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mardi 17 mai 2011

Once more into the breach, dear friends !


Personne n'ayant voulu prendre la peine de répondre de façon conséquente à ce billet de février 2009 qui me revient aujourd'hui en mémoire, et qui ne me semble pas le plus stupide de ce blogue foutraque, je le refourgue ici quasi tel quel, voir si ça suscite quelques réactions un peu plus appropriées…
  
« Homo cogitat »

« L'homme pense. » (Spinoza, Éthique, II, axiome 2).
C'est la pierre d'achoppement de tout matérialisme, historique ou dialectique :
il y a de la pensée, les idées ne sont pas matérielles, la pensée est d'une autre nature que les influx nerveux qui circulent dans le cerveau.
Comment alors échapper au dualisme, aux difficultés des rapports entre corps et esprit, à l'éventuelle suprématie de l'un sur l'autre, à la spirale qui aspire vers le trou noir de la superstition et la religion, comment affirmer le matérialisme contre l'idéalisme ?
Je ne vois que Spinoza, pour avoir édifié un système métaphysique qui soit un matérialisme parfaitement conséquent.
Mais pour cela,
il faut payer le prix fort (et il ne s'agit pas de l'austérité de son œuvre, ni de la présentation au prime abord déroutante de l'Éthique). Le prix fort, c'est qu'il faut admettre que tout pense. La totalité de l'univers matériel existe aussi sous forme mentale (de toute chose matérielle il peut y avoir une idée), et allons-y carrément tant qu'on y est (mais il n'y a pas d'autre possibilité) : sous une infinité d'autres formes, que Spinoza nomme « attributs ». L'univers (« la Nature », dans l'Éthique, mais bien plus souvent « Dieu », ce qui est certes rebutant, bien qu'idoine pour le XVIIe siècle) est un auto-déploiement infini de lui-même (un peu à la manière du Big Bang, si l'on veut, mais l'image perturbe l'idée) en une infinité d'attributs dont chacun se déploie lui-même à l'infini. Une seule chose, un seul et même déploiement causal identique à lui-même sous quelque attribut qu'on l'appréhende (et dont l'expansion n'a pas de fin : nulle place pour la téléologie ou les causes finales, chez Baruch).
Il est difficile de penser cela.
Ainsi, n'étant constitué que de matière et de pensée, l'être humain ne peut concevoir, envisager, que ces deux attributs-là : l'étendue et la pensée. Mais chaque être réel (c'est-à-dire, dont il y a une idée vraie) existe aussi sous une infinité d'autres attributs, à jamais inconnus de nous, un peu comme des univers parallèles, en quelque sorte, mais ni mentaux ni matériels. Encore que le terme
parallélisme, souvent employé pour désigner les rapports anhiérarchiques entre attributs, soit finalement mal à propos, puisqu'il y a identité totale entre tous les attributs.
Disons que la matière est la même chose que la pensée, à une légère nuance près. Et s'il y a identité, c'est parce que le réel n'est rien d'autre qu'un enchaînement de causes et de conséquences, à leur tour causales, et que c'est cette même et unique causalité qui s'exprime dans chaque attribut. De tout corps, il est une idée. À toute idée vraie, on peut donner corps, trouver le correspondant matériel de cette idée. Aucun arrière-monde, donc, évidemment. Et puisque l'être humain (par exemple) est une partie de la
nature, il exprime une partie d'icelle — de la causalité qu'elle déploie — lorsqu'il est actif, lorsqu'il agit conformément à sa nature propre (pour aller vite, selon l'idée vraie de son corps), ce qui incidemment le rend joyeux. Mais puisqu'il n'est qu'une partie de la nature, environné par une infinité d'autres, il est impossible qu'il ne soit pas souvent passif, obéissant non plus à sa propre causalité (autonomie) mais à celle des autres (aliénation). Comme lorsqu'on reçoit un pot de fleurs sur le crâne, par exemple. Ou qu'on est contraint d'obéir à des ordres qu'on réprouve : c'est moi qui opère, mais c'est autrui qui agit, qui est actif par mon biais…
Bref, voilà pourquoi il faut
«payer le prix fort», lorsqu'on veut tenir à la fois ces deux axiomes, d'une part, que la pensée existe, et d'autre part que cela n'obère en rien le matérialisme : d'une intuition philosophique somme toute simple, on se retrouve projeté dans un système délirant de science-fiction complètement brindzingue, quoique parfaitement rationnel. Et encore n'ai-je rien dit de l'éternité, de l'espèce de largage supersonique de la cinquième partie de l'Éthique

D'autres êtres humains ont très bien mis en ligne l'Éthique, transformant avec astuce l'arborescence des propositions auxquelles renvoient les démonstrations en liens hyper-texte, et indiquant à quelles démonstrations ultérieures servira la proposition qu'on est en train de lire. Du beau boulot. Comme si l'hyper-texte avait été inventé tout exprès pour lire l'Éthique.

Autobiographie sonore de Fred Deux : récapitulatif


Voilà, ouf ! le chargement des 105 cassettes inédites enregistrées par Fred Deux entre 1963 et 1994 est terminé. Ça n'a pas été une mince affaire, que de rapatrier, convertir en mp3 à 128 kbps puis enfin déposer le tout chez DivShare. Si seulement Gallica proposait des lecteurs encapsulés, la chose aurait été nettement plus facile et rapide… Bon, je récapitule l'ordre d'écoute chronologique :

— le mieux est de commencer par l'espèce de préface explicative à ce monument sonore que Fred a donnée en 1964. On peut l'écouter et la télécharger sur ce billet. Fred a fourni en 1998 une version plus ramassée de ce récit, concentrée sur la découverte du magnétophone, sur la première plage du coffret À vif, ici ;

— puis on enchaîne sur les cassettes 2 à 25, que je n'ai pas téléchargées puisqu'elles ont été commercialisées en 1998 par André Dimanche : c'est le coffret À vif, à partir de la deuxième plage. En réalité, les professionnels de France Culture qui ont procédé à la numérisation, Alain Trutat et Madeleine Sola, ont effectué un léger travail de montage pour ce coffret, sans doute pour que chaque CD présente un récit logiquement homogène. Mais ces brèves coupures ne portent guère à conséquence ;

— ensuite viennent les cassettes 25 (face 2) à 79, disponibles ici (sauf la 55, absente du site Gallica et du catalogue de la BNF). Vu les difficultés auxquelles je me heurte pour parvenir à déplacer les fichiers au sein d'un compte DivShare, je n'ai pas encore réussi à remettre à leur place logique les cassettes 75 (face 2) à 79, qui sont venues s'intercaler entre la 25 (face 2) et la 26, au tout début. Mais j'espère pouvoir effectuer bientôt cette manipulation [Quelques heures plus tard, 18 mai, 01h55 : voilà, normalement tout est raccord !] ;

— enfin, on passe aux cassettes 80 à 132, disponibles ici. Je ne puis allonger plus le cadre de la liste de morceaux, qui dépasse ce qui est visible : il faut donc faire défiler la flèche du bas si l'on veut atteindre une plage au-delà de la cassette 119.

Voilà : quelque deux cent quinze heures d'écoute… le temps de tenir quelques saisons au coin du feu, comme dit l'ami Tristan, qui s'est pris au jeu avec passion.

Mais bien sûr, on peut aussi picorer au hasard, écouter dans n'importe quel ordre, peu importe. De toutes façons, les dernières cassettes sont beaucoup plus introspectives que narratives.

Je rappelle que pour télécharger les fichiers, il faut d'abord virer la réclame pour kadoo, puis cliquer sur "share" et sur "link to mp3". Je le conseille fortement, car les fichiers présents chez l'hébergeur DivShare ont une fâcheuse tendance à se transformer en fantômes au bout d'un certain temps : ils apparaissent toujours, mais plus rien n'est audible… Et malheureusement, je ne sais pas le moyen de télécharger d'un coup une liste de morceaux.

Bonus : quelques émissions captées sur France Culture au fil des ans : deux Surpris par la nuit, une série de Du jour au lendemain et une autre d'À voix nue, ici et .
Je ne désespère pas de récupérer un jour, grâce aux magiciens de la liste ANPR (qui viennent de récupérer un millier de cassettes d'enregistrements de France Culture, de 1982 à 2004 !), une autre série d'entretiens avec Alain Veinstein, diffusée tout au long d'une semaine de 1990 et grâce à quoi j'avais découvert la partie sonore de l'œuvre de Fred Deux.

Avant Léaud, bien avant Léotard… Léautaud !




Voici les fameux entretiens que Paul Léautaud accorda à Robert Mallet, qui furent radiodiffusés entre décembre 1950 et juillet 1951 sur les ondes du Poste National et qui rendirent le vieil ours misanthrope célèbre du jour au lendemain.


Ils sont en cours de rediffusion nocturne sur France Culture depuis lundi 9 mai et jusqu'à vendredi prochain.

La suite à la fin de cette semaine, j'espère.
[Note du 23 mai : voilà, l'intégralité est désormais disponible]

Merci, la liste ANPR !

mercredi 11 mai 2011

Varions les plaisirs


p. 33 : lire "par paquets" et non "par parquets".
 […]
p. 97 : lire "un traître restant fidèle" et non "un théâtre restant fidèle".

Trouvé dans la liste d'errata insérée dans le recueil de Jacques Werup (?), une brèche dans l'antarctique, édité dans la « Collection Matin du Monde » du Castor astral en 1985 et traduit du suédois par Jacques Outin.
Manque l'erratum sur le nom du poète, orthographié WÉRUP sur le premier plat et WERUP sur la page de titre.

vendredi 6 mai 2011

Fraude d'offrandes de Fred Deux en avalanche (2) :
le contenu du conte nu


Voici la suite des cassettes enfin proposées mi-avril par Gallica, à partir de la quatre-vingtième, et ça devrait tenir jusqu'à la fin vu que dans ce corpus-ci il en manque 27 sur leur site par rapport au stock annoncé.
Je continue à charger petit à petit, mais il y en a déjà pour pas mal d'heures d'écoute.

Sur la face 2 de la cassette 88, à 33'57", Fred dit ceci :
« J'ai fait ça pour personne ! Personne ne va écouter ça ! »

Tiens, je retrouve un mien commentaire de juin dernier en réponse à Tristan, à propos de la trentaine d'heures du coffret À vif, qui me semble assez à propos puisqu'on en a maintenant environ deux cents :
« Trois ans, moi, ça m'a duré : dès que j'avais un moment de solitude sans rien à attraper à la radio, je rebranchais l'infatigable bonhomme, je ressassais ses anamnèses. Trois fois de suite, au moins, je l'ai écouté dévider inlassablement son puits infini qu'il ne cesse de fouailler. Et du coup, oui, ça devient très intime, sans aucun voyeurisme ni obscénité : juste un autre soi-même, si loin, si proche. »



Note du 8 mai 2011 : Tout bien vérifié, il s'avère que les 27 cassettes qui manquent sur le site de Gallica, par rapport aux 132 documents annoncés du corpus, sont les suivantes : la 9, la 12, la 55 (on se croirait au loto !) et hélas les cassettes 107 à 130 incluses, soit la majeure partie des derniers enregistrements de Fred, au milieu des années 1990.
J'ai envoyé une petite requête à ce sujet au Ouaibemasteur de Gallica, mais connaissant la méticulosité des archivistes, la chose ne laisse pas de m'inquiéter : pourquoi ces trous bizarres ? Ils jouent aux irresponsables responsables de la collection 10/18, ou quoi ?
Pour l'instant donc, que nul ne s'étonne du saut de la cassette 106 à la 131 : je case ici les deux dernières en attendant le complément.

Note du 14 mai 2011 : Pas de réponse du Ouaibemasteur, mais je me suis aperçu hier que Gallica a complété le 9 mai avec 25 cassettes supplémentaires (dont la 9), que je suis en train de télécharger, convertir et déposer ici. Les cassettes 12 et 55 manquent toujours, mais il semblerait que la 55 n'existe pas : sans doute une erreur de numérotation au cours du processus de transfert du support magnétique au support numérique, puisqu'elle n'apparaît pas dans le catalogue général de la BNF
Parmi les nombreux cafouillages de DivShare, il se trouve que la manipulation et le déplacement des fichiers au sein d'un dossier sont quasiment impossibles. Je suis donc contraint de retirer provisoirement de ce dossier-ci les cassettes 131 et 132, afin d'assurer la continuité depuis la cassette 106.
De toute façon, l'ensemble ne tiendra sans doute pas sur ce dossier-ci, car la capacité des comptes gratuits DivShare est limitée à 5 Go : il faudra un autre billet.

lundi 2 mai 2011

Fraude d'offrandes de Fred Deux en avalanche (préface)


Voici les deux premières cassettes de l'ensemble proposé sur Gallica, effectivement inédites par rapport au coffret À vif, comme l'a remarqué l'ami Tristan. La cassette n°1 comporte deux faces, la deuxième une seule.
On est en 1964, et un an après avoir commencé sa saga d'enregistrements, Fred revient sur les événements qui l'ont poussé à se lancer dans cette activité, tout en brossant à grands traits un tableau de son existence depuis l'adolescence.
Le thème général est donc semblable à celui du premier CD du coffret À vif, enregistré pour la circonstance en 1998, mais l'angle d'approche diffère sensiblement.
Donc au final, si j'ai bien compris, le coffret À vif correspond aux cassettes 3 à 25 (première face) de l'ensemble proposé par Gallica, où manquent d'ailleurs à ce jour 27 cassettes sur les 132 annoncées.

dimanche 1 mai 2011

Fraude d'offrandes de Fred Deux en avalanche (1)


Allez, c'est l'heure d'ouvrir bien grand ses esgourdes, vu que peuvent y affluer désormais les précieuses jactances de l'ami Fred, précautionneusement sauvegardées depuis leur fragile support magnétique des années 60 par Alain Trutat et Madeleine Sola, transportées voici longtemps à la BNF, où quelques farfelus (peut-être un ou une seule ?) se sont enfin décidés à les proposer au public.
On avait déjà environ une trentaine d'heures d'épastrouillant brasier sonore, et  voilà que ça se surmultiplie en environ septuple — voire plus peut-être ? mais bon, on n'est pas plus que lui le genre à calculer recta.
Une précision d'importance (pour les malades dans mon genre et pour ceux qui ont attentivement suivi l'histoire) : par rapport au brasier sonore précité que j'avais dégotté, l'inédit surgit ici à la face 2 de la Cassette 25 proposée par Gallica — que fouchtre ! je n'arrive pour l'instant pas à replacer dans l'ordre chronologique des morceaux !…
Cette Cassette 25, jusqu'à 17'10", reprend le morceau "24.05" (le dernier que j'avais mis à disposition ici-même), jusqu'à 10'57" d'icelui, mais ensuite on entend autre chose : la suite qui démarre.
Et ahem, désolé, embrouille avec Divshare : je n'ai pas encore réussi à ranger correctement cette cassette 25 dans le dossier, donc pour l'instant il faut aller la chercher avec ses petits doigts, entre les cassettes 40 et 41, pour l'écouter en premier.
Ah, et dans cette liste manque la cassette 55, pas encore disponible chez Gallica.
Hum, héhé, ça fait plus de 50 heures d'écoute, cette histoire, et c'est pas fini…

Note du mardi 3 mai 2011 : J'y ai passé une bonne partie de la nuit, mais je pense avoir enfin réussi à tout remettre dans l'ordre chronologique, en redéplaçant manuellement chaque fichier dans le dossier du compte Divshare, ce qui n'était pas une mince affaire. Néanmoins, l'opération était tellement fastidieuse qu'il est possible que quelques erreurs subsistent, notamment pour les cassettes comportant de multiples plages : merci aux téméraires et patients auditeurs de me les signaler si c'est le cas.