Avertissement légal

Tous les textes apparaissant sur ce site sont automatiquement générés par notre nouveau logiciel Hétéronomix™ qui vous libère enfin de la pesante nécessité de réfléchir.
Ne perdez plus votre précieux temps de consommateurice à répondre à vos correspondants, les plus exigeants fussent-ils quant à la teneur conceptuelle ou la qualité des propos échangés : Hétéronomix™ se charge de tout ! Syntaxe et orthographe garanties parfaites et évolutives au fil des décrets.
Approuvé par la norme AFNOR ISO 9001.

mercredi 30 septembre 2009

Scansion

… si l'on vous disait qu'Elianthe,
jeune, belle, riche, aimée d'amis et d'amoureux comme elle est,

rompt avec eux tout d'un coup,

implore sans relâche les faveurs et souffre sans impatience les rebuffades d'hommes,
parfois laids, vieux et stupides;
qu'elle connaît à peine,

travaille pour leur plaire comme au bagne,
en est folle,

en devient sage,
se rend à force de soins leur amie,

s'ils sont pauvres leur soutien, sensuels leur maîtresse,
vous penseriez :
quel crime a donc commis Elianthe et qui sont ces magistrats redoutables qu'il lui faut à tout prix acheter,
à qui elle sacrifie ses amitiés, ses amours, la liberté de sa pensée, la dignité de sa vie, sa fortune, son temps, ses plus intimes répugnances de femme ?

Marcel Proust, Les plaisirs et les jours (1896),
VII (« Snobs »), III (« Oranthe»)

lundi 28 septembre 2009

Face-à-face

Depuis le mois de juillet, à Paris, quand on remonte la rue des Couronnes à la hauteur de la rue Julien Lacroix (un peu au-dessus du tronçon restant de cette rue Vilin où Perec a passé son enfance), on tombe sur cette inscription :


Et voici quelques jours, en face, sur le rideau de fer d'une galerie bobo s'étalant depuis peu entre les murs d'un vieux bistrot, une autre main a tracé d'autres mots :

Comme un face-à-face du Comité invisible et des Communisateurs

Deux jours plus tard…
Gaspe ! après vérification diurne, il s'avère que c'est en fait l'artisteux exposé dans la galerie susdite, qui a ainsi enluminé ce rideau de fer…
Il y a dans ces textes quelques absences, assez peu visibles, mais tout de même remarquables : le point de fuite de la perspective y est toujours anormalement absent. Ils ressemblent au fac simile d’une arme célèbre, où manque seulement le percuteur. C’est nécessairement une critique latérale, qui voit plusieurs choses avec beaucoup de franchise et de justesse, mais en se plaçant de côté. Ceci non parce qu’elle affecterait une quelconque impartialité, car il lui faut au contraire avoir l’air de blâmer beaucoup, mais sans jamais sembler ressentir le besoin de laisser paraître quelle est sa cause ; donc de dire, même implicitement, d’où elle vient et vers quoi elle voudrait aller. […]

Depuis que l’art est mort, on sait qu’il est devenu extrêmement facile de déguiser des policiers en artistes. Quand les dernières imitations d’un néo-dadaïsme retourné sont autorisées à pontifier glorieusement dans le médiatique, et donc aussi bien à modifier un peu le décor des palais officiels, comme les fous des rois de la pacotille, on voit que d’un même mouvement une couverture culturelle se trouve garantie à tous les agents ou supplétifs des réseaux d’influence de l’État. […] Arthur Cravan voyait sans doute venir ce monde quand il écrivait dans Maintenant : « Dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes, et on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme. »

jeudi 24 septembre 2009

« Un R est un M qui se P le L de la R »




Cet hommage à l'opus posthume de Perec, « 53 jours », est extrait de l'"opéra radiophonique" de Pierre Jodlowski, Jour 54, diffusé dans l'ACR du dimanche 20 septembre mais qui pour d'obscures raisons n'est pas disponible en peau de caste [Note du 8 janvier 2022 : c'est chose réparée depuis la rediffusion du 11 juillet 2013].
On pourra en écouter ci-dessous l'intégralité, avec la voix si singulière de Michael Lonsdale.
Un Radiopéra est un Morceau qui se Propose le Loisir de la Réécoute.

Atelier de Création Radiophonique du 20 sept. 2009 :
"Jour 54", de Pierre Jodlowski

lundi 14 septembre 2009

La vie du marquis de Sade orchestrée par Gainsbourg


Une œuvre réalisée en 1979 par la regrettée Claude Dominique, rediffusée vendredi 11 septembre lors d'un hommage à cette femme de radio dans la bonne surprise de la nouvelle grille de France-Culture : l'émission nocturne de Thomas Baumgartner, Les passagers de la nuit.
On peut aussi écouter l'entretien que Claude Dominique eut avec Roland Topor, après la parution des jubilatoires Mémoires d'un vieux con :

jeudi 10 septembre 2009

Un communiqué du B.D.I.C.*


Diminuez
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tout en travaillant plus !

— « Mais comment faire ?
— C'est très simple. Suivez attentivement nos suggestions. Et pas de chichis ! »

1) Votez à chaque élection pour un des partis dont l'emballage vous a plu.

2) Obéissez démocratiquement aux patrons et aux syndicats.

3) Évitez toute grève générale, dénoncez les fauteurs de troubles et les étrangers. Répandez le souffle mauvais de la résignation et du déjà-vu, chantez La Marseillaise !

4) Exigez peu et mal, acceptez beaucoup. Refusez parfois, pour la forme (n'oubliez pas ceux qui ont sacrifié leur vie pour que vous puissiez jouir d'un DVD, d'un portable, d'une bagnole, d'un emploi, etc.)

5) Ne changez rien, vous êtes parfait(e). Écrasez-vous : restez responsable. Rideau !

* Bureau pour le Développement de l'Intelligence Civique.

mercredi 9 septembre 2009

Juste un petit rappel, presque 50 ans après


Plutôt que de parcourir ce blogue loqueteux, geignard et chleuasmatique, mieux vaudrait consacrer son temps à écouter attentivement cette fascinante voix d'un monde de bien avant, qui nous permet entre autres de ressaisir notre propre réalité.
Je ne dirai pas Avis aux amateurs, mais il est sûr que les avisés aimeront.
À la folie.