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samedi 4 octobre 2014

Arthur est mort



Les amis indéfectibles, il nous semble évident qu'ils seront toujours là, impensable qu'ils disparaissent à jamais.
Triste erreur, hélas.

L'un des plus fins esprits de note triste époque, Arthur, correcteur, écrivain, traducteur, éditeur à fonds perdus, présenté dans la correspondance de Debord comme « ex-vandaliste de Bordeaux en 1968 », grand buveur devant un éternel dont il se contrefichait, et qui usait toujours de pseudonymes évoquant des grands crus (Alexis Chassagne / Gaston Montracher pour La fin du travail, chez Stock en 1978, Jean-Paul Musigny pour La révolution mise à mort par ses célébrateurs, même, chez Nautilus, ou encore Adèle Zwicker pour ses traductions à L'Insomniaque — notamment celle de la biographie de Traven par Rolf Recknagel, Insaisissable), Arthur, donc, s'est éteint cette semaine, sans doute jeudi, à Marseille.

Quelle saloperie, décidément, cette fin 2014 !

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Communiqué du journal CQFD, chez qui il œuvrait comme correcteur, mercredi 8 octobre au matin :

Il est mort le poète.
L'enterrement d'Arthur aura lieu [à Marseille] au cimetière St-Pierre le vendredi 10 octobre.
Le recueillement se fera à l'institut médico-légal à 9h30 (derrière
l'hôpital de la Timone).
Départ pour le cimetière à 10h, et à 10h30 l'inhumation. 

Il est prévu de faire une déambulation le soir dans les bars de prédilection d'Arthur, en passant par le local de CQFD.


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J'ai retrouvé cette conversation à bâtons rompus, d'un soir où il était venu dîner début avril 2010 (c'est brut de décoffrage, désolé pour le hoquet intempestif et pour ma propension à l'interrompre mal à propos, stupidement — de Breton, par exemple, Nadja a été publié en 1928, L'amour fou en 1937) :

Arthur à Paris, 3 avril 2010 (1/2)

Arthur à Paris, 3 avril 2010 (2/2)

Bien plus intéressant, cet enregistrement mis à disposition par L'insomniaque, dans lequel Arthur parle d'un des nombreux sujets qu'il connaissait sur le bout des doigts : B. Traven.

Arthur nous parle de Traven


Christian Marchadier (1947-2014)
 
Regard d'aigle — doux et d'acier à la fois —, bacchantes et chapeau toujours en alerte…
Merci à
Mille Bâbords pour cette photo récente, et à Claude, évidemment

Chaque janvier, il avait l'attention d'envoyer à ses proches des vœux savamment confectionnés, avec toujours une plaquette imprimée, parfois sous forme numérique.
Voici ceux de cette année (avec un clin d'œil à Patrick Cheval, dont il fut très proche), accompagnés des pages qui suivent, destinées à être imprimées et assemblées par les destinataires :

Salute a tutti

C'est l'année du Cheval qui se pointe demain.

Le meilleur prétexte enfin se pointe de songer à mettre le feu à toutes les écuries (trop d'Augias aujourd'hui pour imaginer pouvoir récurer quoi que ce soit).

En tout cas, si les hasards de l'observatoire de Nankin en ont décidé ainsi, fêtons ce Nouveau Printemps, qui tombe pour notre célébration du brocoli en ce 12 pluviôse, de manière à faire de toutes saisons nos plus beaux châteaux.

Je doute moins que jamais que c'est au larron de faire l'occasion.

Je ne cherche pas d'autre emploi.

Arthur


3 commentaires:

  1. On peut aussi se dire qu'il a réussi à mener la vie qu'il voulait mener. Il y en a peu qui peuvent s'en vanter.

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  2. Certes, Serge.
    Mais pour la chose, il me semble que tu n'es pas en reste…
    Pas moins ni plus que Claude, en tout cas.

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  3. Ah non alors ! Deux fois que vous faites le coup ! Déjà en 2010 j'avais eu un début d'érection avant de réaliser ma méprise. Et là, ça recommence, je projetais déjà de m'offrir un troisième périphérique à la cantine ce midi (supplément entrée ou dessert) pour fêter ça, et en cherchant fébrilement sur Gougueule pour en savoir plus, je constate que l'animateur qui rêvait de devenir milliardaire en faisant pleurer des smicards se porte fort bien. Je vous garantis que j'ai eu du mal à avaler mes carottes râpées et ma compote, même pas pu finir les haricots verts !

    Plus sérieusement, si j'avais connu l'Arthur de 2010 grâce à l'Anthologie de Noël de 1989, puis à la Grosse Bertha (c'est à cette époque que j'ai vraiment commencé à me méfier de Philippe Val), puis par toutes ses chroniques de Siné hebdo et de CQFD, je n'ai pas eu la chance de connaître cet Arthur là, qui vient de nous tirer sa révérence, et je le regrette bien...

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