Assez facile, ce procédé pervers consistant à faire énoncer des banalités de base par un salopard de reître qui vient de dévaster avec sa troupe de soudards un village de pauvres paysans et s'apprête à les massacrer pour leur plus grand bien…
Sacré bigot de John Ford, va !
Sacré bigot de John Ford, va !
« [Il serait juste] que tous les grands de la terre et que tous les nobles fussent pendus et étranglés avec les boyaux de prêtres. »
Jean Meslier, curé d’Étrépigny et de Balaives, Testament, c. 1725
(éd. R. C. Meijer, Amsterdam, 1864, tome 1, p. 19)
(éd. R. C. Meijer, Amsterdam, 1864, tome 1, p. 19)
Ici, 68 : « René Viénet trouve d'ailleurs le moyen d'exécuter des peintures détournées par des actes de vandalisme forcément sans aucune valeur d'échange : à la Sorbonne, le premier soir de l'occupation, il inaugure la pratique de l'inscription murale en inscrivant, sous forme de phylactère, sur une des fresques de l'Université, une formule devenue célèbre : "Camarades ! L'humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste"[26]. Cette phrase, détournée de Voltaire citant le curé Meslier ("L'humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier des tyrans aura été pendu avec les tripes du dernier prêtre"), sera lisible à différents endroits de la Sorbonne tout au long du mouvement. »
RépondreSupprimerMais là, 69.
Puisque c'est une « fresque », qui est évoquée ici : vers quelle bouche la bulle de Viénet – celui d'avant sa funeste conversion au nuke sino-français – pointait-elle donc ?
À part vers celle de Richelieu sur le tableau de Philippe de Champaigne, je ne vois pas.
RépondreSupprimerMais il semble que cette bulle-là ne soit pas due à la main de Viénet, et je ne sais plus s'il existe une photo de celle de 68.
À moins que tu n'entendes "pointer" en un sens figuré ?…
Suggérerais-tu que cette bulle pointe vers un "riche lieu", comme ce que Viénet imaginait de Taïwan lorsqu'il décida de s'y expatrier pour affaires ?
RépondreSupprimerJe croyais aussi que ça pointait vers la gueule du cardinal sur la foi d'une photo prise de loin que je ne retrouve plus. Mais le gros plan de la photo de 69 est certainement un cadrage de cette même photo, dont je me souviens qu'elle comportait deux phylactères de part et d'autre de la tronche de Richelieu.
RépondreSupprimerJe ne trouve de cette magnifique formule, que Viénet assume dans une interview calamiteuse chez Causeur, que deux inscriptions. Dans un communiqué du CMDO et peinte sur un ou des murs, voire sur une fresque murale, que les gauchistes occupants, évidemment les moins rigolos tristement scandalisés ou se sentant lucidement visés auraient décidé démocratiquement d'effacer.
D'où ma perplexité rétrospective. Et ma question lancée aux rarissimes qui en auraient une mémoire vivante.
Viénet chez Causeur ? Bigre ! y'en a qui doivent se retourner dans leur tombe !
RépondreSupprimerMais je ne vois pas d'interviouve, seulement deux articles dont l'un sur Simon Leys.
Bon, le point n'est pas cardinal mais j'ai récupéré l'adresse de la photo du tableau de Champaigne en 1969 : c'est ici.
Les lascars détourneurs devaient être à la bourre car les phylactères ont visiblement été tracés à la va-vite, au point qu'ils font à Richelieu comme des oreilles de Dumbo, l'éléphant volant !
Quant à l'inscription de 68, s'il en existe un cliché je ne vois guère où le trouver sinon dans Enragés et situationnistes… mais je ne l'ai pas sous la main.
Ah mais oui ! Dans Enragés Situs, p. 93. On voit la bouche, pas celle du cardinal. Et même une autre à la bulle avortée ou en train d'être écrite par un gus de dos, cette fois introduite par l'apostrophe en lettres capitales « Camarades ! (...) », p. 74. Deux tableaux différents. J'essaie de trouver les bonnes bouches...
RépondreSupprimerPremière bouche (12e seconde de la vidéo), celle de la page 93, dans la salle des Actes..., la face en bas au milieu.
RépondreSupprimerSeconde bouche (6 m. 57 s; de la vidéo), celle de la page 75, cour intérieure, le gars qui lit.
RépondreSupprimerHé bé voilà : bravo, Sherlock !
RépondreSupprimerJe vais essayer de remettre la main sur Enragés et Situs… et de scanner ça, pour les fines bouches.
Viénet faisait aussi dans le monochrome collectif (il me semble bien que ce soit lui, au centre, avec les jolies bottes) : https://www.pariszigzag.fr/wp-content/uploads/2018/05/Mai-68-Paris-ZigZag-RV_122927-17.jpg
RépondreSupprimer(Désolé, je ne sais pas poster les liens...)
SupprimerViénet en d'Artagnan jouant à Chagall en vertical ?
RépondreSupprimerNe connaissant pas sa bouille de l'époque, je ne saurais l'affirmer, Blezel, mais cela correspondrait assez à ce qu'il racontait en 2015 dans l'interviouve à Causeur, et ça semble corroboré par cet autre cliché de l'époque (chopé sur cette page).
Pour les liens, consultez donc un tuto sur les balises HTML : c'est une histoire de .
… de "a href".
SupprimerMerci de votre réponse. J'avais lu cette interview à l'époque ; je ne me souvenais plus de cette histoire de portrait de Debord par Reiser... Ça c'est de l'inédit !
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