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samedi 31 août 2013

Histoire de France par les chansons (disque 1)

De 1956 à 1961, Pierre Barbier et France Vernillat publièrent chez Gallimard une vaste anthologie de la chanson française qui regroupait des ritournelles politiquement très hétéroclites, sous le titre général Histoire de France par les chansons, en huit tomes organisés chronologiquement :

1) Le Moyen-Age et les chansons des Croisades. La Guerre de Cent ans. Du royaume de François 1er à François II. Les guerres de Religion. Louis XIII et Richelieu (1956, 167 p.)

2) 2, La Fronde et les Mazarinades. Le Règne du Roi Soleil (1956, 153 p.)

3) Du Jansénisme au Siècle des Lumières (1957, 204 p.)

4) La Révolution (1957, 282 p.)

5) Napoléon et sa légende (1958, 187 p.)

6) La Restauration (1958, 208 p.)

7) La République de 1848 et le Second Empire (1959, 222 p.)

8) La 3ème République de 1871 à 191 (1961, 244 p.)

Parallèlement, France Vernillat et Pierre Barbier ont fait enregistrer par différents interprètes une partie de ce répertoire à la firme « Le Chant du Monde » sous la forme d'une multitude de disques 33 T. au format 17 cm (LDY 4105, etc.), dont une sélection a été regroupée en un coffret de quatre albums 33 T. 30 cm (LDX 74461/74464), sous le titre général Histoire de France par les chansons - Des Croisades à la guerre de 14-18.

Voici le premier album de ce coffret de quatre, suivi de son sommaire précis (titre, auteur — lorsqu'il est connu — et interprète. Grand merci à Jack, qui m'a aimablement transmis ces précieuses informations !) :



Histoire de France par les chansons, disque 1 (LDX 74461)

Des croisades aux guerres de religion
1. Seigneurs sachiez… (Thibaut de Champagne, 1201-1253) – Jean Giraudeau
2. Mort de Richard Cœur de Lion (Gaucelm Faydit, 1185-1220) – Aimé Doniat
3. Le Roy anglais (Manuscrit de Bayeux) – Gérard Sandri
4. La Mort du prince d’Orange (1544) – Les Quatre Barbus
5. Chanson du printemps retourné (Adrian Le Roy, 1586) – André Vessières
6. Voyez la grande offense – Nicole Vervil
7. Contre les Huguenots – Les 4 Barbus
8. Les Commandements d’Henri (1597) – Jean-Christophe Benoît
9. L’Exécution du maréchal de Biron (1602) – Les Quatre Barbus
10. Vive Henri IV – Chorale Historia

Louis XIII – La Fronde et les mazarinades – Le Roi-Soleil – La Régence et Louis XV
11. Les Rochellois – Jean-Christophe Benoît
12. Entrée de Louis XIII après la prise de La Rochelle – Paul Barré
13. La Chasse donnée à Mazarin par les paysans – Les Quatre Barbus
14. Chanson des barricades de Paris (peut-être Blot, dit Blot l'Esprit) – Germaine Montero
15. Complainte de Guillaume d’Orange – Eric Amado
16. Complainte de la Brinvilliers – Germaine Montero
17. Le Bout de M. d’Argenson – Quatuor de la Cité
18. Révocation de l’édit de Nantes (1685) – Louis-Jacques Rondeleux
19. Contre les Jésuites – Quatuor de la Cité
20. Sur le Régent – Louis-Jacques Rondeleux
21. Lundi, je pris des actions… – Jean-Christophe Benoît
22. Sur Mme de Pompadour (Pont-de-Veyle, sur un timbre de J.-B. Lully) – Paul Barré
23. Prise de Port-Mahon (Collé, 1756) – Louis-Jacques Rondeleux
24. Les Fre-Maçons – Paul Barré

vendredi 30 août 2013

Le communisme enfin (presque) réalisé !


Un reportage ahurissant sur le village de Nanjiecun, la dernière commune collectiviste de Chine, diffusé mercredi matin sur France Culture dans le cadre d'une "Grande traversée" estivale, où l'on entend notamment ceci :



Mais autant s'enfiler toute cette stupéfiante émission :



lundi 26 août 2013

S'enfoncer avec un plaisir presque sensuel dans un bain chaud de désespoir
(Génie de Don)



Trois extraits d'un Dortmunder posthume (What's so funny ?, 2007, trad. fr. Pierre Bondil sous le titre Et vous trouvez ça drôle ? pour Rivages, 2012) de ce géantissimahousse de la littérature qu'était Donald Westlake. Une fugace et vivace critique de ce livre ici, aussi.

Il n'était jamais allé aussi loin vers l'est dans la Quatorzième Rue. New York ne possède pas de quartiers à proprement parler, contrairement à la majorité des villes.Ça ressemble plus à des petits villages distincts, séparés, dont certains existent sur des continents différents, certains dans des siècles différents et beaucoup sont en guerre avec leurs voisins. L'anglais n'est pas la langue principale dans nombre d'entre eux, mais l'alphabet romain possède quand même une légère avance.
En regardant par la vitre, Dortmunder essaya de comprendre quelque chose à ce village précis. Il n'était jamais allé en Bulgarie, il faut dire qu'on ne l'y avait jamais invité, mais il avait l'impression que ce coin devait ressembler à une petite ville de ce pays, d'un côté ou de l'autre des montagnes. S'ils avaient des montagnes. (p. 23)

[…]

May savait que John avait cette tendance très néfaste, lorsque les choses tournaient anormalement mal, à s'enfoncer avec un plaisir presque sensuel dans un  bain chaud de désespoir. Une fois qu'on a abandonné les rênes au désespoir, pour modifier un tant soit peu une célèbre métaphore, il n'y a plus rien à faire. On n'a plus à s'inquiéter de rien, on n'est plus dans la partie. Le désespoir, c'est le banc de touche, et on le réchauffe*.
May savait qu'il lui incombait, dans ces circonstances-là, de l'arracher aux griffes du désespoir et de lui procurer la petite impulsion qui le ferait repartir de l'avant. Après tout, ce n'est pas la question de gagner ou de perdre, c'est juste qu'il faut y participer, à ce fichu match. (pp. 70-71)

[…]

Andy Kelp sortit du grand magasin et rentra chez lui avec trois costumes et deux manteaux sur le corps. Il ne faisait pas à proprement parler aussi froid que ça, dehors, mais il valait quand même mieux les porter que les payer.
Anne Marie était assise à son bureau, dans la chambre, devant l'ordinateur. Elle le regarda et dit : « Tu as pris du poids ?
— Non, répondit-il, j'ai pris de la laine. Laisse-moi retirer ces vêtements.
—D'accord. »
Elle éteignit l'ordinateur et le téléphone sonna.
Kelp jeta un regard d'aversion à l'appareil.
« Ça va être John, dit-il.
— Continue ton strip-tease, moi, je vais lui parler.
— Affaire conclue. »
Il avait réussi à ôter la moitié de sa nouvelle garde-robe quand elle annonça :  « C'est John, et il a l'air d'avoir vraiment besoin de te parler.
— Il faut croire. Allô, dit-il dans l'appareil.
— Nous savons où il va être.
— Où il va être. Mais il n'y est pas, là.
— Non, mais il va y être bientôt, et toi et moi, il faut qu'on aille y voir de près, qu'on inspecte les lieux avant que le truc arrive. Un peu plus facile maintenant que plus tard. »
C'était malheureusement vrai. Tout en observant Anne-Marie, qui avait commencé son propre strip-tease, Kelp demanda : « C'est où, alors ?
— Dans Gansevoort Street. Un bureau qui se trouve dans cette rue.
— Un bureau ? Ça ne paraît pas normal.
— Je te donnerai les détails, tu sais, quand ça s'y prêtera mieux.
— O.K., mais… » Il tourna un regard mélancolique en direction d'Anne Marie. « … Anne Marie et moi, on avait prévu quelque chose pour ce soir, un ciné peut-être Tu sais quoi ?
— Quoi ?
 — Il y a un hôtel très tendance, là-bas, dans Gansevoort, maintenant que le quartier a changé de standing. Je pourrais t'y retrouver, au bar.
— Parfait. Quand ?
— On devrait en avoir pour assez longtemps, poursuivit Kelp en regardant à nouveau Anne Marie qui souriait. Je te retrouve au bar à minuit », et il tint parole, repéra Dortmunder déjà installé au comptoir. (pp. 241-242)

*  Alors là, la traduction m'interloque ! Je ne connais pas le texte d'origine mais il me semble qu'il devrait plutôt être traduit par « … et il vous réchauffe » ou « … et on s'y réchauffe ».

dimanche 18 août 2013

Pourquoi travailler et pleurer ?



Ah oui, il me revient que j'avais déjà publié ceci voici deux ans, mais j'avais oublié le bel instrumental d'Andrea Balestri :



Et puis, tiens, voici directement la version des Marlys pour la VF du film, polluée par Bide & Musique mais c'est la seule accessible :

lundi 12 août 2013

Abasourdissante vie moderne ! (3)


Voici quelque temps, je me suis mis à fréquenter régulièrement l'excellent blogue Dans l'herbe tendre, satellite de l'émission du même nom (et non pas éponyme, désolé) qui passe tous les premiers mardis du mois sur la radio Canal Sud, à Toulouse.

De fil en aiguille, constatant que je partageais avec l'un des tenanciers de ce blogue — un dénommé "Michel-Simon" — un même goût pour la chanson française dite "à textes" et notamment orientée vers la tradition anarchiste, je me suis mis à correspondre avec lui par mèle.
Nous avons rapidement compris que nous avions des amis communs (réellement, pas au sens de Fesse-Bouc), mais sans pour autant nous connaître l'un l'autre directement.

Le 31 juillet, j'étais en train de rédiger un message à son intention, pour lui expliquer comment on peut proposer une émission directement sur la plate-forme Blogger lorsque déboule chez moi l'ami Kamel, un litron frais dans chaque main.
Et là, tilt ! il me revient que Kamel et moi connaissons un autre Michel-Simon (prénom peu courant, on en conviendra), qui habite comme nous dans le XXIe arrondissement de Paris.

Tout en poursuivant la rédaction de mon message, avec en prime ce rafraîchissant Chardonnay pour le moins bienvenu, je demande à Kamel qui rêvassait :
— « Mais dis donc, toi qui as à Toulouse cette amie, P., ne connaîtrais-tu pas là-bas un autre Michel-Simon ?
— Michel-Simon ? Bien sûr ! C'est P. qui me l'a présenté. Elle cherchait pour lui une édition du Monde à l'envers de Christopher Hill et j'ai réussi à lui en trouver une assez rapidement. »

Comment ça s'appelle, déjà, cette théorie foireuse qui stipule que moins de huit chaînons de connaissances nous relient à n'importe qui dans ce pauvre monde ?

Ça marche, ce truc ?



La reprise de Denise Benoît, époustouflante :



Et la variante de Nino Ferrer :



Et puis le très beau roman de ce facho d'A.D.G. :


Et enfin, grâce à l'Anonyme multimaniaque de ce blogue, cette chanson des tout débuts de Marie-Paule Belle :



Ah pardon, c'est pas fini ! Dix jours après la publication de ce billet, un certain "Prh" nous propose cette version rap de Busdriver :



… Mais je crois que je préfère celle-ci :

samedi 10 août 2013

PÔ GLACÉ
(Les sept péchés capitaux)


Des bribes, certes, mais c'est tout ce qui reste de ce premier album des Poissons Solubles, alors que Guetch s'échinait à travailler sur le thème des menstrues, donc des Anglais qui ont débarqué ce matin, avant que Sandrine n'aille se demander s'il y aura de la neige à Noël.
La colère a été intempestivement écrabouillée par mégarde, bien que partiellement enregistrée, et les deux derniers morceaux (La Luxure et L'Envie) n'ont jamais été composés : pudeur de Henri, absences de Sandrine, allez savoir…









Ni L'Envie, ni La Luxure n'ont hélas été mis en musique, mais voici les textes que Guetch proposait (hem…) :



mercredi 7 août 2013

Schizopolis, remettons-en une couche !






J'en avais parlé voici plus de deux ans, ça date de près de vingt ans mais ça n'a pas pris une ride (contrairement à nombre d'entre nous depuis…)

Là, faut heunderstande un peu l'angliche, mais le film doit bien être disponible quelque part en VOSTF…

On remarquera entre autres que Soderbergh est un excellent acteur, qui n'hésite pas à plonger dans le plat des couilles mahousses quand il le faut.

Je ne veux pas avoir à te persuader de le faire, hein…

L'alphabet est une source


Au loin sur les croupes âpres et vertes du Jura les lits jaunes des torrents desséchés dessinaient de toutes parts des Y.

Avez-vous remarqué combien l’Y est une lettre pittoresque qui a des significations sans nombre ? — L’arbre est un Y ; l’embranchement de deux routes est un Y ; le confluent de deux rivières est un Y ; une tête d’âne ou de bœuf est un Y ; un verre sur son pied est un Y ; un lys sur sa tige est un Y ; un suppliant qui lève les bras au ciel est un Y.

Au reste cette observation peut s’étendre à tout ce qui constitue élémentairement l’écriture humaine. Tout ce qui est dans la langue démotique y a été versé par la langue hiératique. L’hiéroglyphe est la racine nécessaire du caractère. Toutes les lettres ont d’abord été des signes et tous les signes ont d’abord été des images.

La société humaine, le monde, l’homme tout entier est dans l’alphabet. La maçonnerie, l’astronomie, la philosophie, toutes les sciences ont là leur point de départ, imperceptible, mais réel ; et cela doit être. L’alphabet est une source.

A, c’est le toit, le pignon avec sa traverse, l’arche, arx ; ou c’est l’accolade de deux amis qui s’embrassent et qui se serrent la main ; D, c’est le dos ; B, c’est le D sur le D, le dos sur le dos, la brosse ; C, c’est le croissant, c’est la lune ; E, c’est le soubassement, le pied-droit, la console et l’architrave, toute l’architecture à plafond dans une seule lettre ; F, c’est la potence, la fourche, furca ; G, c’est le cor ; H, c’est la façade de l’édifice avec ses deux tours ; I, c’est la machine de guerre lançant le projectile ; J, c’est le soc et c’est la corne d’abondance ; K, c’est l’angle de réflexion égal à l’angle d’incidence, une des clefs de la géométrie ; L, c’est la jambe et le pied ; M, c’est la montagne, ou c’est le camp, les tentes accouplées ; N, c’est la porte fermée avec sa barre diagonale ; O, c’est le soleil ; P, c’est le portefaix debout avec sa charge sur le dos ; Q, c’est la croupe avec sa queue ; R, c’est le repos, le portefaix appuyé sur son bâton ; S, c’est le serpent ; T, c’est le marteau ; U, c’est l’urne ; V, c’est le vase (de là vient qu’on les confond souvent) ; je viens de dire ce qu’est l’Y ; X, ce sont les épées croisées, c’est le combat ; qui sera vainqueur ? on l’ignore ; aussi les hermétiques ont-ils pris X pour le signe du destin, les algébristes pour le signe de l’inconnu ; Z, c’est l’éclair, c’est Dieu.

Ainsi, d’abord la maison de l’homme et son architecture, puis le corps de l’homme, et sa structure et ses difformités ; puis la justice, la musique, l’église ; la guerre, la moisson, la géométrie ; la montagne, la vie nomade, la vie cloîtrée ; l’astronomie ; le travail et le repos ; le cheval et le serpent ; le marteau et l’urne, qu’on renverse et qu’on accouple et dont on fait la cloche ; les arbres, les fleuves, les chemins ; enfin le destin et Dieu, — voilà ce que contient l’alphabet.

Victor Hugo, En voyage. Alpes et Pyrénées,
Librairie du Victor Hugo illustré, 1839, p. 30

On a pu entendre un extrait de ce texte sur France Culture dimanche dernier, aux Papous dans la tête, lors de la rediffusion d'une émission enregistrée en public à Lyon le 18 novembre 2006 — séquence du « Diagnostic littéraire à l'aveugle » :