I Qu’est-ce que le communisme ?
Le communisme est la négation du capitalisme. Un mouvement produit par le développement et la réussite même du mode de production capitaliste, qui finira par l’abattre et accouchera d’un nouveau type de société. Là où se trouve un monde basé sur le salariat et la marchandise, doit advenir un monde où l’activité humaine ne sera plus jamais du travail salarié et où les produits de cette activité ne seront plus objets de commerce. Notre époque est celle de cette métamorphose. Elle réunit les éléments de la crise du capitalisme et tous les matériaux nécessaires à la résolution de cette crise. Décrire les principes du communisme, examiner comment ils permettent d’assurer la vie future de l’humanité et montrer qu’ils sont déjà à l’œuvre sous nos yeux, voilà ce que nous allons essayer de faire.
Science-fiction ?
Nous voulons illustrer ce que sera le monde de demain, la société communiste dont nous rêvons. Il ne s’agit absolument pas de rivaliser avec la science-fiction ou le journalisme en écrivant un reportage sur la vie des gens et des bêtes dans le futur. Nous ne disposons d’aucune machine à remonter le temps.
Malgré l’intérêt de la question, nous ne pouvons prévoir qui l’emportera dans la guerre qui les oppose, le pantalon ou la robe, le bouillon de légumes ou la soupe aux nids d’hirondelles. À la limite, nous ne pouvons même garantir que l’humanité aura bien un avenir. Qui nous assure que nous ne serons pas balayés par une guerre atomique ou un cataclysme cosmique ?
Ceci dit, prévoir reste souhaitable et possible. Nous entendons décrire la société communiste sur la base de ses règles générales de fonctionnement, en insistant sur ses différences avec la société présente. Il faut montrer que demain pourra être autre chose qu’un aujourd’hui amélioré ou reconditionné.
Afin de ne pas être trop insipide, nous entrerons parfois dans le détail, nous fournirons des exemples. Il ne faudra pas les prendre trop au sérieux. Chacun peut en imaginer d’autres. On peut récuser les nôtres.
L’avenir n’est pas un terrain neutre. Le capital tend à occuper et à se soumettre tout espace social. Il ne peut, comme l’imaginent des auteurs de science-fiction, organiser le commerce de ses marchandises et de ses salariés entre passé et futur. Il prend sa revanche dans le domaine de la publicité et de l’idéologie. L’on nous invite à vivre le présent à l’heure du futur, à acheter dès maintenant la montre ou la voiture de demain. Les conceptions successives, concurrentes et parfois « anticapitalistes » d’un avenir capitaliste embrouillent notre présent.
Débattre de l’organisation communiste de la société, c’est, malgré les risques d’erreur, commencer à soulever la chape de plomb qui pèse sur nos vies.
La vieille question des réactionnaires : « Mais que proposez-vous donc en remplacement ? » doit d’abord être réfutée. Nous ne sommes pas des marchands d’idées. Nous n’avons pas à lancer une société de rechange sur le marché comme on lance une nouvelle savonnette. Le communisme n’est objet ni de commerce, ni de politique. Il en est la critique radicale. Ce n’est pas un programme offert, même démocratiquement, au choix des électeurs ou des consommateurs. C’est l’espoir, pour les masses prolétarisées, de ne plus être réduites à l’état d’électeur ou de consommateur. Celui qui se place en situation de spectateur, qui veut pouvoir juger sans avoir à s’engager, s’exclut du débat.
S’il est possible de parler de la société révolutionnaire, c’est parce qu’elle est en gestation dans la société présente.
Certains trouveront nos thèses bien folles et bien naïves. Nous n’espérons pas convaincre tout le monde. Si c’était possible, ce serait inquiétant ! De toute façon, il y en a qui préféreraient se crever les yeux plutôt que de reconnaître la vérité de nos positions.
La révolution prolétarienne sera la victoire de la naïveté sur une science servile et desséchée. Que ceux qui demandent des démonstrations prennent garde. Elles risquent de se faire non pas dans le calme des laboratoires mais violemment et sur leur ventre.
Avant de dire ce qu’est le communisme, il convient d’abord de dégager le terrain. Il faut dénoncer les mensonges à son propos et dire ce que le communisme n’est pas. Car si le communisme est une réalité fort simple, si liée à l’expérience quotidienne qu’elle en devient presque palpable, les plus énormes contre-vérités n’ont pas manqué de se développer à son propos. Ce n’est un paradoxe que pour celui qui ignore que dans la « société du spectacle » c’est justement la signification de ce qui est quotidien et familier qui doit être refoulé.
Le communisme est la négation du capitalisme. Un mouvement produit par le développement et la réussite même du mode de production capitaliste, qui finira par l’abattre et accouchera d’un nouveau type de société. Là où se trouve un monde basé sur le salariat et la marchandise, doit advenir un monde où l’activité humaine ne sera plus jamais du travail salarié et où les produits de cette activité ne seront plus objets de commerce. Notre époque est celle de cette métamorphose. Elle réunit les éléments de la crise du capitalisme et tous les matériaux nécessaires à la résolution de cette crise. Décrire les principes du communisme, examiner comment ils permettent d’assurer la vie future de l’humanité et montrer qu’ils sont déjà à l’œuvre sous nos yeux, voilà ce que nous allons essayer de faire.
Science-fiction ?
Nous voulons illustrer ce que sera le monde de demain, la société communiste dont nous rêvons. Il ne s’agit absolument pas de rivaliser avec la science-fiction ou le journalisme en écrivant un reportage sur la vie des gens et des bêtes dans le futur. Nous ne disposons d’aucune machine à remonter le temps.
Malgré l’intérêt de la question, nous ne pouvons prévoir qui l’emportera dans la guerre qui les oppose, le pantalon ou la robe, le bouillon de légumes ou la soupe aux nids d’hirondelles. À la limite, nous ne pouvons même garantir que l’humanité aura bien un avenir. Qui nous assure que nous ne serons pas balayés par une guerre atomique ou un cataclysme cosmique ?
Ceci dit, prévoir reste souhaitable et possible. Nous entendons décrire la société communiste sur la base de ses règles générales de fonctionnement, en insistant sur ses différences avec la société présente. Il faut montrer que demain pourra être autre chose qu’un aujourd’hui amélioré ou reconditionné.
Afin de ne pas être trop insipide, nous entrerons parfois dans le détail, nous fournirons des exemples. Il ne faudra pas les prendre trop au sérieux. Chacun peut en imaginer d’autres. On peut récuser les nôtres.
L’avenir n’est pas un terrain neutre. Le capital tend à occuper et à se soumettre tout espace social. Il ne peut, comme l’imaginent des auteurs de science-fiction, organiser le commerce de ses marchandises et de ses salariés entre passé et futur. Il prend sa revanche dans le domaine de la publicité et de l’idéologie. L’on nous invite à vivre le présent à l’heure du futur, à acheter dès maintenant la montre ou la voiture de demain. Les conceptions successives, concurrentes et parfois « anticapitalistes » d’un avenir capitaliste embrouillent notre présent.
Débattre de l’organisation communiste de la société, c’est, malgré les risques d’erreur, commencer à soulever la chape de plomb qui pèse sur nos vies.
La vieille question des réactionnaires : « Mais que proposez-vous donc en remplacement ? » doit d’abord être réfutée. Nous ne sommes pas des marchands d’idées. Nous n’avons pas à lancer une société de rechange sur le marché comme on lance une nouvelle savonnette. Le communisme n’est objet ni de commerce, ni de politique. Il en est la critique radicale. Ce n’est pas un programme offert, même démocratiquement, au choix des électeurs ou des consommateurs. C’est l’espoir, pour les masses prolétarisées, de ne plus être réduites à l’état d’électeur ou de consommateur. Celui qui se place en situation de spectateur, qui veut pouvoir juger sans avoir à s’engager, s’exclut du débat.
S’il est possible de parler de la société révolutionnaire, c’est parce qu’elle est en gestation dans la société présente.
Certains trouveront nos thèses bien folles et bien naïves. Nous n’espérons pas convaincre tout le monde. Si c’était possible, ce serait inquiétant ! De toute façon, il y en a qui préféreraient se crever les yeux plutôt que de reconnaître la vérité de nos positions.
La révolution prolétarienne sera la victoire de la naïveté sur une science servile et desséchée. Que ceux qui demandent des démonstrations prennent garde. Elles risquent de se faire non pas dans le calme des laboratoires mais violemment et sur leur ventre.
Avant de dire ce qu’est le communisme, il convient d’abord de dégager le terrain. Il faut dénoncer les mensonges à son propos et dire ce que le communisme n’est pas. Car si le communisme est une réalité fort simple, si liée à l’expérience quotidienne qu’elle en devient presque palpable, les plus énormes contre-vérités n’ont pas manqué de se développer à son propos. Ce n’est un paradoxe que pour celui qui ignore que dans la « société du spectacle » c’est justement la signification de ce qui est quotidien et familier qui doit être refoulé.
Les amis de 4 millions de jeunes travailleurs,
Un monde sans argent : le communisme (1975-1976)
On peut lire la suite ici, et sur cette page une critique de ce texte paru sous la forme de trois brochures au milieu des années 70, sous la houlette de Dominique Blanc.
Un monde sans argent : le communisme (1975-1976)
On peut lire la suite ici, et sur cette page une critique de ce texte paru sous la forme de trois brochures au milieu des années 70, sous la houlette de Dominique Blanc.
Je me permet de vous mettre en lien sur mon blog.
RépondreSupprimerComme vous dites, banalités de base, mais si belles et si vraies...
Merci, cher W. Nous sommes d'ailleurs croisés à propos du Prévieux, pour lequel vous m'avez devancé depuis que je l'ai découvert chez Article XI. En revanche, je crains ne pouvoir vous croiser en chair et en os le 21, n'étant pas censé être à Paris ce jour-là.
RépondreSupprimerMoi aussi, il faudrait que j'affiche un bloguerolle, mais pas le temps pour l'instant.