J’en ai fini par là avec tout ce que je voulais montrer concernant la puissance du Mental sur les affects et la Liberté du Mental. D'où il appert combien le Sage est fort, et vaut mieux que l’ignorant, qui agit par le seul appétit lubrique. L’ignorant, en effet, outre que les causes extérieures l'agitent de bien des manières, et que jamais il ne possède la vraie satisfaction de l'âme, vit en outre presque inconscient et de soi, et de Dieu, et des choses, et, dès qu’il cesse de pâtir, aussitôt il cesse aussi d’être. Alors que le sage, au contraire, considéré en tant que tel, a l'âme difficile à émouvoir ; mais conscient et de soi, et de Dieu, et des choses avec certaine nécessité éternelle, jamais il ne cesse d’être ; mais c'est pour toujours qu'il possède la vraie satisfaction de l'âme. Si maintenant l'on trouve très ardu le chemin que j’ai montré y mener, du moins peut-on le découvrir. Et il faut bien que ce soit ardu, ce qu'on trouve si rarement. Car comment pourrait-il se faire, si le salut se trouvait sous la main, et que l'on pût le découvrir sans grand labeur, que tous ou presque le négligent ? Mais tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare.
His omnia quæ de mentis in affectus potentia quæque de mentis libertate ostendere volueram, absolvi. Ex quibus apparet quantum sapiens polleat potiorque sit ignaro qui sola libidine agitur. Ignarus enim præterquam quod a causis externis multis modis agitatur nec unquam vera animi acquiescentia potitur, vivit præterea sui et Dei et rerum quasi inscius et simulac pati desinit, simul etiam esse desinit. Cum contra sapiens quatenus ut talis consideratur, vix animo movetur sed sui et Dei et rerum æterna quadam necessitate conscius, nunquam esse desinit sed semper vera animi acquiescentia potitur. Si jam via quam ad hæc ducere ostendi, perardua videatur, inveniri tamen potest. Et sane arduum debet esse quod adeo raro reperitur. Qui enim posset fieri si salus in promptu esset et sine magno labore reperiri posset ut ab omnibus fere negligeretur ? Sed omnia præclara tam difficilia quam rara sunt.
« Tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare », voilà une conclusion que nos malheureux contemporains pourront méditer, et que Debord aurait certainement pu faire sienne.
RépondreSupprimerSaisset et Appuhn traduisaient præclara par "beau", plutôt que "remarquable", mais en réalité le terme signifie surtout "très clair", "brillant".
RépondreSupprimerJ'avoue avoir du mal à décider face à cette légère polysémie du terme…
Qu'en dirait un polisseur de verre ?
RépondreSupprimerRemarque très pertinente, cher Schizo !
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