoi on pourra envoyer une requête au judicieux éditeur de ce trésor), j'ai trouvé pas mal à propos d'exhumer des limbes ondulaires ce Profils perdus en deux parties, d'abord diffusé sur France Culture les 27 mai et 3 juin 1993 :





4 commentaires:

  1. Asger Jorn a entre 49 et 50 ans. Il écrit La Genèse naturelle, sur la situation singulière qu'occupent dans l'humanité les mâles que Troels Andersen fera reparaître en 1980 en danois avec d'autres textes dans la compilation Alfa og omega.

    Dans le chapitre Lutte et violence dans l'amour, sous-titré “Il est plus divin de donner que de recevoir” (pp. 68-72), on y lit cette description du viol conjugal, ou amoureux :

    “Pour se donner une situation plus avantageuse dans la lutte d'amour, Adam n'a pas hésité à passer dans le camp de l'ennemi. Ici, l'humiliation d'Ève est arrivée à son comble. Quand il doit fertiliser les œufs après qu'Ève les a déjà posés, il est un peu exposé à ses attaques ; et un beau jour où il voit qu'elle se prépare à se coucher, il saute dessus, la culbute, lui donne le couteau comme on dit. Il la viole. Elle peut protester, se tortiller, tout ce qu'elle veut. Adam trouve sa révolte impuissante bien touchante, il est rempli d'une joie douce et sentimentale. Il l'a eue. Il a pénétré en elle, et cela aussi elle doit le supporter. À travers des millions d'années s'établit l'usage qu'Ève doive être violée. Tout son physique s'adapte à recevoir le coup qui, au fur et à mesure que cela se développe, deviendra même une sorte de soulagement pour elle. Mais il y a toujours un point où elle arrive à le tenir à distance. Il n'a pas le droit, sauf aux moments voulus, et ces moments dépendent uniquement d'Ève.”

    Mais, aussi brutal et dominateur qu'il soit, ce viol n'apparaît que dans le contexte d'une lutte réciproque d'appropriation, laquelle postule que le mâle agit sous cette emprise de la déesse-mère qui octroie sa divinité au don du mâle évoqué en sous-titre. La prise de son plaisir par le mâle étant une prédation momentanée. Legs et reprise contre absorption éphémère, ce moment n'est pas éternel :

    “C'est que l'idée du viol de la femme ne tient pas debout et semble être montée de toutes pièces. Elle ne pourrait être justifiée que si l'homme prenait quelque chose chez la femme. On essaie de l'expliquer ainsi. Mais c'est le cas contraire : il lui donne quelque chose. L'homme ne prend pas possession de la femme pendant l'acte d'amour, au contraire. C'est la femme qui a l'impression de l'absorber pour un instant. Et pourtant, il lui laisse seulement quelque chose, puis se retire. Bien entendu, s'il en est capable. L'affaire ne s'explique que si l'on comprend que la déesse-mère est parfaitement au courant de l'inutilité de la démarche du mâle, de ce parasite masculin, dans la procréation. (...) C'est ici qu'Adam a poursuivi son but jusqu'à la pénétration. Elle laisse faire, parce que cela lui donne l'impression de l'avaler en même temps. C'est parce que ce n'est pas le cas qu'elle est toujours un peu déçue après. Cela ne marche pas exactement comme elle le voulait. Elle croit l'avoir possédé et il échappe quand même. Ce qu'Adam prend à Ève dans l'acte d'amour, c'est simplement sa proie, c'est lui-même qui se reprend."
    1/2

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  2. Tout cela semble bien insatisfaisant pour les mâles adamiques comme pour les femmes-déesses-mères. Si bien qu'à la fin du bouquin (p.82), Jorn s'autorise une prospective :

    “L'homme, dans la démocratie moderne, sera bientôt gravement minoritaire par rapport au genre féminin. Celui-ci va se partager en ouvrières parfaitement honnêtes et laborieuses, et en mères somptueuses à l'image de Marylin Monroe, cependant que l'homme qui de nos jours [1963-64] est déjà le principal matériau des accusations de crimes et des inventaires de prisons, n'a qu'à attendre que son genre disparaisse de plus en plus, s'il n'arrive pas à se féminiser assez pour pouvoir survivre, ce qui ne serait qu'un répit. Ève, en même temps, fait semblant de se faire masculine en copiant le “masculin” qui ne l'est pas. Rares sont ceux qui voient ce qu'est la vérité masculine, et essaient sincèrement. Elles sont exclues de la société des femmes avec un mélange d'horreur et d'admiration. La plus fameuse d'entre-elles est la reine détrônée de Suède, Christine. Son expérience de l'échec s'est exprimée dans les paroles suivantes : “Les hommes féminisés, on en trouve des tas, mais les femmes vraiment masculinisées, cela n'existe pour ainsi dire pas.” Elle parlait en connaisseur.”

    Je ne doute pas que ce bouquin, quasiment inconnu en français il y a plus de 50 ans, lu au début du XXIe siècle, passe très mal dans les conversations publiques, mais beaucoup mieux dans les conversation choisies. Peut-être en était-il déjà ainsi ?
    2/2

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  3. Pour info, dans le Bach du dimanche du 10 mars 2019, on entend, en plus de Jacques Loussier, Fred Deux, à la minute 55.45. J'imagine qu'en tant que spécialiste inter-sidéral vous aviez déjà cette archive, mais c'est sympa de réentendre le père Deux, dans un genre de come Bach (après quelques opus du bonhomme Loussier).

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  4. Merci, Wrob.

    Détrompe-toi, je ne suis nullement un "spécialiste inter-sidéral" de Fred (je suis presque complètement insensible à ses dessins, faute de sens esthétique, une sorte d'anesthésie — comme d'autres sont anosmiques) mais c'est marrant : au moment où tu as posté ce commentaire j'étais justement en train de concocter le billet suivant, consacré à Fred.

    L'archive qui passe dans l'émission que tu mentionnes date du 21 mai 2001, c'était un Surpris par la nuit qu'Alain Veinstein avait consacré à Fred Deux à l'occasion de la sortie de Continuum chez André Dimanche.
    On pouvait l'écouter ici mais j'ai l'impression que ce n'est plus possible.

    Pas grave : toutes les émissions radio auxquelles Fred a participé depuis 1958 seront bientôt accessibles sur le site lesbandesmagiques.

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