Lecteur attentif de cet intéressant ouvrage paru en mars dernier chez L'insomniaque, un certain Francis a signalé naguère ici-même qu'on pouvait y lire p. 323 cet extrait d'une lettre jusque là inédite que Daniel Joubert avait adressée à Pascal Dumontier le 19 novembre 1990 après la lecture de son étude fraîchement publiée, Les Situationnistes et Mai 68, théorie et pratique de la révolution (1966-1972) (Éditions Gérard Lebovici, 1990) :
« Du point de vue musical, je vous pardonne volontiers d'avoir ignoré les détournements de Guy Petermann [sic] et ceux du groupe Abattoir à domicile, puisqu'ils n'ont été publiés que sous forme de cassettes à diffusion très restreinte. »
Et Francis de demander alors si quelqu'un pourrait mettre à disposition ces rares détournements…
Ce nom de Guy Peterman ne me disait rien mais il se trouve que j'ai eu le plaisir de côtoyer le regretté Daniel Joubert et qu'il m'arrive encore de croiser certains des membres d'Abattoir à domicile.
Et puis voilà qu'un autre commentateur, Henry, signale ici le mois dernier que le tube des Gommard, Y'a du baston dans la taule ! (qu'on peut entendre entre autres sur l'album La belle, qui accompagnait une précédente publication de L'insomniaque, Au pied du mur), doit ses paroles à ce même Guy Peterman :
Ce nom de Guy Peterman ne me disait rien mais il se trouve que j'ai eu le plaisir de côtoyer le regretté Daniel Joubert et qu'il m'arrive encore de croiser certains des membres d'Abattoir à domicile.
Et puis voilà qu'un autre commentateur, Henry, signale ici le mois dernier que le tube des Gommard, Y'a du baston dans la taule ! (qu'on peut entendre entre autres sur l'album La belle, qui accompagnait une précédente publication de L'insomniaque, Au pied du mur), doit ses paroles à ce même Guy Peterman :
Je me renseigne un peu, j'apprends que ledit détourneur s'est définitivement fait la belle dans la force de l'âge en 1989, ayant poussé l'humour noir jusqu'à son seuil ultime en se foutant en l'air devant l'institut médico-légal de Paris — genre livraison à domicile, comme le fait justement remarquer l'amie Lola — mais qu'il reste en effet, sans doute, des enregistrements qui traîneraient dans des cartons poussiéreux, par exemple chez l'ingénieur du son de l'époque ou chez Pierrot, le guitariste des Gommard. Mais exhumer ces fragiles traces va demander du temps, surtout après tant de transbahutements, de déménagements en déménagements durant quatre décennies…
Cependant, alors que j'en suis encore à attendre des nouvelles d'enregistrements enfouis, Henry ne s'arrête pas là : il récupère auprès d'un des musiciens de l'époque un ensemble de quatre morceaux détournés par Guy Peterman et me l'adresse obligeamment en précisant :
« D’après l’un des musiciens de ces enregistrements faits au studio Saravah en 1974, on trouve Francis Lemonnier au sax, Michel Muzac à la guitare, Olivier Zdrzalik à la guitare basse. Ces trois musiciens ont fait partie du groupe de rock progressif Komintern (Le Bal du rat mort, 1971).
Henry — qui ne manque pas de relever que Francis Lemonnier avait composé en 1973 certains des morceaux de Pour en finir avec le travail — a identifié les versions originales des trois premiers titres :
Les flics arrivent, de Surfin’ Hootenanny (Al Casey & the K-C-Ettes, 1963, chanté en français par Johnny Halliday en 1969 sous le titre Les guitares jouent).
Et Jules (de Dans l'herbe tendre) a fini par trouver celle du dernier morceau, Quand je crache : His latest flame (Elvis Presley, 1961).
En attendant de prochaines exhumations…
Bien joué, Georgie.
RépondreSupprimerPar ailleurs, on a beau chercher des traces du sieur Peterman, la seule occurrence sur le ouèbe nous renvoie... à une pierre tombale. Dont la date ne colle pas.
Pas plus d'indices dans l'abondante littérature sur les situs.
Henry en sait peut-être plus.
Salud !
Ravi d'avoir participé par une simple remarque et une question à cette exhumation de rocks détournés !
RépondreSupprimerÇa nous change des rappeurs qui nous balancent des tas de saloperies sur les homos et les femmes et qui vantent le capitalisme et son fric.
Quant à Abattoir à domicile ? Un rapport avec Peterman ?
RépondreSupprimerPatience, Blezel, recherche en cours…
RépondreSupprimerFrancis, merci, mais il y a aussi de mauvais rocks et de bons raps !
Jules, la stèle dit vrai et j'ai rectifié, sur l'insistance notamment d'Henry : cinq ans de rab, c'est pas mal, surtout pour une vie si brève !
L'amie Lola ? Admirez sa paire de lunettes et écoutez-la raconter son bouquin de sa voix de rogomme par ici :
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=dbc3CDuDLj0
Plus jeune, vous pouvez la voir dans cette vidéo des Garçons Bouchers
https://www.youtube.com/watch?v=4i8XbUdlyvs
Ouarf ! Sacrée Lola (je parle de la vidéo).
RépondreSupprimerOuaipe ! Merci à Hardipetit pour ce partage !
RépondreSupprimerBonjour à tous,
RépondreSupprimerJe viens d'apprendre la publication du livre de Jean Louis Winkopp « Sur un air de rive gauche » (aux Éditions de l'Harmattan) qui relate ses souvenirs sur Debord, Michèle Bernstein et le bar La Méthode à la fin des années cinquante. Par ailleurs, Benoît Duteurtre a consacré en juin dernier sur France Musique une émission sur les cabarets de la rive gauche avec comme invités Serge Korber et Michèle Bernstein.
Oups, désolé pour le délai de réponse, je n'avais pas gaffé votre commentaire.
SupprimerMieux vaut tard que jamais : grand merci, Ben, pour ces informations !
L'ami Tristan m'ayant également signalé ladite émission voici deux mois, je l'ai ajoutée dans ce billet.
Je vais me mettre en quête du Winkopp.
A l'auteur du premier post : Pourrais-tu me donner le lien Guy Peterman / pierre tombale, je ne le trouve pas. Il pourrai s'agir de Guy Peterman, situationniste également, qui s'est suicidé dans les années 70, comme nombres de nos amis. Je serai heureux de retrouver sa tombe, si c'est lui...
RépondreSupprimerMerci d'avance
Bonjour. Guy n'était pas membre de l'IS, et ne prétendait absolument pas l'être (de toute façon on possède la liste) mais disons, et pour ici reprendre sa façon de parler, qu'il... possédait le contenu.
SupprimerSalut et fraternité
je me rappelle aussi, parmi celles des belles citations qui lui avaient bien plu :
Supprimer- au second degré (mais à peine), celle de Paul Valéry : "enrichissons-nous de nos différences mutuelles"
- au premier degré, l'Adresse des sans-culotte à la Convention, qui disait à peu près : vous vous foutez de notre gueule mais vous ne vous en foutrez pas éternellement
Merci pour ces belles perles !
SupprimerÇa me remet en mémoire qu'il faut vraiment que je boucle mon billet d'ensemble sur Guy (enfin, ce que j'ai pu récolter comme souvenirs et docs sur lui), ça fait bientôt quatre que ça traîne !
j'avais fini en 1970 par me fâcher avec lui car il avait clairement une longueur d'avance théorique sur ceux qui l'entouraient, le savait, d'où parfois des côtés initiateur-dominateur-sorciériste peu supportables, mais je ne perds pas de vue ce que je lui dois
Supprimerune autre citation aussi dont je me rappelle, et qui atteste son goût prononcé pour le détournement des proverbes etc. est celle-ci : "Les peuples heureux n'ont pas d'histoire... Les peuples heureux : font, l'Histoire"
SupprimerMerci derechef, Anonyme !
SupprimerCe serait peut-être pas mal qu'on discute un peu plus amplement : si ça te dit, il suffit de m'envoyer ton mèle en cliquant sur celui-ci.
(voilà c'est fait) Parmi les proverbes il y en avait aussi bien sûr, qui l'amusaient et sans rien y changer... Celui-ci par exemple : "rira bien qui rira le dernier".
SupprimerC'est bien lui, évidemment, sinon Jules ne mentionnerait pas cette stèle, qu'on peut voir ici.
RépondreSupprimerIl est inhumé au cimetière de Montparnasse.
Grmmbll ! Ici :
RépondreSupprimerhttps://fr.findagrave.com/memorial/185077216/guy-peterman
Guytou était un super mec et mon pote. Un mec classe et chic comme tu en rencontres un seul dans ta vie. Plein d'attention et d'amitié. Repose en paix mon frère, là où tu es, au paradis des gentils garçons. Hommage à un pote
RépondreSupprimerBonsoir, Anonyme, et merci pour ce sobre et chouette commentaire.
RépondreSupprimerJe n'ai pas eu la chance de connaître Guy, à quelques années près, mais voici trois ans que j'essaye de rassembler des bribes sur sa geste.
Un autre pote à lui, Charles, m'a fourni quelques éléments, mais il me manque encore quelques trucs pour lui rendre ici un hommage à sa mesure.
Si tu as des photos, des souvenirs pas indiscrets, je suis preneur, ici.
Sinon, un autre qui s'est fait la malle voici peu, c'est Pierrot, le guitariste à chapeau avec la chemise jaune dans le clip du billet ci-dessus, qui jouait de la gratte à douze cordes. Crise cardiaque pendant son sommeil.
Hommage à ce gentil garçon-là aussi, et pensées vers Fabiola et tous les proches !
J'ai des photos et de la paperasse qui ne me sont pas accessibles pour le moment. À mon prochain passage à Paname, je te contacterai et je verrai comment t'aider dans ta démarche. Pierrot, je sais... Mort aux vaches de rigueur, surtout par les temps qui courent.
RépondreSupprimerTes archives seront fichtrement bienvenues.
RépondreSupprimerMort aux vaches et au champ d'honneur, comme disait Péret, mais de nos jours le veau gras vit, vote et vivote, tant le veau d'or est toujours debout !