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lundi 31 août 2015

C'est honnête, cette chansonnette !


Une charmante et mutine mise en abyme (mais est-ce bien le terme ?) chantée par Dranem :

mercredi 19 août 2015

Un peu de logique n'a jamais fait de mal à personne

J’ai connu un enfant de huit ans, dont l’infaillibilité au jeu de pair ou impair faisait l’admiration universelle. Ce jeu est simple, on y joue avec des billes. L’un des joueurs tient dans sa main un certain nombre de ses billes, et demande à l’autre : « Pair ou non ? » Si celui-ci devine juste, il gagne une bille ; s’il se trompe, il en perd une. L’enfant dont je parle gagnait toutes les billes de l’école. Naturellement, il avait un mode de divination, lequel consistait dans la simple observation et dans l’appréciation de la finesse de ses adversaires. Supposons que son adversaire soit un parfait nigaud, et, levant sa main fermée, lui demande : « Pair ou impair ? Notre écolier répond : « Impair ! » et il a perdu. Mais, à la seconde épreuve, il gagne, car il se dit en lui-même : « Le niais avait mis pair la première fois, et toute sa ruse ne va qu’à lui faire mettre impair à la seconde ; je dirai donc : « Impair ! » Il dit : « Impair », et il gagne.
Maintenant, avec un adversaire un peu moins simple, il aurait raisonné ainsi : « Ce garçon voit que, dans le premier cas, j’ai dit impair, et, dans le second, il se proposera, — c’est la première idée qui se présentera à lui, — une simple variation de pair à impair comme a fait le premier bêta ; mais une seconde réflexion lui dira que c’est là un changement trop simple, et finalement il se décidera à mettre pair comme la première fois. — Je dirai donc : « Pair ! » Il dit pair, et gagne. Maintenant, ce mode de raisonnement de notre écolier, que ses camarades appellent la chance, — en dernière analyse, qu’est-ce que c’est ?
— C’est simplement, dis-je, une identification de l’intellect de notre raisonneur avec celui de son adversaire.
— C’est cela même, dit Dupin ; et, quand je demandai à ce petit garçon par quel moyen il effectuait cette parfaite identification qui faisait tout son succès, il me fit la réponse suivante :
— Quand je veux savoir jusqu’à quel point quelqu’un est circonspect ou stupide, jusqu’à quel point il est bon ou méchant, ou quelles sont actuellement ses pensées, je compose mon visage d’après le sien, aussi exactement que possible, et j’attends alors pour savoir quelles pensées ou quels sentiments naîtront dans mon esprit ou dans mon cœur, comme pour s’appareiller et correspondre avec ma physionomie.
Cette réponse de l’écolier enfonce de beaucoup toute la profondeur sophistique attribuée à La Rochefoucauld, à La Bruyère, à Machiavel et à Campanella.
— Et l’identification de l’intellect du raisonneur avec celui de son adversaire dépend, si je vous comprends bien, de l’exactitude avec laquelle l’intellect de l’adversaire est apprécié.

Edgar Poe, Histoires extraordinaires, «La lettre volée »

lundi 17 août 2015

Mordechaï tenait mordicus



Une très belle dramatique de l'ex-éditeur Pierre Belfond du 23 octobre 2005 encore rediffusée la nuit dernière sur France Culture, tout en finesse et nuances nageant au sein d'une horreur absolue dont l'exaltation de notre civilisation supermarchande se prétend l'envers — ce qui n'empêche pas que la continuation de cette horreur se perpétue sans cesse, encore et toujours (dans les intérêts de qui, sinon des intéressés défenseurs de ladite « civilisation » ?…) :


« Les otages », de Pierre Belfond (29/08/2005)